I
PVD Eijiro :
Une sonnerie. Des murmures et des cris. Des rires et des pas s'éclatant contre le bitume. J'observai tranquillement ce petit moment banal, une rentrée. Les élèves se retrouvaient et se donnaient l'accolade, échangeant sûrement quelques anecdotes au passage. Certains priaient peut-être pour être dans la même classe que leurs amis. Enfin, quelques uns dévisageaient les nouvelles têtes.
Et parmi ces nouveaux arrivants, il y avait moi. Eijiro Kirishima, élève de première fraîchement arrivé dans le prestigieux lycée Yuei. Cheveux rouges en pétard remontés au dessus du crâne, plutôt grand et, même si je détestais le préciser, un alpha.
Ce petit détail faisait partie de ceux qui changeaient la vie. Dans ce monde, nous représentions 20% de la population. Dans ce lycée, le chiffre montait jusqu'à 98%.
Donc, tous les adolescents bruyants dans cette cour étaient des alphas. Ils n'avaient pourtant pas l'air bien spéciaux. Je fis un vague sourire à une fille qui me regardait depuis un moment, et m'éloignai pour connaître ma classe.
Première-A, Salle AM_275. Je n'avais pas la moindre idée de comment m'y rendre.
- Euh... Mec ? Ça va ?
Un blond un peu plus petit que moi me tapota l'épaule, ses yeux brillaient d'un éclat joueur.
- Ouais, mais je sais pas où est ma salle...
Il me fit un sourire espiègle.
- Ça sent le nouveau ça ! C'est quoi ton ptit nom ?
- Eijiro Kirishima.
Il jeta un bref coup d'œil à la fiche placardée avant de faire un genre de bond. Il me sembla qu'il sautait de joie.
- Ah bah on est dans la même classe ! C'est pas super ça ?
- Si ?
- Oui ! Allez viens je t'emmène ! On t'a pas fait visiter le lycée ? C'est bizarre ça. Moi ils m'ont fait la visite en seconde... peut-être que c'est parce que tu rentres en première. Parce que tu vois comme le lycée est grand il vaut mieux faire une visite car on pourrait se perdre et puis...
Ce garçon était une véritable moulin à parole alimenté à l'électricité. Je m'apprêtai à subir son immense discours qui ne m'indiquait toujours pas où était la salle quand celui-ci arrêta de débiter son flot de paroles. Une voix féminine derrière nous remplaça son babillage.
- Déjà entrain de faire chier des inconnus ?
Une toute petite fille arborant un carré violet se glissa entre nous en donnant une bonne claque dans le dos du blond. Celui-ci se bloqua d'un coup et afficha un sourire béat.
- Ne fais pas attention à Denki, il est super lourd et très con, mais c'est un bon gars.
- Il ne me dérangeait pas.
Ce n'était pas beau de mentir mais ce Denki avait tout de même l'air sympa et puis j'avais besoin de lui pour trouver la salle de cours. La jeune fille haute comme trois pommes me tendis la main avec un sourire.
- Kyouka Jirou, acolyte et chaperon de l'autre abruti. La classe AM_075 est par là.
Elle pris les devants en traînant le blondinet hagard qui ne s'était toujours pas remis de sa tape dans le dos. Je commençais à me demander si Kyouka ne lui avait pas explosé la moelle épinière. Nous déambulâmes dans un assez long couloir donnant sur une cour, je pris le temps d'admirer les arcades au dessus de nos têtes. Elles s'élevaient en une courbe parfaite, toutes en pierre blanche et en briques, mêlant art et construction.
Nous prîmes ensuite une petit escalier aux marches grinçantes. Je ne pus m'empêcher de frissonner en imaginant le bruit d'une classe pressée piétinant ces marches.
- Je suppose que tu dois te sentir un peu perdu. Déjà, il y a deux cours principales. All Might, le fondateur du lycée et Horikoshi. Un auteur célèbre qui a étudié ici. C'est autour de ces cours que se trouvent les salles.
- C'est ce que j'avais cru comprendre.
- Pour savoir, les Salles AM_Quelque Chose sont en cour All Might. Et les salles H_ sont en cour Horikoshi qu'on abrège souvent en cour H.
Nous finîmes par arriver, plusieurs élèves attendaient déjà devant une porte d'un bleu un peu passé nommée par une plaque dorée. Denki choisit ce moment pour sortir de sa torpeur.
- Et le plus important ! La Cafet' est en cour H et la cantine en cour All Might !
- C'est un détail ça !
- Pas du tout ! 90% des élèves marchent avec leur ventre ici !
- Bref, n'écoute pas ce goinfre. Le gymnase est entre les deux cours. L'administration s'étale sur le dernier étage avec l'internat. Les étages des classes sont définis par leurs numéros. 075, niveau 0, 175, niveau 1, et ainsi de suite. T'as compris ?
J'hochai la tête en me disant qu'au pire je suivrais la masse comme un bon petit mouton
- Ouais, Merci beaucoup Kyouka.
- C'est normal t'inquiète. Allez viens on rentre, sinon on pourra pas avoir des places à côté.
Notre trio fraichement formé s'engagea donc dans la classe et prit place au deuxième rang. Mes deux nouveaux amis saluèrent plusieurs personnes. Ils semblaient connaître tout le monde. Un grand garçon aux cheveux noirs donna la même tape dans le dos de Denki qui recommença son numéro. J'allais sûrement finir par appeler ça de l'harcèlement.
- PIKACHU ! ÇA FAISAIT UN BAIL !!
- Gah..
- Comment ça va ? Tu t'es fait un nouveau copain en chassant les pokemons ?
- Gaaah..
- C'est bien !!
L'énergumène qui se foutait littéralement du blond se tourna vers moi et me sourit.
- Enchanté mon gars ! Appelle-moi Hanta, je suis le pote d'enfance de Denki. Celui qui le sort de galère et qui a le monopole de sa Game Boy.
- Cool. Moi c'est Eijiro.
Il ouvrit la bouche pour parler quand l'arrivée d'un adulte à la mine fatiguée le stoppa net. C'était un quarantenaire aux longs cheveux noirs et aux yeux cernés, tout courbé et emmitouflé dans une grande écharpe blanche, bien qu'il fasse vingt-sept degrés. L'arqué type du prof dépressif.
- Ban les mômes. Pas ravi de vous retrouver cette année. Je suppose que vous avez remarqué le petit nouveau. Le bizutez pas trop hein.
Je tressailli en voyant le sourire diabolique de Hanta et les quelques regard posés sur moi. Je ne voulais pas être bizuté moi ! C'était toujours des trucs gênants qui nous valaient un surnom nul jusqu'à la fin de notre scolarité.
- Ban, discours sur l'élite, la réussite, l'université, le bac, vos gueules d'anges, bla-bla-bla. De toute façon vous êtes des alphas donc j'ai pas besoin de vous dire tout ça. Enfin presque tous mais le reste on s'en fout.
Aimable le prof... Je ne pus m'empêcher de serrer la mâchoire devant cette discrimination non dissimulée. Le lycée devait respecter le cota des trois classes, qui voulait qu'il devait y avoir au moins un élève oméga, bêta et alpha. Mais ce n'était pas pour autant que les omégas et les bêtas du lycée étaient considérés comme les égaux de leurs camarades alphas. Bien au contraire, ils devaient sûrement mener la vie dure. Tout cela à cause de vieux stéréotypes que notre petit monde bien rodé avait du mal à oublier.
Le professeur qui répondait au nom d'Aizawa fit un rapide appel avant de soupirer en claquant un tas d'enveloppes contre son bureau.
- Voilà les petits papiers... les questionnaires et les fiches cantine pour que vos parents crachent encore un peu plus de fric... je vous laisse tout remplir, j'ai une nuit à rattraper.
Je me penchai pour demander à Hanta.
- Il est tout le temps comme ça ?
- Là c'est le début de l'année donc il est en forme.
- Sérieux ? T'appelle ça être en forme ?
- Bah, il a fait l'appel quoi, c'est un miracle pour un type comme lui.
- Ah d'accord...
Mon voisin éclata de rire, vite suivi par Kyouka qui avait tout écouté.
- Fais pas cette tête ! Il a pas l'air comme ça, mais c'est pas un si mauvais prof. Il a juste une drôle façon de faire son boulot.
Pendant que nous discutions et remplissions nos fameuses fiches, un petit groupe s'approcha de nous. Ils affichaient tous une mine curieuse. Un type musclé à lunettes nous interrompit.
- Bonjour ! Je suis Tenya Iida, ton potentiel futur délégué au service de sa classe ! Je te souhaite la bienvenue à Yuei ainsi que plein de belles expériences dans notre merveilleux lycée !!
Il ponctuait chacune de ses phrases par un mouvement de bras robotique. Un petit garçon à la figure enfantine et aux cheveux verts se pencha vers moi.
- Dis... comment tu t'appelles ?
- Eijiro et toi ?
Sa moue timide se transforma en un grand sourire enthousiaste. Les petites tâches de rousseurs s'élevèrent vers ses grands yeux plissés, il m'était difficile de croire que c'était un lycéen.
- Moi c'est Izuku ! Et voici dans l'ordre Ochako, Tsuyu, Momo et Todoroki ! Si tu as besoin d'aide pour quoi que ça soit n'hésite pas !
La première qui se trouvait le plus près de lui me fit un signe de tête discret. Tout en elle respirait le stress et l'attente, comme si elle avait peur de se faire gronder par ses camarades. Sa frange brune cachait pourtant un visage d'ange dont le sourire devait sûrement être magnifique.
Mais ses lèvres demeuraient un peu crispées, j'espèrais pouvoir les voir s'étirer un jour.
- D'accord c'est gentil merci.
Le dénommé Izuku qui semblait bien curieux continua en s'appuyant sur la table d'Hanta qui observait la scène, amusé.
- Pourquoi tu es venu ici ? Tu as déménagé ?
- Pas exactement, ma mère m'a mis ici pour me permettre d'accéder à de meilleures écoles plus tard. Elle estime que mon ancien lycée avait un niveau trop bas.
La vérité voulait qu'elle avait trouvé que je me mélangeais trop aux classes inférieures. J'avais perdu beaucoup d'amis en partant, amis dont la classe m'importait peu.
- Oh je vois... elle fait quoi ta mère?
- En fait, mes deux mères sont les co-directrices de Hanka Entreprise...
Une jeune fille au teint légèrement rosée et aux pupilles noires lui mangeant totalement les yeux se jeta presque sur ma table.
- T'es le fils Kirishima !?? Oh mon dieu ! Oh mon dieu ! Je suis fan de ce vous faites, j'aimerai tellement travailler là-bas plus tard !
J'étais toujours gêné par ce genre de commentaires. Mes parents avaient créé en vingt ans une véritable industrie de machines et robots en tous genre. La devise « Incassables et incomparables » était un gage de qualité, mais aussi une deuxième étiquette sur le front. J'étais un alpha et un gosse de riche, bref, j'avais tout pour être le méchant harceleur dans les histoires à l'eau de rose...
- Tu sais, c'est pas moi qui bosse, j'ai pas le mérite de mes mères...
- Oooh... Il fait le modeste, comme c'est mignon.
La voix qui se fit entendre avait des tonalités graves, presque suaves, comme un frottement sur du tissu. Tout le monde se tourna vers sa provenance, à savoir, un blond cendré se balançant sur sa chaise. Celui-ci, bien que de profil, me regardait du coin de l'œil. Un œil rouge, un œil sang, qui semblait m'attirer, me noyer dans un flot de rage contenue, et permanente.
- Vas-y, Kirishima-junior. Ils attendent que ça, que tu vendes les mérites de la boîte de tes daronnes. Pour eux, l'admiration est faite de gènes et de thune.
Son regard brûlant ne me quitta pas tandis que ses lèvres prononçaient ces mots. Le langage acerbe et grossier glissa de sa bouche comme de petites perles précieuses, embellies, taillées, ornées par sa voix, son timbre, son intonation. La sonnerie retentit sans que je m'en rende vraiment compte et il quitta la salle en prenant son sac, la pile de documents du prof demeura sur sa table, déjà remplie et triée. Les échos de sa voix demeurèrent sur son bureau même après son départ, comme pour tenter d'emplir une nouvelle fois la pièce.
Je les regardai tomber sur le parquet et venir se briser sous la semelle de Izuku qui reprit la parole.
- Ne l'écoute pas Eijiro. C'est rien que la pute de la classe.
Je compris très bien ce qu'il voulait dire, mais je décidai de jouer l'idiot.
- Qu'est ce que tu veux dire ?
- Bah c'est évident. C'est un demeuré d'oméga. C'est un peu notre mascotte tu vois, vu qu'il est tout seul.
Le pire était qu'il disait cela avec un immense sourire et que les autres riaient de bon cœur à sa blague nulle. Je n'esquissai même pas l'ombre d'un sourire, et remarquai que dans la classe très peu faisaient comme moi. Hanta mis fin à la plaisanterie.
- Ban, venez on va chez moi ? Le prof a fini sa journée de toute façon. Ça nous permettra de te mettre en garde contre ce type.
La plupart acquiescèrent, je n'arrivai pas à croire qu'ils puissent dire ces choses avec un tel regard. Comme s'ils ne faisaient rien de mal, comme si c'était la norme, après tout.
Nous quittâmes la salle, finalement. Nous étions six à aller chez Hanta. Izuku, Shoto, Momo, Tenya et moi, plus notre hôte. J'étais triste que Ochako, Denki ou Kyouka ne viennent pas avec nous, Ils étaient les seuls à ne pas avoir suivi les autres dans leur délire discriminatoire.
- Donc on disait, Katsuki Bakugou, c'est vraiment le gars qui me sort par les yeux. Le type d'oméga qui en plus d'être chiant par sa présence, veut avoir autant que nous tu vois.
- Trop en plus il a arraché sa bourse alors que les inscriptions étaient complètes, il paraît qu'il s'est placé premier dans un concours national. Il me dégoûte, il a volé cette place à un alpha pour son petit plaisir personnel.
Nous arrivâmes bien vite dans une jolie demeure ancienne. Momo continua de raconter à quel point les omégas étaient affreux et empestaient et cetera... je connaissais ce refrain par cœur. Je l'entendais aussi à la maison.
Tenya approuva à coup de vifs signes de tête sans piper mot.
Hanta passa ses clefs dans la serrure en marmonnant.
- Pourquoi il peut pas se contenter d'ouvrir les jambes comme tous les autres...
Je me figeai devant l'horreur de sa remarque. Izuku à l'inverse renchérit en riant.
- T'as tellement raison ! Après tout, on a bien réussi à remettre les autres omégas du lycée à leur place ! Pourquoi on arrive pas à faire pareil avec lui ?
Est-ce qu'ils auraient... Est-ce qu'ils avaient... Mais qu'est ce qu'ils avaient fait au peu d'omégas de ce foutu lycée ? Plus je les entendais et plus j'étais poussé en plein cauchemar. Je savais que cet établissement contiendrait des élèves empreints de préjugés, mais à ce point ? Je cherchai un vague désaccord auprès de Shoto qui est resté muet mais je ne trouvai rien d'autre qu'une sorte d'effacement et un vague embarras. Des fous, des monstres et des lâches lancés sur un sujet qui fâche. Voilà comment j'aurais pu décrire notre conversation.
- Attendez... vous avez fait quoi ?
Izuku me regarda d'un air joueur, comme s'il allait annoncer une bonne blague ou une anecdote amusante. Il pris le verre de soda que lui tendait Hanta et s'assis sur le canapé, tout content.
- Hehe, c'est que Hanta, Momo et moi, on a une sacrée réputation. On a tout simplement rappelé aux petits omégas de ce lycée où était leur place !
- A nos pieds.
- Dans nos lits !
L'affreux trio sembla attendre une approbation de ma part. Je ne leur fis pas cette joie. Momo continua en balayant ce problème d'un revers de la main.
- On les a baisé avec leur consentement. On est pas des monstres non plus.
Le grand brun émit un petit rire.
- Faut dire que c'est pas compliqué, c'est dans la nature de ces salopes de s'incliner et supplier les alphas.
- On leur rend service dans un sens. Et puis c'est que des coups d'un soir, on veut pas trainer avec ces boulets de la nature.
Ils me dégoûtaient... qu'est-ce que je foutais là ? Je bus un peu de soda pour faire passer le goût acre du mépris. Tenya à côté de moi bougea les bras pour rappeler sa présence.
- Il n'empêche qu'aucun de vous trois n'a réussi à ne serait-ce qu'approcher Katsuki. Ce type a une grosse fierté et des principes, on doit l'avouer
- C'est une question de temps. Il nous reste deux ans pour le faire redescendre.
La jeune femme se pencha avec un petit rictus sadique.
- J'adorerais le briser. Le regarder m'implorer...
Le garçon aux cheveux verts à côté d'elle ferma les yeux, comme pour imaginer la scène.
- Hum... Il serait tellement bandant. Mais ban, faut pas déconner, il écartera pas les cuisses si facilement. Puis qu'il nous connait, surtout moi...
De ces trois monstres, celui qui me faisait le plus peur était de loin Izuku. Il cachait sous ses airs innocents une vraie bête perverse et immonde. Les autres avaient au moins le bon goût de ne pas cacher leur laideur sous un sourire d'enfant.
Le jeune homme se redressa, comme pris d'une idée. Il me fixa avec un sourire que je n'appréciais pas du tout. Je le connaissais depuis moins d'une heure, mais je savais déjà que ce salaud avait une très mauvaise idée derrière la tête.
- Eijiro ! J'ai trouvé ton bizutage !! Tu vas te débrouiller pour mettre le petit Katsuki dans ton lit et tu vas nous le filmer bien gentiment !
Était-il stupide ou simplement fou ? Je n'avais pas la moindre envie de coucher avec un type que je ne connaissais pas pour servir les pulsions d'un gosse pervers.
- Tu es plutôt beau. Et puisque je le connais depuis l'enfance, je peux te dire que tu est à peu près son style. Ce sera simple pour toi.
Je n'arrivai pas à croire qu'ils me demandaient ça. Je m'apprêtais à refuser catégoriquement quand je vis Momo se lécher la lèvre inférieure avec délectation.
- Miam... Le petit Katsuki en sueur sur les draps. Encore mieux qu'un bon porno !
- Mais je ne ferai jamais ça ! Vous pouvez toujours rêver.
- Mais tu n'as pas la choix Eijiro ! C'est ça où on te considère comme un oméga, tu ne voudrais pas perdre ta classe privilégiée et devenir une cible ?
Je me levai d'un bon et me dirigeai vers la sortie, je récupérai mon sac au passage. Je ne savais pas comment rentrer d'ici mais je me débrouillerai très bien sans eux.
- Je m'en branle de ce que tu penses, je participerai pas à votre jeu pourri. Et je ne vois pas où est la honte d'être un oméga.
- Comme tu le veux mon gars, reviens quand tu auras vu son petit cul au cours de piscine.
- C'est ça à demain.
Je n'étais pas quelqu'un de violent, aussi je me retins fortement de revenir pour leur casser la gueule. J'entendis des pas pressés derrière moi. Dans mon empressement, je n'avais pas remarqué que Shoto m'avait rejoint.
- Hey, on fait un bout de chemin ensemble ?
- Tu vas me bassiner ta libido d'alpha débile ?
- Nan, j'aime pas ce qu'ils font non plus. Ces trois là c'est un peu le cancer de notre classe depuis la seconde. Surtout Izuku, il le cache pourtant bien devant les autres.
- J'ai cru comprendre...
Nous fîmes quelques pas, Shoto me guida parce que je ne savais pas du tout où j'étais. Il remonta quelques échelons dans mon estime. Comme les autres, je tentai de le cerner, un garçon discret, presque froid et peu bavard. J'estimai donc que s'il me parlait comme ça, c'était pour une bonne raison.
- Mais tu devrais pas te les mettre à dos. Tu n'avais qu'à accepter et ne rien faire de l'année.
- Et leur faire croire que leur gage pourri était une bonne idée ?
Il s'arrêta quelques secondes comme pour réfléchir. Ses yeux dépareillés fixaient un point que je ne pouvais voir.
- Oui. Je suis désolé de dire ça, mais c'était le mieux à faire. Ils ne comprendront jamais tu sais.
- Même, je peux pas les laisser croire qu'ils peuvent maltraiter des gens comme Katsuki...
Le garçon aux cheveux bicolores émit un petit rire.
- Qu'est ce que j'ai dit ?
- Ils ont beau être odieux avec lui, on ne peut pas dire que Katsuki Bakugou se fasse maltraiter.
Il se remit à marcher, tout chez lui était distant, retenu. Cela me gênai un peu même si je commençais à plutôt l'apprécier. Nous passâmes sur un carrefour, nos reflets s'étalaient sur les voitures qui passaient à toute vitesse.
- Il menait la vie dure à Izuku au collège, c'est pour ça qu'il vouent une véritable haine l'un pour l'autre. De plus, à part ce trio débile, tout le monde le respecte, je trouve même qu'il force l'admiration. Il protège les autres omégas, travaille comme un fou pour être le meilleur alors qu'il serait troisième ou quatrième de la classe même s'il ne foutait rien.
Il s'arrêta devant une immense maison, proche de la forteresse.
- Il peut de loin se défendre tout seul. Et s'il refuse de coucher, c'est pas parce que personne ne voudrais d'un oméga comme lui, ni parce qu'il joue le puceau effarouché. C'est pour rappeler qu'il contrôle son corps, et qu'il a décidé d'emmerder les alphas qui voudraient le ferrer.... Bon, c'est là que je m'arrête. J'ai beaucoup blablaté dis donc... à demain Eijiro !
- Ouais à demain ! Merci Shoto.
Je repartis en sens inverse, j'espèrai pouvoir retrouver le chemin de la maison. J'étais complètement perdu, mais tant pis, cela me permettait de réfléchir.
Cette classe et ce lycée... Ces élèves et ce garçon, tout tournait dans ma tête sans que j'arrive à faire le tri. Il faudrait que je parle au fameux Katsuki, et puis, certains autres élèves avaient l'air bien étranges. Cette classe me semblait être un véritable fouillis de petites histoires... Et bien que j'aie peur de ce que je allais pouvoir trouver, j'avais hâte de les découvrir.
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