Chapitre 23 : Mauvais goût de vacances

Cela faisait quelques semaines que Lucius était retourné au Manoir des Malfoy et rien n'était passé comme prévu. Il avait cru un instant que son père avait une certaine reconnaissance envers lui et qu'il avait changé, mais non. Dès qu'ils furent rentré, Abraxas s'était enfermé dans son bureau et passait la plupart de ses journées au sous-sol. Sous-sol que Lucius ne voulait pas y pénétrer par l'aura malfaisante que dégageait les escaliers. Depuis, il restait enfermé dans sa chambre à regarder la neige tomber à petit flocon. Il pensait parfois à Tom, à Jasmine, à Derek et à ses deux camarades de chambre. Il se demandait ce qu'ils faisaient, peut-être regardaient-ils les matchs de Quidditch d'hiver comme chaque famille le ferait, peut-être riaient-ils et s'amusaient-ils comme tout le monde feraient pendant les vacances de Noël. Pourquoi lui ne pourrait-il pas, pour une fois dans sa vie, faire comme toutes les autres familles ? Il soupira. Pourquoi se le demandait-il alors qu'il savait déjà la réponse malgré son jeune âge ? Parce qu'il avait besoin de se le demander. Il ne pouvait pas faire ce qu'il voulait parce qu'il était un héritier, un sang-pur et un Malfoy. Les Malfoy ne s'amusaient pas et prenait corps et âme dans l'acharnement du travail, dans la solitude et dans la pénombre sans personne à leur côté.

Lucius soupira fatiguer d'attendre que les jours passassent et déposa son livre de la magie noire que son père voulait à tout prix qu'il s'imprègne des sortilèges. Il se leva de sa chaise et alors qu'il s'apprêtait à tourner en rond, un elfe de maison toqua à sa porte.

-Dobby ! Dit-il, surprit.

-Votre père veut vous voir, jeune maître. Dit Dobby.

C'était un elfe de maison avec une tunique trouée et qui lui allait jusqu'au genoux. Il avait de grandes oreilles d'elfe, il était chauve, sa peau était ridée et il avait de gros yeux globuleux de couleur vert.

Lucius hocha la tête et sortit de sa chambre presque précipitamment. Son père voulait le voir. Il sentit une grande chaleur lui tordre l'estomac et son cœur tambouriner d'excitation. Il descendit rapidement les escaliers qui se séparait en deux dans le hall comme une arche laissant un grand espace au milieu et où un portrait qui représentait le blason de la famille y reposait sur le mur imposant. Lucius s'arrêta lorsque son père le regardait froidement et sans cligner des yeux. Ses bras croisés et musclés cachés sous une tunique noire, appuyé sur son torse, fit baisser les yeux bleus de Lucius au sol. Son excitation et l'espoir qu'il avait redescendit au premier degré.

-Lucius... Comme j'ai dit les précédents jours de ton arrivé, j'ai prévu plusieurs projets te concernant. Tu sais que tu es l'héritier de Salazard Serpentard et je voudrais que tu le surpasses. C'est pour cela, qu'à partir de maintenant, tu vas devoir te préparer pour ce grand jour où tu vas reprendre les rennes de la famille et que tu vas diriger les Sang-Pur. Grindelwald et Salazard n'étant plus, tu vas devoir reprendre ce qu'ils ont commencé. Déclara Abraxas.

-Mais père...

-SUFFIT ! Tu es de Sang-Pur et tu dois les honorer pour leur travail ! Salazard voulant supprimer toutes les autres races qui faisaient honte au monde sorcier ! Notre famille est sous ses ordres depuis des générations et ce n'est pas des sang-de-bourbe qui vont changer la donne ! Aie la tête haute et reprend-toi. Ton parcours vers l'héritier commence dès à présent. Rejoins-moi à l'instant au sous-sol. Déclara Abraxas.

Lucius tressaillit en entendant cela et baissa les yeux. Son destin était déjà scellé dès qu'il était née. Il ne pourra pas changer la mentalité de son père et pourquoi le voudrait-il alors qu'il pouvait avoir une certaine reconnaissance de son père s'il lui obéissait à présent ? Il pourrait être fier d'être son fils. Il devait le faire et honorer les liens familiaux. Il n'avait pas d'autres choix.

Grinçant des dents, il suivit son père jusqu'au escalier du sous-sol et frissonna. Un malaise le prit et des gouttes de sueur dégoulinaient de son front. Ses vacances de Noël n'allait pas être du gâteau comme il l'espérait au début. Après tout, il n'avait jamais eu la vie facile depuis sa naissance. Tout d'un coup, le souvenir du voyage du retour dans le Howgwarts Express revint dans son esprit et le rire de ses dites amis et de leur sourire le dégoûta.

***

Il reprit son souffle et regarda la grande armure en bois devant lui qui n'avait même pas une égratignure alors que cela faisait trois belles heures qu'il s'acharnait sur lui. Du coin de l'œil, il pouvait voir son père le regarder sévèrement et avec froideur encore une fois.

Lucius serra de plus en plus fort sa baguette en main et l'amenant derrière sa tête, il lança un nouveau sortilège. Cependant, le sortilège ne servit à rien et cela commença à énerver son géniteur qui fronça les sourcils.

-Qu'est-ce qui te prend, Lucius ? Demanda-t-il.

-Je suis désolé, père. S'excusa Lucius en baissant les yeux.

Abraxas regarda son fils et se rapprocha de lui. Puis, Lucius écarquilla les yeux et regarda son père. Il l'avait giflé.

-Reprend-toi ! Ce n'est pas bien compliqué de faire un sortilège et de le désarmer ! Regarde ! S'exclama-t-il.

Lucius sursauta et s'écarta pour mieux regarder son père tendre avec grâce sa baguette vers le mannequin en bois qui le regardait comme s'il le défiait alors que ce n'était rien qu'une armure en bois sans âme. Son père souriait et d'une voix austère il formula son sortilège avec puissance.

-EXPERLLIAMUS ! Cria-t-il.

Le mannequin se vit confisquer sa baguette et reculait de toute la force du sortilège.

-Trantallegra. Formula-t-il.

Immédiatement, le mannequin se vit tournoyer dans tout les sens dans le sous-sol gigantesque du manoir des Malfoy pendant plusieurs minutes.

-Flambois.

Le mannequin s'arrêta et prit feu dans un bruit d'étincelle, faisant sursauter Lucius qui regarda son père avec surprise.

-C'est comme ça qu'il faut faire. Ne pas lâcher l'emprise que tu as sur un simple objet de pacotille. Il ne faut pas le laisser riposter et il faut obligatoirement le tuer juste après. Déclara Abraxas.

-Le-le tuer ? Reprit Lucius sans voix.

-Tout comme le ferait Salazar Serpentard. Confirma Abraxas.

Lucius déglutit et serra fortement sa baguette dans sa main droite, essayant de calmer ses frayeurs. Son père... il n'avait eu ni chaud ni froid. Comment a-t-il pu faire ça avec toute cette froideur ? Il sursauta en voyant son père le regarder sévèrement.

-À ton tour, Lucius. Déclara Abraxas.

Lucius déglutit et hocha la tête. Il se positionna face au mannequin qui venait tout juste de reprendre sa forme initiale. Il repensa à Tom, il repensa à ce qu'il voulait éperdument depuis sa naissance et regarda du coin de l'œil son père. Il reporta son attention sur le mannequin et alors qu'il allait jeter un sort, il se fit projeter en arrière. Il s'étala de tout son long au sol froid et se releva difficilement. Il regarda le mannequin qui venait de bouger tout seul et repositionner sa baguette à la verticale.

Qu'est-ce qui s'était passé ? C'était le mannequin qui venait de faire ce sortilège ? Non, ce n'était rien qu'un mannequin de pacotille ! Il ne pouvait pas perdre face à cela. Il regarda son père avec incompréhension et le vit observer le mannequin avec un regard qu'il ne connaissait pas. Un regard fier. Il grimaça de frustration et serra les poings tout autant jusqu'à se faire saigner la paume. Comment un mannequin peut-il voler la fierté de son père à lui ? Il n'allait pas passer ça, c'était hors de question ! Autant que ce soit Jasmine ou Derek qui doivent prendre cette fierté. Lucius se releva et brusquement, sous la colère, il jeta plusieurs sortilèges qu'il lança vers le mannequin qui s'écroula au bout d'un moment au sol. Il avait réussi, mais cette fureur ne le quittait pas et continuait de le ronger. Il relança plusieurs autres sortilèges qu'il avait lu dans ses propres manuels et les assaillit sur le mannequin en bois qui prit feu.

Essoufflé, Lucius serra sa baguette avec force et essaya de reprendre son calme. Il sursauta de nouveau en entendant des bruits d'applaudissement et il regarda son père. Celui-ci l'applaudissait et avait un fier sourire sur son visage pâle. Lucius se mit à rougir de bonheur et son cœur se gonfla. Son père venait de l'applaudir et de lui sourire pour la première fois ! Il vit son père venir vers lui et caresser le haut de son crâne, d'un geste lent.

-Je savais que je pouvais compter sur toi, mon fils. Tu fais honneur à la famille. Tu pourras réaliser mes plans avec prodige. Déclara Abraxas.

Lucius sentit des larmes germer de ses yeux et alors qu'il voulut prendre dans ses bras son père par ce trop plein de bonheur, celui-ci s'éloigna et quitta la pièce sans dire un mot de plus. Lucius soupira et regarda le mannequin qui reprenait sa forme initiale à nouveau. 

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