01

Felix était assis sur un long transat, le verre rempli d'eau fraîche parfumée à la coco sur la mini table basse à côté de lui que lui avait apporté un domestique me séparait de mon transat. Mon petit copain avait les yeux fermés tandis qu'il se délectait de son bain de soleil que les caraïbes lui offrait dans sa villa privée de Cuba. Ma mini table basse elle, me tenait une bière de marque. Malgré la magnifique vue sur la grande piscine et la mer face à nous, malgré les boissons fraîches, malgré le corps presque nu de mon amour à côté du mien, malgré les palmiers qui me faisait une très légère ombre, je m'ennuyais. Ça faisait bien une heure que Felix s'était assoupi sous le soleil après qu'un domestique soit venu lui tartiner le visage ainsi que quelques parties de son corps avec une crème solaire, depuis il n'avait plus bougé. Mais moi, je n'arrivais pas à me reposer comme un riche, alors sans un bruit je m'étais levé pour venir me mettre devant Felix, un sourire mauvais sur mes lèvres. Silencieusement, je m'étais allongé sur son corps bouillant jusqu'à qu'il ouvre enfin les yeux avant d'immédiatement les refermer sous la force du soleil.

- Changbin ! Bouge, avait-il bougonné en mettant ses mains sur mes épaules pour me pousser loin de lui.

Rien à faire, mon envie de l'embêter prenait le dessus. Au lieu de bouger, j'avais décidé de placer mes avants bras de part et d'autre de sa tête tandis que je me plaçais entre ses cuisses. Il continuait de râler en me repoussant.

- Changbin, sérieux, bouge tu saoules là... Il avait soupiré avec ses yeux toujours fermés alors que je mordais ma lèvre inférieure en collant mon intimité contre la sienne. J'ai chaud ! Il s'était écrié.

- Super, j'avais répondu avec mon petit rictus tandis que je m'étais levé avec ses poignets entre mes mains.

Il avait finalement rouvert ses yeux pour me tuer du regard alors que mon rictus ne quittait toujours pas mon faciès. Il fronça les sourcils en voyant que je m'approchais dangereusement de l'immense piscine.

- Changbin, t'as pas intérêt à m- AH ! Il avait crié en se sentant tomber, coincé entre mes bras musclés.

J'avais basculé nos deux corps dans la profonde piscine en hurlant de joie alors que Felix essayait de se débattre comme une puce. Lorsque j'avais fini par nous remonter à la surface, j'avais explosé de rire face au visage perdu et trempé de Felix. Mes bras toujours autour de son corps maigre de mannequin, j'avais posé mon front contre le sien alors qu'il essayait toujours de reprendre ses esprits.

- Tu es fou, j'aurai pu mourir !

- Pauvre bébé, je t'aurai sauvé.

- Et comment ?

- Je me souviens de quelqu'un qui m'avait dit que je faisais les meilleurs bouche à bouche du monde, j'avais répondu en nous laissant flotter un peu plus loin lorsqu'il avait passé ses bras autour de mon cou.

Felix avait levé les yeux au ciel puis il avait fini par soupirer, signe qu'il abandonnait. Je marchais à petit pas dans la piscine avec Felix qui profitait d'une petite brise légère dans l'air. Moi, je continuais de l'observer avec toute l'attention du monde, je le trouvais bien trop beau, bien plus beau que n'importe quelle vue du monde. Je n'étais d'ailleurs pas le seul à penser ça, il fallait dire que Felix était connu et tous pensaient ça.

Son père possédait une entreprise qui les avait rendu si riche qu'ils étaient devenus célèbres dans le cercle très fermé des millionnaires et milliardaires. Avec la réputation de son paternel, Felix n'avait eu aucun mal à débuter comme nouvel artiste très prisé dans le monde des mannequins. Malheureusement, ce cercle et ce monde, je n'en faisais pas parti. Ma famille était dans une situation économique tout à fait normale, j'avais eu la chance d'étudier dans de bonnes écoles mais nous ne pouvions pas nous permettre de nous payer des vacances dès que l'envie nous prenait, encore moins de pouvoir y aller en jet privé. Felix, lui, le pouvait. Il pouvait aller où il voulait quand il voulait, il pouvait rentrer dans les meilleures boîtes de nuit du monde, il pouvait sortir avec n'importe quelle star du monde, il pouvait dîner avec n'importe quelle célébrité, il pouvait passer toutes ses soirées à des fêtes branchées organisées par Johnny Depp ou Brad Pitt ou que sais-je encore... On avait beau vivre en Australie, il avait son jet privé pour l'amener en Amérique ou n'importe où où il désirait. Il était ami avec tellement de personnes que son répertoire était plus long qu'une liste de course après un an sans rien acheter. Et finalement, c'était avec moi qu'il sortait, un simple mec banale pas spécialement beau ni avec un talent particulier, je n'étais pas plein aux as, je devais payer pour rentrer dans une boîte de nuit minable, je n'avais que deux amis (qui sortaient ensemble d'ailleurs, depuis plus de cinq ans), j'enchaînais les petits boulots pour payer mon loyer avant de le connaître, je n'avais pas fait d'études prestigieuses, personne ne m'appelait dans la rue, je ne travaillais plus depuis presque 1 an, je n'étais rien ni personne. Pourtant, c'était avec moi que Lee Felix passait chacune de ses vacances depuis 3 ans, c'était avec moi qu'il allait passer sa vie, c'était à mes côtés qu'il s'endormait chaque soir, et c'était moi qu'il embrassait langoureusement en ce moment même dans sa grande piscine en forme de grand L face à la mer des caraïbes.

Dans un geste lent, il avait glissé ses mains précédemment placées dans mes cheveux jusqu'à mes pectoraux alors que ses petites dents s'étaient mises à triturer ma lèvre inférieure avec un petit rire coquin. Il continuait de m'embrasser avec tant de passion, les caresses qu'il m'infligeait me rendaient un peu plus envieux de lui. Mes mains avaient fermement saisi ses fesses, mes gestes se faisaient bien moins timides que les siens pourtant Dieu savait comme Felix puait la confiance en soi. Il respirait une telle aisance, il avait confiance en son potentiel, il dégageait un tel charisme que n'importe qui se sentirait déstabilisé à côté de lui. Il fallait dire qu'il pouvait se le permettre, il était tout ce que les jeunes rêvaient d'être.

- Attends chéri, il avait murmuré en décollant ses lèvres des miennes lorsqu'il avait senti mes mains un peu trop baladeuses. Pas là, les domestiques ne sont jamais loin.

Il avait gloussé en voyant ma mine tristounette mais j'avais glissé mes mains jusqu'à ses hanches sans rien ajouter d'autres. Ses domestiques étaient les seuls à connaître l'identité du "petit ami de Lee Felix", autrement dit, moi. Ils devaient d'ailleurs signer un contrat dans laquelle ils acceptaient de garder le silence sous peine de poursuites judiciaires. Mais tout de même, il était toujours gêné lorsqu'un nous surprenait légèrement.. occupés. Malgré sa popularité, Felix était très discret sur sa vie privée et notamment sur notre relation. Il ne cachait pas qu'il était en couple depuis 3 ans, qu'on s'était rencontré sur une plage de l'île Jeju de Corée du Sud, qu'on vivait ensemble depuis 1 an, mais rien sur mon identité. Il avait toujours refusé de la révéler, il m'avait assuré que je ne voulais pas connaître le goût de la célébrité. Ce goût avait l'air appétissant aux premiers abords mais était en réalité empoissonné. Ça ne me dérangeait pas, il était vrai que le goût délicieux de la liberté me manquerait bien trop. Ça ne me dérangeait pas de porter un masque chaque fois qu'on voulait se promener en ville tous les deux, c'était amusant de voir des gens affluer de partout en se demandant qui j'étais. On ne sortait presque jamais dans les rues de Sydney tous les deux, Felix transpirait l'angoisse chaque fois que quelqu'un me heurtait puis moi, ça m'énervait de sortir avec trois gardes du corps. De toutes façons, Felix était très souvent occupé la journée parce que contrairement à moi, il travaillait. J'étais d'ailleurs complètement dépendant financièrement de lui, je vivais chez lui dans son magnifique duplex. Les voitures, bateaux, jet privé, étaient à lui, la villa dans laquelle on résidait actuellement à lui, c'était lui qui nous payait toutes les vacances, c'était lui qui me payait tous mes caprices. C'était plutôt cool même si ma fierté en prenait un sacré coup.

On aurait pu vivre comme ça encore longtemps, jusqu'à que Felix décide qu'il était temps pour moi que je fasse autre chose que des jeux vidéos ou du sport dans sa salle privée. Au début, j'avais râlé. J'aimais bien cette vie à ne rien foutre, mais après mûres réflexions, j'étais revenu au stade enfant. Je pouvais retourner chez mes parents, c'était pareil sans les caprices comblés. Cette histoire de boulot m'avait hanté durant de longues semaines jusqu'à que je ne me retrouve sur un point : j'étais un faible dépendant de son mec. C'était une chose que je m'étais promis de ne pas devenir et JE L'ÉTAIS DEVENU ! Pris d'une soudaine fierté masculine mal placée, je m'étais mis à chercher du travail comme si ma famille manquait d'un toit mais rien, aucune réponse. Toutes les entreprises me disaient que j'avais eu un temps d'inactivité trop conséquent et que ça voulait en dire long sur ma motivation. J'étais complètement grillé et encore plus blessé dans ma fierté. Jusqu'au jour où Felix m'avait proposé une solution.

"Travaille chez mon père ! Si dans ton CV on voit que tu as travaillé dans son entreprise, n'importe qui voudra t'embaucher par la suite !"

C'était plutôt une bonne idée, sauf que j'étais complètement pistonné et que l'entreprise du père de Felix était une entreprise de luxe donc, un lieu auquel je n'appartenais pas. De plus, pourquoi son père ferait ça pour moi ? Il me détestait. Je n'étais absolument le genre d'homme qu'il prévoyait pour son fils chéri adoré plus précieux que la prunelle de ses yeux, oulah non. Pour lui, il lui fallait un homme riche, fort, travailleur, indépendant, amusant, qui prenait soin de lui. Je ne complétais que 3 critères et ça n'était sûrement pas travailleur ou indépendant, encore moins riche. Je vivais dans le luxe parce que Felix m'offrait ce luxe.

Mais Felix avait tout de même insisté, il trouvait que ça pouvait être amusant si on venait à se croiser dans les locaux de l'entreprise où il était égérie. Puis il avait aussi dit que c'était une bonne façon de montrer à son père que je méritais Felix alors j'avais fini par accepter puis j'avais passé mon entretien d'embauche aux côtés de Felix. Son père ne m'avait posé que quelques questions, le reste c'était mon petit copain qui avait répondu à ma place. Durant cet interminable entretien, je me souvenais avoir transpiré comme une vache, j'étais serré dans le costume que m'avait acheté Felix en urgence, mes testicules étaient horriblement compressées, mes pieds n'avaient tellement pas l'habitude de mettre de si belles chaussures qu'ils avaient décidé d'avoir pleins d'ampoules. C'était le pire entretien d'embauche de ma vie, où mon copain essayait de chopper le job pour moi sans me laisser en placer une, j'avais toujours mal aux couilles même deux jours après, son père avait bien vu comme j'étais mal à l'aise et il s'était bien rendu compte que la mauvaise odeur venait de moi, il voyait bien que je n'avais pas du tout le profil pour travailler dans une entreprise de luxe, mais j'avais eu le boulot.

Pour fêter ça, Felix avait décidé qu'on prendrait deux semaines de vacances dans sa maison à Cuba. Et nous y voilà, à nous prélasser dans sa piscine, à attendre qu'un domestique nous apporte autre chose à boire ou manger, à s'embrasser et à baiser comme des animaux. J'étais plutôt impatient de commencer mon boulot, je n'arrêtais pas de me dire qu'après ces petites vacances improvisées, j'allais devoir me lever tôt et rentrer en disant "pfiou je suis fatigué chéri, j'ai horriblement besoin d'une fellation ou bien je mourrai !" ou encore "non pas ce soir mon cœur, demain j'ai une réunion très importante et il faut que je sois en pleine forme !". Je ne savais même pas si les hommes qui travaillaient disaient ça mais tant pis, je voulais dire ces phrases une fois dans ma vie.

- À quoi tu penses ? M'avait demandé Felix avec sa voix grave qui me coupait dans mes pensées parties bien trop loin en l'espace d'un si court instant.

- Hm ? Ah, rien, juste le boulot...

Il avait gloussé en levant les yeux au ciel avant de se décoller de moi pour retourner sur le transat sans oublier d'appeler un domestique pour qu'il lui donne sa serviette. Finalement, après s'être bien séché, il avait pris un peignoir en soie avec la ceinture de la même matière nouée autour de sa taille fine puis il s'était tourné à nouveau vers moi.

- Ne t'inquiète pas, il nous reste encore dix jours avant que ça n'arrive. Ne sors pas trop tard de la piscine, on mange dans deux heures sur la terrasse de notre chambre, il m'avait lancé en entrant dans la maison sous mes yeux admirateurs.

Mon copain était sacrément sexy, je m'étais dit tandis que mon regard passait de haut en bas le long de sa silhouette. Deux heures, ça nous laissait largement le temps de s'amuser encore une fois ? Avec un sourire en coin, je sortais à mon tour de la piscine mais je ne prenais même pas le temps de me changer. À petits pas, je m'étais approché de notre chambre où j'y avais observé Felix se changer, dos à moi. J'avais fermé la porte à clé, et quelques instants plus tard il riait aux éclats tandis que je le faisais tomber sur le matelas, ses mains déjà sur mon short de bain pour me le retirer.

Ouais, j'adorais ma vie et j'espérais que rien ne change.

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