— Aujourd'hui, on skie !

La voix avait résonné aussitôt le petit-déjeuner terminé et Lisandro se tourna immédiatement avec un regard étonné en direction de son entraineur dont la compagne venait de prendre la parole. Il ne savait pas si cela s'adressait également à lui. Il ne savait pas s'il avait également le droit de skier comme les autres. D'autant plus qu'il serait plus un boulet qu'autre chose, n'ayant jamais skié de sa vie. 

Les enfants quittèrent la table à toute allure pour se diriger vers leurs chambres. 

— Moi aussi ?

Son cœur fit un bond quand il vit Erik hocher la tête.  

— Vraiment ?

— Oui Lisandro. Sauf si tu préfères venir faire des raquettes avec moi.

Il sauta presque de la table. Il allait pouvoir skier ! Il se dépêcha d'enfiler des habits que Jeanne lui avait donnés au passage. Il s'étonna de leur légèreté. N'allait-il pas prendre froid avec un manteau si léger ? Il ne se posa pas longtemps la question. Il allait pouvoir découvrir le ski et en cet instant c'était tout ce qui lui importait. 

Cela faisait dix minutes qu'il était sur ses skis et Lisandro n'en pouvait déjà plus. Peut-être aurait-il dû choisir les raquettes. Il était déjà tombé trois fois et il sentait ses muscles qui travaillaient bien trop. Pire encore, le reste de la famille filait quand il semblait rester collé dans la neige. Il avait tenté de faire les mêmes pas qu'eux mais était tombé la tête la première dans une bosse formée sur le sol immaculé. Les rires des enfants avaient éclaté et il s'était senti nul. Comment pouvaient-ils aller aussi vite et ne sembler pas souffrir alors qu'il était le sportif de la bande ?

— Reste dans les rails pour l'instant. 

Il resta donc dans les rails. Il avait déjà chaud alors qu'ils n'avaient monté qu'une minuscule butte. Il fallait croire qu'il avait bien fait de ne pas remettre son manteau épais au-dessus du tout ou il serait déjà mort de chaud. Les raquettes devaient être moins difficiles que cet outil de torture qu'il avait aux pieds. 

— Ça va ? T'as pas trop mal aux jambes ou aux bras ? 

Jeanne l'attendait en haut de la montée. Il lui sourit, heureux que tout le monde ne se soit pas fait la malle. 

— Moi aussi j'ai eu du mal au début.

Et il dût prendre sur lui pour ne pas s'énerver. Parce qu'elle n'en était plus du tout au début au vue de sa vitesse de ski en montée. Alors il se calma.

— Tu skies bien.

 C'était ce qu'il concluait de cette première heure. Il aimait autant regarder les gens skier qu'il aimait les voir patiner. Il trouvait les mouvements si beaux lorsqu'ils étaient bien effectués. Mais c'était à double tranchant. Parce qu'ils paraissaient également si simples alors qu'il avait chuté dès qu'il s'y était essayé. 

— C'est normal je skie depuis que je suis petite.

— Mais normalement c'est pas que de la descente ?

— On peut aussi, mais il aurait fallu faire de la route. Et le nordique, ça ressource plus. Allez, on est reparti. Laisse bien glisser tes skis et ça va le faire.

Il l'observa alors qu'elle repartait. Et quelques dizaines de secondes plus tard, elle était déjà loin devant, poussant avec ses bras tandis que ses skis n'avançaient clairement pas suffisamment à son goût. 

— Comment on s'arrêêêttttteeee ??? 

Ce qui devait arriver arriva. Lisandro était les quatre fers en l'air en bas d'une descente. 

— Ça va, tu t'es pas fait mal ?

Plusieurs voix résonnaient autour de lui. Il vit que les visages étaient un peu paniqués alors qu'il tentait tant bien que mal de se relever. Mais c'était fort compliqué avec des skis aussi long. 

— Oui oui c'est bon, j'ai juste un peu mal. Je suis tombé sur mon bâton.

Il put lire le soulagement et il en comprit la raison. Ils craignaient qu'il ne se soit blessé au cours de leur petite virée. Ce n'était heureusement pas le cas. Ils repartirent une fois qu'il était de nouveau debout et avait repris tous ses esprits. La voix enfantine de la plus jeune résonna, lui expliquant comment faire pour freiner. Il tenta de le faire sur une légère pente. Mais tout en le faisant, il doutait de réussir à le faire en forte descente. Avec une telle longueur, il ne voyait vraiment pas comment il allait permettre à  ceux-ci de ne pas se croiser. 

Lisandro était heureux d'avoir découvert le ski même s'il aurait préféré dévaler les pentes comme il pouvait le voir à la télévision. Il avait les jambes et les bras lourds alors qu'il rentrait avec ceux-ci et ses chaussures aux pieds dans le logement. Il croisa immédiatement le regard du père de famille qui semblait l'attendre. 

— Alors, t'as bien travaillé ton cardio !

Le sourire moqueur de son entraineur le fit rire. Au final, ce n'était pas si terrible que ça et il était prêt à y retourner dès le lendemain. Peut-être qu'il pourrait même essayer leur façon de faire, elle avait l'air plus rapide, quoi que bien plus compliquée. Ou alors il pourrait aller faire de la luge. La luge, c'était bien moins compliqué et ce serait également une découverte. 

je vais peut-être réussir à poster le chapitre suivant dans l'aprem. sinon je vous souhaite un excellent réveillon et un très joyeux Noël ce soir. la suite arrivera (avec un peu de retard du coup) dans les prochains jours :)