Mon chère Frère,

Que dire après tant d'années ? Comment croire que cette lettre te trouvera ? On me l'a assuré mais je ne sais toujours pas en qui avoir confiance. Je prierai chaque soir notre Seigneur pour qu'elle te parvienne car se trouve entre ses lignes notre futur.

Je serais, lorsque tu liras ces mots, certainement retournée entre leurs murs. Mais je sais désormais où ils sont et, plus encore, je sais comment les rejoindre par la lumière et non plus par les ombres.

A vingt lieues du château de Sa Majesté, vous trouverez un chemin vierge, que vous croirez certainement foulés par les bêtes. Si un foulard si trouve, aussi rouge que le sang, c'est que vous êtes dans la bonne direction. Je le laisserai à l'aune du troisième jours de notre mois. Assures toi de le trouver sans quoi vous ne parviendrez jamais jusqu'à nous.

L'Assemblée se terre dans un immense manoir, après un chemin trop longtemps dans les bois. Nous y passons en litière et je gage que vous y passerez également sur vos montures. Prends toutes les forces que tu peux acquérir Jean-Joseph. Les vampires sont parés et ils ont parmi les leurs des guerriers exceptionnelles qui s'entraînent depuis des siècles.

Comme vous l'eussiez présagé, ils craignent l'argent et les balles. Mais n'ayez que faire des crucifix et de l'eau bénite. Dieu ne les aime pas mais Dieu ne les a pas maudit comme vous le pensiez.

Je vous ouvrirai les portes. Assurez-vous seulement d'être là dès le coucher du soleil. Je suis encore assez jeune pour m'échapper des caresses de Morphée assez tôt. Soyez rapide mon frère. Avant que les plus anciens de l'Assemblée ne se réveille. Sans quoi, vous serez tous dévorés.

Je prierai pour la réussite de cette mission.

Gageons qu'elle sera la dernière.

Je t'embrasse, de toutes mes forces,

Ta tendre soeur,

Apolline d'Apcher.