Encore des chutes ? Mais quand est-ce que ça va s'arrêter ?

On se relève difficilement, encore étourdis par ce qu'il vient de se passer. Dans un mouvement de tête commun, nous décidons de ne pas faire de bruits. Nous nous trouvons dans un escalier avec une architecture, plutôt, singulière, faite de barres de fer, entremêlées les unes aux autres, comme dans une gigantesque toile d'araignée, un animal qui n'existe plus aujourd'hui dans notre monde.

Honey nous indique du doigt de monter silencieusement. Après quelques dizaines de marches, nous nous retrouvons sur une plateforme, avec une vue d'Éther en 380°. A pwine essouflés, je marche a grand pas et me penche sur la rambarde. Un vent violent m'attaque et vient secouer mes cheveux, dans tous les sens. La vue est incroyable....

- Les gars ! crie Honey, je crois qu'on est en haut de la Tour Eiffel !

Au loin, j'aperçois la falaise où je suis apparu hier, et derrière, il me semble distinguer cette étrange fumée noire que j'avais vu. Elle forme comme une carapace tout autour de la Cité des Rêves.

- Comment sommes-nous arrivés ici ? demande Mike, en s'approchant de moi.

- Aucune idée, j'ai encore une fois un trou de mémoire. Je me souviens qu'on courrait sous la pluie et puis maintenant, on est là, répond Honey.

- Ça fait deux fois maintenant, c'est étrange. Ça ne m'était jamais arrivé avant ton arrivé, Alex. Tu sais à quoi s'est dû ?

Je hausse les épaules :

- Comment je pourrais le savoir ? Dis moi, dis je en le coupant, qui a-t-il de l'autre côté de la falaise ? C'est quoi cette fumée qui encercle Ether ?

- Ce sont les Barrières. Les limites de la Cité. Selon la règle n°3, si on dépasse les limites, on n'existera plus nulle part, c'est strictement interdit. On ne sait pas ce qu'il y a derrière.

Je replonge mon regard dans ces ténèbres obscures, essayant de percer le mystère, en vain. Perdus par la confusion qui règne dans ce monde, je laisse mon esprit s'allonger un instant,  et laisse mes yeux vagabonder sur le paysage, au même rythme que mes vêtements s'élèvent dans les airs à cause du vent.

L'air rêveuse, Honey nous lance les yeux brillants :

- C'est juste, magique. Imaginez qu'il y a un temps, des milliers de gens se bousculaient pour monter ici, et nous, en quelques secondes, nous y sommes. Cet endroit renferme des secrets plus vieux que le monde. Vous vous rendez compte ?

Honey lève ses bras et rit, en tournant sur elle meme, alors que le vent fait voler ses cheveux et sa veste grise. Je souris en l'observant, envahi d'un bien être incroyable en l'observance si heureuse.

Elle se retourne, et son visage est soudain vide d'émotions, quelques minutes, je la fixe troublé.

- Euh...Honey ? Ça ....va ?

Elle ne me répond pas et son visage prend un air d'hystérie, elle se met a parler seule, disant des mots inintelligible et avance comme un robot jusqu'à la rambarde.
Abasourdi, je la vois s'appuyer sur celle-ci et se hisser, lentement...
Réalisant ce qu'ils se passe, je lance un regard autour de moi mais ne voit plus Mike, je cours vers elle au moment où elle se tient presque debout en criant :

- Qu'est-ce que.... Honey ! Mais qu'est-ce que tu fabriques ? je crie, effrayé.

- Viens me rejoindre Alex ! hurle-t-elle. Tu ne trouves pas que la vue d'ici, est magnifique ? D'ici, on est invincibles ! Il suffit, juste d'un peu plus....

- Arrête ! Tu risques de tomber !

J'attrape la rambarde à quelques centimètre de ses pieds et me hisse dessus a mon tour, en équilibre instable.En dessous de nous, le monde paraît si petit, et le sol si loin....

- Me dis pas que tu as peur ? Regarde, le ciel m'appelle ! Si je dois mourir, je préfère que ce soit à Éther ! hurle-t-elle dans un rire hystérique. Tu ressens comment le vide t'appelle ? Ça part dans tes veines, tu sens l'adrénaline ?

Je m'approche et lui tends ma main, effrayé par ce qui va se produire, qu'elle attrape en riant. Elle lève les bras, ma main toujours dans la sienne et hurle de joie, ses cheveux volants dans tous les sens.

Elle agrippe fermement ma main et les jointures de ses doigts blanchissent sous la force, je sens ses doigts se mettre à trembler.

- Hey, Honey, je suis là, ne t'inquiète pas....dis-je d'un souffle.

M'approchant de son visage, à quelques centimètres seulement, j'entends enfin ce qu'elle murmure :

- Ne me laisse pas, Alex, ne me laisse pas tomber, seule je n'y arriverai pas...

- Honey, regarde-moi....

Ne m'écoutant pas elle continue sa litanie de mots, de plus en plus fort...

- Honey, je t'en prie, regarde moi. Fais moi confiance....

Elle s'arrête brusquemenr et me regarde, avec une intensité troublante, mon coeur fremit un instant. Elle est à deux centimètre de mon visage, mais elle me parait pourtant être à des kilomètres...

J'essaie de paraître le plus serein et calme possible, pour l'encourager à redescendre. La peur se déchaîne en moi, trompant le masque que je mets pour ne pas l'effrayer.

Elle cligne des yeux à plusieurs reprises et d'une voix sourde, murmure dans le vent :

- Tombe avec moi, Alex...

Elle sourit et dans un élan violent, se laisse tomber dans le vide, en se détachant de moi.

Abasourdi, je reste immobile quelques secondes, le sang pulsant à mes oreilles sans que je ne tende plus aucun son, ni même ma voix qui crie son prénom.

Sans réfléchir, je regarde en bas, et tombe en dérapant a mon tour.

Le vent siffle aucun mes oreilles, marrachant quelques larmes et je suis le corps de la jeune fille, secoué de tremblements de rire. Je vois aucune paraître sur ses lèvres quelques mois,  avant qu'un trouver noir m'as pire

- Merci, Alex.

Faite que tout ceci n'est pas réel.

Les rayons du soleil passent à travers mes cils et je me relevé difficilement à côté de Honey. Assis sur le sol, nous nous regardons abasourdis.

- Nous n'étions pas....commence-t-elle.

- ...A la boulangerie ?

Je regarde autour de moi, perdu,  et remarque que Mike à disparu. Agacé, je demande :

- Où est passé Mike ?

À peine ai-je le temps de poser cette question, qu'il sort des escaliers de la Tour.

- Bon, vous avez fini vous deux ? On peut y aller ? se moque Mike, narquois.

- Tu étais où ? demande durement Honey, les yeux plissés. Pourquoi nous sommes là ?

Durant une seconde, je crois apercevoir un trouble dans son regard, mais il se reprend bien vite, en lançant :

- Je suis juste descendu, car j'ai cru entendre un bruit. Je vous voyez plus en haut. Pourquoi vous êtes là au fait ?

Honey, gênée, passe sa main dans ses cheveux.

- On ne sait pas. On est montés sur la Tour Eiffel ? Mais il me semble qu'on était à la boulangerie...

Mike nous regarde étrangement,  comme si on parlait dans une autre langue.

- Bon, ça suffit, j'en ai marre, lance furieusement Honey.

Elle se lève et s'en va en un coup de vent, laissant dans son sillage, une odeur de vanille.
Une boule se forme dans mon ventre.

J'aime bien être avec eux. Je m'attache rapidement aux gens, mais... tout ceci est étrange. J'aimerais revenir à notre insouciance d'hier...

Mike appelle Honey mais elle ne se retourne pas. Je soupire, et alors que je m'apprête à la rejoindre, je me réveille dans mon monde.