Chapitre 4
Billie Eilish - Happier Than Ever
Deux jours après : le jour de la conférence de presse
Les Maelström avaient travaillé toute la soirée et même une bonne partie de la nuit pour certains, chacun de leur cotés de prime abord, puis ils regroupaient les idées à quelques instants.
- T'as vraiment une sale gueule, fit remarquer Amine à Alexandre, quand ce dernier se leva pour attraper la brique de leur pour faire la brique de lait d'amande dans le frigo.
En effet, lui et Hugo s'étaient couchés bien plus tard que leurs deux autres amis. C'était une manière pour Alexandre de se rattraper du désastre d'il y a deux jours, malgré le fait que la conférence avait lieu aujourd'hui, ils avaient l'impression que la créativité de cette nuit allait s'évaporer dès le réveil. Pourtant les idées qu'ils avaient eut n'étaient pas très brillantes pour le moment. Ces musiques devaient être exceptionnelles et entrainantes car ces trois tubes devaient être des hit mondiaux dont on parleraient encore des décennies après.
- Toi aussi, mais c'est habituel ça, il répondit en plaisantant qu'à moitié.
En effet, si il avaient tous les deux l'air fatigués, Alexandre faisait vraiment peine à voir. Cinq heures de sommeil n'etait, en effet pas suffisant. C'était encore une mauvaise idée, mais heureusement que des maquilleurs allaient venir à l'appartement, pour les rendre un peu plus présentables.
Amine rit, il était toujours le plus cool d'entre les trois autres et ça apportait beaucoup de fraîcheur au groupe. Hugo était plutôt solidaire, il vivait la nuit, était relativement geek sur les bords mais c'était une oreille attentive, aussi muette qu'une tombe. Enfin il y avait Étienne, lui et le chanteur s'entendaient bien, ils étaient considérés comme des rivaux sous prétexte qu'ils jouaient tout les deux d'un instrument à cordes. Une partie des non-fans pensait même Étienne envieux d'Alexandre, ce qui n'était certainement pas le cas. Il étaient surtout vus comme un duo fort du groupe dont les performances étaient inoubliables. C'était l'un avec l'autre, plutôt que contre l'autre, même si ils se crêpaient le chignon de temps en temps.
- Dépêchez-vous les stars au lieu de comparer vos mochetés, Claire et les maquilleurs arrivent dans trente minutes, trancha avec ironie Étienne.
Cette fois, ils étaient à l'heure, prêt à l'arrivée des maquilleurs et Claire a été agréablement surprise de la ponctualité du double A : ils étaient réellement désolés. La conférence avait lieu à Liverpool, 30 James Street, qui était un spacieux bâtiment historique abritant plusieurs espaces de co-working et de location de bureaux. Le bâtiment était très beau, l'agence l'avait choisi avec soucis, les photos prises là-bas allaient, sans difficulté permettre d'effacer celles de l'irlandais à la pommette gonflée.
Marc était aussi présent, il était le maître de cérémonie. Alexandre et Amine n'avaient pas le droit à l'erreur, il fallait pas trop en dire mais suffisamment pour re-tourner la situation à leur avantage. Ils avaient fait exprès d'arrivée en retard de quelques minutes, car d'après Claire et Marc : être star c'est faire croire qu'on aime se faire attendre. Dès leur arrivée les journalistes les ont salués avec politesse, ils avaient été judicieusement choisis car, officiellement les locaux étaient trop petits pour accueillir plus qu'une petite vingtaine de personne. Officieusement, le bâtiment avait été choisi par l'agence exprès pour cette raison et aussi sa belle architecture anglaise, les cercles privé semblaient toujours être les plus convoités par les fans de people. De plus, ces journalistes étaient comme pris en étaux, on connaissaient leurs noms et les agences qu'ils représentaient, ils ne pouvaient alors qu'être en faveur du groupe.
- Bonjour à tous et merci d'être présents à cette conférence de presse, commence Marc une fois que tout le monde s'est assis et semble prêt à rebuter, il savait qu'il allait devoir être bon.
Pendant ce temps, Alexandre et Amine tentent d'appliquer les dernières indications de Claire : sourirez, comme si votre tournée mondiale était en jeu, parce que c'est le cas. Jamais Alexandre n'avait autant souri à des journalistes et précisément ça l'embêtait de faire le lèche-cul mais il ne dit rien, et montrait simplement ses belles dents alors que Marc continuait d'introduire la conférence.
- Comme vous le savez, des rumeurs circulent depuis quelques jours concernant une altercation qui a eu lieu entre Alexandre Lambert, chanteur des Maelström, et un homme d'origine irlandaise dans un bar à Dublin. Nous sommes ici aujourd'hui pour que Alexandre et Amine puissent apporter leur version des faits, finit Marc, et Alexandre et Amine savaient que c'était à eux de jouer maintenant, eux aussi le savait, il fallait être bon.
- Excusez-moi, Monsieur Mahtam, je pense que tous ici, confessa le journaliste du Daily Star en s'adressant à Amine, sommes déconcerté avec votre présence, Vous n'avez aucun lien avec cet incident.
- Je comprends votre questionnement, mais permettez moi de vous contredire, j'étais moi aussi bien présent au moment des faits. Sur la vidéo on ne me voit que de dos, mais je suis l'homme avec le sweater vert foncé, la jeune femme concernée pourrait vous le confirmer donc j'ai aussi vu toute la scène.
- Pouvez-vous alors nous raconter ce qui s'est passé ?
- En effet, Alexandre et moi étions dans ce bar de Dublin lorsqu'une jeune femme s'est approchée de notre table et a commencé à discuter avec Alexandre, pour obtenir un autographe, qu'il lui a gentiment donné. Or il s'est avéré que son ex-copain buvait sa bière à la table à coté, n'a pas apprécié qu'elle soit aussi intéressée par Alexandre- Le coupa le journaliste du Saturday Post
- Est-ce que vous la connaissiez ?
sourirez, comme si votre tournée mondiale était en jeu, parce que c'est le cas
- Je ne l'avais jamais vu auparavant et, je n'ai pas de contact avec elle, répondit Alexandre, pour faire déjà taire les futures rumeurs à ce propos, mais cela n'avait pas empêché son ancien compagnon de me cracher dessus et de nous provoquer.
sourirez, comme si votre tournée mondiale était en jeu, parce que c'est le cas
- Comment vous a-t-il provoqué ? demanda une journaliste cette fois.
sourirez, comme si votre tournée mondiale était en jeu, parce que c'est le cas
- Qu'avez-vous fait à ce moment-là ?
sourirez, comme si votre tournée mondiale était en jeu, parce que c'est le cas
- J'ai essayé de calmer la situation en lui expliquant que je ne le connaissais pas et que je ne lui avais rien fait, mais il ne voulait rien entendre et avait sûrement trop bu, expliqua Alexandre, en choisissant correctement ses mots, de manière à ce qu'ils jouent en sa faveur.
sourirez, comme si votre tournée mondiale était en jeu, parce que c'est le cas
- Que c'est-il alors passé ?
sourirez, comme si votre tournée mondiale était en jeu, parce que c'est le cas
- Nous ne voulions pas nous rabaisser à son niveau et alors que nous allions simplement quitter le bar pour éviter tout conflit-le coupa Amine.
- Il nous a barré le passage tout en continuant à insulter personnellement Alexandre, juste avant de le pousser violemment, le faisant tomber sur le bar, expliqua Amine en arrondissant les coins de l'histoire.
L'irlandais avait donné un coup de coude à Alexandre, qui certes l'avait fait vaciller mais certainement pas tomber. Alexandre n'en voulait pas à Amine, l'irlandais avait lui aussi tourné sa version à son avantage, en coupant précautionneusement une seule partie de la vidéo, celle ou on voyait Alexandre lui décrocher le fameux crochet. Amine le faisait pour leur tournée mondiale, et autant Alexandre que Marc le savaient.
- Avez-vous porté plainte contre cet homme ?
sourirez, comme si votre tournée mondiale était en jeu, parce que c'est le cas
- Non, nous n'avons pas porté plainte. Cet incident a déjà pris inutilement trop d'importance mais il est important que les gens sachent qu'il n'est pas acceptable de se comporter d'une telle manière. Je tiens aussi à m'excuser pour mon comportement qui n'a pas été exemplaire, admit Alexandre.
sourirez, comme si votre tournée mondiale était en jeu, parce que c'est le cas
- Certains témoins affirment que vous étiez également en état d'ébriété et que vous avez provoqué l'homme. Qu'en est-il ? Demanda un autre.
- La jeune femme dit- commença l'homme du Saturday Post
- Merci encore à Alexandre et Amine d'avoir pris le temps de s'exprimer, nous espérons sincèrement que cela permettra de clarifier les choses et de mettre fin aux rumeurs. Nous avons mis a votre disposition des Hors-d'œuvre juste sur votre droite en sortant de la salle, mit fin Marc à la conférence, sentant que ces questions allaient jouer en leur défaveur.
Plusieurs journalistes râlèrent quant aux faits qu'ils n'aient pas pu poser plus de questions, mais la mauvaise ambiance se dissipa en sortant de la salle. La conférence de presse se retrouvait en un banquet mondain. Ils n'étaient plus vingt mais bien un petite centaine. Les Maelström allaient coûter chers en amuse-gueule se dit Marc. Les trois protagonistes réussirent à s'éclipser dans l'un des bureaux de l'étage d'au dessus, depuis lequel on avait vu sur toute la brochette de harpies.
- Bien joué, les félicita Marc en se posant à quelques pas d'eux, en regardant les journalistes se goinfrés de quiche.
- Tu penses que ça suffira ? demanda Amine soucieux de l'issu de la conférence, ils avaient plutôt l'air énervés.
- Je sais pas, ils sont imprévisibles mais je vous ai plutôt trouvés convaincants, avoua le manager, qui était plutôt rassuré.
Puis Marc était parti les rejoindre et sauver Claire, qui croulait sous les questions indiscrètes des journalistes. Amine et Alexandre les regardèrent quelques minutes de plus avant de quitter définitivement la salle puis le bâtiment en toute discrétion.
- Merci Amine, dit Alexandre, lui qui pourtant ne remerciait que rarement.
- Si tu veux vraiment me remercier, fais ton petit déj' en double demain matin, rigola Amine, comme pour signifier que tout était ok.
- Tu manges vraiment à tous les râteliers, il souffla en s'autorisant à sourire, soulagé que le plus dur soit passé, Ça marche pour l'avoine, il pouffa.
Le soleil était en train de se coucher, ils étaient en janvier, donc les lampadaires étaient déjà allumés dehors. Amine et lui marchèrent cote à cote quelques mètres avant d'atteindre leur moyen de déplacement. Ils s'assirent dans un grand silence qui ne se voulait pas pesant. Ils étaient fatigués, cette conférence les avaient stressés même si ils n'en montraient rien.
A l'arrière de la deux chevaux, Alexandre à le regard vacant dirigé vers l'entrée de 30 James Street, ils regardait les journalistes en sortir, leurs feuilles, leurs criteriums, et leur superficialité. La vérité était qu'ils se détestaient tous.
Il leva les yeux et aperçut, à quelques mètres de l'entrée, une femme de dos, dans une discussion avec le journaliste embêtant du Saturday Post. La pauvre, il se dit, la conversation avec ce vautour devrait être ennuyeuse à mourir.
Un frisson inexplicable lui parcouru l'échine. Ses cheveux châtains mi-longs dansaient au gré d'une légère brise. Sa silhouette était gracieuse et - familière. Sa démarche et la façon dont elle portait ses cheveux, tout lui semblait familier. C'en était terrifiant
Le cœur battant la chamade, Alexandre se décala pour mieux la voir, la ceinture de sécurité lui lacérant le torse. Il n'en était pas sur. Elle était dos à lui et l'homme qui fit peur au journaliste posa sa main sur son bras. Alexandre avait bien trop chaud et il espérait, il voulait en avoir le cœur net. Seulement leur carrosse s'en alla l'empêchant d'apercevoir correctement le visage de cette jeune femme, mais il en vu suffisamment pour continuer d'avoir le doute.
Est-ce vraiment elle ? Se tortura-t-il, le doute s'immisçant dans son esprit, alors qu'il lui était maintenant impossible de la discerner parmi toute la masse.
- Ça va ? On dirait que t'as vu un fantôme, s'inquiéta le batteur.
Non. Il n'avait pas vu un fantôme, c'était bien pire.
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