chapitre 2
25 MAI 2024 : 19h45
yonne loiret, centre-val de loire
Ma silhouette se découpait à travers la grande prairie. Je décidai alors de poser mon vélo dans les fourré pour m'aventurer dans le château. En m'approchant, je remarquai que les lourdes portes en bois étaient entrouvertes. J'entrai prudemment et je fus accueilli par un silence solennel, seulement brisé par le son de mes pas résonnant sur les dalles de pierre.
Je me retrouvai dans un grand hall orné de tapisseries anciennes et de lustres scintillants. Des portraits d'anciens seigneurs et dames ornaient les murs, leurs yeux semblant me suivre à mesure que je m'avançais dans la pièce. J'eus l'impression d'être observé, mais je secouai la tête pour chasser cette idée absurde de ma tête.
Je continuais mon exploration, sur mes gardes quand j'entendis des voix au loin. Je me stoppai net et me cacha derrière une colonne. Des gens vêtus de costumes d'époque, des dames en robes longues et des messieurs en habit brodé passèrent devant moi, apparemment en pleine conversation. Leurs costumes semblaient d'une qualité exceptionnelle, chaque détail soigneusement travaillé pour recréer l'élégance de l'époque. Je clignai des yeux, me demandant si ce que je voyais était réel. Étaient-ils des acteurs ? Des visiteurs costumés ?
Le cerveau en ébullition, je décidai de les éviter autant que possible, préférant explorer le château à la recherche d'un quelconque indice sur sa provenance. Dans une grande salle décorée de dorures et de tapisseries flamboyantes, je découvris une table dressée pour un banquet somptueux. Des chandeliers en argent étincelaient à la lueur des bougies, et une douce musique résonnait dans l'air. J'avais l'impression d'avoir été transporté dans le passé, assistant à une scène qui semblait tout droit sortie d'un conte de princesses.
Plus loin, je découvris une bibliothèque richement garnie de livres anciens et de manuscrits précieux. Les étagères étaient remplies de volumes reliés en cuir et de parchemins ornés de calligraphies élaborées. Je sortis un livre au hasard, mes doigts effleurant les pages jaunies par le temps. Plus j'explorais ce château, plus il me paraissait impossible qu'il soit l'œuvre d'une reconstitution. Tout ces livres avaient l'air de vraies reliques, si bien que je commençai à penser que j'étais fou.
Je voulu faire demi tour pour repartir au plus vite mais mon regard fut attiré par une série de portes dérobées dissimulées derrière un rideau de velours pourpre. Intrigué, je tirai doucement sur le tissu et découvris un escalier en colimaçon qui semblait monter vers les étages supérieurs du château. Sans hésitation, je m'engageai sur l'escalier, mes pas résonnant dans le silence de la nuit.
À mesure que je montais, les murs étaient de plus en plus ornés de tableaux anciens et de tapisseries décrivant des scènes mythologiques et des batailles épiques. Enfin, j'atteignis le sommet de l'escalier et émergeai dans un couloir étroit et sombre. Des portes de chambres s'alignaient de chaque côté, leurs panneaux de bois sombre gravés de motifs complexes. Je sentis un frisson me parcourir l'échine alors que je me demandais ce que je pourrais trouver derrière ces portes mystérieuses.
Déterminé à découvrir l'origine du château, je choisis une porte au hasard et l'ouvris lentement. La chambre qui se révéla était somptueusement décorée, avec un lit à baldaquin drapé de soie et des meubles en bois sculpté. Des bougies brûlaient sur une table basse, jetant une lumière vacillante dans la pièce. Mais ce qui attira le plus mon attention fut le tableau suspendu au-dessus de la cheminée.
C'était une œuvre magnifique, représentant Louis XIV dans toute sa gloire. Le roi était debout, vêtu de son habit de sacre, richement brodé. Son regard était fier et déterminé, sa posture imposante. Je restai là, fasciné par la vision du monarque légendaire, me demandant comment une telle œuvre avait pu atterrir dans ce château isolé au cœur de la forêt. De vagues souvenirs me revinrent. J'avais étudié ce tableau mythique l'année dernière en cours d'histoire. D'après ma professeur, ce tableau était à l'heure actuelle bien à sa place sous les vitres de protections au Musée du Louvre. Un frisson me parcourut. Cette histoire n'avait pas de sens, ce tableau doit être une copie étrangement réaliste, pensais-je.
Je me dirigeai alors vers la sortie de la chambre quand j'entendis soudain des voix approcher. Pris de panique, je refermai précipitamment la porte, espérant que personne ne m'avait vu. Je savais que je devais trouver un moyen de quitter le château avant d'être découvert. Les voix s'approchaient, leurs murmures s'élevant dans les corridors du château comme des ombres menaçantes. Mon cœur battait la chamade alors que je scrutais frénétiquement la pièce à la recherche d'une issue. Mon regard se posa sur une fenêtre à quelques mètres de moi, encadrée de lierre rampant, une lueur d'espoir dans l'obscurité oppressante.
Sans hésiter, je m'accrochai au lierre, sentant les feuilles rugueuses me griffer la peau. La tension monta d'un cran alors que je grimpais, chaque mouvement empreint d'une urgence désespérée. Le souffle court, j'escaladai la façade du château, ignorant la douleur des éraflures et la peur qui me tordait les entrailles.
Enfin, j'atteignis le premier étage, le souffle court, les muscles tendus comme des cordes sous la tension. Le sol semblait si loin en dessous de moi, une étendue sombre et inconnue. J'hésitai un instant, le vertige menaçant de me submerger, mais la crainte d'être découvert chassa mes doutes.
Je me laissai tomber dans le vide, un cri étouffé s'échappant de mes lèvres alors que je chutais vers l'herbe en contrebas. La douleur me transperça la cheville lorsque mes pieds touchèrent le sol, mais je la chassai de mon esprit, mon instinct de survie prenant le dessus. Je me relevai précipitamment, ignorant la douleur lancinante qui me parcourait le corps. Sans perdre un instant, je m'élançai à clopin-clopant à travers la clairière, mon souffle résonnait dans la pénombre.
Mon souffle brûlait dans mes poumons alors que je me précipitais vers mon vélo, seul repère de sécurité dans cet océan de ténèbres. Chaque muscle de mon corps criait de fatigue, mais je continuai à avancer. Une bouffée de soulagement m'envahissa lorsque j'atteignis enfin mon vélo.
Je mis mon sac sur le dos et jeta un coup d'œil à ma montre. Elle affichait 20h43. Mon ventre ne put réprimer un gargouillement en pensant au déjeuner que j'avais pris ce midi et qui me paraissais maintenant très lointain. J'alluma une nouvelle fois mon téléphone dans le désespoir d'y voir un peu de connexion, et miracle, la présence de quelques barres m'indiquait l'existence de 4G dans les environs.
Je ne posai pas vraiment de questions, soulagé de voir que je pouvait utiliser mon téléphone. Mes notifications m'indiquait 8 appels en absence de la part de mon père et 14 de ma mère. J'appuya sur le bouton "Rappeler" avec appréhension.
— Allo... ? fis-je d'une petite voix.
— Dylan ?! C'est toi ?! j'entendis crier ma mère, de l'autre bout du fil.
— Oui c'est moi m'man. Je suis désolé j'avais p-
— Non mais tu es fou ! me coupa ma mère. On t'attends depuis des heures ! On est en voiture avec papa pour venir te chercher Dylan ! J'étais à deux doigts d'appeler la police ! fit ma mère, dans tout ses états.
— Je comprends, je suis super désolé maman. Je me suis perdu, j'avais trop peur et j'avais pas de connexion, j'ai pas pu t'appeler...
Je décidai de ne pas omettre la présence du château pour ne pas leur faire davantage peur.
— Où es-tu ?! Que nous venions te chercher au plus vite.
Je pus alors enfin ouvrir mon GPS afin découvrir enfin ma position exacte. Mais ce que je vis me laissa perplexe. Le point lumineux indiquant ma position se trouvait à plus de 100km de chez moi, en direction de Auxerre. Comment est-ce possible que j'ai parcouru autant de distance alors que je n'ai pas beaucoup pédalé ?
Je décidai d'indiquer à ma mère le hameau le plus proche, en espérant que je réussisse à m'y rendre au plus vite.
— Mais Dylan, qu'est ce que tu fais aussi loin ?
— Je te jure maman que même moi je sais pas ce que j'ai fait pour me retrouver tout là-bas...
— Bon, le principal c'est que tu sois sain et sauf, on arrive là-bas au plus vite. Surtout tu appelles dès qu'il se passe quelque chose d'étrange.
— Oui promis. Bisous, à tout à l'heure.
Je raccrochai, et levai la tête vers le château éclairé au loin. Des questions sans réponses se mélangeaient dans mon cerveau tandis que j'enfourchais mon vélo. J'accrochai mon GPS à mon guidon et pédalai du mieux que je pouvais dans le but de sortir de ces bois. J'essayais d'ignorer la douleur lancinante qui émanait de ma cheville et continuais de pédaler.
Lorsque j'atteignis enfin la lisière des bois, je vis la faible lumière des lampadaires éclairer mon chemin avec une douceur réconfortante. Un sourire de soulagement étira mes lèvres alors que je réalisais que j'étais enfin hors de danger. Je m'assis sur le bord du trottoir, mon vélo posé par terre, en attendant que mes parents arrivent me chercher.
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