Mère était belle
Mère était belle.
Jusque dans la mort.
Mère m'avait aimée, c'est pour moi qu'elle avait disparu.
Mère m'a tout appris. Tout ce que je sais, c'est par elle que je l'ai su.
Elle m'a dit que le monde de dehors était magnifique, mais que je n'aurais pas l'occasion de le voir.
Elle m'a appris à tisser alors que nous étions encadrées par ces quatre murs noirs.
Elle m'a dit que je valais plus que de l'or, que j'étais sa précieuse enfant, sa princesse.
Elle m'a assuré qu'elle m'aimerait à jamais et que, d'au delà de l'Au-delà même me parviendrait sa tendresse.
Pourtant, une fois morte, tout s'est arrêté.
Son corps chaud ne l'est pas resté.
Le sentiment d'amour que je ressentais est parti.
Il n'y avait plus que l'air froid et sa carcasse sans vie.
Néammoins si son âme n'était plus, ma mémoire subsistait.
Alors j'avais entrepris une oeuvre, un tissu, digne de ce qu'elle était.
J'avais usé de ses cheveux, y mêlant parfois un des miens.
J'avais mis en pratique ce qu'elle m'avait transmis, créant une pièce digne des textes anciens.
L'entremêlement de fils dévoilait notre histoire.
Je l'avais fait pour qu'à travers je puisse la revoir.
Et tous les soirs je m'endormais avec le tissu à mes côtés.
À chaque regard, j'y voyais nos figures s'animer.
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