Chapitre 39
Je déglutis en comprenant qu'il dit la vérité et je me décide à laisser tomber le sujet. Je m'apprête à sortir de sa chambre pour enfin aller rencontrer son père, mais il m'appelle et je me retourne en évitant son regard.
-Je ne t'ai pas fait peur, j'espère ? Je suis désolé, j'ai tendance à vraiment exagérer mes paroles.
-Arrête de me mentir, Parker. Je ne supporte pas ça.
-Okay, okay !
Il lève les mains comme s'il était innocent et je le regarde d'un air désespéré. En s'approchant de moi, il finit par enrouler ses bras autour de ma taille tout en posant sa joue contre la mienne, en se baissant un peu. Je l'enlace et il me fait tourner dans un slow improvisé.
-Je veux juste laisser cette partie de ma vie derrière moi, mon cœur. S'il te plaît.
-Ça va, c'est bon. Je comprends, okay ? Allons juste... Parler à ton père.
Il me devance en m'ouvrant la porte et c'est après lui avoir ébouriffé les cheveux que je me mets à dévaler les escaliers en riant.
-Attends un peu toi !
Sa voix résonne dans le couloir et je pose mes mains sur mes hanches, avec un faux air sévère. Je finis par poser un doigt sur ma bouche avec un « chut » bruyant. Il rit aussi et me pointe du doigt une porte qui vient de s'ouvrir.
-C'est quoi ce bordel ?
J'ouvre de grands yeux face au vocabulaire du père de Parker, me redresse un peu et penche la tête, un peu perdue. Parker le voit et soupire avant de me prendre la main pour se poster face à son père.
J'essaie de lui sourire et lui tends ma main gauche pour le saluer. Il la regarde d'un air méfiant avant de la serrer.
-Bonjour, monsieur. Je m'appelle Juliette.
-Écoute, je t'arrête tout de suite, la vie personnelle de mon fils, même unique n'est pas ma seule préoccupation. J'ai du travail, alors si vous pouviez aller jouer les amoureux transis autre part, ça serait parfait.
-Papa.
La voix de Parker devient menaçante et je sens qu'il s'énerve parce que la pression de ses doigts devient plus forte. Il serre les dents et se retient, je le sais. Mais je n'ai besoin de personne pour me défendre. Je caresse sa main avec mon pouce pour le calmer avant de m'adresser à son géniteur.
-Écoutez... Peu importe. Je vous respecte assez pour ne pas espérer de Parker qu'il prenne ma défense. Mais vous pourriez au moins...
-Tais-toi. Je ne pourrais rien du tout, et ce n'est pas une gamine qui ne connaît rien à la vie qui va commencer à me donner des ordres. Alors, tu peux sortir de chez moi, si ça ne te plait pas.
La comparaison de « gamine » me rappelle Aaron et un pincement douloureux dans ma poitrine me pousse à me calmer. Je prends une grande inspiration et j'allais vraiment répondre si Parker ne m'avait pas interrompue.
-Je t'avais demandé de faire un effort. Je t'avais juste demandé, pour une fois, papa, de paraître un peu plus sociable pour rencontrer ma copine. Tu es vraiment un égoïste. Tu n'es pas croyable en fait !
Il sort d'un pas rapide et claque la porte d'entrée derrière lui et je l'entends crier des injures, même derrière la porte. Il m'a laissée là, seule face à son père, à qui je ne sais vraiment pas quoi dire.
-Mais c'est quoi votre problème ?
La question m'est naturellement venue, et je ne dose pas ma colère. Il pointe d'un geste vague la porte d'entrée.
-C'est mon fils le problème. Tu es bien placée pour le savoir, tout de même.
-Pauvre con.
Il n'a pas entendu l'insulte que j'ai marmonnée. Ce type ne tourne vraiment pas rond. Je me décide à suivre Parker, qui j'espère s'est un peu calmé.
-Tu ne devrais pas aller le voir tu sais ! C'est la première règle que j'ai apprise : ne jamais essayer de le raisonner quand il est dans cet état là.
Je m'arrête dos à lui, les poings serrés, ne sachant que répliquer. Je sens que je m'énerve et j'essaie vraiment de ne pas l'écouter.
-Tu veux savoir la deuxième ? Ne jamais au grand jamais essayer de parer ses coups. Tu devrais voir à quel point ça le met en colère... Tu vas te sentir obligée de le quitter, ton Parker, crois-moi.
Je ne l'écoute plus et me dirige vers la porte d'entrée d'un pas sûr. Avant de sortir, je le regarde dans les yeux.
- Allez-vous faire foutre.
Ma réplique paraît amère et je m'en veux de l'avoir écouté jusqu'au bout. J'entrouvre la porte avant de sortir d'une maison que j'espère ne plus jamais revoir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top