Acte III, scène 4.
Raen, Idris, Morran et Diril.
Plusieurs minutes passent et Kith part au bras de son épouse. Fatigués, ils vont se coucher. Le Prince héritier, le cinquième Prince et le quatrième Prince ne peuvent esquisser un mouvement. Ils sont pétrifiés.
MORRAN — La tempête n'est peut-être pas révolue.
RAEN — Père peut trépasser.
Une intruse fait son apparition. La femme du Prince héritier, de dentelles vêtue, et le sourire aux lèvres. Elle se dandine jusqu'à lui.
IDRIS, minaudant — Allons, mon cher et tendre, ne soyez avachi sur le sol ainsi ! On pourrait croire que vous rentrez d'une dure journée de labeur. Présumons que des nobles entrent dans cette pièce et vous voient. Ils penseraient que vous êtes un serviteur et non un Prince.
RAEN, amer — Dites-vous cela pour moi ou pour l'image que je renvoie et qui contamine la vôtre ? Je ne suis pas dupe. Ne prenez plus cette voix horripilante qui irrite tant, et partez. Je n'ai l'énergie de vous confronter ce soir.
IDRIS — Voyons ! ne me rejetez pas. Vous avez besoin d'une épaule en cette nuit si compliquée. Je peux vous être d'une grande aide.
RAEN — Et depuis quand voulez-vous m'aider ?
IDRIS — Je sais, je n'ai été très vivable ces derniers jours. Mais je désire réellement me rattraper. Et quoi de mieux que vous soutenir dans cette épreuve ?
MORRAN — Altesse Idris, êtes-vous au courant pour sa Majesté ?
IDRIS, choquée — Oui, et c'est affreux ! L'ignoble qui a fait cela ne mérite plus de vivre !
DIRIL — Êtes-vous, dans ce cas, venue chantonner dans les oreilles du Prince héritier afin de vous assurer une place près de lui ?
MORRAN — Souhaitez-vous le décès du Roi ? Priez-vous pour devenir Reine ? Si c'est exact, les Anges ne vous le pardonneront guère.
IDRIS, outrée — Bien entendu que non ! Pour qui me prenez-vous ?
RAEN — Pour l'immorale que vous êtes. Néanmoins, je comprends vos motivations. Vous avez raison. C'est dans votre nature d'être aussi perfide. En revanche, je vous plains. Vous êtes arrogante, méchante et superficielle. Vous me donnez envie de vomir et vous ne parviendrez à vos fins munie de cette tactique. Dès le début, vous auriez dû être gentille avec moi et je vous aurais laissée dans ma vie. Vous n'aviez qu'à opter pour quelques efforts et vous auriez tout obtenu. Argent. Pouvoir. Gloire. Je vous aurais gâtée. Vous auriez été mon épouse adorée et je n'aurais jamais remis en question votre amour, car je n'aurais voulu vous perdre. Seulement, j'ai vu le démon qui vous habite. J'ai vu la pourriture en vous. Je ne la veux pas... Un peu de concession, c'est ce dont vous auriez dû faire preuve, et je vous aurais ouvert tous les chemins... Malheureusement, vous êtes une pécheresse et je n'en veux pas... Sa Majesté réveillée, je vous bannirai du palais. Quitte à ne pas retrouver de femme, quitte à ce que le trône m'échappe, je n'en ai cure. Tant que je suis loin de votre langue acérée, je me porterai mieux.
IDRIS, tremblante de colère — Renonceriez-vous au trône pour me détruire ?
RAEN, d'un rictus malfaisant — Envisagez les endroits où vous pourriez vous réfugier. Je vais vous jeter comme on abandonne un tissu usagé. Et sans une once d'hésitation ! Ni de scrupules !
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