I. Impératrice des mers (partie 1)
Vous avez peut être remarqué mais j'ai remis de l'ordre dans le premier chapitre et le prologue. Morgan a reçu une meilleure profondeur (en tout cas j'espère) et les morgris et esprat alpha ont été mieux expliqué (Le bestiaire sera plus rapide pour comprendre). Bref si vous voulez voir vous êtes prévenus. Eh oui, le bestiaire est publié.
Au château de l'Île principale de Farrilles, Lira Varlis était appuyée sur le rebord en bois de chêne d'une vitre. Elle observait de ses yeux de jades l'extérieur. Une pluie sans fin trempait toute la capitale. L'air devenait lourd, plein d'humidité, et la terre se gorgeait d'eau, devenant boueuse. Des gouttelettes argentées longeaient les obstacles pour aller s'écraser au sol, avec le même bruit répétitif et horripilant.
Un soupir lui échappa, symbole de son désespoir. Elle n'aimait pas l'eau mais alors pas du tout. Elle mouillait tout et laissait une odeur indésirable après son passage !
La jeune femme se redressa, referma la fenêtre et quitta son poste d'observation. Les lattes du plancher protestèrent, une fois de plus, en grinçant sous ses pas. Elle se trouvait dans la tour du nord-est, l'ancienne prison aujourd'hui à l'abandon. La loi ayant changée, elle était devenue inutile.
L'Impératrice préférait des méthodes bien plus strictes. Pour un meurtre, le coupable était crucifié. Pour un vol, une main était coupée. Beaucoup estimaient celles-ci barbares mais ils avaient vite changé d'avis sous la menace d'une tête tranchée. Lira jugeait cela amusant. Ils complotaient dans leur dos mais se taisaient face à eux. Ils perdaient toute crédibilité ces couards !
Un lierre impressionnant y avait élu domicile, colorant les pierres grises d'un vert sale. Lira frôla une grille de fer et la repoussa avec un bruit sinistre, dégageant le passage pour de bon. Elle traversa ainsi plusieurs zones dans un état pitoyable. Difficile de croire que c'était là que le centre du pouvoir se situait. Elle descendit l'escalier en colimaçon fait de pierres taillées à la perfection. Les artisans avaient fait un sublime travail sur le château. Chaque pièce se plaçait de telle sorte que tout s'encastraient parfaitement.
Laissant glisser une main le long du mur, elle arriva en bas des marches étroites. Les coussinets sous ses pattes apparentes lui permettaient de ne faire aucun bruit.
Il ne me manquait plus qu'un long voile pour imiter un fantôme, gloussa-t-elle, mais, moi, je ne pourrais pas passer à travers les murs. En tout cas, pas discrètement...
Elle se rappelait qu'elle s'amusait très souvent à effrayer les servantes pendant ses jeunes années. Avec ce tour, plus d'une s'enfuyait en criant.
À cet instant précis, le bruit vibrant d'un coquillage résonna dehors. Il sonnait le rassemblement des membres du conseil. Lira se précipita alors vers le centre, après avoir poussé à la volée la pauvre porte. Traversant la basse-cour, elle évita des poules brunes qui se promenaient à leur guise dans toute la zone. Elle parvint ensuite dans la haute cour. Gardant toujours la même vitesse, elle bouscula sans gène quelques serviteurs trop lent à réagir. À ses yeux, ils ne valaient pas grand chose. Ceux-ci, bien qu'ils ne firent aucune remarque, étaient plus qu'excédés par son comportement désagréable, battant presque la mauvaise humeur de sa mère.
La lynxorasse atteignit le bâtiment, gigantesque par rapport à elle. De grandes portes dorée étaient plantées en son milieu. Fermées, le blason des Îles apparaissaient au centre des deux. Un serpent de mer de la couleur des profondeurs marines en dessous d'un soleil de ténèbres, le tout sur un fond bleu ciel. La nacre recouvrait les roches qui constituaient les murs. Le chateau brillait ainsi de mille éclats au soleil, tel une gemme étincelante. Mais pour l'instant, il reflétait les gouttes de pluie comme le ferait un miroir. Cela correspondait assez bien à leur devise : "Montre ta puissance par la richesse."
Contre toutes attentes, au lieu de s'y diriger, Lira préféra passer par la salle des gardes. Pour l'atteindre, elle s'éloigna de l'écrasant donjon et disparut par un petit chemin de terre. Semblable à un trou de ver dans le mur, l'entrée n'était clairement pas réservée au personnel et aux nobles. Elle était aménagée de telle sorte qu'elle devienne presque invisible pour toute personne ne la connaissant pas. La lynxorasse décida d'y pénétrer tout de même. En tant que future impératrice, elle se réservait le droit de passer là où elle le souhaitait, qu'importe les bonnes manières.
Elle grimpa la légère pente quelque peu glissante et se mit enfin à l'abri de l'eau. L'intérieur, simple à première vue, était illuminé par quatre bougies disposées dans chaque coin. Des ombres s'étalaient dans toute la pièce, longeant les meubles, fuyant la lumière. Une table, trois chaises, un ratelier et une carte composait le mobilier de la petite salle et personne n'était en vue.
Varlis s'approcha de la représentation de Saros, devenue soudainement plus intéressante que la réunion qu'elle devait rejoindre. Leurs îles mises au sud avaient été rajoutées dessus dans un cadre. Trop éloignées du continent, les maîtres avaient décidé de les dessiner de cette manière. Frôlant les contours du territoire, elle se rappela ce qu'elle connaissait du monde. Ayant appris l'histoire de sa famille, elle savait que toute la partie est de Mirill appartenait autrefois à l'empire des mers. Depuis cette nouvelle, elle s'était fixé comme objectif de devenir la souveraine de son peuple et de reprendre les terres volées par ces rapaces d'humains.
Secouant la tête, elle se sortit ses pensées de grandeurs de l'esprit bien qu'elles restaient toujours parmi ses idées. Lira se détourna de la carte pour observer les rapports posés pêle-mêle sur le meuble. Elle en prit un au hasard sans se soucier des ennuies qui pourraient en résulter. Elle brisa la cire de glace et le parcourut des yeux. Ce qu'elle y vit était des plus intriguants et s'averait utile pour ses projets. Écrite sur un parchemin déroulé, l'encre noire ressortait comme l'or au soleil.
À Sa Majesté l'Impératrice des Lynxoras.
J'ai l'honneur de vous annoncer que notre mission a parfaitement réussi. Le drakkar marchand envoyé au nord a réuni toutes les informations que vous vouliez.
Arrivé à la ville côtière non loin de Mortèle, les deux espions que j'ai choisi se sont fondus dans la masse et sont partis en quête de ce que vous nous avez demandé. Après quelques recherches, ils sont tombés sur un émissaire, ou plutôt un gamin, en provenance de Jurfid. Il détenait des choses plus qu'intéressantes.
Le royaume de Nir est passé à l'attaque ! La Grande Ombre, ses conseillers et le Taharis des nirois ont ouvertement déclaré la guerre à Mirill par l'éradication d'une de leurs villes. Si nous voulons récupérer vos territoires perdus, c'est le moment que vous attendiez ! Surtout que le conseil n'est pas encore au courant. Si nous avons bien compris le gamin allait à Versla, un allié de son seigneur. Une cité bien éloignée de la sienne. En les attaquant également, ils seront pris en tenaille et n'auront pas d'autres choix que de déclarer forfait. Nous pourrons ainsi obtenir ce que vous désirez et reformer l'ancienne alliance avec Nir.
De plus, la capital de la république a demandé à tous de lui envoyer des jeunes hommes pour les entraîner en tant que protecteurs. Ils sont apparemment en manque de recrues.
C'est une occasion à ne pas laisser passer ! Une personne pourrait infiltrer les hauts-niveaux de leur armée et nous donner tout ce que nous voulons après avoir grimper les échelons.
Si vous me le permettez, je choisirai une personne de confiance près à tout pour sa patrie.
Daigne Votre Majesté agréer l'expression de mon profond respect.
La lettre plus qu'un rapport était signé par le général des armées maritimes et portait sa marque. La silhouette d'un cygne noir semblable à son compagnon. Lira songea que ce n'était finalement pas une si bonne idée d'avoir casser le sceau.
Mais la dernière partie m'avait au moins appris quelques petites choses intéressantes, médita-t-elle.
Elle irait convaincre celui qui choisirait l'espion de la prendre elle plus qu'un autre ! Un sourire se forma sur ses lèvres, découvrant des crocs éffilés d'une blancheur immaculée. Par la manipulation ou non, Varlis réussirait à obtenir ce qu'elle désirait. Comme toujours.
En revanche, le fait que le général proposait à sa mère d'attaquer la gênait déjà plus. Elle voulait que ce mérite lui revienne et cela lui mettait des bâtons dans les roues. Peut être qu'un conseiller l'empêcherait de mettre ce plan à exécution. Quoi qu'il en soit, elle parlerait à l'un d'eux pour l'aider à réaliser ses desseins.
La lynxorasse redéposa le parchemin mais, prit soin de le cacher sous un tas de missives sans importance. Avec un peu de chance, le serviteur ou soldat qui le donnera à l'Impératrice ne prêtera pas attention à ça. Elle n'avait plus qu'à croiser les doigts !
Lira considéra qu'elle avait pris suffisamment de retard pour agacer sa mère et fila hors de la pièce. Bien qu'aucune des trois sentinelles ne saura qui avait emprunté ce chemin, ils verraient sans nul doute les gouttes d'eau au sol. Mais, en attendant, personne ne se doutait de rien.
La jeune femme dépassa une série de couloirs menant à divers endroits tels que les chambres et salles d'armes. L'atmosphère des lieux était à la fois pesante et chaleureuse pour Lira. Un silence régnait dans cette partie du château et seules quelques fenêtres et meurtrières l'éclairaient, tachant le carrelage de grandes flaques de lumière en tant normal. Des mosaïques décoraient les blocs de granit gris de feuilles d'or et de précieuses gemmes. Elles représentaient des scènes de batailles, de chasses ou encore de duels. Les pierres illuminées étaient placées aux grès des envies de l'artiste, réfléchissant les rayons du soleil quand il passait par là. Le tout formait de sublimes dessins étalés sur le mur.
L'un d'eux, plein de couleurs, montrait un combat entre un ophidien de mer et un dragon. Au centre, la collision de l'eau et du feu était d'un réalisme telle que les passants auraient pu la croire en mouvement. Le rouge orangé s'enroulait en spirales à l'aspect lestes et le bleu marin se divisait en milliard de gouttelettes éparses. Chaque écaille des deux reptiles était détaillée et le jeu des ombres complétait les imperfections des monstres.
La lynxorasse avait toujours eu une préférence pour le serpent d'eau. Elle aimait beaucoup sa façon d'attaquer, perfide, et son intelligence. Caché sous la surface, il surgissait d'un seul coup et emportait ses proies en un claquement de doigts.
Un peu comme moi et mon esprat, se dit Lira.
De plus, cette bête pouvait atteindre des tailles gigantesques, dépassant celle de la vouivre pourtant réputée pour sa centaine de mètre.
Cette pensée lui donna alors une idée. La jeune femme regarda derrière elle, observant le gouffre noir du fond. Personne n'arrivait. Varlis sortit par conséquent de sa bourse un petit sifflet en os. D'une couleur luisante, l'objet qu'elle avait taillé n'émettait pas le moindre bruit pour une oreille à l'ouïe estropiée. Ainsi, elle ne pouvait pas entendre le son qui en émergeait. Lira porta le petit instrument à ses lèvres et souffla doucement. Comme prédit, elle ne capta aucune vibration de l'air mais, un autre ne l'avait pas ratée.
La lynxorasse patienta quelques temps. Elle glissa son bien à sa place, au sein de la sacoche en cuir noir. Un vent léger se leva, produisant sa musique si apaisante à ses oreilles. Un long chant, lourd de mélancolie, l'accompagna en retour, profond et grave. Résonant à des kilomètres à la ronde, seule l'invocatrice pouvait l'écouter. Personne d'autre ne se rendrait compte de l'apparition soudaine du courant d'air et de la voix de l'esprat. Devant le regard toujours autant émerveillé de la princesse, des spirales de fumées blanches se réunirent devant elle.
Contournant son corps, les volutes du brouillard glissèrent sur sa robe d'un mauve lilas. L'étoffe de soie s'agita sous l'effet d'une bise invisible, comme un millier de feuilles d'automne. Lira plissa les yeux lorsqu'une boule jaune d'or se matérialisa au centre de la galerie, éclaboussant le mur d'une vive lumière solaire. Celle-ci engloba peu à peu les lieux, jusqu'à ce que plus rien ne soit visible sous la force de la féroce clarté. Et puis, elle disparut dans une explosion silencieuse, sans laisser la moindre trace.
Là où voletait la sphère une seconde plutôt, se tenait à présent un énorme loup gris aux yeux d'ambre. Son poil soyeux variait du blanc sur l'étroit poitrail au noir le plus sinistre le long de l'échine. Ses prunelles, farouches et expressives, flamboyaient au milieu de sa large face et de longues dents garnissaient sa gueule. Dressé sur ses grandes pattes, il fixait sa maîtresse et gemissait avec une intense curiosité.
Lira s'abaissa à sa hauteur, pliant les genoux, sa robe étalée en éventail derrière elle. La lynxorasse tendit une main, paume vers le haut, à son compagnon. Celui-ci la renifla, sentant ce que son amie avait frôlé, utilisé et touché. Le bois humide, l'herbe mouillée ou encore les relents salés de la mer. L'esprat avança de quelques pas, ses griffes cliquetant sur le sol, et lui mordilla le museau en un geste amical.
Un lien fraternel unissait les deux compères. Le loup était plus qu'un camarade, il était son confident. Celui à qui la jeune femme disait tout, ses craintes les plus profondes autant que la douleur infernale qui lui blessait le cœur. Celui qui écoutait sans ricaner ou manipuler pour ses projets. Celui qui ne l'abandonnait jamais, quoiqu'elle fasse. Une ombre silencieuse qui veillait, comme une véritable mère sur sa progéniture.
— Bonjour, Danaël, souffla-t-elle, bien plus chaleureuse qu'avec les siens.
L'esprat Alpha lâcha un bref jappement de bonheur. Une simple vocalisation mais qui remplaçait toute vaine parole sans profondeur.
— Nous allons rejoindre les autres maintenant. Ensemble, assura la lynxorasse.
Lira se redressa, laissant entendre des craquements de la part des articulations.
On pourrait croire à une grand-mère avec tout ces bruits sinistres, se désespéra-t-elle. C'est tellement agréable...
Elle croisa le regard du prédateur.
Au début, lorsqu'elle avait vu pour la première fois Danaël, sa première réaction avait été le rejet. Les loups étaient mal perçu dans leur empire. La légende de la Bête Noire, qui circulait dans toutes les îles, dépeignait un énorme canidé aux poils hirsutes ou même inexistants et à la gueule débordante de crocs. Elle devorait femmes et enfants et, malgré cela, jamais, sa faim n'était assouvie. Son avidité était sans égal. La dernière vision de ses victimes se constituait de zircons bleus à la place des yeux. Cette histoire était la cause de la soudaine méfiance et, même éradication, des loups.
Alors quand son esprat apparut sous ses yeux pétillants d'impatience, la peur lui avait dévorée le cœur. À cinq ans cela n'étonnait personne. Se retrouver devant un prédateur de sa taille, quelqu'il soit, effrayait n'importe qui. Il lui fallut beaucoup de patience et de sang-froid pour vaincre ses a priori. Mais, le calme du compagnon l'aida à vaincre cela et engendra une intense relation.
Varlis talonna son alter égo, trottant un mètre plus loin. Il savait où ils se rendaient et menait la marche d'un bon train.
Le corridor aboutit sur une entrée fermée par un loquet. Un verrou simple que Lira s'empressa de décadenasser. Danaël s'introduit en premier, le port haute, la queue droite et flexible. La lynxorasse se glissa à sa suite, puis referma la porte sans un bruit. Un large escalier s'enroulait autour du pilier central, des meurtrières plongeant l'endroit dans une semie-clarté. La jeune femme sauta sur la première marche et le gravit au pas de course.
Son retard était légèrement trop important à présent. Sa mère risquait d'hurler de fureur une fois seule avec elle. Les conseillers fileraient bien sûr avant d'être prit dans la tornade de l'Impératrice. Et, Lira se retrouverait, encore une fois, avec un châtiment très peu agréable.
Décidément, le courage ne faisait pas parti de leurs principales occupations, s'exaspéra-t-elle toute seule.
***
Pendant ce temps, Sa Majesté Hécate, elle, fulminait de plus en plus. Elle était prête à exploser comme un volcan sous pression et cela se ressentait dans l'ambiance de toute la pièce. La tension était palpable à telle point qu'un orage aurait pu s'y déclencher sans le moindre soucis. Les dix maîtres l'évitaient et s'intéressaient aux choses les plus surprenantes. L'un détaillait les nœuds du bois tandis que l'autre triturait la manche de sa toge, délogeant un fil blanc.
Le petit nouveau, un novice en la matière, eu la fantaisiste idée de proposer son opinion à l'Impératrice. Tiago, de son nom, était le remplaçant du précédent conseiller en défense. Avant sa nomination, il recrutait et entraînait les futurs soldats de l'armée terrestre autant que maritime. C'était un lynxoras au poil gris terne et aux taches rares et il apprenait également à Lira l'art du combat. Dans le dos de sa mère.
— Majesté, si je puis me permettre, ne serait-il pas tant de commencer ? Un conseiller ne devrait pas prendre du retard sans en subir les conséquences, argua-t-il dans l'espoir d'opérer un quelconque changement.
Hécate, qui tournait en rond comme un lion en cage, arrêta sa marche. Elle se positionna face à l'auteur de la proposition et le dévisagea. Les oreilles tournées vers l'arrière et la crinière dorée ébouriffée, elle était en colère.
— On voit que vous ne connaissez pas ma fille, siffla-t-elle. Elle va venir au beau milieu de la réunion pour ne pas changer. Et qui ici à envie de reprendre tout depuis le début ?
Elle fit une pause, regardant un par un les membres du conseil. Aucun ne réagit, ils étaient tous d'accord sur ce point.
— Personne ! Mais soit, commençons donc. Si ses habitudes ne changent pas, vous en aurez la garde pour les jours à venir.
Le maître des défenses inclina la tête en signe d'acceptation, pestant intérieurement contre ce cadeau empoisonné. Depuis la mort de l'Empereur, les deux rivales étaient devenues désagréables au possible. Le bon vieux temps lui manquait.
Le groupe prit place autour de la table ronde. La réunion commençait. Tiago n'avait plus qu'à espérer la non-venue de la princesse.
Mais son espoir partit en fumée en entendant des bruits de pas.
Et voilà ! Je sais c'est long et j'ai pris un temps fou à l'écrire. Mais il est là.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top