Chapitre 5
Non, c'était impossible. Il ne pouvait pas...James ne pouvait pas...Mais alors qui était cette personne ?
-Je crois que James à un problème...Reprit la voix.
-Que...
-Arrête ça, imbécile ! Donne-moi ce téléphone ! S'exclama quelqu'un de l'autre côté.
James ? C'était bien lui que j'avais cru reconnaître ?
-Adria ? Oui, c'est moi ! N'écoute pas cet abrutit, tout va bien ! Quant à toi, si tu refais ça, je m'arrête, et je te jette sur la voie publique avant de repartir.
Je lâchais un petit rire nerveux. Bon Dieu, j'avais eu une de ces frousses. Je croisais le regard d'Elyam, qui leva un sourcil interrogateur.
-Je vais d'abord aller déposer un ami chez sa famille. Lui, il a la chance d'avoir une famille entière d'Eveillés. Ils vont se réfugier en campagne. Sauf que même sans aller jusque chez lui, je suis assez loin de la frontière française, donc je vais probablement dormir une ou deux nuit chez lui, avant de te rejoindre.
-Je vois. Y'en a qui on de la chance. Sinon, tu dois te douter de là où je suis, non ?
-Yep. On se voit dans quelques jours.
-Fait bien attention à toi.
-De même pour toi. Ah, dernière chose ! Tu pourrais engager un Informateur pendant ce temps?
-Un Informateur ? Mais où est-ce que tu veux que je trouve un Informateur compétent en si peu de temps ?
-Il me semble qu'il y a une entrée pour aller au Dédale pas loin de chez grand-mère, non ?
-Tu veux que j'aille dans cet endroit ? Sérieusement ? Combien de gens s'y sont perdus ou bien n'en sont pas ressortis vivants ?
-On a pas vraiment le choix. Si on ne sait pas ce qu'il se passe, on risque, non seulement de se faire avoir, mais en plus on ne pourra pas aider tous les autres.
-Pardon ? « Aider les autres » ? Les Services Spéciaux peuvent s'en charger !
-Tu rigoles ? Combien faudra-t-il de morts et d'enlèvements pour qu'ils reconnaissent les faits ? Combien de semaine pour se mettre en place, trouver le coupable, puis agir ?
-James...
- D'autant plus que dès qu'ils le sauront, ils commenceront par tous nous mettre en sécurité. Autrement dit, en cage. C'est ça que tu veux ? Vivre en cage toute ta vie, surveillée constamment ?
-Bien sûr que non ! Mais je ne vois pas l'intérêt de se jeter dans la gueule du loup.
-Des gens que je connais sont là-bas. Qui sait s'ils ne sont pas torturés ou victimes d'expériences là où ils sont ? Si tu ne veux pas m'aider, je ne te jugerais pas, c'est ton choix, et je le respecte. Tout ce que je te demande, c'est d'aller engager un Informateur pour moi pendant que je fais route dans ta direction. Ensuite, je le payerai moi-même, ça m'est égal.
-Je l'entends dans ta voix, tu m'en voudras forcément.
-Tu te trompes, Adria. Je veux juste sauver ceux qui me sont chers.
-Très bien, j'irai en engager un. Soupirais-je.
-Merci, on se parle plus tard.
-Ouai.
-Adria ? Merci. Conclu-t-il avant de raccrocher.
Je soupirais une nouvelle fois en glissant mon téléphone dans ma poche.
-Hum hum !
Je levais les yeux vers Elyam, qui avait croisé ses bras. Ses oreilles étaient plaquées sur sa tête, et il battait de temps en temps violemment l'air avec sa queue.
-Non, je ne suis pas d'accord pour que tu ailles dans un endroit pareil.
-Alors ça, moi non plus je ne veux pas y aller ! Mais je n'ai pas trop le choix. Et, ironie du sort, je viens de me rendre compte que ta sorte de tatouage représente le blason de ma famille.
-Quoi ?! Mais comment ? Tu...je ?
-J'en ai aucune idée. Techniquement, s'il y avait un moment pour que ça se déclare, ça aurait été quand je t'avais offert ton collier. Peut-être que c'est parce que c'est la première fois que tu me montres ta forme humaine ?
-Attends, attends ! Rassure-moi, tu sais ce que ça signifie, pas vrai ?
-Tu veux parler par là du fait que tu sois sous mes ordres, que j'ai le droit de vie ou de mort sur toi, que tu ne puisses pas me faire de mal sans recevoir la même douleur amplifiée ou bien le fait que tu ne puisse pas t'éloigner de moi sans que la marque te rappelle à l'ordre ?
-A ton avis ?
-Bon, bah alors va pour la deuxième proposition.
-Il faut que tu me libère ! Je ne veux pas être considéré comme un vulgaire Familier. Puisque c'est ce que je suis à cause de ça !
-Tu me déteste à ce point là ?
-Pas du tout, c'est juste que...que...disons que mes précédents maîtres sont tous mort atrocement. Je porte probablement la poisse.
-Ah oui ?
-Oui. Et en plus de ça, c'est trop injuste ces règlements stupides.
-Je ne compte pas te réduire en esclavage, si c'est ce qui t'intéresse.
-Mais je le sais bien tout ça, et je suis persuadé que de tous les habitants de cette planète tu n'es pas celle qui me ferait le plus de mal, mais...j'aime être libre. Je ne comptais pas non plus m'enfuir loin de toi, mais là je suis carrément devenu ton Familier. J'ai l'impression d'avoir une corde autour du cou. C'est comme si j'étais suspendu au dessus du vide, et qu'à n'importe quel moment tu avais le droit e me faire tomber.
-Je sais, et je te comprends.
-Alors...
-Le problème, c'est que ne sachant même pas comment je l'ai fait, je sais encore moins comment le supprimer. Mais je finirais bien par trouver une solution, au plus vite je te le promets. Je m'y mettrais dès demain. Même s'il va falloir que je m'aventure au Dédale demain soir...
-Ah non ! C'est bien trop dangereux.
-Ne crois-tu pas que ça le sera encore plus s'ils arrivent à me trouver ici ? Bien qu'il y ait une barrière...D'ailleurs, je suis sûre que si tu n'avais pas la marque tu n'aurais pas pu rentrer.
-Ne parle pas de malheurs...
-Tout se passera bien ! Enfin j'espère...
-Tu connais une entrée au moins ?
-Moi ? Non. Mais j'ai un voisin qui doit bien avoir des choses à m'apprendre.
-Tu parles de ton voisin vampire ?
-Comment est-ce que tu sais que j'ai un tel voisin ?
-J'ai senti son odeur d'ici.
-Soit. Oui, je parle de lui.
-Tu es sûre qu'il ne compte pas te bouffer ?
-A vrai dire, pas vraiment. Mais bon, c'est ma seule source d'informations. Donc, je n'ai pas le choix. Mais tu sais quoi, je répondrais à toutes tes questions, enfin celles dont j'ai les réponses, dans un moment, après les quelques heures de sommeil qu'il me reste. Tu dois être fatigué toi aussi.
-Ouais...
-Tu veux que je te passe une chambre ou tu dors avec moi ?
-Ca ne te semble pas bizarre, maintenant que tu sais que j'ai une forme humaine ? Que je dorme juste à côté de toi je veux dire.
-Pour être totalement honnête avec toi, d'un côté, je me suis toujours doutée qu'il y avait un petit quelque chose qui clochait, mais j'ai toujours préféré éviter de me poser trop de questions. Je crois que...je ne voulais pas savoir. Tant qu'il n'y avait pas de problèmes...
-Je vois...
Sans un mot de plus, il se changea sous forme animale, et bondit sur le canapé, avant de faire de même pour atterrir sur mon épaule.
-C'est moi où tu as pris du poids ?
Il lâcha un miaulement outré, me faisant rire de bon cœur alors que je montais les escaliers.
-Heureusement que tu es là, sinon qu'est-ce que ma vie aurait été triste. Déclarais-je en ouvrant la porte de ma chambre.
Il descendit de mon épaule, et alla s'installer aux pieds de mon lit. Je m'y rendais «également, et après un soupir d'aise, m'endormais, le cœur moins lourd que la veille.
Lorsque les premiers rayons de soleil traversèrent le verre de ma fenêtre, c'est-à-dire aux alentours de 8 heures, j'étais déjà prête à partir de la maison. Mais à peine avais-je mis le nez dehors, qu'une seule envie et idée me traversait l'esprit : Dormir et faire preuve de paresse.
-Donc on va vraiment chez le vampire ? Demanda Elyam.
-Yep. Mais dit-moi, tu ne comptes pas changer de vêtement ? Enfin je veux dire, tu portes encore la même chose.
-C'est comme si tu me demandais d'enlever mes poils.
-Ah ! Donc tu ne peux pas changer du tout ?
-Si, j'ai juste la flemme en fait, voilà tout. Autre chose ?
-Non, ça ira...
L'on se mit à marcher en silence, lui réfléchissant à je-ne-sais-quoi, tandis que j'essayais de me rappeler du chemin exact. Je savais que c'était par là, mais où exactement ?
-Oh, mais ne serait-ce pas ma petite Adria ?
Je sortais de mes pensées pour me concentrer sur le présent. Une vieille dame dont les traits me semblaient familiers se tenait devant moi.
-Moi-même.
-Mais c'est qui elle ? Marmonna Elyam.
-Ce que tu as grandis mon enfant...Et ça fait si longtemps ! Depuis quand es-tu revenue ?
-Et bien...depuis hier...
-Bon bah moi j'avance, hein. Reprit Elyam avant de se remettre à marcher.
-Ah, attends ! M'exclamais-je.
-Mais à qui parles-tu mon enfant ?
-A qui ? Et bien...En fait...Je dois y aller ! Mais euh...On se recroisera, hein ! Bonne journée madame ! Dis-je avant de rejoindre Elyam en trottinant.
Ce dernier semblait de mauvaise humeur.
-Pourquoi est-ce que tu m'as l'air de ne pas être heureux ? Plus que d'habitude je veux dire ?
-A ton avis ? Je ne serais pas tranquille tant que ça ne sera pas sortit. Déclara-t-il en tirant sur son t-shirt, alors que la marque était déjà cachée derrière le tissu.
-N'en fait pas une obsession non plus.
L'on croisa quelques rares personnes, dont la plupart me firent un signe de la main, auquel je répondais poliment, mais sans réellement connaître leur identité. Finalement, lorsque j'aperçu un toit violet foncé, accéder à la maison qui allait avec fut facile.
Nous étions donc plantés devant la porte au bois sombre.
-Bon, et bien on y est.
-Génial...
-Tu pourrais arrêter de plomber l'ambiance ?
-L'ambiance ? Mais de quelle ambiance tu parles ?
-J'en sais rien, t'as jamais été aussi désagréable.
-Mais tu t'attendais à quoi ? D'abord tu vas chez un vampire, et d'ici quelques heures ce sera encore pire ! Il fallait faire encore plus palpitante comme vie, sachant que si tu meurs, moi aussi !
-Non mais je ne vais pas chez un vampire tueur, hein ? Donc si tu pouvais arrêter de faire ta tête de cochon !
-Moi j'ai une tête de cochon ?
-Ouai.
-Moi j'ai une tête de cochon ?!
-Ouai ! Tu pourrais le répéter encore une fois, s'il te plait ?
-Mais avec plaisir, de toute manière je suis sous tes ordres maintenant ! Donc vous avez commandé un « Moi j'ai une tête de cochon ?! ». Il vous faudra autre chose, madame ?
-Non mais tu te fous de moi ?
-Et...bingo ! Finalement le matin t'as pas tant que ça la tête dans le cul !
La porte de la maison s'ouvrit doucement en grinçant légèrement. Il me sembla apercevoir du coin de l'œil une tête passer par l'ouverture, regardant ce qu'il se passait. Mais j'étais trop concentré envers cet infidèle de chat.
-Répète une chose du genre, et je te jure, bon Dieu je te jure que je t'arrache les poils un par un à la pince à épiler.
-T'oserais pas rendre un pauvre chat chauve ?
-Excusez-moi...Tenta le propriétaire.
-Oh que si !
-Je ne crois pas non ! Mes magnifiques poils noirs...
-Tu veux parler de ceux que tu lâches dans tous l'appartement ? Tu crois que j'en ai rassemblés combien de tes « Magnifiques poils noirs ? » Vu comme tu es désagréable ça ne m'étonne pas qu'ils se fassent la malle !
-Excusez-moi...
-Et alors ? Tous les animaux finissent par changer leurs pelages ! Tu aurais préféré que je mue comme un lézard ?
-Un lézard, tien ! Bonne idée ! Lui au moins il m'aurait été reconnaissant ! Répliquais-je
-Reconnaissant pour quoi ? Pour les petites sauterelles que tu lui donnerais ou bien de ne pas mourir juste en voyant ta tête en sortant du lit ?
-Espèce de sale petite vermi...
-Excusez-moi ! S'écria à plein poumon le vampire.
Nous nous tûmes immédiatement, avant de nous tourner vers lui.
-Je suis ravi que vous veniez me voir, oui, ravi. Même toi, l'hybride. En revanche, j'ai eu une nuit...compliquée, j'ai l'impression que ma tête va exploser, et en plus de ça, je n'ai pas eu ma dose quotidienne de sang. Alors soit vous allez régler vos problèmes de couple autre part, soit je vous vide de votre sang avant que vous n'ayez le temps de vous en rendre compte compris ?
Je vis dans son regard coléreux qu'il ne plaisantait pas.
-C...compris. Nous répondîmes d'une même voix.
Les traits de son visage se détendirent aussitôt.
-Bien...Alors bonne journée. Conclut-il en refermant la porte.
Je la bloquais in extremis avec mon pied.
-Comment ça bonne journée ? J'ai besoin de m'entretenir avec vous.
-Je m'en doute bien, seulement ce ne sera pas possible dans l'immédiat. Ôte ton pied.
-Mais...Ce ne sera pas long !
-Je ne suis vraiment pas d'humeur à jouer en ce moment...Si je force il va finir en bouillie et tu ne pourras plus jamais marcher, tu t'en rends compte ?
Je soupirais en le retirant. J'allais devoir prendre mon mal en patience.
-Quand pourrais-je revenir ?
-Peut-être demain.
-Très bien. Pouvez-vous juste me donner une information ?
Il marmonna quelque chose dans sa barbe, tout en fouillant dans une de ses poches. Il en sortit un morceau de papier, plié plusieurs fois. Puis il me le tendit.
-Qu'est-ce que c'est ? Demandais-je alors qu'Elyam l'attrapait.
-L'adresse de l'entrée la plus proche pour le Dédale.
-Que... ? Comment ?
-Il s'agit de faire preuve de logique. Il aurait été absurde que tu ne viennes pas me poser la question...Je dois y aller.
-D'accord. Et bien, merci.
-Oh, Adria ? Tu sais quoi ? Passez me voir avec l'Informateur que vous aurez recruté.
-Vraiment ?
-Oui, je pourrais peut-être t'aider. Et puis tu pourras me poser des questions. Mais surtout, j'ai quelque chose de très intéressant à t'apprendre. Non, pas juste intéressant...quelque chose de crucial pour la suite.
-De quoi s'agit-il ? Demanda Elyam avant que je n'ai le temps de faire de même.
-Tâchez de rester en vie pour le savoir. Evitez de vous perdre là-bas, hein ? Bonne journée et à plus tard.
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