Prologue
Reboucle
Disclaimers : la plupart des personnages qui passent et repassent appartiennent à M. Matsumoto. Le barman qui traîne est à moi. Entre autres.
Spécificité : je reconnais mon appartenance à la catégorie des fans dits « hardcore » (et pas « juste un peu ». Vraiment hardcore ) . Je revendique également mon interprétation parfois hérétique de la philosophie de l'univers. Quoi qu'il en soit, ça ressemble à de l'UA, vous pouvez penser que c'en est, et je peux vous prouver que ce n'en est pas.
Avertissement : ceci est une nouvelle boucle, dans la plus pure tradition du Leijiverse. Par conséquent, les personnages souffrent d'amnésie sélective, c'est-à-dire que certains d'entre eux, même s'ils ont le même nom, la même apparence et les mêmes caractéristiques archétypales des séries précédentes, n'ont aucun souvenir des événements qui s'y sont déroulés. Les autres, ceux qui se souviennent du passé, n'ont, eux, aucun souvenir d'avoir jamais rencontré des personnages ressemblant trait pour trait à ceux qu'ils rencontrent à nouveau cette fois-ci.
Pour faire court, j'ai le plaisir de vous présenter un remake, mais qui se passe après. Et non, ce n'est pas illogique. C'est même tout à fait canon.
Recentrage : capitaine de début de cycle.
Zeste de chronologie : juste après la trilogie d'Illusions. Mais pas « immédiatement » après, en revanche. Il faut bien compter une ellipse de trois à quatre ans. Quant au remake, je vous laisse voir.
Nommage : généralement en VO, sauf quand je préfère la sonorité de la VF... ou celle de la VA. Je mélange et j'assume. Et puis je fais ce que je veux.
Excuses : notes préliminaires très longues. Je n'en fais pas dans les chapitres suivants, donc je compense.
Digression supplémentaire : planifié comme une fic à chapitres au scénario sans prétention, histoire de vérifier que je suis encore capable de le faire après tous les textes courts que j'ai pondus ces derniers temps. En outre, j'avais envie d'un ton léger et humoristique (ce qui n'est d'ailleurs pas forcément le cas, mais bon...).
Reboucle. Éternellement. Comme le captain, en définitive. Toki no wa, hein...
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Prologue
— J'ai entendu dire que vous recrutiez ! Prenez-nous à votre bord !
Les trois hommes étaient alignés au bas de la rampe d'embarquement, les mains bien en évidence, et jetaient des regards nerveux vers la masse sombre du vaisseau au-dessus de leurs têtes. Personne n'avait daigné descendre les accueillir. Un drone était venu tourner autour d'eux, les avait scannés les uns après les autres, puis s'était figé en vol stationnaire une dizaine de mètres plus loin, son œil métallique fixé dans leur direction. Plus haut, les gueules immenses des canons d'une tourelle triple démesurée semblaient rougeoyer, comme si elles s'apprêtaient à cracher leurs flammes sur eux.
Le plus jeune des aspirants au recrutement déglutit. Incapable d'en supporter davantage, il fit brusquement demi-tour et prit ses jambes à son cou. Après un cri étranglé – « faites ce que vous voulez, moi je n'veux pas mourir ! » – il dévala le chemin escarpé qu'il avait gravi à l'aller, trébucha, roula dans les graviers, se releva sans se soucier des éraflures sanguinolentes sur ses mains et ses genoux, reprit sa course effrénée comme si mille diables étaient à sa poursuite et fut bientôt hors de vue.
Les deux candidats restants échangèrent un bref coup d'œil anxieux, chacun cherchant à puiser dans l'autre quelques bribes d'un courage qui s'émiettait à grande vitesse. Ils se figèrent lorsqu'une voix désincarnée, sèche et impersonnelle, tomba du haut de la rampe.
— Pourquoi voulez-vous embarquer ? Vous n'avez droit qu'à une seule réponse !
Les deux hommes se consultèrent à nouveau du regard.
— J'veux être riche, murmura finalement l'un d'une voix hésitante.
— Ouais, c'est ça ! bredouilla l'autre. Pour l'argent ! On vient pour l'argent !
Il y eut une attente interminable, puis, sans qu'aucune présence vivante ne se soit manifestée, la rampe d'accès se referma soudain dans un claquement tandis que les moteurs se mettaient à rugir.
Le souffle jeta les deux malheureux à terre. Agrippés aux rochers pour ne pas être balayés, ils regardèrent avec un mélange de regret et d'incompréhension le vaisseau s'arracher du sol et regagner la haute atmosphère dans un grondement d'apocalypse.
En quelques secondes, il avait disparu. Seule une traînée de vapeur noirâtre barrait encore le ciel et témoignait de la réalité de la scène qui venait de se jouer. Les vents dissipèrent bientôt toute trace. Le vaisseau se fondit dans les mémoires tel un fantôme.
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— Attention, à tous les postes. Sortie d'atmosphère imminente. Rendez compte de l'étanchéité et préparez le matériel pour un saut warp.
Kei Yuki vérifia le bon verrouillage de la rampe dans son logement puis secoua ses cheveux blonds avec une moue dégoûtée.
— L'argent ! pesta-t-elle. Pff !
Elle continua à grogner entre ses dents tout en ordonnant la fermeture du sas d'accès depuis le panneau de contrôle. Deux pas derrière elle, Harlock ne put retenir un sourire.
— Peut-être devrais-tu revoir tes critères de sélection à la baisse ? suggéra-t-il.
— Capitaine, vous n'y pensez pas !
La jeune femme se planta devant lui, mains sur les hanches.
— La liberté, c'est le ciment qui donne vie à l'Arcadia ! s'offusqua-t-elle. Si ce n'est pas le premier mot qui leur vient à l'esprit lorsqu'ils veulent embarquer, alors ils ne trouveront jamais leur place ici !
Elle avait raison, évidemment, mais Harlock haussa les épaules comme s'il ne s'agissait que d'un détail sans importance.
— Le petit jeune avait pourtant l'air pas mal, juste avant que tu ne l'effrayes avec la tourelle... la taquina-t-il.
Kei fronça les sourcils, ouvrit la bouche pour riposter, puis s'aperçut de l'expression narquoise qu'arborait Harlock. Ses yeux bleus se plissèrent de malice.
— Oh, d'accord. Si tu le prends comme ça, capitaine, dans ce cas je vais peut-être te réclamer mes arriérés de solde.
Harlock lui retourna un large sourire. Si elle partait sur ce terrain, il savait quel argument avancer pour reprendre l'avantage.
— Je n'ai pas de liquidités, rétorqua-t-il. Si tu veux, je paye en nature. Tu n'as qu'à passer après le premier quart de nuit.
Les pommettes de Kei prirent sensiblement la même couleur que son uniforme. Elle marmonna une vague réponse d'où ressortirent les mots « correction des courbes de navigation en passerelle » et s'éclipsa en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire « liberté ».
Harlock ne se départit pas de son sourire tandis qu'il faisait lui aussi route vers la passerelle. Kei détestait les attaques frontales de ce genre ; elle savait néanmoins profiter de l'ouverture lorsqu'il lui en offrait une.
Bien sûr, ça ne fonctionnait pas à tous les coups. Mais il verrait bien.
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