48

- Felix Lee, nommé mannequin le plus beau du monde lors de l'édition de cette année, se tape mon meilleur pote, s'écria Jisung avant de me tapoter le dos. Tu dois être sacrément fier !

- Un peu, un peu. Faut dire que ça fait cinq ans que je le proclame haut et fort, il était temps que le monde entier s'en rende compte.

Mon ami leva les yeux au ciel avant de boire une gorgée tandis que j'écrasais ma cigarette sur le cendrier.

Nous étions à une énième fête, un after d'un événement auquel je n'étais pas allé parce que franchement, les défilés, j'avais donné. Mais Jisung avait tellement insisté pour la fête que je n'avais pas su résister.

Felix était là aussi, il papotait avec ses amis, alors moi je faisais de même avec mon meilleur ami et agent.

- Oh je sais ! s'écria-t-il soudainement. Une vidéo sur le sport en piscine ! T'en dis quoi !

- Oh que non, et puis décroche du boulot pitié j'ai de mauvais souvenirs qui me reviennent chaque fois que tu dépasses les horaires.

- J'y peux rien j'adore voir ton cul moulé dans tes joggings.

- Abruti.

- Cochonne.

Nous avions ricané puis à mon tour, j'avais bu une gorgée.

- Bon et la cigarette, t'arrêtes quand ?

- Tranquille, une par soirée, ça va franchement.

- Oui mais pense à tes poumons, j'en ai besoin pour mon salaire moi, râla mon ami.

- Va t'occuper des poumons de Minho plutôt.

- Ses beaux poumons là miam.

- Et arrête de dire miam chaque fois qu'on parle de lui.

- Non miam.

Quel con. Je l'adorais. Bien que Chan et Hyunjin étaient aussi mes meilleurs amis, depuis qu'ils s'étaient mariés et avaient déménagé, j'avais dû mal à garder contact. Leur mariage avait été fabuleux, un mariage comme on n'en voit pas deux. Ils étaient super beaux tous les deux dans un tailleur de prince, au milieu de la campagne italienne à se dire « oui » pour la vie (du moins je l'espérais).

- Eh, Jisung s'approcha de moi jusqu'à venir frôler mon oreille avec ses lèvres. J'avais écarquillé les yeux en tentant de le repousser. Non mais détends toi, râla-t-il. C'est pas Hunter qui parle avec Felix ?

- Hein ?!

Rien que ce nom, brrrrr, j'avais des frissons de rage.

Ce vieux salaud avait presque détruit mon couple, alors forcément, le revoir en train de rire avec mon mec ne me faisait que moyennement plaisir.

- T'en fais pas, tout va bien, t'énerves pas- Eh mais tu vas où ?! s'exclama mon ami.

Je n'en savais rien, mes jambes marchaient seules vers lui, mon poing se serrait déjà, non non bordel arrête-toi Changbin, tu n'es pas violent !

Hunter lâcha un gros cri de douleur, c'eût l'effet de me ramener à la réalité.

- Mais t'es pas bien ! s'écria Felix avant de s'approcher de lui en demandant si ça va.

Merde.

Pour ma défense, c'était parti tout seul.

Défense de merde.

- Qu'est-ce qu'il fout là ? je m'énervais bien qu'au fond je me savais totalement en tort pour l'avoir cogné au nez par surprise.

- Hunter est un des ambassadeurs Dior, évidemment qu'il est là ! s'énerva mon petit copain.

- Ça veut dire que t'as passé tout le défilé avec lui ?!

Il me dévisagea quelques secondes avant de souffler un « t'es vraiment con » et de partir avec lui. J'avais envie de crier, de hurler, de lui ordonner de rester là mais j'étais resté planté comme un con au milieu des invités choqués.

- Bon, eh bien ta première phase de cancel sur les réseaux va arriver probablement dans la semaine, me rassura Jisung en tapotant mon épaule avant de s'en aller pour suivre Felix.

J'étais trop con.

***

Jisung et Felix terminaient de fixer un gros coton dans la grosse narine de ce gros con qui ne voulait pas s'arrêter de saigner avant de m'obliger à venir m'assoir à côté de lui.

- Hors de question.

- Changbin si tu ne fais pas ça je te quitte, me menaça Felix.

- Et moi je te prends tout ton fric, renchérissait Jisung.

- Mais vous êtes des malades !

Bon, apparemment je n'avais pas mon mot à dire.

Assis à côté de ce gros con qui respirait fort à cause de ses cotons dans le pif, je n'avais qu'une envie, terminer mon œuvre, soit le défoncer encore plus.

Jisung et Felix nous avaient lancé un regard noir puis nous avaient obligé à discuter.

De quoi voulaient-il que je discute avec cet abruti ? De ses prochains points de suture ?

- Désolé mec, commença-t-il.

Vas-y excuse-toi, bouffon va.

- Felix m'a dit qu'à cause de moi vous aviez eu quelques soucis entre vous. Ça n'a jamais été mon intention, promis.

- Ah ouais ? Tu sautes sur les mecs des autres par pure plaisir ? j'avais marmonné, hargneux.

Il avait ricané.

Pauvre cloche va.

- J'avoue que Felix me plaisait, quand vous vous êtes séparés et qu'il est venu aux États-Unis, j'ai tout fait pour sortir avec lui.

- Mais tu veux avoir les deux yeux crevés aussi ? j'avais répondu sans une once de blague.

- Oula non- pitié, j'en ai besoin. Mais laisse-moi t'expliquer, au moins pour sauver mon nez pour les prochaines fêtes où on y serait ensemble.

Je ne pouvais pas m'empêcher de marmonner dans ma barbe inexistante.

Tout ce qui sortait de sa bouche sonnait comme du caca en boîte. Un bon vieux caca bien moisi qui pue du cul.

- Felix m'a toujours repoussé, reprit-il.

- Ah bon ?

- Ouais, et plus le temps passait, plus c'était violent, pouffa-t-il. Une fois il m'a même giflé. Là j'ai compris qu'il fallait que j'arrête de forcer.

- Pourquoi ? 'Fin je veux dire, pourquoi il t'a giflé ? Je te jure que si tu as essayé de le toucher sans son consentement, je te bute.

- Mais non crétin, il est juste dingue de toi et plus le temps passait plus tu lui manquais donc il perdait la patience.

Oh.

Étrangement, j'aimais ce que ce débile venait de dire.

- Comment ça ?

- Felix est trop amoureux de toi pour laisser n'importe qui d'autre le toucher. Quand il était aux Etats-Unis, il travaillait, sortait, faisait la fête mais son esprit n'était jamais avec nous.

- Pourquoi ?

- T'es con ou quoi ? Euh ta gueule. Il pensait à toi. Je me souviens d'une conversation après le Met Gala, il m'avait encore parlé de toi et de ton boulot, il avait même fini en larmes. Il m'avait dit que c'était trop dur de te voir le remplacer par ton boulot, qu'il se sentait coupable parce qu'apparemment c'est à cause de lui que tu l'as trouvé ce job de merde, qu'il avait tout tenté pour essayer de retrouver la flamme mais que dès que tu étais là, tu soufflais dessus jusqu'à quelle s'éteigne. Mais en fait, tu éteignais la tienne, la sienne n'a jamais cessé de brûler.

- Wow quel poète.

- J'ai fait option poésie au lycée oui.

Ça m'avait fait rire.

- Felix t'aime, et je pense que ce qui me plaisait le plus chez lui c'était sa passion, sa patience et son amour pour toi. Je le voulais pour moi et comme tu ne t'en rendais pas compte, je me disais que ça ne te dérangeait pas que je te le pique.

- T'es un peu zinzin quand même.

- Moins que Felix. Il est raide dingue de toi, ça devient flippant.

- Il te l'a dit ?

- Oh que oui, à la fin c'est même moi qui l'a convaincu d'aller te rejoindre, je n'en pouvais plus de l'entendre parler de toi à longueur de journée.

Felix avait parlé de moi à ses amis super célèbres ? Je lui avais manqué ? Il m'aimait ? Je devais le retrouver, maintenant.

- Attends, tu m'excuses une seconde, j'avais balancé alors que j'étais déjà sorti de la pièce pour le chercher entre tous les invités.

Lorsque je l'avais trouvé un verre à la main en train de discuter avec Jisung, j'avais foncé vers lui.

Je n'avais même pas eu envie de le laisser en placer une, je l'avais embrassé si fort qu'il en avait fait tomber son verre par terre.

J'avais été si con, durant tous ces mois je m'étais forcé à rester loin de lui, persuadé qu'il ne m'aimait plus mais en réalité, c'était de ma faute.

C'était moi qui travaillais constamment jusqu'à pas d'heure, qui le négligeait pour aller dans une boîte pourrie, c'était moi qui le faisait passer après tout le reste et malgré tout, il était encore là, à m'aimer comme je l'aimais.

Felix était l'homme de ma vie, l'amour de ma vie, mon rêve éveillé, ma lumière dans les ténèbres et je devrais m'arrêter là parce que ça devenait franchement niais et chiant, vous saisissez l'idée.

- Bon eh bah comme ça, c'est fait, ricana Jisung avant de s'éloigner pour nous laisser nous embrasser langoureusement. J'espère que ça va bientôt s'arrêter quand même, j'aimerais bien parler avec mon client qui est accessoirement mon pote ! s'exclama-t-il à l'autre bout de la pièce.

- Ta gueule, j'avais crié aussi fort sans décoller mes lèvres de celles de mon homme.

- Yes.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top