13

- Jisung ?

- Yup ?

- Si tu devais me comparer à un héros de dessin animé, ça serait qui ?

- Gru, dans Moi Moche et Méchant, il avait répondu sans la moindre hésitation tout en continuant de taper sur son ordinateur.

Étonné, je fronçais mes sourcils alors que je le regardais réfléchir sur son dossier.

- Pourquoi ?

- Bah je ne sais pas. Tu me fais penser à lui avec ton accent et ton gros nez.

Quel enfoiré.

- Jisung ?

- Yup ?

- Tu me trouves moche ?

Mon ami avait relevé la tête de son ordi avec ses sourcils relevés avant de pousser un petit rire.

- Pourquoi tu me demandes ça ?

- Je ne sais pas, comme ça.

- Bah non. 'Fin, t'es normal quoi.

- Ça veut dire quoi "normal" ? Genre normalement moche ?

- Non. T'es pas spécialement beau mais t'es pas spécialement moche.

Mes épaules s'étaient baissées de déception. Mon beau papa avait raison, j'étais horrible. C'était ce que je me répétais en me regardant dans le reflet de mon ordinateur.

- T'es pas mon style. Mais t'es le style de ton copain, tu t'en fiches de me plaire, non ? Regarde, on plaît tous a quelqu'un. Toute ma vie on m'a dit que je ressemblais à un écureuil, est-ce que je ressemble à un écureuil ?

- Oui.

Une petite moue boudeuse s'était formée sur son petit visage, ça le rendait vraiment trop mignon.

- C'est même pas vrai d'abord...

- Mais Jisung, là on parle de moi. Regarde moi ! Je m'exclamais en me levant.

Je m'étais planté face à lui, les bras et jambes écartés, sourcils froncés, coeur brisé.

- Pourquoi tu fais le sims ? Soupirait mon ami.

- Bordel Jisung, je suis trop gros ! Regarde mes cuisses !

- Putain mais qu'est ce que t'as ? T'es juste musclé, c'est bien plus joli ! Qu'est ce qui s'est passé ? Il t'a dit quoi le dragon ?

Je soufflais en me rasseyant bruyamment sur ma chaise, mes doigts se faufilaient entre mes cheveux corbeaux tandis que je m'efforçais a garder la face. J'avais difficilement dégluti puis j'avais à nouveau regarder mon ami dans les yeux.

- Rien, c'est bon. J'ai juste eu une énorme remise en question.

- Toi qui est toujours super sûr de toi, c'est bizarre.

- Je ne le suis pas.

- Pourtant c'est l'impression que tu donnes.

- Comportement de lion.

- Ferme là avec ton astrologie, on doit continuer à bosser.

***

- Felix ?

- Oui m'amour ? Chuchotait mon petit copain alors qu'il embrassait délicatement ma mâchoire, sa main glissait dangereusement jusqu'à mon entrejambe.

Mais je n'étais pas dans l'ambiance, il le sentait bien. Nous étions tous les deux allongés sur notre lit à regarder l'écran de la télé diffuser les images d'un film très connu que Felix adorait, il avait sa tête posée sur mon épaule tandis que son bras entourait mon corps, une de ses jambes était mêlée aux miennes. J'aurai pu être plus qu'heureux, j'avais réussi à me libérer à vingt-trois heures, j'avais plutôt abandonné mon poste mais j'avais réellement besoin de mon petit copain après cette journée pleine de questionnement dans ma tête. Pour la première fois, j'admettais que le père de mon petit copain m'avait déstabilisé or je ne devais pas le laisser faire. C'était ce qu'il voulait, il voulait également que j'abandonne Felix et ça, c'était hors de question qu'il gagne là dessus.

- Tu me trouves gros ?

- Je te trouve magnifique avec ton petit bidou, gloussait-il pendant qu'il frottait doucement le bout de son nez contre ma joue.

- Donc oui.

- Je n'ai pas dit ça. Puis même si tu étais gros, qu'est ce que ça changerait ?

- Je suis moche ?

- Depuis quand quelqu'un de gros est moche ? C'est stupide. Tu es magnifique, je te l'ai déjà dit.

- Je ne suis pas magnifique dans le monde où tu vis.

Felix avait froncé les sourcils, il s'était redressé pour me regarder dans les yeux, il ne voyait pas où je voulais en venir. C'était simple et clair pourtant. Felix vivait dans le monde de la mode, du luxe et de la popularité, si j'avais accepté qu'il y soit, je devais également accepté de m'y soumettre. Malheureusement, dans le monde impitoyable des fringues, la taille 38 était devenue le 36 et le 36 était devenu le 34. Je n'étais plus dans ses codes de la beauté très strictes alors bien sûr qu'à leurs yeux, je n'étais plus qu'une boule de mocheté totalement insignifiante. C'était la cruelle vérité du monde impitoyable du business des fringues.

Putain j'étais une boule, toute ma fierté, mon ego et mon envie de vivre étaient désormais six pieds sous terre, pour sûr.

- Eh, Changbin, soupirait Felix. Sa main passait tendrement sur mon visage pour venir caresser du bout de la pulpe de son pouce ma pommette malgré mon visage renfrogné. Qu'est ce qu'il y a ? Quelqu'un t'a encore dit quelque chose de méchant ?

J'ouvrais la bouche pour lui répondre mais finalement, je m'étais arrêté en cours. Je ne cherchais pas à donner une mauvaise image de son père et surtout, si je lui disais il allait forcément aller embrouiller son père et au final j'allais encore me faire salement pas respecté. Puis j'étais un grand garçon désormais, je pouvais gérer mes problèmes seul, non ?

- Non. C'est juste que en me regardant dans le miroir tout à l'heure, je me suis trouvé pas terrible.

Felix levait son sourcil droit alors que sa petite main se faufilait sous la couette pour aller chercher la mienne. Sans un mot, il nous avait relevé puis il nous avait conduit jusqu'à la salle de bain, face au miroir. D'un regard très sérieux, il me jugeait de haut en bas, la main sous son menton.

- Hm oui, c'est bien ce que je disais. Magnifique.

Je poussais un petit rire en entendant ces mots, avant de rouler des yeux.

- Vraiment, beaucoup trop beau. Dis moi comment tu fais ? Beauty tips ? Dis moi tout ! M'ordonnait Felix avant de me suivre dans mon rire.

Il s'était à nouveau approché de moi puis avec une tendresse que je lui connaissais bien, il m'avait enlacé. D'abord doucement. Puis ensuite très fort, pour sentir son cœur battre fort.

- Je t'aime toi, tout entier. Et j'adore tes kilos en trop, ça me fait toujours un peu plus de toi. Je t'aime Changbin.

Le mien venait de louper un battement mais quelques secondes plus tard, une course effrénée sur lui-même l'avait pris. J'adorais entre ces petits mots, j'adorais sentir l'amour de mon homme, j'adorais mon homme.

- Je t'aime Felix.

Son petit sourire qui avait orné son beau visage s'était rapidement effacé lorsque j'avais plaqué mes lèvres contre les siennes. C'était si bon, il n'y avait rien de meilleurs que les lèvres de mon petit ami. Notre petit baiser doux s'était rapidement transformé en embrassade emplie d'excitation, le petit couinement qui s'échappa de sa bouche m'avait fait doucement rire alors que je continuais de l'embrasser. Ses mains s'étaient posées sur mes joues pour me garder près de lui mais après un long moment, j'avais décidé que l'heure n'était pas à ça.

- Hm- 'Lix- Je le coupais en le repoussant gentiment sous son regard perdu. Tu penses pas qu'on devrait se parler ? Sérieusement.

- Comment ça ?

- L'autre jour tu m'annonces que tu vas créer ta propre entreprise, Chan et Hyunjin arrivent dans quelques semaines, puis j'ai tellement de trucs à te raconter sur mon travail comme toi du tien. Il faut qu'on se raconte des trucs, qu'on essaie de se parler pour qu'on ne devienne pas des étrangers pour l'un l'autre.

Ses petites lèvres avaient laissé un long "oh" s'échapper avant de m'offrir un adorable sourire puis il s'était assis sur le bord de l'évier de la salle de bain.

- Très bien, à toi l'honneur.

J'hochais la tête tandis que je me raclais la gorge pour reprendre la parole.

- Chan et Hyunjin vont venir ici une semaine, puis ensuite ils resteront une semaine chez les parents de Chan.

- Tu m'en avais vaguement parlé l'autre jour. Je suis vraiment content de les revoir, ça fait tellement longtemps qu'on ne les a pas vu !

- Tu acceptes ?

- Pourquoi j'aurai dit non ? Ils sont tes amis depuis longtemps, et je les aime bien. Je serai très honoré de les recevoir chez nous, me certifiait-il en tendant ses bras pour que je vienne me blottir contre lui.

J'avais doucement souri et sans me détacher de lui, j'avais repris.

- Et toi ? Ton travail ? Pourquoi tu ne m'en parles jamais ! Tu veux créer ton entreprise ?

Mon petit ami avait doucement hoché la tête, ses mains se baladaient dans mes cheveux noirs corbeaux.

- Oui. J'y réfléchis depuis longtemps, je voudrais attendre mes vingt ans avant de la lancer, ça me laisse pas mal de temps de tout mettre en place. Je vais faire beaucoup de choses, et tu seras bien sûr mon modèle, gloussa-t-il.

- C'est formidable Felix, vraiment ! Je m'exclamais en le serrant un peu plus fort.

- Je suis content que tu me supportes. Au début, mon père n'était pas du tout d'accord, pouffa-t-il. Mais savoir que tu es derrière moi me rassure dans mes choix. Je compte sur toi pour être mon bras droit ! Riait-il doucement alors que ses petits doigts se mélangeaient à mes mèches de cheveux.

- Je suis tellement fier de toi, je couinais.

Notre câlin avait encore duré cinq minutes jusqu'à qu'un petit baiser d'abord chaste ne nous retranche dans notre amour le plus torride.

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