Chap 1

Scorched Earth | Hidden Citizens

Je me réveille, la tête lourde, et tente de me redresser, pris de léger vertiges. Je parviens à me relever et manque de tomber sous les pulsions qui font rage dans ma tête. Il fait très noir, je ne vois rien. Silence absolu. Cherchant à ordonner mes pensées, je comprends que je ne suis plus sur le toit où je me suis endormi. Je ne sais pas où je suis. Je ne sens que le sol sous mes pieds, lisse. Je ne bouge pas et attends, les yeux écarquillés, paralysé par la peur. J'étouffe, comme si une main se resserrait autour de mon cou, un serpent s'enroulant autour de mon corps, m'empêchant de bouger. Je manque d'air. Une crise d'angoisse.

J'essaie de respirer plus lentement, poussant sur ma détermination. Concentré sur mes halètements, je compte lentement dans ma tête, pour me calmer. Au bout de 38 nombres, l'étau finit par se desserrer.

Lentement, une faible lueur surgit au loin. Porté par l'espoir de trouver une sortie, je me lève et avance prudemment, le regard droit, mes pas claquant sur le sol dans un écho effroyable.

Une odeur de brûlé, m'enveloppe de plus en plus et rapidement, j'arrive à distinguer ce qui produit cette étrange lumière.

Une cabine téléphonique anglaise, rouge, comme celles de l'Ancien Monde se trouve face à moi, perdue dans le noir, la lumière, blanchâtre, provenant de l'ampoule accrochée au plafond. Je n'en n'avais jamais vue, Anna, m'en avait parlé, elle qui connaît bien des choses sur l'Ancien Monde, m'avait décrit cet artefact incongru.

De plus en plus perdu, je passe mes doigts sur le les parois et le verre des carreaux, impressionné parce que mon imagination à surement dû créer. Tournant la poignée, j'ouvre la porte et entre dans la cabine, intrigué parce qu'elle appelait un téléphone à cadran, qui permettait de communiquer à distance. Je me demande à quoi il pourrait bien servir désormais. Tenté de comprendre comment ça marche, je m'accroupis et décrypte les nombres dans les cercles du cadran, cherchant à comprendre comment ce système ingénieux peut fonctionner.

Brusquement, la machine s'active, me faisant reculer, et le cadran se met à tourner, émettant un petit craquement a chaque tour.

Je regarde cette scène, ébahi, plongé dans l'incompréhension.

La machine s'arrête, et un long bruit, insupportable, sort du téléphone. Ne tenant plus, je tire ce qui s'apparente au combiné et l'observe en le tournant dans tous les sens.

Une mélodie de sons s'échappe du combiné quelques secondes, me faisant sursauter, avant d'émettre un craquement. Perturbé je pose le téléphone contre mon oreille et entends une voix féminine parler :

- Bonjour. Vous êtes à la porte d'Éther, comme tout les Rêveurs, vous avez désormais la chance de vivre vos nuits, dans notre magnifique Cité. Veuillez respecter les règles imprimées ci-dessous, et veillez à ne pas les enfreindre. Bonnes nuits !

Aux derniers mots de la femme, un petit son sortit du téléphone trois fois, avant de s'éteindre complètement. Je reste là, abasourdi, convaincu de rêver, sans pouvoir comprendre ce qu'il se passe.

Subitement, la machine se remet en marche et une feuille sort sous le cadran.

Je la récupère avant qu'elle ne tombe. Je saisis instinctivement en même temps, le stylo que je repère, en haut du boîtier téléphonique.

RÈGLES

À ne pas transgresser.

1. N'en parler à personne, au quel cas nous vous ferions tout oublier et vous ne pourriez plus jamais revenir.

2. Ne nuire à personne en ces lieux, d'une quelconque manière, sinon, retour à la règle n°1.

3. N'avoir aucun contact tactile avec la Marque d'un autre que votre Gardien. Interdiction formelle.

4. Ne jamais dépasser les limites de notre Cité, sous peine de ne plus exister nulle part, vous serez prévenu.

5. Avertissement : Lorsque vous trouverez votre Gardien, vous ne pourrez plus le revoir en ces lieux. Il sera perdu dans votre monde, ce sera à vous de jouer.

On vous souhaite un bon séjour parmi nous ! Toutes les nuits vous vous trouverez à Éther, à moins qu'une règle ne vous le permette pas. Nous réalisons vos rêves, pour vous permettre de vivre dans l'utopie de l'Ancien Monde, quelques instants. Faites bon usage de ce privilège, et sur ce, bon voyage !

Signez ici

Ça y est, s'en est trop pour moi. Je ne comprends plus rien. Ce qui est écrit sur la feuille, ou ce dont la femme parlait, ça n'a aucun sens.

La cabine se met à trembler. L'ampoule clignote violemment, et s'éteint presque automatiquement.

Je tombe à la renverse, la feuille toujours en main. Un stylo tombe du boîtier de téléphone, à l'autre bout de la cabine. Je tends mon bras vers lui, mais la cabine descend dans le vide à une vitesse affolante, m'empêchant de l'atteindre. La seule idée qui me vient pour arrêter la cabine, c'est de signer ce foutu papier.

Malgré la pression de plus en plus forte et après toutes mes gesticulations, je parviens à l'attraper et à signer difficilement, en écrivant juste mon nom.

La cabine s'arrête d'un coup, et la porte s'ouvre dans une lumière aveuglante.

Je reprends mon souffle, les oreilles bourdonnantes, et me relève, en titubant.

Deux yeux bleus apparaissent devant moi et d'une voix douce, me disent :

- Bonjour ! Je m'appelle Honey, Bienvenue à Éther !

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