Chapitre 43
PDV Josh
Je ne sais pas quoi penser, lorsque la première chose qui m'apparaît en ouvrant les yeux, c'est son corps nu, endormi dans mes bras. En revanche, mon sexe lui, a bien conscience de notre proximité. Et il me le fait comprendre, alors que mon esprit me laisse imaginer tout ce que je pourrais faire en le réveillant.
Je voudrais dire que je suis gêné. Que je regrette ce que nous venons de faire. Mais c'est loin d'être vrai. Parce qu'à ce moment précis, je me fous d'être avec un homme, d'avoir baisé avec un homme. C'est avec lui que je l'ai fait. Et cela fait toute la différence. Mon doigt passe sur ses joues encore rougies. J'ai chaud, à le tenir ainsi, et lui aussi sûrement. Cela ne me donne pas envie de le lâcher pour autant. J'ai baisé avec Jérémy. Non. Mon cerveau me reprend. Ce terme ne peut pas s'appliquer à lui. A toutes les filles qui sont passées une nuit dans mon lit, oui. Pas à lui. Déjà, parce qu'il est différent d'elles, et pas seulement à cause de la queue entre ses jambes. Mais surtout parce que je suis persuadé que ce n'est pas l'affaire d'une nuit. Je ne veux pas chercher d'explications à ça pour l'instant. Je sais juste que le plaisir que j'ai éprouvé avec lui, je ne l'ai jamais trouvé avec une telle puissance ailleurs.
Mes lèvres viennent se poser avec douceur sur chaque centimètre de peau auquel j'ai accès. J'ai l'impression d'être fou, fou de lui. Et je m'en fiche. Au contraire, cette folie rempli mon être d'une sensation de plénitude. Elle est à sa place, comme il est à sa place, entre mes bras. C'est difficile à expliquer ou bien à définir. C'est un sentiment que je n'ai jamais ressenti, je crois. C'est puissant. Destructeur, parfois, à en juger par l'état dans lequel j'ai été ces derniers jours. Mais affreusement grisant quand il est utilisé de la bonne façon. J'ai envie de le ressentir encore, toujours un peu plus, et je m'étonne de ne pas en trouver les limites. Est-il infini ? J'aimerai.
Son corps bouge entre mes bras. Je le sens se réveiller, mais je n'arrête pas mes baisers sur sa peau. Ce sont des gestes tendres que je n'ai jamais eu. Et pourtant, j'ai envie de les avoir avec lui, c'est plus fort que moi. Et puis j'ai été si salaud avec lui ces derniers temps qu'il mérite bien ce genre d'affection. Ses poils se hérissent alors qu'il frissonne. Je relève le visage vers lui, alors que je me trouve au niveau de son ventre, et je savoure la couleur teintée de ses joues. Avoir cet effet sur lui me plaît. Et égoïstement, je ne veux pas imaginer qu'un jour quelqu'un sera capable d'en faire de même. Toutes ses réactions, je ne veux qu'elles ne soient qu'à moi. Pour moi, à cause de moi. Qu'est-ce qu'il en dirait ?
- Josh...
Sa voix souffle mon prénom presque comme si il n'en revenait pas de me voir. Je crois qu'il ne réalise pas. Comment pourrait-il, après tout ? J'ai été le pire des connards avec lui, alors se retrouver dans mon lit après ça doit lui sembler tout ce qu'il y a de plus impossible. Je ne veux pas qu'il pense ainsi. Au contraire, je veux qu'il réalise. Alors je me relève et me place au dessus de son corps, ma bouche en suspens au dessus de la sienne. Ses yeux louchent dessus, me tirant un sourire satisfait, et je me maintiens sur un bras pour passer l'autre main sur sa joue.
Ses iris se mettent à briller, alors qu'il semble prendre conscience. Il ne rêve pas. Ce n'est pas un cauchemar où je vais finir par le jeter comme un malpropre de la chambre. Au contraire, je n'ai aucune envie qu'il en sorte.
- My'.
Je ne sais pas si c'est la tonalité de ma voix, ou bien le surnom qui le fait rougir encore plus, mais je suppose que les deux associés peuvent très bien engendrer ce genre de réaction chez lui. Je descends un peu mon corps, avide de poser mes lèvres sur les siennes. Autant pour lui que parce que j'aime ça. Je garde un moment les yeux ouverts pour ne rien louper de ses émotions, et quand j'ai vu tout ce que je voulais, je me laisse emporter dans ce baiser sans plus rien contrôler. Je sens son sexe durcir contre le mien, et c'est une sensation qui me plaît bien trop. Il lâche un gémissement quand il se rend compte de mon désir aussi violent que le sien, et je me retiens pour ne pas me glisser en lui sur l'instant, sans chercher plus loin. Je serais capable de le prendre là, une nouvelle fois, si je n'avais pas conscience des voitures qui remontent l'allée.
Alors je finis par m'arrêter et me redresse, profitant un moment de la vue. Un corps nu m'a-t-il déjà fait pareil effet ? Non, certainement pas. Et je crois qu'aucun autre ne le pourra jamais. Il me retourne de l'intérieur, me chamboule autant qu'il me plaît. C'est un mélange explosif qui finira sûrement par péter en emmenant avec lui.
- Je crois qu'il y a au moins deux filles à ta recherche qui vont finir par débarquer dans cette chambre si on ne descend pas.
- Oh...
Il semble prendre conscience de ce que nous avons fait. Je l'ai fait quitter le lycée sans prévenir qui que soit pour finir avec lui dans mon lit. Nul doute que ses amies doivent se demander où il est passé, et vu mon départ dans la journée, le lien ne doit pas être difficile à affilié. Et autant je me fous bien que Lucy et Zoé entre dans cette pièce maintenant et nous trouve, autant l'idée que les mecs les suivent et le voit nu m'est insupportable.
Je finis donc par m'écarter de lui et le laisse se rhabiller. Il va lentement, et je vois sur son visage que de nombreuses questions le taraudent, après ce qu'il vient de se passer. Il n'a pas besoin de les poser pour que je les comprenne. Et la plus importante reste sans doute « Qu'est-ce que nous sommes ? ». J'ai bien conscience de la réponse qu'il aimerait entendre. Sauf que je ne suis pas capable de lui répondre pour l'instant. Je ne sais pas quoi penser. Je veux juste arrêter de me prendre la tête, pour l'instant, et profiter de ce genre de moment avec lui. C'est peut-être beaucoup lui demander. Mais c'est ce dont j'ai besoin pour l'instant. Je ne veux pas... chercher à tout prix des réponses au risque de le blesser encore.
Nous arrivons en bas et tout le monde nous regarde sans trop oser rien dire. Je suppose qu'ils se posent des questions. Après m'avoir vu pendant deux mois faire tout ce qui était possible pour le blesser, nous voilà tous les deux seuls à la maison alors que nous devrions être en cours. Je comprends leur trouble. Malgré tout, je sens leurs regards. Parfois interrogateurs, parfois annonciateurs. Lucy par exemple, me défie de faire encore le con avec son meilleur ami. Jack a ce petit sourire malicieux, tandis que Scott se contente d'observer sans rien laisser paraître.
Pourtant je sais qu'ils veulent tous comprendre, alors qu'il me regarde apporter de quoi boire à Jérémy, sans me gêner pour caresser sa hanche au passage. Ou ce moment là, quand je lui donne de quoi manger, m'assure qu'il n'a pas froid, ou tout autre chose. Quand je suis totalement différent de ce que j'ai toujours été. Prévenant, attentif, protecteur. Pour lui, rien que pour lui. Et ça, ils le voient, ils le comprennent, mais ils en cherchent la raison. Ou bien ils la connaissent, mais ne savent pas comment réagir face à ça. Peut-être sont-ils encore méfiants.
Cela paraîtrait logique. Je le suis aussi, par rapport à mon propre comportement. Je me connais suffisamment pour savoir que je suis capable de tout foutre en l'air du jour au lendemain sans y réfléchir plus que ça, comme mes amis avant moi. Mais pas aujourd'hui. Pas demain. Parce que pour l'instant, je veux seulement profiter de lui. Et je ne compte pas laisser leurs regards dérangeants m'arrêter.
- Tu peux nous expliquer ?
Deux heures qu'ils me louchent dessus, depuis que Jérémy est rentré chez lui, et je me demandais bien quand ils allaient se décider. Matt et Scott ont attendus sagement que tout le monde s'éclipse dans le salon ou dans les chambres pour me coincer dans la cuisine. Je sais de quoi ils parlent, je sais ce qu'ils veulent entendre, mais je n'ai pas du tout envie de leur répondre. Pas maintenant.
- Là, je suis en train de faire du café. En fait, il faut prendre cette petite capsule, et la glisser dans le trou, juste ici. Ensuite, on referme la machine, et on appuie sur le gros bouton. Magie !
Mon meilleur ami lève les yeux au ciel et croise les bras, avant de s'appuyer contre le plan de travail en face de moi.
- Arrête de jouer au con. Tu as suffisamment donné les dernières semaines.
Je ne peux pas le contredire. J'ai battu des records. Et ça aurait pu continuer, si je n'avais pas trouvé Jérémy entouré de ces salauds. Rien que d'y repenser, la rage monte en moi, que je parviens tout de même à contrôler.
- Ne le fais pas souffrir encore.
- Je n'en avais pas l'intention.
- Peut-être. Mais ça finira par arriver, on le sait tous les deux.
Je voudrais lui dire qu'il se trompe et que je ne pourrais plus jamais lui faire du mal. Pourtant je sais que si il parvient à se contenter de mon silence pour l'instant, il y aura bien un moment où il voudra des réponses. Et je ne suis pas certain que je serai capable de lui offrir à ce moment là. Et c'est en ce sens que je risque de lui faire du mal, encore.
Seulement, je n'ai pas envie d'y penser maintenant. Je veux vivre le moment présent, plutôt que de toujours me soucier de l'après. Pour l'instant, la façon dont nous interagissons me va, et à lui aussi.
- Laisse moi gérer, Matt.
Je ne lui laisse pas le temps de répondre. Je me saisis de la tasse fumante et m'éloigne rapidement, ne me souciant pas de leurs regards appuyés dans mon dos. J'ai besoin de réfléchir à tout ça sérieusement, j'en suis bien conscient. Mais pour le moment, j'en suis incapable. Je veux profiter avec lui, c'est tout, et tant que la situation nous convient, je ne veux pas que qui que ce soit ait son mot à dire. Ça ne regarde que nous.
Et je ne veux pas qu'on me dise que je vais lui faire du mal. Parce que rien que d'y penser, ça me fait souffrir, moi aussi.
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Il n'est visiblement pas encore prêt à admettre tout ce qu'il ressent... on y vient, évidemment, mais ce n'est pas chose aisée. En même temps, il faut se mettre à sa place, c'est inédit pour lui de ressentir quelque chose pour un homme.
Je vous dis à demain pour la suite,
Kiss :*
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