Chapitre 39

PDV Josh

Je ne sais pas ce qui me rend le plus fou. Que mes amis aient osé inviter cet enfoiré à la maison. Qu'il se soit vraiment pointé. Ou bien qu'il ait raconté cette merde sur leur premier baiser.

Je ne veux pas savoir qu'ils se sont embrassés dans une piscine. Parce que cela ne me fait qu'imaginer encore et encore cette scène, qui me fait vriller.

Je ne veux pas imaginer qu'ils s'embrassent tout court. Je ne veux imaginer Jérémy avec personne, d'ailleurs, mais encore moins avec ce type. Avec tout ce qu'il lui a fait... non, je ne peux pas le concevoir.

Qu'est-ce qu'il a bien pu lui trouver ? Pourquoi a-t-il fallu qu'il se rapproche de lui ? Si cela n'avait pas été le cas, rien de tout ce qui a suivi ne se serait produit... et ça m'agace d'imaginer que si ce type n'avait pas croisé sa route, Jérémy n'aurait pas eu à en vivre autant.

Comment peut-il encore lui accorder des chances ? Je ne le comprends pas. Je ne comprends pas non plus pourquoi cela me met autant en colère. Mais après tout, je m'en fiche. Je ne peux juste pas l'accepter, et si je reste là, à les regarder batifoler dans la piscine, je risque de faire une grosse, très grosse bêtise.

Alors je râle entre mes dents, les poings serrés, et je fais demi-tour. Il faut que je parte de là, que je ne les ai plus sous les yeux, où cela va déraper. Putain, je n'ai qu'une envie, enfoncer mon poing dans la tête de cet Aaron. Et pour Jérémy, je n'ai pas encore décidé. Je préfère ne pas y penser, parce que la réponse que m'offrirait mon esprit me fait peur.

Ça aussi, ça me met en rogne. Le fait de vouloir l'écarter, reprendre ma vie et ne pas y parvenir. Bordel, je joue le fier, j'enchaîne les filles, mais je suis incapable de bander en pensant à elles. Parce que je finis inlassablement par penser à lui. Je vais finir par penser qu'il m'a ensorcelé, alors que je ne crois pas un instant au surnaturel. C'est tout de même incroyable, toute cette situation.

J'entends les petits pas de Mégane me suivre alors que je rentre à l'intérieur et fonce vers ma chambre. Je laisse la porte ouverte pour qu'elle entre, et je bénis le ciel pour que ma fenêtre donne sur rue, et pas sur la piscine, car j'aurai fini de vriller.

Et puis à quoi ils jouent, tous ? Je suis persuadé que Jack n'est pas le seul cerveau derrière tout ça. Ça les amuse ? Moi pas. Ils devraient arrêter de me chercher. Remarque, si ils veulent avoir un meurtre sur la conscience, c'est leur problème.

- Tu vas encore affirmer qu'il n'y a rien ?

Si il était possible humainement de serrer un peu plus les poings et les dents, je le ferais. Bordel, elle ne va pas encore m'emmerder avec ça ! Non, décidément, ils se sont tous passé le mot pour me rendre fou !

- Ne me cherche pas, Mégane.

Je ne suis pas sûr de lui avoir déjà parler sur ce ton, et elle-même en semble surprise. Mais elle ne se démonte pas. Ce n'est pas comme si elle était une personne lambda, sa dangerosité égale la mienne. Et le fait qu'elle soit foutrement têtue, comme moi, n'arrange pas les choses.

- Tu n'aimes peut-être pas l'entendre, mais tu te comportes n'importe comment.

Non, je n'aime pas l'entendre, parce que je ne suis pas d'accord. Ce type méritait bien plus qu'un petit plongeon, à mon sens. J'ai même été très gentil, si on compare la scène avec toutes celles que je me suis passé dans la tête.

- Tu ne sais pas qui il est, ni ce qu'il a fait. Il devrait s'estimer heureux d'avoir été seulement rafraîchi.

Elle souffle, posant ses mains sur ses hanches. C'est plutôt à moi, d'être agacé. Et puis elle n'a aucune raison de se mêler de tout ça !

- Je ne parle pas juste de ce type ! Mais de la façon dont tu parles à Jérémy, et à tes amis. Peu importe ce qu'il s'est passé, pourquoi es-tu si dur avec lui ? Il a eut l'air blessé, et ça ne doit pas être la première fois, vu son regard.

Je me prends ses paroles comme un coup dans l'abdomen qui me coupe le souffle quelques secondes. Le blesser. Oui, je le blesse. J'en suis parfaitement conscient. D'un côté, je me hais de le faire, parce que sa souffrance m'est insupportable. D'un autre, j'arrive à me trouver des excuses, et je me raccroche à cela pour ne pas dérailler encore une fois.

- Tu ne peux pas comprendre.

- C'est vrai. Je ne comprends pas, parce que ce n'est pas le Josh que je connais. Depuis quand tu fais volontairement du mal aux gens qui comptent pour toi ?

- Il ne compte pas pour moi. C'est juste l'ami de Lucy et Zoé. Un pote pour moi, tout au plus.

Mais c'est faux, et mon mensonge ne lui échappe pas. Je n'aurai pas agis ainsi avec Andrews, pour ne citer que cet épisode, si il s'agissait seulement de l'ami des filles. De juste un pote. Je le sais. Je ne veux pas l'admettre. Je ne suis pas prêt à l'admettre.

- Tu essayes de tromper qui ? Moi, ou toi-même ?

- Tu vas arrêter de me faire chier avec ça ?

- Pas tant que tu n'auras pas ouvert les yeux.

- Ne me pousse pas à bout Mégane. Femme ou pas, amie ou pas, je vais finir par t'en foutre une.

Elle me sourit, absolument pas impressionnée. Ce n'est pas une menace de coup qui ferai peur à une femme comme elle. Elle en donne autant qu'elle en reçoit, depuis des années.

- Fais donc.

- Laisse-moi.

- Tu es infernal.

Elle semble baisser les bras, au moins pour l'instant, en constatant que je ne suis pas prêt à accepter ce genre de discussion. Je ne serais jamais à mène de le faire. C'est trop pour moi. Elle me lâche un vague « comme tu veux », avant de passer la porte, me laissant seul dans la pièce. Je l'observe quitter les lieux par la fenêtre, avant de me laisser tomber sur mon lit.

Bordel, quelle journée de merde.

Et c'est une exclamation que je vais me faire à peu prêt tous les jours, dans la semaine qui suit. Mes amis me font chier. Lucy et Zoé me font la gueule. Je n'arrive toujours pas à baiser. Elles ont décidé que c'était le bon moment pour que Jérémy passe le week-end à la maison, pour profiter du beau temps. En bref, rien ne va. Surtout pas quand je me retrouve une nouvelle fois dans une boite, au milieu des enceintes qui me massacrent les oreilles.

Qu'est-ce qu'on fout là, encore ? Je ne saurai dire lequel d'entre eux a eu cette idée stupide, mais je parierais sur Jack, vu son sourire. Il s'attend à quoi ? Que je saute sur Jérémy pour écarter toutes celles et ceux qui le matent ? Ce n'est pas l'envie qui m'en manque, effectivement. Mais je refuse de bouger. Ça ne me regarde pas, putain. Ça ne devrait même pas me chatouiller, qu'il se fasse aborder ou draguer. Pourtant, je n'aime pas ça, alors je préfère regarder ailleurs. C'est sans compter sur mes yeux qui finissent toujours par se reposer sur lui, à un moment ou un autre.

L'atmosphère qui règne ici ne me plaît pas. Déjà, elle me rappelle ce qui s'est passé la dernière fois que je suis venue en boite. Autant dire que je me retiens de bander, et que ça me fait chier. Je n'y arrive pas avec des canons, mais ça vient tout seul en imaginant Jérémy à genoux devant moi ? Je suis vraiment détraqué.

Je n'en ai rien à faire de lui. Il a choisi de retourner avec Aaron. Ça me fait chier uniquement parce que c'est un connard, c'est tout. Sinon, je me fous de qui il fréquente. C'est ce que je me répète. Et je ne suis pas encore prêt à avouer que je ne suis pas franchement convaincu.

Je le vois s'éloigner de ses amies et disparaître dans la foule. Je le perds du regard rapidement, et je dois dire que je n'apprécie pas. Il peut se passer n'importe quoi, ici. Nous ne sommes pas n'importe qui. Si il avait été repéré par des ennemis comme traînant avec nous... Lucy et Zoé ont déjà donné. Je n'ose pas imaginer que cela pourrait aussi lui arriver. Je le cherche parmi la foule, depuis la zone VIP où nous nous trouvons. Mes sourcils se froncent. J'ai un mauvais pressentiment. Je n'apprécie pas de le ressentir, car je me trompe rarement. Ne jamais sous-estimer son instinct. Il capte bien des choses avant même que nous ne les réalisions.

- Pourquoi tu le surveilles si tu n'en a rien à foutre de lui ?

Je jette un vague coup d'œil à Matthews qui s'appuie contre la balustrade à côté de moi, sans me quitter des yeux. Je me retiens de l'envoyer bouler. A moitié.

- Tu te rappelles ce qui est arrivé à Lucy quand tu l'as quittée des yeux ?

La pique est à peine voilée, et sans le regarder, je sais que sa mâchoire se contracte. Scott apparaît de l'autre côté de mon corps, et je me retiens de souffler. Putain, je sens qu'ils vont me faire chier.

- Jack et Marie sont en bas. C'est différent.

- Jack et Marie dansent, et il n'est pas avec eux. Alors niveau surveillance, on repassera.

Le mystérieux de la bande affiche un sourire en coin, celui que nous semblons tous adorer aborder. Et bien je dois dire que c'est chiant, quand un autre nous le fait en guise de moquerie.

- Tu n'as qu'à jouer les gardes du corps. Et rester avec lui.

- Je n'ai pas à faire ça. Ce n'est pas mon ami.

- C'est clair que c'est plus que cela.

Je fusille mon meilleur ami du regard qui ne retient pas un sourire. J'ai envie de lui faire avaler ses dents bien trop blanches.

- Désolé de te le dire mec, mais t'es qu'un con.

La colère monte en moi, alors que je tourne mon corps avec véhémence vers Matt.

- Je pense que tu es mal placé pour les leçons de morale. Et ne t'avises pas de comparer les situations ! Il n'y a rien de comparable entre ta relation avec Lucy et cette situation !

- Rien ? Tu l'as embrassé. Plusieurs fois. Et n'essaye pas de me faire croire qu'il n'y a rien eu de plus. Il s'est attaché à toi, faudrait être aveugle pour le voir. Et tu le sais.

- Et alors ? Ce n'est pas mon problème !

Je suis d'une mauvaise fois extrême, je m'en rends bien compte. Mais c'est bien plus facile que d'avouer.

- Pas ton problème ? Tu as défoncé tous ceux qui l'ont touché ! Tu te comportes comme un merde avec lui parce que tu ne supportes pas qu'Aaron l'approche encore ! Tu es juste jaloux putain !

- Arrête de dire des conneries ! Je ne suis pas jaloux !

- Tu crèves de jalousie pour lui Josh.

Je me retourne vers Scott, qui s'y met aussi.

- Vous me faites chier !

Je coupe court à la conversation en partant vers l'étage inférieur. Je sais qu'ils me suivent. Ils sont bien décidé à m'emmerder jusqu'au bout, et moi, je ne suis franchement pas d'humeur. Je bouscule des personnes sur mon passage sans m'en soucier une seconde.

- Arrête de fuir, bordel !

Dans le couloir où la musique est moins présente, j'entends ce qu'il me cri malgré les mètres qui nous séparent.

Je me retrouve devant la porte des sanitaires, et je lui hurle en retour.

- Je vais pisser ! Tu veux me la tenir où ça se passe comment ?

Et quand je pousse la porte, sans attendre sa réponse, je me bloque. Je vois rouge, et si j'étais en colère auparavant, là, je pète un câble.  

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Ouille, mais qu'est-ce que vient de trouver Josh ? Autant vous dire que vous n'allez pas aimer. Par contre, vous allez sûrement adorer la fin de l'époque connard. Alors on se retrouve mercredi pour ça, 

Kiss :*

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