Chapitre 33
Il me raccompagne tranquillement chez moi, et j'ai grande envie qu'il fasse connaissance avec mes parents. Mais je me dois de Parker comme mon sauveur. Et ils ne doivent pas savoir que leur fille unique est victime de troubles psychologiques parce qu'elle n'arrive pas à se satisfaire de ce qu'elle a. Aaron est parti, bien sûr et ça a beaucoup joué. Mais je ne leur ai jamais vraiment parlé de lui, et je n'en ai toujours pas envie.
Malheureusement, ma mère a le don d'apparaître aux mauvais moments. Dès l'instant où je descends du scooter de Parker, elle sort de la maison, m'ayant sûrement vue arriver. Elle a l'air fâché, et je me doute que ça a rapport avec le véhicule sur lequel je suis monté.
-Juliette, on t'a pourtant déjà dit ce qu'on pensait des deux-roues !
Sérieusement. Devant Parker, en plus.
-Maman, je te présente Parker.
Son regard s'adoucit en se posant sur mon amoureux et elle lui présente sa main pour le saluer. Il hésite un instant, avant de la saisir et de lui adresser un charmant sourire. Je me demande quand même si rencontrer ma mère n'est pas trop étrange pour lui.
-J'ai fait attention, je fais attention avec votre fille, si je peux me permettre.
Je le fusille du regard. Son air innocent n'arrive plus à me tromper désormais. Elle lève les mains en l'air comme si elle se rendait et nous sourit. Bon, merci Parker.
-Enchanté alors, Parker c'est ça ?
Il sourit fièrement et je sens ma mère craquer devant sa bouille d'ange. Oh crois-moi, maman, ce n'est pas un ange, il peut être vraiment insupportable quand il s'y met.
-Bon, je vous laisse.
Elle rentre chez nous et j'ai les joues crispées par le sourire forcé resté plaqué sur ma figure. Parker se tourne vers moi et j'éclate de rire. Il entoure ma taille de ses bras. Il pose la tête sur le haut de la mienne, et je sens mon cœur qui s'accélère.
Bon, je n'oublie pas que cet idiot d'Aaron a appelé, et que je suis presque sûre qu'il s'est remis dans une merde pas possible. Il me désespère mais j'espère qu'il va bien.
Je secoue la tête pour tenter de le chasser de mon esprit une bonne fois pour toute et je me serre un peu plus contre mon amoureux, consciente que lui est vraiment là pour moi.
-Il faut que j'y aille, mon cœur. Ça a été un plaisir de rencontrer ta mère. On dirait qu'elle est aussi sous le charme que sa fille.
Je m'écarte de lui en plissant les yeux et en le frappant sur le torse. Il me pince les joues pour me faire sourire et c'est ce que je finis par faire, après avoir soufflé.
-Je te déteste.
-Je sais.
Ni lui ni moi n'en pensons un mot, du moins je l'espère. Il me relève la tête en passant sa main sur ma nuque et pose doucement ses lèvres sur les miennes. Je crois que je ne m'en lasserai jamais. Je me détache de lui à contrecœur et lui souris.
-Allez, va-t-en sale gosse.
Il rit un peu, puis se dirige vers son scooter avant de l'enjamber et de quitter mon quartier. Je le suis du regard, juste pour retarder mon entrée dans la maison. Je suis quasiment sûre que ma mère m'attend de pied ferme. Et je ne suis pas déçue.
Dès que je franchis la porte d'entrée, elle me bombarde de questions, et je me sens revenir à l'époque où je lui disais absolument tout. Elle me semble tellement lointaine. Un sourire nostalgique se dessine sur mon visage pendant qu'elle continue à me parler.
-Maman ! Arrête !
-Mais dis-moi au moins si c'est ton petit ami ! Pourquoi ne me l'as-tu pas présenté comme tel ?
Je fais un vague mouvement de la main pour répondre à sa question et je me réfugie dans ma chambre. Peut-être que je ne suis pas prête à me dire que Parker compte vraiment pour moi et que ça commence à me faire peur. Parce que oui, il dit m'aimer aujourd'hui mais je suis bien placée pour savoir que l'amour se détériore facilement. Je bascule ma tête contre un coussin, ne désirant plus penser à des choses aussi déprimantes. Mais rien n'y fait.
Mon portable vibre et c'est d'un rapide coup d'œil que je déchiffre le message. Je souris involontairement et je tente de rédiger une réponse convenable.
« Je te présente quand à mon père, mon cœur ? »
« Peut-être quand je t'aurai enfin accepté, toi et ton caractère impossible. »
« Mon cœur est blessé, à demain. »
« A demain, idiot. »
« Je t'aime. »
Je verrouille mon portable, me refusant de répondre à son dernier message, parce que oui, je crois que je l'aime mais je m'interdis à le dire. J'ai trop peur qu'il s'en aille, qu'il me laisse brisée et que je ne puisse plus jamais m'en remettre.
Mes pensées rejoignent une nouvelle fois Aaron et ce qui a succédé à sa visite chez moi. Après tout, peut être que je l'aurai à jamais dans la peau.
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