Chapitre 2: L'enquête
L'atmosphère qui régnait autour de cet endroit faisait pressentir qu'un désastre avait dû avoir lieu et qu'il avait été le théâtre d'actes affreux, voir diaboliques. De plus, ce cimetière d'enfants, à deux pas de la maison, était extrêmement morbide. Pourquoi diable n'étaient-ils pas enterrés avec tous les autres habitants du village ? Je décidai donc de retourner chez moi avec la ferme intention de revenir et de percer le secret qui planait sur cette maison. Pour cela, un passage aux Archives départementales s'avérait primordial. Mais au vu de l'heure qu'il était, je choisis d'y aller le lendemain. Cette nuit-là, je fis d'horribles cauchemars.
Arrivée aux Archives, je me rendis directement sur un ordinateur pour effectuer une recherche. Les informations trouvées, je me rendis à l'accueil pour demander les documents qui m'intéressaient. Soudain, alors que je les étudiais, j'entendis mon nom. En me retournant, je ne vis que trois personnes, en dehors du personnel de l'établissement : une vieille dame qui faisait des recherches généalogiques, un jeune étudiant assis à une table et un homme sur ordinateur à l'opposé de moi. Tous étaient plongés dans leur travail et nul ne me regardait. Retournant à mes occupations, j'entendis de nouveau mon nom. À bien y réfléchir, cette voix ne me semblait pas tout à fait naturelle et résonnait plus comme un chuchotement. Je ne saurais la décrire, si ce n'est qu'elle était mélodieuse et triste, se rapprochant plus d'une voix d'enfant que de celle d'un adulte. Cela ressemblait à un appel de détresse. Lorsque je l'entendis de nouveau, elle me dit d'aller dans le fond de la salle, là où se trouvaient les ordinateurs. Un des écrans était allumé et affichait des coupures de presse datant de 1921. Il y avait une maison sur l'une d'elles et je la reconnus immédiatement. C'était la maison de mon client, celle dont je comptais percer le secret. Les articles étaient truffés d'informations intéressantes. La maison avait été construite en 1909 à la demande d'un homme fortuné qui vivait seul. Pendant l'été 1911, il loua la maison à un couple qui avait deux enfants âgés de neuf et onze ans. L'histoire raconte qu'un soir, le propriétaire leur rendit visite et que quelques jours plus tard, les deux enfants disparurent alors qu'ils se promenaient derrière le cimetière. Ils ne furent jamais retrouvés et leurs parents quittèrent la maison. L'été suivant, la maison fut de nouveau louée, à une dame cette fois qui vivait seule avec ses trois enfants. Comme pour l'autre famille, le propriétaire vint leur rendre visite et l'histoire se répéta. Les disparitions inquiétantes d'enfants se succédèrent pendant plusieurs années et toujours à la même période de l'année, sans que rien ni personne ne puisse y mettre un terme. À la suite de cela, les rumeurs les plus invraisemblables se mirent à circuler et le propriétaire fut soupçonné d'avoir tué ces enfants. Il y eut plus de treize disparitions signalées.
Un inspecteur étranger à la région fut chargé de l'enquête et celle-ci fut bouclée en un mois. Le propriétaire fut condamné à la prison à perpétuité, mais les gens jugeant cette sentence trop douce pour les crimes qui avaient été commis firent justice eux-mêmes et le pendirent à son propre arbre. À la suite de cet incident, tous tentèrent d'oublier. En 1918, un an après, la commune transforma la maison en auberge. Les plus folles rumeurs se mirent alors à envahir les journaux. Elles racontaient que la nuit les clients entendaient des pleurs d'enfants et les voyaient se promener dans les couloirs en se lamentant. L'auberge eut alors la réputation d'être hantée et l'établissement fut fermé en novembre 1922. Ma lecture s'arrêta net lorsqu'une des phrases de l'article attira mon attention. C'était un message de détresse. Quelqu'un ou quelque chose demandait mon aide et je ne pouvais l'ignorer. Je récupérai mes affaires puis retournai chez moi. Il fallait que j'aille dans cette maison au plus vite.
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