Cinq heures. Mon réveil s'était soudainement mis à crier dans toute la chambre, j'avais simplement grogné et je m'étais redressé pour l'éteindre. Je passais ma main sur mon visage pour tenter de ne pas me rendormir puis lorsque je m'apprêtais à faire un pas dehors, le bras de Felix s'était enroulé autour de ma taille. Il avait ouvert à demi ses yeux et m'observait avec les sourcils froncés.

- Je dois aller travailler chéri... Je murmurais avec une légère grimace.

- Tu m'avais promis de rester avec moi les matins maintenant...

Je pinçais mes lèvres entre elles, certes j'avais dit ça mais c'était uniquement parce que voir Felix triste me brisait le coeur alors j'avais inventé ça mais Jisung et moi ne nous étions jamais mis d'accord là dessus. Je déglutissais bruyamment avant de lâcher un lourd soupire.

- Demain.

Felix m'avait lancé un regard noir avant de me lâcher subitement pour me faire dos. Il boudait. Je râlais en me rallongeant pour venir me coller à lui puis j'embrassais sa joue.

- Lix, m'en veux pas. Promis, demain je reste.

- Tu comptes rentrer ce soir déjà ? Lâchait-il d'une voix sèche.

Je soupirais à nouveau, je n'aimais pas quand mon petit copain faisait la tête, après j'y pensais toute la journée et j'étais de mauvais humeur.

- Oui, je t'ai dit que je rentrais tôt maintenant.

- Minuit, ce n'est pas vraiment ce que j'appelle tôt.

- Quoi, tu préfères que je ne rentre pas du tout ?

Il s'était retourné pour me faire face, ses yeux rouges trahissaient sa fatigue, il était à peine cinq heures et nous voilà déjà en train de nous disputer. Je n'aimais pas ça.

- Je préfère quand tu restes avec moi toute la journée et la nuit. Je demande juste un peu d'attention de la part de mon copain, ce n'est pas compliqué ! J'en ai marre d'être en couple avec un coup de vent. Si je t'ai aidé à trouver du boulot, c'était parce que tu t'ennuyais et que tu avais besoin d'être indépendant financièrement, je ne voulais pas te perdre.

Je restais bouche bée quelques secondes en le regardant dans les yeux, je me sentais vraiment mal, j'aimais Felix plus que tout pourtant j'étais celui qui le blessait le plus. Je baissais la tête avant de me rallonger à côté de lui pour l'entourer avec mes bras. Au début, il essayait de me résister mais il avait fini par rapidement se laisser faire, content de constater que je ne comptais plus bouger du lit.

- Désolé... Je marmonnais en collant mon front contre le sien.

- Mon Binnie me manque... M'avait-il avoué avec une petite moue triste. On se voit tellement peu alors qu'on habite ensemble, ça me rend triste chaque fois que je dois m'endormir ou me réveiller seul.

- Je comprends, alors je te promets qu'à partir d'aujourd'hui, je vais tout faire pour passer le plus de temps possible avec toi.

Il avait relevé ses petits yeux brillants pour observer les miens. Je fondais d'amour devant sa petite bouille, comment pourrais-je refuser quoi que ce soit à cet adorable ange ? C'était impossible.

- Tu me le promets ? Me demandait-il d'une petite voix.

Je gloussais avant de caresser avec tendresse sa pommette parsemée de taches de rousseurs, il avait laissé à son tour un petit sourire traverser ses lèvres mais il attendait ma réponse avant de venir m'embrasser.

- Je te le promets.

Son sourire avait encore plus étiré ses lèvres puis il s'était redressé pour pouvoir me sauter dessus, je l'avais laissé faire alors qu'un léger rire amusé traversait ma bouche. Mon petit copain se retrouvait à présent assis sur mon bassin à m'embrasser avec tendresse tandis que mes mains touchaient avec envie son corps dénudé qui m'était si précieux. Quelques secondes plus tard, il se redressait pour m'observer de haut sans perdre son sourire désormais coquin, j'adorais ça. Honnêtement, je redoutais les représailles que j'allais subir en arrivant au bureau, déjà Jisung mais surtout mon patron mais pour tout avouer, à cet instant, je n'en avais plus rien à foutre.

Le sexe matinal était quelque chose d'agréable, c'était un réveil doux et plein de tendresse, surtout avec Felix qui était quelqu'un de très câlin. J'aimais ça, c'était si bon de se sentir désiré et aimé plus que tout. Ce matin, car j'avais accepté de rester un peu plus longtemps au lit, j'avais eu droit à de telles gâteries que j'en avais totalement perdu la tête et mon petit copain s'était un peu trop vite retrouvé sur le dos à gémir bruyamment mon nom. C'était si bon, il aurait pu me demander n'importe quoi à cet instant que j'aurai accepté juste pour le sentir et l'entendre un peu plus longtemps.

Quand nous avions fini par venir et que je m'étais allongé à côté de lui, autant suant et haletant que lui, il s'était immédiatement réfugié contre mon corps pour me câliner encore et encore.

- Je voudrais rester comme ça toute la journée... Marmonnait Felix en refermant les yeux.

- Moi aussi mais là, je vais devoir prendre une douche, je râlais en tentant de m'extirper de sa prise.

- Attends, déjà on va prendre le petit déjeuner ! S'écriait-il tout joyeusement. C'est bon, il est presque six heures trente... Tu as le temps.

Finalement, il était le premier à se lever. Il s'était habillé d'une robe de chambre en soie, sûrement encore la production d'un grand couturier, en toute honnêteté je n'y connaissais toujours rien dans la mode sauf l'entreprise du père de Felix, là je connaissais pratiquement tout. Je soupirais lorsqu'il m'avait lancé de quoi couvrir mes fesses puis ma robe de chambre avant de prendre ma main pour me forcer à descendre jusqu'à la salle à manger. Il était 06:30 pourtant je voyais déjà certains domestiques.

- Ils sont déjà là ? Je demandais à Felix en m'asseyant.

- Oui, maintenant ils viennent bien plus tôt. J'en ai eu assez de me réveiller tout seul, m'avouait-il en se servant de café.

Je me rendais compte que ça faisait vraiment longtemps que je n'avais pas vu les employés de la maison, je rentrais bien trop tard et repartais beaucoup trop tôt pour espérer en croiser un. J'étais content de les revoir, ils m'avaient tous salués très poliment, ils étaient encore trop aimable avec moi, c'était un peu gênant mais pas déplaisant. La table du petit déjeuner était déjà dressée, il y avait des fruits, des viennoiseries, pancakes, des jus, café, thé et mes préférés, lait avec céréales. Felix avait eu un léger rire en me voyant dévoré mes céréales mais cela faisait des semaines que je n'avais pas pu en prendre, j'étais trop pressé alors que je prenais juste le café que je buvais au bureau.

Je continuais de manger bruyamment comme un gamin alors que mon petit copain m'observait avec un air moqueur, sa tête s'était logée dans la paume de sa main.

- Tu n'as rien mangé depuis trois jours ou quoi ? Pouffait-il sans se douter que c'était presque ça, est-ce que les cafés comptaient ?

- J'avais oublié à quel point c'était bon ce genre de matin... Je soupirais de bien être en lâchant ma cuillère pour m'adosser à mon siège.

- Les matins où tu ne vois pas le soleil se lever depuis ton bureau ?

- Ouais... Je gloussais amèrement. Mais surtout, les matins où je suis avec mon trésor, je lui faisais un clin d'oeil en prenant sa main.

- C'est moi le trésor ? Il me demandait d'une voix suave avec un rictus tandis qu'il rapprochait son visage du mien.

- Non, les céréales.

J'avais pu rester sérieux qu'un court instant face à Felix avant d'éclater de rire, son visage agacé par mes bêtises étaient beaucoup trop drôles. Il avait tenté de défaire ma prise sur sa main mais, toujours amusé par son comportement, je l'avais juste poussé un peu plus vers moi pour l'embrasser amoureusement sur les lèvres.

- Va embrasser tes céréales, bougonnait-il.

- Tu es jaloux de céréales Lix, je lui faisais remarquer avant de l'embrasser encore.

- Oui. Aime-moi et que moi.

- C'est déjà le cas.

- Menteur.

- J'aurai aimé mais c'est pourtant la vérité, j'avouais.

Felix n'avait pas résisté bien longtemps avant de me sauter au cou pour m'embrasser langoureusement, il s'était installé sur mes cuisses pour que nos échanges buccaux soient plus simples et qu'il puisse même venir se frotter contre moi.

- A-Attends... Je grognais contre ses lèvres. Les employés...

- On s'en fout, m'avait-il répondit en mordant ma lèvre inférieure

- Non on s'en fout pas, en plus je dois prendre ma douche...

Mais il ne m'avait pas répondu, au contraire il était venu glisser son visage dans mon cou pour venir décorer mon épiderme d'un formidable suçon, pile ce dont j'avais besoin pour niquer toute ma crédibilité et fierté au travail. Quoi que, suçon égale sexe, donc je pouvais montrer que j'avais une vie sexuelle bien active et donc taire les rumeurs comme quoi je suis un rat de bureau. Mais d'un autre côté, suçon égale sexe, alors tout le monde allait savoir que j'avais baisé et je ne voulais pas que tous ces abrutis le sachent.

- Voilà, s'écriait Lix en relevant la tête. J'ai marqué ton territoire.

Je le fixais dans les yeux, cet enfant était fourbe.

- T'aurais pu le marquer sur ma bite. C'est plus agréable et moins voyant.

- Oh mais chéri, c'est toi même qui a dit que tu devais prendre ta douche, il me souriait en descendant de mes jambes pour prendre une fraise et s'en aller pour retourner dans notre chambre.

J'étais silencieux, toujours assis dans mon fauteuil, le regard perdu dans le vide. J'étais fou de cet homme.

***

Jisung m'attendait de pieds fermes, je m'en doutais carbà l'instant où je posais mes fesses sur ma chaise, tout heureux par la merveilleuse matinée que je venais de passer, mon ami avait fermé la porte avant de venir se poser sur mon bureau.

- Tu étais où ?

- Chez moi ? Je répondais à l'évidence en allumant mon ordinateur.

Il me fixait un moment, les yeux plissés avant de ricaner.

- T'as baisé.

- Uh- Comment tu sais ? Je grimaçais. C'est le suçon ?

- Ah non, j'avais pas vu. Non, t'as l'air... Heureux. Apaisé. Léger.

- T'imagines pas les litres que je retenais prisonnier en bas... J'avouais tristement.

Jisung continuait de ricaner avant de me féliciter, il n'oubliait bien sur pas de me demander comment était la star au lit et de me poser tout un tas de questions bien gênantes. C'était amusant jusqu'à qu'il me demande vers quand est-ce qu'on avait changé de positions. Jisung avait encore ricané, il m'énervait à rire dès que j'ouvre la bouche. Il retournais s'asseoir avant de s'exclamer.

- D'ailleurs y a le patron qui veut te voir.

- Quoi ? Depuis quand ?

- Je sais pas, une petite heure.

- QUOI ?! Mais préviens abruti !

- Monsieur était trop occupé de recevoir un collier de dents autour de son zizi, n'essaie pas de remettre la faute sur moi !

Je levais les yeux au ciel avant de me précipiter vers l'ascenseur, déjà transpirant d'angoisse. Qu'est-ce qu'il allait me sortir aujourd'hui ? Que je suis tellement laid que je devrais me jeter par la fenêtre ? Que Lix mérite mieux ? Que j'allais bientôt plus pouvoir passer par les portes tellement je suis gros ? Putain, mes mains étaient moites.

Bon, calme. Je ne devais pas stresser, je commençais à m'habituer aux remarques incessantes sur mon physique puis il n'avait rien à me reprocher à part ce léger retard ce matin... Et le fait que j'avais détruit la gueule de Mike hier. Tant pis, ça en valait la peine. Du moins, je l'espérais.