Chapitre 38
-Elle t'a dit quoi ?
Parker s'étouffe à moitié en recrachant la fumée de sa cigarette et je me sens tellement contrariée de le voir fumer que j'en oublie presque ce que je lui racontais. Étant donné la manière dont je fixe sa cigarette, il finit par la jeter au sol avant de l'éteindre. Je me concentre de nouveau sur lui en réfléchissant à ce que viens de me dire ma meilleure amie. Je souffle.
-Tu as entendu, Parker, on n'a pas besoin de s'étendre sur le sujet. J'ai juste envie de dormir, tu veux bien me raccompagner ?
Sans attendre sa réponse, je m'avance vers l'endroit où son scooter est garé. Il m'attrape le bras pour me faire pivoter et sonde mon regard.
-Tu es certaine que ça va ?
-Oui, c'est bon. Viens.
Il enroule ses doigts autour des miens sans rajouter un mot et m'entraîne vers son véhicule. Il est inquiet, ça je le sais bien, mais il n'y a pas de quoi. Il n'y a rien. C'était juste censé être une bonne journée, et ça ne l'est plus. Mais j'ai l'habitude maintenant.
Le trajet est silencieux et je serre des dents pour ne pas balancer tout ce que j'ai sur le cœur, parce que, vraiment, je pense que Parker ne mérite pas de s'inquiéter pour moi.
Il finit quand même par s'arrêter au milieu d'un chemin de je-ne-sais quel village. Il me fait descendre en me tenant la main comme si j'étais sa princesse. Je finis par lui sourire sincèrement, devant son air vraiment adorable.
-Pourquoi ne sommes nous pas devant ma maison, Parker ?
-Parce que je vais te présenter à mon père, mon cœur. Oui, ne me regarde pas comme ça, je sais très bien ce que tu en penses mais je crois que ça pourrait arranger les choses entre lui et moi et ça pourrait te changer les idées. Tu veux bien ?
Il ponctue ses paroles d'une moue adorable et je me demande bien comment je peux refuser sa proposition avec cet air là. Je lui frappe doucement la joue et il finit par sourire.
-Allez, allons-y, je pense que je passerais pour un monstre si je refusais.
-Franchement, mon cœur ? Quel monstre tu ferais.
Son ironie est palpable et me fait rire et je remercie le ciel de me l'avoir envoyé. On finit par rouler vers une direction qui m'est inconnue. J'espère seulement que ça va bien se passer.
On finit par arriver devant une énorme bâtisse, assez ancienne si je la compare à la mienne. Elle est magnifique et je devine que Parker y a tous ses souvenirs d'enfance. Enfin, ceux dont il se souvient. Il me fait passer un grand portail et je traîne les pieds parce que je ne suis pas du tout, mais pas du tout confiante. Et le bras de mon amoureux vient entourer ma taille comme s'il avait peur que je ne m'enfuie loin de lui et de ses problèmes. Mais il devrait savoir que je serai là maintenant, quoiqu'il arrive.
-Je t'ai un peu forcé la main mais si tu ne veux plus, je comprendrais Juliette, vraiment, ça ne me vexerait pas.
-C'est okay, Parker. Entrons, et fais en sorte de te réconcilier avec lui, c'est tout ce que je peux te demander.
-Tu as bien conscience qu'un jour, il faudra que tu me dises tout ce qui se trame dans ta tête ?
-Ma tête va très bien. Bon sang, ouvre cette foutue porte !
Il secoue la tête d'un air résigné mais toujours en souriant. Il finit par me faire rentrer dans la maison où le silence se fait vraiment sentir. Je grimace, ce qui n'échappe pas à Parker.
-C'est pesant, hein ? Tu veux bien m'attendre dans ma chambre ? Je ne me vois pas t'imposer notre première discussion de la journée.
Il me laisse en plan, part dans une pièce au bout d'un couloir et je retiens un cri d'angoisse. Je n'ai jamais aimé les grands espaces surtout ceux qui me font penser à des maisons hantées. Enfin, je devine que sa chambre est en haut, et c'est d'un pas hésitant que je monte au premier étage. J'ouvre légèrement plusieurs portes pour trouver celle de Parker et finis par la trouver.
J'entre doucement à l'intérieur comme si je dérangeais quelqu'un, même si apparemment, il ne semble pas avoir âme qui vive ici. Sa chambre est grande et sombre. Un bureau domine tout l'espace et je m'assois sur la chaise de celui-ci.
Je me fais tourner, comme une gamine mais je n'arrive pas à m'empêcher de regarder son ordinateur. Et j'aurais vraiment fini par le faire si la porte coulissante de l'autre côté de la chambre ne m'avait intriguée. Je me lève pour constater que de l'autre côté, il y a juste une petite pièce avec un punching ball accroché au plafond. Je penche la tête, étonnée. Je ne pensais pas qu'il aimait particulièrement les sports violents.
-Tu n'étais pas censée aller là.
Je sursaute avant de me retourner vers Parker et de le dévisager durement.
-Tu es malade ou quoi ? J'ai failli avoir une attaque !
-Non vraiment Juliette, sors d'ici.
-Non.
Il hausse un sourcil devant mon refus et soupire avant de me pousser à l'extérieur de la pièce. J'atterris dans sa chambre, à nouveau.
-Non mais qu'est-ce que tu as ? C'est toi qui m'a envoyée à la recherche de ta chambre, j'ai quand même le droit de la voir entièrement !
-Mon cœur, arrête un peu de râler.
-Et toi, explique-moi depuis quand tu aimes la boxe.
Il ouvre des yeux étonnés avant de rire un peu.
-Non, tu n'as pas compris, je pense. Je n'aime pas la boxe. J'ai juste posé un ultimatum à mon père, c'était soit je frappais dans un punching ball pour me défouler, soit je partais totalement à la dérive.
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