Je plonge la tête la première, dans l'eau tiède et me débat dans mes vêtements, gorgés d'eau. Je remonte à la surface, vers la lumière, et prends une grande bouffée d'air. Des rires résonnent derrière moi et je sors de l'eau, sachant de qui il s'agit. Mike et Honey rient de bon cœur en me voyant complètement trempé. Je leur lance un regard noir et cela redouble leurs rires. Je soupire et essore comme je peux, mon Tee-shirt.

S'arrêtant doucement de rire, Honey lance un sac à mes pieds.

- Tiens, des vêtements secs. On savait que tu allais réapparaître dans l'eau et que tu en aurais besoin.

Toujours agacé, je leur fais signe de se retourner pour me changer. Tout en enfilant un Tee-shirt AC/DC et un jean gris, je leur dis :

- Pas besoin de me le dire, maintenant, je sais que le dernier endroit où on se trouve à Éther avant de nous réveiller et celui que nous rejoignons en nous endormant...

Ils repartent dans un fou rire en repensant à mon plongeon, et je demande :

- Mais, et vous ? Pourquoi vous êtes secs ?

Tout en se tournant vers moi, Mike m'explique :

- Tu t'es réveillé alors que tu étais avec nous dans l'eau, mais ce n'est pas parce que tu te réveilles, que nous aussi, on va se réveiller en même temps. On t'a vu disparaître, on a profité un peu de l'eau et en sortant de l'eau, on s'est tout les deux réveillés.

Légèrement agacé, je m'avance d'un pas rapide vers Eos, illuminée dans le noir, les mains dans les poches avant de m'arrêter brusquement. Je regarde mon poignet gauche, et revois le fameux tatouage. Mike qui était juste derrière moi, se cogne contre mon dos et tombe à la renverse.

- Ouch ! Pourquoi tu t'arrêtes comme ça ?? Un peu plus, et j'aurais pu me casser un truc ! marmone-t-il coléreux.

Ignorant ses jérémiades, je tranche en lui demandant :

- Maintenant, je veux savoir. Pourquoi, j'ai ce tatouage et ce qu'il fait là. Sérieux ! Durant la journée, il n'y était plus, et j'ai vraiment cru que tout ceci était issu de mon imagination, mais on ne fait jamais deux fois le même rêve, pas vrai ? Alors expliquez-moi. Qu'est ce que c'est que ce truc !

Mike se relève, en se frottant le derrière et lance un regard noir à Honey, d'un ton accusateur, il lui demande :

- Tu ne lui as rien expliqué ?

- Je n'ai pas eu l'envie ni le temps de le faire hier, réplique-t-elle la tête haute.

- Mais c'est ton job ! Tu crois pas que c'est le plus important à dire ? dit-il scandalisé.

- Oui et bien, si je fais si mal mon boulot, tu n'as qu'à le prendre, tiens ! C'est facile de critiquer, mais j'aimerai t'y voir toi, et puis...

- STOOOOP !!! je crie, les interrompant. Arrêtez vos chamailleries, ça ne mene a rien,  répondez à ma question.

Leurs yeux lancent des éclairs quelques instants, avant que Honey ne se tourne vers moi, et soupire :

- Nous avons tous ce tatouage. C'est la marque qui permet de reconnaître notre Gardien. Elle ne s'active que lorsque le Gardien touche la Marque, par contact tactile. Chacun en a une différente, propre à lui-même.

- Mais...toucher le tatouage d'un autre est interdit, alors... Comment savoir qui c'est ? Et puis qu'est-ce que c'est un "Gardien" ? je demande perturbé.

- C'est là que se trouve le jeu. Tu n'as qu'un seul Gardien. Apparemment, tu ressens la différence, dans tout ton être, comme si, il était la part manquante de ton être, une sorte d'âme sœur. C'est ça un Gardien. Il détient, la clé de la serrure, dit elle en pointant du doigt mon tatouage. Cependant, ce n'est pas forcément réciproque, tu vois ? Comment expliquer...

- Ce qu'elle essaie de te dire, reprend Mike, c'est que ton Gardien n'est pas forcément ton âme sœur, il se peut que lui aussi et un Gardien qui ne soit pas toi, un genre de triangle amoureux, tu vois ? Et puis parfois, ton Gardien n'est tout simplement pas encore venu à Éther ou alors en a été banni. Certaines personnes n'ont jamais eu la chance de les trouver, et sont mortes avant. Il peut être de tout âge, de tout sexe, et il se peut même, qu'ils ne viennent jamais à Éther. C'est une véritable quête ! Et puis, dans notre monde, le tatouage disparaître ainsi, pas de signes distinctifs pour montrer que tu appartiens à ce monde et ainsi continuer à chercher dans la réalité, ton Gardien.

- Il ne faut pas oublier que lorsqu'on l'a trouvé, car je suis convaincue que tout le monde à une chance de le trouver, lance Honey, on ne revient plus jamais à Éther. Personne ne sait ce qu'il se passe ou comment puisque ceux qui ont trouvé leur Gardiens ne sont jamais revenus nous le dire, ironise-t-elle.

- Donc, vous ne les avez pas trouvés, n'est ce pas ?

- Exact, répond Mike.

- Depuis combien de temps, vous venez à Éther ? je leur demande, angoissé.

- Deux ans pour moi et neufs mois pour Honey, répond Mike.

Je les regarde, abasourdi.

- Vraiment ? Mais vous avez quel âge ?

- 19 et 17 ans, pour moi, me dit Honey.

- 18 pour moi, je lance.

- Cool, bon maintenant que tu sais tout, on peut y aller ? Ils vont pas se trouver tout seuls, hein ? conclue Honey, désintéressée par la conversation.

J'étais tellement absorbé que je n'ai même pas remarqué que nous étions presque arrivé a une reproduction du quartier de Paris, perdue dans le decor d'Eos, fait d'un dédale de rues aux maisons de pierre blanches et lisses, aux sentiers de graviers, parsemé de poteaux noirs ou une bougie allumée dans ans chaque boîtier en verre, illumine le chemin.

Une fine pluie se met à tomber du ciel et nous courons à toute vitesse nous réfugier en riant dans une boulangerie, à moitié trempés, d'où une odeur alléchante de pain chaud s'échappe. Je regarde les étalages de gâteaux avec envie, le visage collé à la vitrine. Honey me rejoint :

- J'aimerais tant pouvoir ramener un croissant dans notre monde, murmure-t-elle doucement, juste pour garder un souvenir éternel de cette délicieuse odeur, de ce monde...

- Quel est ton plus grand rêve ? je lui demande curieux.

Un sourire nait sur ses lèvres.

- J'ai toujours rêvé de monter sur la Tour Eiffel, de voir Paris. Ce n'est pas très original, beaucoup de filles de l'Ancien Monde en revait, maintenant on peut rever sans y avoir acces, a moins de pouvoir venir ici...Mais on s'en fout, chacun ses rêves !

Je souris, attendri, et propose :

- Et si on y allai ?

Le sol tremble violemment sous nos pieds et nous sommes aspirés dans un tunnel noir avant d'atterrir presque immédiatement sur un sol froid.

Que vient-il de se produire ?