Trapnest - A little pain ou Lord Huron - The Night We Met

Que Aristophane soit  accepté tel quel, était un soulagement pour Étienne ainsi qu'un moyen  d'affirmer son amour pour l'actrice la plus convoitée du moment.

Il  était jaloux que tout le monde la croit avec Alexandre, mais il  s'efforçait de ne rien dire. Et Mélanie savait aussi à quel point, Oh,  il prenait sur lui.

Elle  ne pouvait s'empêcher de le couvrir de baisers dès qu'elle le voyait,  et lui la recouvrait avec sa bouche de petites marques rouges sur tout  le corps. Aux yeux du monde entier, elle était avec un de ses potes,  alors il ne pouvait s'empêcher de ne pas rougir son corps lorsqu'il la  voyait. Et elle ne disait pas non même si les séance photos  s'enchainaient par la suite. Elle aussi voulait pouvoir clamer haut et  fort avec qui elle était, alors elle le laissait succulemment la marquer  dans un commun accord.

C'était une manière de protester contre FirstCoast. La soif d'argent ne faisait pas le bonheur et ils l'avaient tous très bien compris.

Mélanie  enchainait les rendez vous pour des magasins et pour des pubs, elle se  leva donc tôt ce matin pour se préparer et arriver à l'heure dans le  centre de Londres. Elle avait rendez vous très tôt pour faire la  couverture de ELLE et d'une autre revue moins connue, une aubaine pour  la blonde, elle savait que trop bien que cette photo la ferait bondir en  popularité.

Lorsqu'elle  arriva là-bas elle se laissa bichonner par les mains expertes du  coiffeur et du maquilleur, mais au fond même si c'était plutôt agréable  elle aurait préféré rester dans son lit avec son radiateur personnel  préféré. Le travail en soit n'était pas dur, le plus difficile était de  garder une image impeccable car le moindre faux pas serait médiatisé.  Claire, son agent la suivait partout lorsqu'elle le pouvait et ne  laissait personne l'approcher si ce n'était pas prévu dans l'emploi du  temps de Mélanie.

Malheureusement  pour Mélanie, Claire devait s'occupait d'organiser sa première pour la  Nuit des Rois qui aurait lieu dans un peu plus d'un mois. Ainsi comme  elle ne pouvait pas lui demandait un rafraichissant, Mélanie se leva  pour en demandait directement un à l'accueil mais elle ne pensait en  aucun cas tomber nez à nez avec Oscar Roberts. Elle le savait vicieux,  et toujours motivé par de mauvaises intentions.

- Madame Laurent - L'interpela Oscar, en espérant une réponse de la futur star de cinéma.

Mélanie  n'était pas naïve alors elle fit comme-ci elle ne l'avait pas entendu  mais la harpie savait très bien que ce n'était pas le cas.

- Ou étiez vous vendredi ? Il força un peu plus et ce qui marcha pour son plus grand bonheur.

Le  cœur de Mélanie rata un battement. Ses questions n'étaient jamais  anodines, chacune d'entre elles était un avertissement caché. Le corps  de Mélanie se stoppa malgré elle mais elle avait besoin de la sonder et  de savoir un peu mieux de quoi il était au courant.

- C'est votre journal qui a publié la photo, Monsieur Roberts, elle lui répondit en faisant mine de rien et en lui lança un sourie éclatant.

Ce n'était pas Oscar qui avait pris cette photo mais en effet elle avait ensuite fait la une de leur journal people. Celui qui l'avait pris ne savait pas différencier Mélanie Laurent de Margot Rousseau, ce qui n'était pas son cas.

- Non je vous demande juste, car votre sosie manquait un peu de ressemblance,  il dit en rentrant dans son jeu de l'hypocrisie et en faisant quelques  part vers elle tout en gardant une distance de sécurité acceptable.

Il  savait tout se dit Mélanie. Absolument tout : qui était Margot, que  Margot était avec Alexandre, et peut-être même aussi pour Étienne et  elle. La situation était critique, cependant elle continua d'afficher un  visage joyeux suivi d'une face d'incompréhension.

- Mais de quoi parlez vous ? elle dit en tentant de le perdre dans ses accusations.

- De qui plutôt non ? Margot Rousseau, cela ne vous dit vraiment rien ? Il continua de la questionner tout en analysant tout ses comportements.

Il  avait les mains dans les poches et Mélanie se demandait même si il ne  la filmait pas ou bien si il ne enregistrait pas à son insu. De toute  évidence, il fallait nier car quoiqu'elle dise, cela sera retourné  contre elle.

- Vendredi, j'ai rejoint Alexandre pour un diner romantique près du quartier asiatique, elle dit en faisant exprès de donner quelques détails en plus pour donner son propos plus de véracité.

- Quel était le nom du restaurant ? Demanda la harpie en sortant un petit calepin de sa pote.

- Je ne me souviens plus à vrai dire, dit Mélanie après avoir fait semblant de réfléchir quelques secondes.

Elle  était piégée, car si elle ne lui donnait pas alors il saurait qu'elle  mentait et si elle lui donnait un, il irait sans doute vérifier. Il  était fort.

- Si vous le dites.

- C'est le restaurant dans l'angle à coté du cinéma géant de Londres.

Il  ne dit rien, car visiblement il ne connaissait pas du lieu dont elle  parlait. La particularité de ce cinéma était bien qu'il était situé au  milieu du quartier asiatique de Londres, donc il y avait plusieurs  restaurants asiatiques juste à coté de ce cinéma. Bonne chance à lui  pour trouver le "bon".

- Excusez moi Monsieur Roberts, on m'attend, lui dit finalement Mélanie après avoir fait semblant de checker son téléphone.

Elle  voulait couper court à la discussion. Plus elle lui parlait et plus il y  avait de chance que par inadvertance, elle dise quelque chose qu'elle  ne devrait pas. Il y avait des chances qu'elle la laisse partir  maintenant qu'il avait eu l'information qu'il voulait.

- Bonne journée Madame Laurent, - je vous donnerez des nouvelles de ce restaurant, il la salua finalement en ne se doutant absolument de la manière dont il s'était fait rouler.

Mélanie  lui lança un sourire en retour, puis elle s'enfuit aussi vite qu'elle  le pouvait tout en portant son verre de jus d'orange à la main. Elle  revint dans sa loge tremblante en envoyant un message à Alexandre disant  qu'ils avaient été découvert. L'histoire de Aristophane les avait  rapprocher, Alexandre avait aidé Étienne, Mélanie lui devait bien cela.  Elle laissa ensuite son téléphone sur le coté, pendant son second shooting alors qu'Alexandre l'inondait de messages.

Il  tenta de l'appeler pleins de fois, tellement que Mélanie demanda une  minute de pause car son téléphone faisait énormément de bruit.

- J'ai une minute seulement, elle lui fit savoir en oubliant les salutations.

Ils avaient que très peu de temps.

- Il t'a dit quoi ?  Demanda Alexandre sur les nerfs de base et maintenant il l'était encore  plus à cause de cette nouvelle bombe qui venait d'être lancée.

Ce  qui se passait avec Margot le préoccupait énormément, et encore plus  encore lorsque cela concernait les choses qui la touchait.

- Que Margot avait bien joué le rôle de mon sosie vendredi, lu lâcha Mélanie en chuchotant, pour éviter que quiconque entende la conversation.

Si c'était le cas, ils auraient de gros problèmes, tant Mélanie, que Étienne et que Alexandre.

- Qui ? Demanda Alexandre qui voulait avoir le nom du journaliste en question de manière à connaitre le degré de gravité.

- Oscar Roberts du Saturday Post.

Mélanie  n'avait pas besoin de préciser d'où il venait, Alexandre le savait  déjà. Coup de massue. C'était sans doute l'un des pires possibles qui  pouvait détenir ce genre d'informations. Il n'arrivait plus à réfléchir  alors il quitta en hâte le studio en se disant qu'il rattraperait cela  le lendemain.

Margot.

Margot.

Il pensait à elle deux fois plus que d'habitude. Oscar et elle se connaissaient, il les avait vus ensemble sur la pelouse du 30 James Street. Il  réalisa alors que le changement de comportements de Margot avait  forcément un lien avec cette histoire. Les pièces du puzzle venaient  alors de s'assembler une à une, cela expliquait tout.

Pourquoi  ne lui avait-elle pas dit, il se demanda en se retenant de donner un  coup de le volant. Il était à fleur de peau mais ce comportement ne lui  ressemblait pas. Putain. Elle avait réellement fait ce dont à quoi il  pensait ? Elle avait fait comme lui, par amour, ne pas lui donner de  choix à faire. Elle n'avait rien compris se dit alors Alexandre.

Il  s'en fichait bien que cette liaison soit découverte, la preuve était  qu'il venait de quitter le studio en trombe car il était inquiet pour  Margot. S'il devait choisir entre Margot ou la musique, il choisirait  Margot, après cette semaine en presque enfer, il n'avait plus peur de le  penser et de le dire. Tant pis si cela déplaisait.

Alexandre savait ce qui lui restait à faire.

Il  changea alors d'itinéraire, au lieu de se rendre directement chez  Margot il devait passer à l'appartement commun en priant que les trois  autres membres y soient aussi.

Oscar  Roberts détenait une bombe, et Alexandre pensait à ce moment que le  seul moyen de la désamorcer était de lui-même la faire exploser. Il  voulait en parler à Amine, Hugo et Étienne avant. Bien que son choix  était fait, il voulait les prévenir et se mettre d'accord sur la  stratégie qu'ils allaient adopter pour la suite. Marc avait bien dit à  Alexandre, qu'au moindre scandale il allait sauter, cela ne lui faisait  pas peur, mais il ne voulait pas pénaliser les autres. Ils étaient  quatre dans les Maelstrom avec tous le même rêve initialement, et Alexandre n'avait pas le droit de leur retirer une opportunité.

Il s'était promis à ce qu'en sortant de cet appartement, le monde saurait et, il se donnait deux jours pour récupérer sa Margot.

La  discussion a durée deux jours, Amine et Hugo ont essayé de l'en  dissuader mais qu'importe ce qu'ils disaient, c'était peine perdue.  Étienne vivait la même chose que Alexandre et Margot avec Mélanie, il le  comprenait bien que cela ne lui plaisait pas. Quant à Amine et Hugo,  ils avaient vu Alexandre dans tout ces état pour Margo et savaient  depuis longtemps qu'il était une bombe qui a tout moment allait  exploser.

Ce moment  était venu. Il n'en avait plus rien à faire de tout. Avant de larguer la  bombe, il envoya un message à Marc et  Claire pour les prévenir, puis  il éteignit son téléphone définitivement pour la soirée. Il leur écrivit  à seize heure puis il resta jusqu'à presque dix-huit heure à attendre  que Margot rentre de Tinseltown, dans sa cour.

Un peu avant dix-huit heure elle frôla le sol de la cour en regardant le sol avant de peu à peu oser lever son regard larmoyant.

Finalement elle savait qu'il était dans cette cour et qu'il l'attendait.

Il  avait du faire un choix et même si elle était heureuse qu'il l'aie  choisie, elle s'en voulait de l'avoir forcer à le faire. Si il  choisissait de la quitter pour son groupe, pour vivre son rêve  d'enfance, elle aurait mal mais elle ne pourrait que le comprendre.

Margot se préparait mentalement à lui faire face, sans exploser en pleurs, car tous ce qu'elle voulait éviter s'était déroulée.

Alexandre se préparait mentalement à lui faire face et à éponger ses larmes, des hortensias à la mains.

Les fleurs préférées de Margot.

Ils  ne se dirent rien, simplement, Alexandre s'avança et attrapa gentiment,  et avec la plus grande délicatesse, dans ses bras le corps se secouant  de spasmes de Margot.

Ils étaient soulagés.

Margot  avait pensé, une fois que si son destin était un homme, il se serait  appelé Shakespeare, et elle n'avait pas tord, car cette histoire  méritait une fin digne de celle de Viola et Orsino.

digne de leur amour,

digne d'Orphée,

digne d'Eurydice et,

digne d'Aristophane.