[Maison des vampires; Dartford, Angleterre; soir] 

Date : Jeudi 24 décembre 2016

Evan, qui s'était levé à la suite de Lexie, leur indiqua qu'ils pouvaient sortir de table pour digérer le temps qu'ils récupèrent les desserts alors ils se levèrent tous de table pour vaquer à quelques activités. Le jeune homme voulait parler à Lexie. Quand ils se partirent tous, Louis s'éloigna dans le couloir pour aller jusqu'à la grande bibliothèque du manoir. Il entra, referma la porte derrière lui et se mit devant une fenêtre pour observer la neige. Hannah lui manquait, habituellement elle était -presque- toujours dans ses pattes à noël. Pourtant, à l'heure d'aujourd'hui, elle le passait entre les mains de Dimitri.

‒ Bonjour, vous êtes bien sur ma messagerie. Celle d'Hannah. Si je réponds pas, c'est pour une bonne raison alors laissez-moi un message !

‒ Hé, salut Hannah, commença-t-il. Je voulais te dire : joyeux noël. Juste pour te rappeler que je pense à toi, même si tu es loin de moi. Après tout, tu es mon âme-sœur et je t'aime. Alors, prends soin de toi et donne-moi de tes nouvelles.

Il laissa un petit blanc avant de raccrocher. Il rangea son téléphone dans sa poche et passa sa main dans ses cheveux en poussant un soupire de frustration. Derrière lui, la porte d'entrée s'ouvrit :

‒ Hé Lou, appela Edward en entrant dans la pièce. Est-ce que ça va ?

Louis se retourna pour voir Ed qui le regardait alors qu'il refermait la porte de la bibliothèque. Il lui fit un petit sourire crispé tandis que le blond avait les sourcils froncés.

‒ Ca n'a pas l'air d'aller.

‒ Mmh mmh, ça va, fredonna Louis distraitement.

‒ Oh Louis, ne me mens pas.

‒ J'ai appelé Hannah, avoua-t-il.

‒ Oh, lâcha Edward en baissant sa tête quelques secondes avant de la relever. Et, est-ce qu'elle va bien ?

‒ Je ne sais pas parce qu'elle n'a pas répondu.

Louis passa une nouvelle fois sa main dans les cheveux en regardant vers l'extérieur.

‒ Et je m'inquiète vraiment pour elle parce que ça fait deux semaines qu'elle m'a pas envoyé un petit message juste pour me dire qu'elle allait bien, soupira le brun.

‒ Hé, je suis sûr qu'elle va bien. Arrête de t'inquiéter.

Il se rapprocha de lui jusqu'à être à un mètre de lui.

‒ Tu m'as dis que Dimitri ne lui ferait rien si Lexie restait tranquillement là où elle était et qu'elle ne tentait rien, pas vrai ?

‒ Euh, oui.

‒ Et alors, est-ce que Lexie a fait quelque chose ?

‒ Non, rien, remarqua Louis.

Edward s'approcha un peu plus du jeune homme pour passer deux bras autour de sa taille et poser sa tête sur son épaule. Louis, quant à lui, posa sa tête sur celle du blond en enroulant les siens autour de ses épaules.

‒ Tu sais Eddy, aux fils des années, j'ai fais plusieurs rencontres différentes et certaines de celles-ci ne me manqueront jamais tandis que d'autres s'accaparent de mes pensées et s'incrustent dans mes souvenirs, raconta-t-il. Et je vis depuis deux cents quarante-cinq ans sans jamais oublier les gens qui m'ont trahi, ceux qui partent et ceux qui restent, ceux qu'on laisse partir indifférent et ceux qu'on essaye de retenir le cœur brisé. 

Il enfouit son nez dans les cheveux blonds qui sentaient l'orange.

‒ Je devrais me dire que c'est la vie, ou au moins avoir le courage de le penser... J'ai appris à ne plus m'attacher aux gens parce qu'on souffre trop quand on les perds. Et pourtant...

Louis s'arrêta pour éloigner Edward de lui afin que leurs yeux se plongent les uns dans les autres. Il tendit sa main pour caresser la joue du blond qui lui fit un petit sourire timide.

‒ Pourtant, je ne peux pas faire autrement que de m'attacher à toi, murmura-t-il. Je ne supporterais pas d'être séparé de toi, Eddy.

Les yeux d'Edward brillaient tandis qu'un sourire plus grand avait pris place sur ses lèvres. Louis le trouvait tellement beau que ça lui faisait mal physiquement de ne pas l'avoir complètement tout contre lui alors il se pencha légèrement pour laisser ses lèvres suspendre au dessus de celles du jeune homme sans pour autant l'embrasser, attendant son autorisation. Ce dernier hocha la tête en tendant son visage vers lui. Louis combla les quelques millimètres manquant pour presser ses lèvres contre les siennes tout en fermant les yeux alors qu'Edward entourait son cou de ses bras et mouvaient doucement ses lèvres contre lui. Dans le corps de Louis, c'était une explosion de sensations comme il n'avait jamais ressenti avant. Un envol de papillons, un feu d'artifice... Il avait attendu ça depuis qu'il avait rencontré Edward, presque deux mois plus tôt. Deux mois étaient rien pour lui qui avait l'éternité devant lui, cependant ça avait les mois les plus longs de sa vie. Louis avait l'impression de renaître à travers les lèvres douces du blond. Il avait eu un coup de foudre pour lui et la foudre ne cessait de s'abattre sur lui pour lui faire sentir différentes sensations merveilleuses. Quand ils séparèrent finalement parce qu'Edward avait besoin d'air, celui-ci baissa la tête, le rouge aux joues. Le vampire sentait ses lèvres s'étirer dans un sourire niais. Ils ne parlèrent pas mais le blond resta contre lui tandis qu'il regardait la neige par la fenêtre.

× × ×

[Maison des vampires; Dartford, Angleterre; soir]

Date : Jeudi 24 décembre 2016

Une fois que Lexie eut déposé son plat sur un des comptoirs de la cuisine, elle se tourna face à Evan mais regardait partout autour sauf lui.

‒ OK, alors voilà...

Il se dandina d'un pied sur l'autre.

‒ J'ai beaucoup réfléchi à ce que tu m'as avoué quand j'ai découvert... Qui tu étais, hésita-t-il. Je n'ai pas tout compris ce que tu m'as dis mais j'en ai assimilé l'essentiel. Je ne sais pas trop comment décrire ce que je ressens et quels mots choisirent pour exprimer ce que je pense de tout ça.

‒ Moi, je peux m'exprimer sur ce que je ressens : je suis amoureuse de toi, Evan, avoua-t-elle en plantant son regard dans le sien. Je n'ai pas voulu tomber amoureuse de toi, je n'ai pas décidé de t'avoir sans arrêt dans la tête, de souffrir parce que tu me manques, d'être jalouse en voyant une autre fille t'approcher, de rêver que tu m'embrasses pratiquement tous les soirs, soupira Lexie. Non, ce n'est pas moi, c'est mon cœur qui t'a choisi parce que tu es le seul qui arrive à le rendre complètement fou.

Elle marqua une légère pause pour prendre une inspiration.

‒ Mais je sais aussi que j'ai mal à en crever de savoir ce que je peux faire. Cette souffrance, commença-t-elle en reculant d'un pas. Cette souffrance ne me quitte pas un seconde. Tous les jours, je me dis qu'il suffirait simplement que je cède à l'appel du sang humain pour que je puisse la faire disparaître à jamais, ça serait tellement facile. Tous les jours, je lutte contre ça. Je suis terrifiée à l'idée que le courage puisse m'abandonner et que je perde toute envie de continuer à lutter. La prochaine fois que je ferais du mal à quelqu'un, ça sera peut-être toi.

‒ Il n'y aura pas d'autre prochaine fois, tenta de la rassurer Evan.

‒ Tu dis ça mais tu n'en sais rien.

Ils restèrent à se regarder sans parler.

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Média : Evan