Chapitre 32
-Juliette, il faut vraiment qu'on y aille.
Le pouce de Parker effleure ma main, pour essayer de me ramener à la réalité. Ce n'est pas bon. L'entendre me replonge dans des souvenirs que je ne désire pas me remémorer. Mais raconter tout ça à mon copain n'arrangerait en rien la situation.
-Oui, je te suis.
-Attends, Juliette. A quoi pensais-tu depuis tout à l'heure ? Tu faisais peur à voir, tu étais livide, et on aurait dit que tu avais une vision. Raconte-moi, mon cœur. S'il te plaît.
-Non, il ne vaut mieux pas Parker.
Ma voix est douce, je ne veux pas le blesser. Mais si je lui raconte tout ça, il se sentira mal. Et il croira que je suis amoureuse d'Aaron. Ce qui n'est pas le cas.
-Tu l'aimes, hein ?
Je ne lui réponds pas, entendre sa question de vive voix me fait peur, et je n'ai pas envie d'en parler. Tout est tellement confus, en ce moment. Il me lâche la main, pour la porter à ses cheveux, et je m'en veux de le voir si triste.
-J'essaie de ne pas y penser, je t'assure. Mais tu vois, j'ai dans l'idée que s'il revient un jour, tu me quitteras pour lui, et je ne mérite pas ça.
-Arrête, Parker !
-Non toi, arrête. Contredis-moi, et peut-être que je t'écouterai.
Ses mots me coupent le souffle, et j'ai beau vouloir hurler le contraire, que je l'aime et qu'il doit rester, que je ne résisterai pas s'il me quitte, il se rembrunit, se lève sans m'attendre.
-Tu n'auras qu'à prendre le bus. J'en ai marre de jouer au con, Juliette Beers ! Tu es pitoyable.
-Ouais, je sais.
Il se retourne, les yeux noirs de colère.
-Ne joue pas à ça.
-Et toi, laisse-moi m'expliquer.
Il éclate de rire, et je me demande s'il devient fou.
-Tu sais quoi, mon cœur ?
Il me crache ses mots à la figure, et j'en ai marre qu'il ne me laisse jamais m'expliquer. J'aimerais qu'il comprenne. Je hurle.
-Si tu veux qu'on compare lequel de nous deux crie le plus fort, on est partis, mais je ne suis pas sûre que tu remporteras le jeu ! Pour la dernière fois, laisse-moi parler ! Tu te rends compte que tu ne me laisses même pas la chance de pouvoir te confirmer ou pas la connerie que tu viens de dire ?
Il souffle, en faisant clairement la gueule mais j'ai maintenant son attention, on dirait. J'essaie d'adoucir ma voix.
-Bon. Je t'ai déjà dit que je ne l'aimais pas. Pourquoi t'obstines-tu à croire le contraire, Parker ?
Son visage se détend et il tente un pas vers moi. Je mets la main devant lui pour éviter qu'il ne me touche. Ce garçon est bien trop lunatique, et ça me rappelle quelqu'un que je ne connais que trop bien.
-Fais-moi confiance, s'il te plaît. J'en ai marre. Et en plus, tu lui ressembles. Bon dieu, vous avez tous les deux un caractère de merde. Et si tu continues à vouloir encore et encore qu'on ressasse le passé, je n'arriverai jamais à m'en sortir. S'il te plaît, je...
Je peux voir le visage de Parker se décomposer au fur et à mesure de mes paroles, il attrape ma main et m'attire contre lui, j'ai beau me débattre comme une vraie furie pour qu'il me lâche, il me serre dans ses bras.
-Non, tu n'as pas intérêt à dire des choses comme ça.
Son ton est abrupt et ses paroles me font tressaillir. Depuis quand me donne t-il des ordres ? Je finis par entourer sa taille d'un de mes bras, l'autre étant coincé par son poids contre moi.
-Okay, ça va. Lâche-moi. Je ne m'enfuirai pas.
-Okay.
Dès qu'il me relâche, je peux voir sa mine renfrognée de vrai gamin. Je me mords l'intérieur de la joue en tentant désespérément de ne pas rire. Mais ne pas adresser de sourire à cet enfant est impossible. Je frappe son torse, et me maudis intérieurement.
-Tu es insupportable Parker, tu me rends folle.
-Folle de moi, je sais.
Je hausse un sourcil, pendant qu'il ricane. Je ne m'habituerai jamais à ses sautes d'humeur incessantes.
-Je me tais. Je ne remettrai plus le sujet sur la table, on ne sera jamais d'accord. C'est vraiment un abruti fini, et je le hais de tout mon être, pour peut-être lui ressembler, ouais, mais pour qu'il ait été aussi proche de toi. Je ne le connais même pas ! Ça me tue, tu vois. Mais j'arrête, promis.
Il se passe les mains sur le visage, dans ses cheveux, en soufflant pour essayer de se calmer. Je continue dans ma lancée.
-Ne me fais plus jamais ça.
-Quoi, jouer au con ?
-Non. Jouer au petit con jaloux.
-Ah ouais ?
Il plisse les yeux, se faufile jusqu'à moi, et me pince les hanches. Il me fait éclater de rire et toute la tension accumulée entre nous tombe enfin, ça fait du bien, bon sang. Il plaque ses lèvres contre les miennes, me faisant automatiquement sourire et j'adoucis le baiser en passant mes mains dans sa nuque. Il va finir par me rendre folle, vraiment. Mais je ne veux pas qu'il s'en aille.
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