Chapitre 13
- Tweety ! Hé, attend !
Ma journée de cours est enfin terminée. Je me dirige vers l'arrêt de bus, Decklan lui termine plus tard.
Je marche tranquillement, les écouteurs vissés aux oreilles quand je sens une force me tirer en arrière. En hurlant de peur, je me retourne vers l'homme et lui assène un coup de genoux entre les jambes comme me l'a appris Alexandre.
- Bordel de merde !
Quand je me rend compte dans quoi j'ai frappé, je me fige. Ce n'est pas un pickpockets, c'est bien pire. C'est Cole...
- Putain ça fait mal ! Gémit ce dernier en pliant les jambes de douleur.
- Qu'est-ce qui t'as pris ?! Tu m'as fait peur ! M'écriais-je en serrant très fort mes cours contre ma poitrine.
- Merde tu viens de réduire en bouillie mes parties intimes ! Espèce de folle furieuse !
- Je...je ne vais pas m'excuser ! Tu ne le mérites pas !
- Merde ça fait trop mal ! Gémit-il à nouveau en s'accroupissant à même le trottoir.
- Relève toi ! Tout le monde nous regarde, lui chuchotais-je gênée en croisant plusieurs regards mi inquiets, mi amusés d'étudiants et de passants.
- La faute à qui ? Rétorque-t-il à présent tout sourire et toute trace de douleur disparue.
- Espèce de
- Pitié pas d'insulte ! Mon pauvre cœur ne le supportera pas.
Il s'appuie sur ses bras et se relève en moins de deux. Dès que je suis sur qu'il va bien, je tourne les talons sans rien ajouter. Hors de question de rester une minute de plus avec lui.
- Tweety attend ! S'exclame-t-il en me courant après.
Je soupire, ce pot de glue ne veut vraiment pas aller voir ailleurs ?!
En me retournant énervée, je m'exclame
- Quoi ?!
- T'es vraiment d'une humeur de chien dis moi. C'est tous les jours comme ça où spécialement aujourd'hui ?
- Je ne suis pas d'une humeur de chien, je ne veux juste pas parler avec un abruti là maintenant, rétorquais-je en m'éloignant discrètement.
- Allez tweety, je sais pas ce que ton pote t'a dis mais crois-moi, il a tord, dit-il en réduisant d'un pas la distance que je venais d'installer.
- J'en doute sérieusement...
- C'est idiot de juger les gens sans les connaitre tweety. On ne te l'a jamais dit ?
- Je n'ai pas besoin de plus te connaitre Cole, je sais exactement quel genre de personne tu es.
- Alors vas-y, dis-moi.
- Qu...quoi ? Demandais-je un brin décontenancée par son arrogance.
- Explique moi quel genre d'horrible mec tu penses que je suis, me dit-il d'un ton parfaitement calme.
- C'est complètement stupide, je
- Allez tweety, c'est facile de me traiter de connard mais où sont les preuves ? Continue-t-il à présent tout sourire.
- Très bien, tu veux des preuves ?! Tu traines avec Malcolm ! Malcolm le violeur !
- Bon, déjà moins fort parce que Malcolm n'est pas un violeur, ta copine était consentante.
- Voila ! Ça c'est exactement la raison pour laquelle toi et moi on ne pourra jamais être amis ! M'exclamais-je en reculant à nouveau de quelques pas.
- De quoi ?
- Tu trouves ça parfaitement normal la façon dont fonctionne ton connard d'ami ! Mais c'est un dégénéré !
- Tu ne le connais pas. Il n'est pas toujours aussi con tweety.
- Aussi con ? Mais merde il est bien pire ! Il mériterait d'être enfermé et toi avec si tu trouves ça normal !
-...
- Tu ne dis plus rien... tu t'es rendu compte que j'avais entièrement raison en fin de compte ?
Il me regarde et sourit. Puis de son air suffisant me répond
- Certainement pas. Je réfléchissais juste à comment j'allais bien pouvoir te persuader de traîner avec moi.
-...t'es complètement barré...
- Je suis aussi drôle et extrêmement séduisant !
- Ça ce ne sont pas des vrais critères... je connais pleins de mec beaux et drôles, répliquais-je en haussant un sourcil.
- Hall ?
- Quoi Hall ? Qu'est-ce que Decklan vient faire dans cette conversation ?
- C'est lui le mec beau et drôle ?
- Entre autre, réponds-je un petit sourire taquin collé sur les lèvres.
- Je te le concède, il est pas mal. Mais c'est ironique tu ne trouves pas ?
- De quoi ?
- Tu déteste Malcolm à cause de la façon dont il traite les filles mais ton ami ne vaut pas mieux.
- Deck ne ferait jamais ce que ton pote a fait à Agatha !
- Allez tweety, il a déjà baisé la moitié du campus et tu l'as déjà vu sortir avec une seule fille ? C'est pas aussi une attitude de connard ça ?
Je ne m'attendais pas à ça.
- Il n'a...ce n'est...
Je voudrais prendre sa défense, pouvoir assurer à Cole qu'il se trompe. Malheureusement, je sais que ce n'est pas le cas.
Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais. Je crois qu'au fond de moi, j'espérais qu'il ait arrêté. Que cette horrible facette de son caractère se soit envolé lors de notre arrivée dans cette nouvelle ville.
-...
- Et puis comment tu es au courant ?! Je ne pense pas que Deck se vente de ces choses là ! M'écriais-je d'une voix trop aiguë.
- Non, c'est vrai. Mais il y a des rumeurs tweety. Et ton pote traîne avec nous, la plupart des rumeurs parlent de nous.
Merde.
Merde.
Merde.
- Tu te crois si irrésistible et intéressant ? Répliquais-je les larmes aux yeux, essayant en vain de les retenir.
- Non...bien sûr que non... seulement ouvre les yeux. Ton pote ressemble à Malcolm...
En souriant amèrement je réplique
- C'est drôle, il m'a dit exactement la même chose de toi ce midi.
- Et il a raison ! Je déteste l'avouer tweety mais je suis pas un mec très recommandable.
- Toi aussi tu traites les filles comme des objets juste là pour te faire prendre ton pied ? Demandais-je une moue dégoûtée déformant mon visage.
- Je...bon dieu, je suis obligé de parler de ça avec toi ?
- C'est quoi le problème avec moi ?
- Je te l'ai dit tweety, t'as l'air cool. Un peu prude sur les bords mais vachement cool. Je pense pas qu'aborder ce sujet avec toi soit la meilleure idée de la terre si je veux pouvoir être un jour ton ami.
- Mon ami ? Tu as des amies filles toi ? Lui demandais-je en essuyant du plat de la main les quelques larmes qui tentent de se faire la malle.
- Non, mais faut un début à tout. Et tu m'as l'air pas mal pour une première expérience !
- Seigneur...
Ça sent mauvais. Je suis naïve mais pas au point de ne pas comprendre qu'accepter d'être l'amie de Cole Price n'est pas l'idée de l'année.
- T'es pâle tweety.
Oui, j'ai la nausée et un mal de crâne affreux aussi. Ce qu'il m'a avouer sur Deck n'est pas très bien passé.
- Oui, je...je suis un peu fatiguée. Je vais rentrer.
- Hall te reconduit ?
- Non, il termine plus tard. Je vais prendre le bus.
- Tu veux que je te ramène ? Ma voiture est garée sur le parking.
- Tu as une voiture ?
- Ça t'étonne ? Les trois quarts des étudiants en ont une. Alors, tu dis oui ?
- Je ne monte pas dans la voiture d'un inconnu.
- Je ne suis plus vraiment un inconnu maintenant, réplique-t-il en souriant. Et si t'acceptes, ce sera une façon de faire plus ample connaissance.
-...c'est très gentil mais
- Aller tweety ! Je te dépose juste ! Ça te fera gagner du temps !
-...
- Tu réponds rien, ça veut dire que t'acceptes ?
-...d'accord, capitulais-je finalement.
Après tout, si Decklan continuait ses conneries, j'allais peut-être commencer à en faire.
Nous marchons ensemble jusqu'au parking. Il s'arrête soudain devant une belle voiture grise bien plus grande et plus propre que celle de Deck.
- C'est à toi ça ? M'étonnais-je en ouvrant de grands yeux.
- Ouais, tu l'aimes pas ?
- Si, elle est très belle...
Il m'invite à entrer. À l'intérieur tout est propre, rien ne traîne à part un vieux sweat de l'université. L'habitacle sent le neuf et est vraiment spacieux.
- C'est sympa...
- Ouais.
- T'as pas l'air du même avis que moi ?
- C'est un cadeau de mon père... c'est plus le genre de bagnole que lui aime.
- Tu ne vas pas te plaindre quand même ?! M'exclamais-je outrée.
- Non, bien sûr que non, me répond-il en riant.
Je ris avec lui et nous continuons à discuter sans jamais démarrer. Il me parle de l'appartement qu'il partage avec une autre étudiante de l'université du nom de Veronica et un quarantenaire au chômage nommé Fred.
- C'est bizarre d'habiter en colocation à cet âge...
- Il a une femme et trois gosses. Mais cet andouille s'est fait chopé avec les mains sous la jupe de la coiffeuse de sa femme.
Je grimace de dégoût et Cole éclate de rire.
- Je...je pensais que tu appartenais à une fraternité...
- Qu'est-ce qui te fais dire que je n'en fais pas parti ?
- Tu habites dans un appartement, réponds-je comme si ça coulait de source.
- Ouais, j'aime bien avoir mon intimité. Mais j'appartiens quand même à une fraternité, la même que Malcolm.
- Le contraire m'aurait étonnée, grommelais-je.
- Quoi ?
- Non, rien...
-...je ferais mieux de te reconduire, ton pote devrait pas tarder à finir et vaut mieux pas qu'il te trouve ici.
J'hoche la tête en regardant ma montre. Cela fait maintenant presque 45 minutes que nous parlons. Je n'ai même pas vu le temps passer.
Nous continuons à parler de tout et de rien sur tout le temps que dure le trajet jusqu'à l'appartement. Il me parle essentiellement de sa vie ici. Je lui raconte un peu mon enfance et je me rend compte avec surprise qu'il est vraiment drôle et gentil.
Je ne sais pas si il le fait exprès et je m'en fous. J'aime bien sa compagnie, il n'est jamais à court d'idée de conversation. Mais ça je ne lui dirai pas.
Quand enfin il s'arrête devant l'entrée de l'appartement, je me tourne vers lui et en souriant le remercie.
- Avec plaisir. N'hésite pas, la prochaine fois que tu dois prendre le bus. Appelle moi et on rentrera ensemble.
Je souris de plus belle et acquiesce en sachant pourtant que jamais je ne ferai une telle chose. Je sors de l'habitacle et lui fais un signe de la main quand il redémarre.
Quand j'ouvre la porte du studio, je remarque avec surprise que sur tout le temps qu'à duré le trajet, jamais je n'ai cessé de sourire.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top