J'aurais vraiment voulu qu'il reste...

Heureuse, je me sens sur un petit nuage. Cette soirée était formidable. Cela fait dix minutes que je suis appuyée le dos contre la porte d'entrée, souriante. Scrutant la pièce, j'aperçois au loin son bouquet de fleurs et m'approche de celui-ci pour humer son odeur. Débarrassant nos verres, je sautille et chantonne. Enfin, j'ai surtout l'air débile. Une fois terminé, je m'assois sur le canapé et vérifie mes messages.

*J'ai du mal à rester loin de toi... On se voit demain ?*

Touchée par son message, je souris. Bien sûr que oui je veux le revoir et très vite.

*Moi aussi... Évidemment*

Me laissant tomber sur le canapé, euphorique, ma main vient à toucher quelque chose. Du bout des doigts, j'en sors son foulard qui sent son parfum. Qui sent lui. Ravi de cet oubli, car ce sera désormais mon nouveau doudou. N'arrêtant pas de bailler, il est temps pour moi d'aller dormir. J'éteins tout, passe dans la salle de bain me démaquiller et file dans ma chambre ravie de retrouver mon lit et ma couette. Un papier m'attend sagement sur mon oreiller...

Passe une agréable nuit...

Ethan

À ce moment, plus que jamais. La meilleure nuit aurait été dans ses bras, mais chaque chose en son temps. J'adore cette petite attention, un petit rien qui fait tout. Je m'endors paisiblement le papier dans une main et son foulard serré très fort dans l'autre.

***

Le lendemain matin, enfin plutôt midi, j'ouvre un œil et constate que le fameux papier est collé sur ma joue. Super ! Heureusement que je n'ai pas bavé dessus. N'étant pas abîmé, je le range précieusement dans le tiroir de ma table de chevet. Avant de me lever, j'attrape le foulard et le positionne autour du cou me demandant si je vais réussir à m'en séparer un jour. J'ai très bien dormi, rêvant d'Ethan. Toujours sur son cheval blanc, un bouquet de fleurs à la main, nous avons fait une balade à cheval, couru dans une prairie et des papillons volaient au-dessus de nous. Je suis soulagé de ne pas y avoir vu mon facteur. J'avouerais que ce rêve est très absurde, mais cela change de mes cauchemars habituels.

Je file sous la douche me séparant à contrecœur du foulard. Cette eau chaude qui ruisselle sur ma peau détend mes muscles instantanément, mais ma relaxation est enrayée rapidement par l'arrivée d'un message sur mon cellulaire. Enfilant mon peignoir, je me jette sur mon téléphone apercevant un message d'Ethan.

*J'espère que je ne te réveille pas ? J'ai un rendez-vous d'affaire cette après-midi, je passe te prendre juste après vers dix-huit heures ?*

*Parfait. De toute manière, j'ai un dossier à préparer pour demain. À ce soir.*

À peine ai-je appuyé sur la touche envoyer que Missy m'appelle.

— Alors ? Alors ? Alors ? Raconte-moi tout. J'espère que tu ne m'en veux pas de ma petite surprise... ?

— Si, je t'en veux !

— Ça s'est mal passé ? Désolée ma puce... Pourtant...

— Je t'en veux de ne pas m'avoir dit de changer de tenue hier, mais je ne te remercierais jamais assez pour Ethan. Je peux désormais te confier que je suis officiellement... En couple !

— Bordel de merde, je le savais ! crie-t-elle de joie. Ton Ethan est vraiment adorable. Vraiment heureuse pour toi. On se voit ce soir pour en discuter ?

— Je serai avec Ethan ce soir. Dans la semaine ?

— Madame va être débordée maintenant ! s'esclaffe-t-elle. Pas de soucis, on se rappelle.

Je raccroche et décide de préparer mon dossier pour Stan et vu qu'il m'attend de pied ferme demain à neuf heures, j'ai intérêt à ce que ce soit prêt.

Les heures passent et j'ai du mal à me concentrer ne pensant sans cesse qu'à lui. J'ai tellement hâte de le revoir. Dix-sept heures, il est grand temps que je me prépare. Plus qu'une petite heure avant qu'il n'arrive. Je me maquille, jusque-là pas de soucis, mais pour savoir ce que je vais mettre, c'est autre chose. J'hésite. Pantalon ? Robe ? Courte ? Longue ? Talons ou pas ? En même temps, vu la dégaine d'hier soir, ça va être difficile de faire pire. Finalement, j'opte pour une robe simple, mais élégante. Il ne me reste plus qu'à me coiffer et forcément mes cheveux en ont décidé autrement. Un épi à gauche, un autre à droite et quand je les attache tout retombe au bout de deux minutes. Mon agacement pour ces derniers est stoppé par la sonnette de la porte. Il est un peu plus de dix-sept heures et trente minutes, impossible que ce soit Ethan, il m'a dit dix-huit heures, à moins qu'il ne soit en avance. Je vérifie mon téléphone. Rien. J'abandonne ma pseudo-coiffure, prends une pince, les attache à la va-vite et me dirige vers l'entrée.

J'ouvre la porte et constate que ce n'est pas Ethan...