Après ces rapides présentations, Lewis est rejoint par Doriane Pin et Alex Albon ; la table à dessins est à nouveau investie, par les enfants autant que les adultes. Si Mia, Liam et Louis semblent discuter peu importe le ou la pilote qu'ils ont avec eux, Chelsea, elle, reste avec Lewis tout le long, lui racontant ses histoires d'enfant comme elles lui traversent l'esprit, c'est-à-dire, dans un ordre aléatoire et sans grand lien entre elles.

Lewis réunit toute la force qu'il possède en lui pour rester concentré et ne pas chercher la femme du regard. Bon, après tout, il a probablement le droit à deux trois regards furtifs sans faire exprès, étant donné que celle-ci est vêtue de rose de la tête aux pieds : disons que ses yeux sont attirés par la couleur, voilà tout.

En même temps que cette guerre interne, Chelsea et lui réalisent un magnifique dessin de dinosaures devant un coucher de soleil, et une fois celui-ci terminé, Lewis remarque qu'à côté d'eux, Louis a rempli sa feuille de logos de Formule 1.

-Wow, Louis, ils sont trop beaux, tes dessins !

-C'est la Formule 1, répond-il. C'est le F.

Comme précédemment, il associe un geste en faisant sonner la lettre F, et Lewis sourit et le regarde faire avant de faire pareil.

-Comme ça ?

-Oui ! s'exclame-t-il en hochant la tête. Et toi, tu es le L.

Il refait le geste associé au son, que Lewis imite aussi, ce qui fait sourire Louis.

-Tu vas devoir tous me les apprendre, déclare le pilote, et Louis ne répond rien, semblant s'être complètement déconnecté de la conversation.

-Lewis, il va falloir dire au revoir, c'est l'heure de retourner dans vos garages, indique une voix derrière lui, et il hoche la tête en voyant Sienna.

Quand il lui dit au revoir, Chelsea se met à pleurer, et c'est sa mère qui est obligée de l'arracher des bras de Lewis pour que celui-ci puisse se lever. Il va taper dans la main des trois autres enfants pour leur signifier qu'il s'en va, et il attend le tout dernier moment pour se tourner vers les deux autres parents pour les saluer d'un geste de la main. L'homme lui renvoie, la femme lui sourit simplement. Quant à lui, il fait tout ce qu'il peut pour ne pas trop la regarder, parce que ce serait mal vu, très mal vu, et qu'il n'est vraiment pas là pour ça.

-Nour est partie ? demande-t-il à Sienna dans l'entrée, qui hoche la tête.

-Oui, elle est en place pour la suite.

-Tu lui diras que c'est que le premier jour mais que je suis sûr que ça va être génial et que les enfants vont adorer.

Sienna sourit.

-Ça lui fera plaisir. Elle est touchée de ton intérêt pour le projet. Bonne aprem à toi !

🎀

Le dimanche, après la course, Lewis prend une douche et se dépêche de rejoindre l'hospitalité des Summer F1 Kids. Il dit bonjour au CM devant la porte, qui lui indique que pour l'instant, seuls Louis, Liam, et leur maman sont revenus des stands. Lewis le remercie et il sourit en voyant les deux petits garçons installés sur des matelas remplis de coussins et de plaid, chacun une BD à la main

Leur maman est assise à quelques mètres, devant la table à dessin utilisée deux jours plus tôt. Lewis est surpris de voir qu'elle a troqué son pantalon et sa veste rose pour une robe tout aussi rose.

-Bonjour, souffle-t-il en attrapant une chaise pour enfant, s'installant dessus.

Il tend sa main à la femme en déclarant :

-Lewis Hamilton, enchanté.

Elle lâche un rire.

-Edianny Brennan.

-Pas de "enchantée".

Elle hausse les épaules.

-Je suis jamais enchantée de rencontrer un homme.

Lewis rit et reporte son attention sur les enfants.

-Ils ont aimé la course ?

-Oui. Un peu long pour Louis... et comme c'est son hyperfixation à lui, ça dérangeait pas Liam de partir avant. Ils vont sûrement s'endormir devant leurs livres. Liam ne sait pas lire, et Louis ne lit jamais les mots dans les livres.

Comme s'ils l'avaient écouté, il y a de l'agitation sur les matelas : Louis se lève et s'approche de sa mère comme si Lewis n'était pas là.

-Maman, je peux boire ?

-Oui. Tu dis bonjour à Lewis, lui-demande-t-elle, et Louis se tourne avant de lâcher un petit "bonjour", puis de reporter son attention vers sa mère.

-Maman, je peux boire ?

Elle acquiesce et se penche vers son sac. Lewis sourit en voyant qu'un nœud rose orne ses cheveux, exactement de la même nuance que sa robe. Elle tend une gourde à Louis, dans laquelle il boit avant de retourner auprès de son frère. Pendant ce temps-là, Lewis observe d'un air absent les dessins des enfants. Il attrape un morceau de papier qui traîne, et, comme c'est la seule chose qu'il sait fabriquer en origami, il se met à former un petit cœur.

-Excuse-le.

Lewis hausse les épaules.

-Aucun souci.

-On travaille là-dessus mais les codes sociaux, c'est un peu compliqué.

-Ce sont des enfants, dit-il, et Edianny fronce les sourcils avant de sembler comprendre quelque chose.

-Ah... ils vous ont pas dit.

Lewis plisse les yeux.

-Dit quoi ?

Edianny sourit.

-Je peux pas te le dire, sinon, il faudra que je te tue.

-Un homme en moins sur terre, non ?

-Je suis juste misandre, je veux pas votre mort.

-C'est toujours comme ça que tu te présentes ?

Elle sourit.

-Non, mais peut-être que je devrais.

Lewis rit et quand il croise son regard, il dit :

-Je pense vraiment que tu devrais. Aucun homme misogyne ne s'en est jamais caché, si ?

Edianny n'a pas le temps de répondre : Chelsea, sa maman, Mia et son papa sont de retour, créant un bruit inattendu dans la pièce. Lewis se tourne vers elle avant de déclarer :

-Je vais aller avec les enfants. On se voit le week-end prochain, Edianny.

-Si tu le dis.

Il lâche un dernier rire avant de se lever et de se diriger vers les matelas, abandonnant son petit coeur en origami sur la table. Edianny pense peut-être que c'était sa dernière conversation avec Lewis, mais permettez-moi de vous spoil, ce n'était pas le cas.