§ La Rencontre Nocturne §

Je contemple ce jeune homme, dont la beauté angélique se révèle sous la douce lueur argentée qui caresse son visage tel un halo céleste. Ses traits délicats, d'une perfection presque irréelle, se dessinent dans la lumière lunaire, créant un contraste saisissant avec l'obscurité ambiante.

Ses yeux d'un bleu profond reflètent les étoiles scintillantes du ciel nocturne. Un regard perçant, empreint d'une douceur infinie, capable d'apaiser en un instant. Ses longs cils noirs, tels des plumes de corbeau, ombragent son regard énigmatique et renforcent son charme.

Un sourire sincère, illumine son visage et réchauffe mon cœur. Des dents blanches et parfaitement alignées, semblables à des perles précieuses.

Ses cheveux de jais brillants, légèrement ondulés, encadrent son visage avec une grâce naturelle. Une mèche rebelle, parfois caressée par le vent, vient effleurer son front, ajoutant une touche d'insouciance à sa beauté.

Sa peau, hâlée par le soleil et ornée de discrètes taches de rousseur, semble briller de mille feux sous la lueur de la lune, telles des constellations célestes éparpillées sur son corps.

Son corps sculpté par la nature elle-même, musclé et harmonieux. Des épaules larges et puissantes soutiennent une silhouette athlétique d'une perfection remarquable.

La lumière de la lune semble traverser son être tout entier, le rendant encore plus irréel et magnifique. Il est tel une apparition divine, un ange descendu du ciel pour illuminer ma nuit.

Je suis fascinée par sa beauté, sa pureté et son aura mystérieuse. Mon regard reste rivé sur lui, captivée par sa présence envoûtante. J'ai l'impression de vivre un rêve, un moment magique suspendu dans le temps. La lumière de la lune, le silence de la nuit et la beauté de ce jeune homme se combinent pour créer une atmosphère féerique et inoubliable.

D'un geste rapide, il se saisit de mon avant-bras. Ses doigts, d'une froideur glaciale, s'enroulent autour de mon poignet comme des serres d'acier. Une sensation d'électricité parcourt mon corps, comme si une force invisible me traversait de part en part.

Son être, auparavant irréel et vaporeux, se densifie soudainement. Ses traits se précisent, sa peau se matérialise, et je me retrouve face à un homme angélique. Ses yeux bleus me fixent avec une intensité qui me désarçonne complètement.

Je suis subjugué par sa présence, incapable de détourner le regard. Sa beauté est à la fois envoûtante et terrifiante, comme celle d'une créature mi ange mi démon. Je sens ses doigts sur ma peau blanchâtre, leur toucher me transperce et me donne des frissons.

C'est comme si, par un contact invisible, il aspirait une partie de mon énergie vitale. Une sensation de faiblesse s'empare de moi, mes jambes tremblent et je crains de m'effondrer. Mais sa poigne se resserre, me maintenant prisonnier de son regard hypnotique.

Je suis fasciné et terrifié à la fois. Je ne sais pas qui est cet homme, ni ce qu'il me veut. Mais une chose est sûre : il y a quelque chose de surnaturel en lui, une force qui me dépasse et me domine.

J'ai l'impression d'être pris dans un piège, incapable de me libérer. Sa présence est si puissante qu'elle me paralyse, me rend incapable de penser ou d'agir. Malgré mes cent cinquante ans d'existence, je suis à sa merci, livré à sa volonté impérieuse.

Que va-t-il faire de moi ? Je n'ose même pas imaginer la suite. Je suis pris au piège dans une toile d'araignée invisible, et je ne sais pas si je pourrai m'en échapper.

J'ai l'impression de vivre un rêve éveillé qui se transforme en réalité. La frontière entre le réel et l'irréel s'estompe, et je ne sais plus où je suis ni ce qui m'arrive.

Je suis seul face à cet être, livré à son pouvoir. Je ne peux compter que sur moi-même pour trouver la force de me libérer de son emprise. Mais j'ai peur, j'ai tellement peur...

Avec mes dernières forces, je parviens à me libérer de son emprise. Son étreinte glaciale se desserre, et je m'échappe de la pièce, laissant derrière moi cet être surnaturel et la demeure maudite qui me retenait prisonnier.

Je cours à perdre haleine, mes jambes tremblantes et mon cœur battant à tout rompre. Je n'ose pas regarder en arrière, craignant de voir cet homme me poursuivre ou de me retrouver piégée à nouveau. Mon unique pensée : fuir cet endroit terrifiant et ne jamais y revenir.

Mais soudain, une voix me fige sur place. Une voix caverneuse et tremblante, empreinte de désespoir.

— S'il te plaît, ne me laisse pas seul ici, implore-t-il.

Hésitant, je me retourne. Impossible de l'ignorer, ses mots m'atteignent en plein cœur. Face à lui, des larmes coulent le long de ses joues, son regard me supplie de rester.

Un tourbillon d'émotions m'envahit. La peur, bien sûr, mais aussi la tristesse et la compassion. Sa souffrance, seule dans cette demeure familière, résonne en moi, écho de ma propre détresse.

Entre fuir pour sauver mon éternité et rester pour lui venir en aide, je suis déchirée. Ma raison me pousse à m'échapper, mais mon instinct me crie de rester à ses côtés.

Que faire ? Écouter ma raison et prendre la fuite, ou suivre mon instinct et lui tendre la main ? La décision me torture, et je suis perdue dans l'incertitude.

Je le fixe, ses yeux empreints de désespoir. Son appel me touche profondément. Je ne peux rester insensible à sa douleur. Mais je sais aussi que chaque seconde passée ici accroît le danger qui plane sur moi.

Qu'adviendra-t-il ? Aucune réponse ne se dessine, mais je suis résolue à découvrir la vérité sur cet jeune homme et sur cette demeure familiale étrangement familière. Malgré les risques, je refuse de l'abandonner.

— Je suis Vladislav Stanciu.

À l'appel de mon nom, il recule d'un pas. Serait-ce ma famille qui est responsable de sa situation ? Il m'entraîne jusqu'à un couloir et s'arrête devant un immense tableau. Son long index se pose sur la toile.

Je suis captivé par l'œuvre qui se dresse devant moi, scrutant chaque détail avec une lenteur méditative. Pris par l'émotion, je caresse le cadre en bois doré et usé, penché en avant, le menton légèrement relevé, les yeux plissés pour mieux me concentrer.

Sur la toile, un homme et une femme entourent un adolescent au teint hâlé et aux pommettes hautes. Ses traits anguleux, typiquement slaves, sont encadrés par une masse de cheveux blonds, légèrement ondulés sur le front. Ses yeux d'un vert intense, rappelant la forêt sibérienne, reflètent une certaine ruse.

Vêtu d'une fine chemise en lin blanc immaculé, ornée de broderies complexes aux motifs rouges et noirs typiques de sa région natale, il porte sur ses épaules une veste sans manches en peau de mouton d'un brun profond. La fourrure blanche qui borde l'intérieur de la veste contraste élégamment avec la couleur sombre du cuir, apportant chaleur et élégance. Une ceinture de cuir tressé, nouée à la taille avec nonchalance, souligne sa silhouette athlétique et est ornée de motifs gravés évoquant les armoiries de sa famille.

Effleurant l'emblème sur sa ceinture, les yeux embués de larmes, je me demande pourquoi ce tableau de ma famille et de moi plus jeune est ici. Je n'ai aucun souvenir de cette demeure dans ma vie mortelle. Que cela signifie-t-il ? Une main se pose sur mon épaule, une voix murmure à mon oreille.

— C'est toi, n'est-ce pas ?

Je me retourne pour le regarder, ses yeux bleus posés sur moi avec douceur. Comment sait-il ? J'acquiesce simplement de la tête. Jamais je n'aurais pensé retrouver un tel souvenir heureux de ma vie passée. Ma mère est magnifique sur cette toile, je me souviens qu'elle a beaucoup insisté pour que nous fassions ce portrait familial. Mon père, quant à lui, ressemble à cet homme froid en apparence mais doux et tendre au fond. Dans un souffle, une émotion enfouie depuis longtemps dans mon cœur s'échappe.

— Une vraie famille heureuse...

— Ça se voit, me coupe-t-il. Je suis Bayezid. J'erre ici depuis ma mort, ce manoir est sans doute ma prison pour une raison que j'ignore.

Au moment où il achève sa phrase, un courant d'air violent nous projette contre le mur. Ses bras me protègent, l'un sur ma tête, l'autre autour de ma taille. Ses yeux bleus, encore plus captivants de près, me détaillent. Il me relâche lentement. À travers les épais rideaux, je distingue le soleil. Épuisé, je m'endors debout. Je sens quelqu'un me porter, puis le néant.

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