Chapitre 25
[Maison; Dartford, Angleterre; soir]
Date : Vendredi 25 octobre 2016
Lexie se fixait dans le miroir en se tressant les cheveux avant d'enfiler sa tenue de football. Elle se maquilla très légèrement avec du mascara puis descendit jusqu'au salon du manoir. Tout leur groupe d'amis étaient, et même Kristina, la petite amie d'Arthur, était là. Ce soir, les filles avaient un match et les garçons venaient les supporter.
‒ Est-ce que des petites tomates cerises avec quelques saucisses cocktails, ça vous va ? Demanda Evy en entrant dans la salon deux bols en mains. Je pense que ce serait mieux de manger léger avant le match. On pourra toujours mieux manger après.
‒ Oui, tu as raison, approuva Beth avec un gloussement. Sinon, on ne pourra jamais courir après le ballon.
Lexie ria en allant jusqu'au frigo pour prendre quelques boissons quand Nicholas la rejoignit. Il s'adossa sur le comptoir tandis que la brune attrapa plusieurs verres qu'elle posa sur un plateau. Elle regarda son meilleur ami, un sourcil relevé avant de lui demander ce qu'il avait. Nick ne dit rien mais attrapa son téléphone, et le tendit à la jeune femme qui vit qu'il lui avait ouvert ses messages avec Beth. Lexie s'appuya contre le comptoir tandis qu'il se chargeait d'amener les boissons et les verres au salon. Elle lut tranquillement les messages et grimaça quand elle vit que Nick avait avoué qu'il l'aimait mais que Beth n'avait rien répondu. Quand il revient, Lexie lui fit un petit sourire compatissant.
‒ Elle ne veut ni me parler, ni même répondre à mes appels, soupira Nick en se mettant face à sa meilleure amie.
‒ Je suis sûre qu'elle va bientôt revenir vers toi, Nick, assura-t-elle. Beth tient vraiment à toi.
‒ Peut-être que c'est que de l'amitié, mes sentiments ne sont sûrement pas réciproque.
Le blond ne lui laissa pas le temps de répondre, il retourna auprès des autres au salon. Lexie le suivit pour se jeter dans le canapé aux côtés de son jumeau à qui elle donna un baiser sur la joue.
× × ×
[Ville; San Severo, Italie; après-midi]
Années : 1784;
Autre : 2 mois après la transformation d'Isabella; elle a toujours son humanité;
Isabella marchait dans la rue pavé en regardant un peu partout autour d'elle, pas pour observer le marché mais plutôt pour vérifier que personne ne faisait attention à elle. Depuis trois jours, elle était partie chez son fiancé -même si Isak lui avait interdit- et avait marché jusqu'à un village plus à l'ouest. La jeune femme entoura sa taille de ses bras et se servit de son petit chapeau pour cacher un peu son visage -en plus de se protéger du soleil. Elle avait besoin de sang, elle sentait qu'elle était en manque. En sentant ses veines ressortir sous ses yeux, elle se dissimula dans une ruelle. Contre un mur, elle se gratta férocement les bras pour tenter de réfréner son envie de sang.
‒ Isabella ? Appela une voix familière.
La jeune femme se retourna pour se retrouver face à Antonio. Ce dernier était un vampire transformé par Isak quelques années plus tôt. Ces deux premiers mois, il s'était occupé de la toute jeune vampire et lui avait appris comment se comporter pour paraître normal. Cependant, dix jours plus tôt, il était parti sans prévenir Isabella.
‒ Qu'est-ce que tu fais ici ?
Il s'approcha d'elle et, dans ses pupilles, la jeune femme vit son reflet : quelques mèches de ses cheveux étaient ébouriffées sous son chapeau; ses yeux étaient sombres; ses veines ressortaient et des larmes étaient prêtes à couler sur ses joues.
Isabella baissa son regard vers sa tenue qui n'était pas mieux : sa robe était froissée et pleine de poussières et ses bras, en dessous de ses manches, étaient recouverts de sang. La brune s'était gratter jusqu'à s'ouvrir et, si les plaies s'étaient refermées, le sang lui restait sur sa peau.
‒ Dans quel état est-ce que tu t'es mis, Isabella ? Soupira-t-il. Isak ne s'occupe pas bien de toi ?
La jeune vampire détourna le regard sans répondre mais Antonio attrapa son menton entre ses doigts pour la forcer à la regard.
‒ Isabella, où est Isak ?
‒ Je ne sais pas, murmura-t-elle.
‒ Comment est-ce que ça fait que tu sois aussi loin de Rome et toute seule ?
‒ Je voulais voir mon frère.
‒ Oh Isabella, tu sais que tu ne peux pas aller le voir, soupira Antonio. Allez viens, je te ramène auprès de ton fiancé.
‒ Je veux être auprès de la famille.
‒ On est ta famille maintenant, Isabella.
× × ×
[Vestiaires; Dartford, Angleterre; soir]
Date : Vendredi 25 octobre 2016
Les filles mettaient leurs chaussures et arrangeaient leur tenue quand leur coach arriva pour leur demander quelques minutes de silence. Il allait leur faire un discours, le même que celui qu'il donnait aux garçons avant leur propre match important. Et celui-ci était important pour que les filles puissent participer au tournois.
‒ Je ne vais pas vous parler de fierté, de courage, de volonté ou d'abnégation. Je veux juste vous rappeler qu'individuellement, vous n'êtes rien sans vos camarades, vos « potes », vos partenaires, exprima-t-il sans changer un seul mot de son discours. Je vais vous le dire à nouveau, les filles, vous êtes unis comme les doigts de la main, vous trouverez le chemin de la victoire. Seule, on ne peut rien. Seule, on s'isole, on s'enferme dans ses doutes et dans ses erreurs.
Le coach arpentait la salle de long en large avec le sérieux d'un général donnant des ordres à ses soldats.
‒ À onze sur le terrain, à quatorze dans les vestiaires, on est plus fort, on est plus heureux. Ce bonheur va passer par des souffrances et des sacrifices. Il faudra courir, courir et courir pour distancer des adversaires parfois plus rapide que vous. Mais quand vingt-deux bras, quand vingt-deux jambes, quand onze têtes et onze cœurs vont dans le même sens, alors rien ne résiste, continua-t-il en faisant de grands gestes. Il faudra courir, pousser, sauter, botter comme à chaque fois. Mais, cette fois-ci, ce sera pour retrouver ce plaisir d'être un parmi les siens. Il faudra esquiver, mettre des buts... Retrouver ce goût de la concrétisation, cette jouissance du travail commun réussi. Il faudra empêcher, entraver, barrer la route aux adversaires et se féliciter les uns les autres à chaque fois qu'une offensive sera renversée, qu'un ballon sera repris. Il faudra serrer les dents et peut-être les poings aussi. Il faudra oublier la douleur, et s'oublier soi-même pour se fondre dans cette équipe tant aimée.
Le coach marqua une pause pour regarder chacune des filles dans les yeux avant de reprendre.
‒ Et quand tout sera accompli, quand tous les obstacles seront balayés, quand tous les doutes seront effacés, quand les points s'accumuleront en votre faveur, énuméra l'homme. Vous retrouverez le bonheur simple de lever les bras au ciel. Alors, un cercle se formera et de cette mêlée humaine montera un chant d'allégresse. Les têtes seront levées, les yeux brilleront de joie, le cœur battra la chamade. Et ce bonheur ne sera pas que le vôtre. Vos aurez donné à tous vos amis, vos dirigeants, vos partenaires, votre famille, un instant de fierté qu'ils voudront partager avec vous. Alors, les filles, êtes-vous prêtes à vous battre ?!
‒ Oui ! Crièrent-elles à l'unisson en levant leur poing.
‒ Est-ce que vous êtes prêtes à gagner ?!
‒ Alors, allez sur le terrain et gagnez !
× × ×
[Stade; Dartford, Angleterre; soir]
Date : Vendredi 25 octobre 2016
Lexie regarda vers les gradins en trottinant vers le milieu du terrain. Elle repéra ses amis qui soulevaient des pancartes qui encourageaient l'équipe féminine. Le public acclama les filles quand elles entrèrent sur le terrain. Elles se placèrent en ligne et l'équipe adverse entra à leur tour, les salua avant de faire face au public à leur tour. Lexie vit Kristina dans les bras d'Arthur, la seule fille de leur groupe d'amis qui n'étaient pas sur le terrain. L'arbitre siffla ensuite le début du match.
× × ×
[Maison; Dartford, Angleterre; soir]
Date : Vendredi 25 octobre 2016
Lexie prit bien le temps sous sa douche de se débarrasser de la sueur qu'elle avait accumulé pendant le match de ce soir. Après quelques minutes, elle sortit de la douche et s'enroula dans une serviette avant d'approcher de son téléphone qui venait de sonner.
(1) nouveau message.
De Inconnu (21h57) : Je vais te retrouver, Bella. Peu importe le temps que ça prendra. PS : Hannah va très bien.
Lexie se figea quelques secondes avant de se sécher rapidement et d'enfiler ses sous-vêtements puis elle tapa un message pour son autre meilleur ami.
À Louis (21h57) : Lou, appelle-moi, c'est urgent.
✓message envoyé.
Elle se dirigea vers son armoire et prit quelques vêtements. Elle enfila un t-shirt gris à motif qu'elle rentra dans un slim noir taille haute. Son téléphone sonna longuement, elle se précipita de répondre en voyant l'appel entrant de Louis.
‒ Allô ?
‒ Hé, Lexie chérie, c'est quoi l'urgence ?
‒ Dimitri a mon numéro de téléphone, je pense que c'est Hannah qui lui a donné.
‒ Quoi ?
‒ Il m'a envoyé trois messages en tout : le premier était juste un petit bonjour mais les deux autres sont nettement plus flippant.
‒ Et, qu'est-ce qui dit dans ces deux autres messages ?
‒ Qu'Evan avait une belle voix et qu'il allait me retrouver peu importait le temps qu'il prendrait pour ça.
‒ Tu en as parlé aux autres ?
‒ Non, répondit-elle en secouant la tête même s'il ne la voyait pas. Je ne veux surtout pas les mêler à ça.
Pendant quelques secondes, il y eut un blanc pendant lequel Lexie était en train de mettre des bagues.
‒ Je vais venir à Dartford.
‒ Ce n'est pas la peine, Lou.
‒ Bien sûr que si, s'écria son ami. Isabella, il a dit qu'il te retrouverait !
‒ Ne m'appelle pas comme ça, supplia-t-elle.
‒ Désolé, ça m'a échappé, soupira le jeune homme. Écoute, je ne laisserai pas Dimitri débarquer et réduire à néant cette partie de toi qu'après toutes ces années est enfin prête à éprouver des sentiments. Il va tout faire pour te briser à nouveau et je ne veux pas te laisser seule.
‒ Je ne suis pas seule. Mon frère, Nicholas et Evy sont avec moi.
‒ Tu ne veux rien leur dire alors je considère que tu es seule, Lexie. Je serais là dans la semaine, à bientôt.
Et il raccrocha sans qu'elle ne puisse répondre. Lexie souffla en retenant les larmes qui lui montaient. Elle se maquilla rapidement quand sa meilleure amie l'appela :
‒ Lex, on va y aller !
‒ Oui, j'arrive !
La jeune femme mit ses chaussures montantes rouges et blanches ainsi que sa veste en cuir rouge puis elle descendit rejoindre les autres dans le hall. Avant de partir, Evy leur tendit à chacun une poche de sang qu'ils burent rapidement et Lexie en eut même le droit à une deuxième.
× × ×
[Maison de Mélissa; Dartford, Angleterre; nuit]
Date : Vendredi 25 octobre 2016
Depuis une demie heure qu'il était présent à la soirée, Evan cherchait sa petite amie à travers la foule. Il avait décidé que c'était ce soir qu'il lui parlerait, il voulait lui dire qu'il n'avait plus de sentiments amoureux pour elle. Ne la trouvant nul part, le jeune homme décida de lui envoyer un message.
À Daisy (22h41) : Où est-ce que tu es ? Je veux te parler.
✓message envoyé.
Il entra dans la cuisine pour se servir un verre de vodka qu'il dilua avec du coca-cola. Edward et Arthur en firent autant.
(1) nouveau message.
De Daisy (22h42) : Oh, ça tombe bien, je voulais te parler aussi. Je suis dans le jardin, où tu veux qu'on se rejoigne ?
À Daisy (22h42) : Va à l'étage, je t'attendrais en haut des escaliers.
✓message envoyé.
Evan prévient ses amis qu'il allait voir Daisy et il monta les escaliers pour l'attendre en haut. La jeune fille arriva quelques courtes minutes après. Evan se dégagea du mur sur lequel il s'était appuyé et l'entraîna dans une pièce vide, un bureau. Il la fit s'asseoir sur la chaise de bureau et s'assit sur le coin de celui-ci. Il attrapa sa main entre les siennes et planta ses yeux dans les siens.
‒ Je voulais de te parler de quelque chose de sérieux, commença-t-elle. Je ne sais trop comment te le dire...
‒ Vas-y franchement Evan.
‒ D'accord.
Il hocha la tête en parcourant la pièce du regard.
‒ OK, alors...
Evan humidifia ses lèvres avec sa langue.
‒ Voilà, depuis quelques temps, mes sentiments pour toi ont faiblis. Je veux dire, je ne ressens plus que de l'amitié pour toi.
La blonde gloussa légèrement tandis qu'il fronça les sourcils.
‒ Pourquoi est-ce que tu ris ? Ce n'est pas une blague ce que je te dis.
‒ Je sais bien, lui sourit Daisy en posant sa main sur la joue du brun. Je rie parce que c'est justement de ça dont je voulais te parler. Je vois bien qu'on s'est éloigné petit à petit et, j'ai rencontré quelqu'un. Il ne s'est rien passé entre nous parce que je te respecte trop mais ce garçon me plait bien.
‒ Vraiment ?
La jeune fille hocha la tête alors qu'Evan soupira de soulagement.
‒ Alors, on arrête là ?
‒ On arrête là ? Répéta-t-elle en fronçant les sourcils.
‒ Bah, notre relation. Si on a plus de sentiments l'un pour l'autre, il vaut mieux arrêter là, tu ne crois pas ?
‒ Oui, tu as raison, lui sourit-elle tendrement. Mais, on reste amis, pas vrai ?
‒ Bien sûr, Daisy.
Evan passa un bras autour de ses épaules et la tira contre lui pour faire un câlin. La jeune fille blonde, quant à elle, passa ses bras autour de la taille de son ancien petit ami. Evan était content de lui : voilà une bonne chose de faite.
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Média : Lexie qui rit.
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