Chapitre 34

 PDV Jérémy

Je traîne des pieds en marchant, suivant ma mère sans grand entrain. Comme si j'avais envie d'être ici. Je préférerais largement être dans mon lit, à faire la même chose que les deux dernières semaines : me morfondre en imaginant Josh baiser cette fille. J'ai eu l'impression qu'on m'arrachait le cœur, quand je l'ai vu avec elle, et que j'ai compris de quoi il en retournait. Je n'ai pas le droit d'être triste, pourtant. Nous ne sommes pas en couple. Il ne m'a rien promis. Et je ne l'aime pas. Enfin, ça, c'est ce que je me répète depuis ces 14 jours.

Mais il faut que je me rendes à l'évidence, je ne peux pas penser toutes les nuits à lui avec une autre fille et avoir mal de cette façon si il n'y a rien qui me relie à lui. Alors oui, je ne vais pas dire que je suis amoureux, mais clairement, je suis obligé d'admettre qu'il y a un minimum de sentiment.

Et c'est dur à vivre. Parce que je le vois tous les jours, et que malgré moi, je continue de poser mon regard sur lui. Et je continue d'espérer tout et n'importe quoi quand je croise le sien, qui m'observe aussi. Je continue d'essayer de trouver des excuses : peut-être l'a-t-il juste raccompagné, c'est sa cousine... mais il faut dire les choses : il n'y a aucun moyen pour qu'il n'ait rien fait avec une fille aussi jolie qu'elle. Je suis peut-être jaloux, mais pas aveugle. C'est une bombe, sans en être superficielle. Le genre de fille qui fait tourner des têtes tout en paraissant gentille, intelligente, et drôle. Un fléau quand il s'agit de se comparer à elle. Et tout ça fait que l'on n'arrive même pas à la détester.

J'aurai dû en être conscient, pourtant. Josh est le genre de type à pouvoir se permettre de côtoyer une femme comme elle. Ils sont plutôt bien assorti d'ailleurs. Beaucoup plus que lui et moi. Mais bordel, comme c'est dur à admettre. Et comme c'est dur d'arrêter d'espérer qu'il revienne vers moi. Qu'il m'embrasse encore, qu'il m'enlace encore. Il me manque, oui. Je m'en veux presque de le dire, mais c'est le cas. Je voudrais avoir le courage d'aller le voir, pour au moins retrouver un semblant de relation. Parce que pour l'instant, je n'ai plus l'impression d'en avoir une, même amicale. C'est presque plus distant qu'avant que tout ça n'arrive.

- Avance Jérémy, je vais être en retard chez le coiffeur !

Je souffle, excédé, mais tout de même soulagé de sortir de mes pensées un petit moment.

- Je ne vois pas pourquoi je dois absolument t'accompagner. D'abord la manucure, maintenant le coiffeur. Tu sais que j'aimerais sortir le samedi moi aussi ?

Ce n'est pas forcément méchant. J'aime passer des moments avec ma mère, mais là, j'ai plus l'impression d'être un toutou qu'on promène. Nous arrivons devant la porte du fameux coiffeur et elle se tourne vers moi en levant les yeux au ciel.

- J'ai compris. Allez file, va t'amuser. Je travaille ce soir et demain, on se verra lundi.

Je hoche la tête et lui colle un baiser sur la joue, avant de m'éloigner. Mieux vaut fuir vite avant qu'elle ne change d'avis. J'avance comme un robot dans la rue. J'ai beau avoir dit ça à ma mère, je n'ai pas grand-chose à faire, aujourd'hui. Les filles profitent d'un spa, et malgré le fait que j'aurai voulu les accompagner et que je ne risque pas d'être un voyeur, je reste un homme. Donc j'aurai fini seul dans une salle, ce qui n'aurait pas été forcément utile lors d'une sortie entre amis. Mais je préfère encore me balader sans but précis, que d'attendre trois heures à écouter ma mère raconter sa vie à Mathilde, sa coiffeuse depuis 30 ans, qui lui répète tous les potins du mois. Bon dieu, j'ai beau aimer les ragots, ces deux-là me donnent un mal de crâne atroce.

Les yeux rivés sur mes converses, je me concentre pour mettre un pied devant l'autre en évitant au maximum de penser à une certaine personne, ou à certain échanges salivaires -ou plus- avec la dite personne. Un vrai défi, quand on sait que mon esprit se focalise sur ces événements depuis qu'ils se sont produits. Et n'en ayant pas de nouveaux à se mettre sous la dent, il me repasse en boucle les anciens. Je dois être maso.

- Aie !

L'exclamation sort de ma bouche quand ma tête frappe contre une surface dure. Je ne m'y trompe pas, ce n'est pas un mur, et la présence de chaussures sous mes yeux me le confirme. Je viens sérieusement de rentrer dans quelqu'un, quoi ce ne soit pas étonnant, en marchant sans regarder devant moi. Je glisse quelques excuses à l'inconnu et le contourne pour continuer ma route, sans pour autant relever le regard. Cependant, je le sens se retourner pour me suivre des yeux, et lorsque sa voix s'élève, mon corps frissonne.

- Le sol est si intéressant ?

Bon Dieu. Il fallait que ce soit lui. Quelle était la probabilité que cela se produise dans une ville de cette taille ? Presque au ralenti, je fais demi-tour et plonge enfin mon regard dans le sien. Le sien si attirant, si électrique, et aussi un brin moqueur. Une lueur rieuse qui m'a manqué autant que sa voix qui s'adresse à moi durant les dernières semaines. Du bout des lèvres, je murmure son prénom, et un sourire en coin monte sur ses lèvres.

- Alors ?

- Le pavement est intéressant.

- C'est du béton.

Je me mords la lèvre, autant de la soudaine honte qui m'envahit qu'à cause de son rire qui résonne en moi. Josh me regarde, et je crois que je ne me lasserais pas de cette vision, où tout sur son visage me montre que je lui donne envie de rire. Pas de moquerie, mais bien de joie. Et lui inspirer la joie, pour une raison inconnue -ou pas tant que cela- j'aime ça.

- Qu'est-ce que tu fais seul à rentrer dans les gens ?

- Je ne rentre pas dans les gens. Tu es le premier.

Je comprends la perche que je viens de lui tendre quand un nouveau sourire s'affiche sur son visage.

- Ravi d'être ton premier, My'.

Bordel ce surnom... je pourrais me liquéfier sur place, mais je tente de garder l'esprit clair.

- J'accompagnais ma mère. J'ai décidé de me promener un peu. Et toi ?

C'est fébrile que je lui retourne la question. Par peur qu'il m'annonce rejoindre ou quitter une fille ? Voir les deux ? Tout à fait. Mon petit cœur n'est pas prêt à le supporter tout de suite, car tout ce dont il a besoin maintenant, c'est d'un moment avec lui. Peu importe le temps qu'il va durer, ou à quoi il va ressembler, je veux juste rester un peu avec lui. Alors quand il me répond qu'il va chez le coiffeur, je m'entends à peine lui demander si je peux le suivre. Pourquoi j'ai dis ça exactement ? Plus désespéré on ne peut pas le faire. Quoi que j'aurai pu dire « embrasse-moi, je t'en supplie ». Au final, je crois que c'est ce que je voulais dire. Mon dieu, heureusement que ce n'est pas ce qui est sorti de ma bouche.

- Si tu veux.

Il se remet en route et je prends ça comme une invitation à le suivre. J'avance, et rapidement, nous tombons sur l'endroit en question. Je reste émerveillé quand j'ouvre la porte. C'est la première fois que je rentre dans un tel lieu, et je dois dire que ça en jette. Sur le mur de droite, on trouve des dizaines de photos de tattoos, tandis qu'au fond, juste devant nous, s'étendent une multitude de dessins. Les feuilles blanches ressortent sur la tapisserie fonceé. Je sens le regard du bad boy sur moi et son sourire sans même le voir.

- Impressionné ?

Je me contente de hocher la tête, en continuant de passer mes yeux sur les dessins. Puis je finis par me tourner vers lui.

- Tu as beaucoup de tatouages ?

J'ai déjà vu la rose noire qu'il affiche fièrement sur sa nuque. Mais j'ai beau l'avoir vu plutôt dénudé -je rougis en y pensant- je ne me rappelle pas en avoir aperçu d'autres.

- 2 seulement. La rose, et un phénix, dans le bas de mon dos.

Je me demande comment j'ai pu passer à côté de ce dernier et me demande à quoi il ressemble.

- Pourquoi un phénix ?

Je sais que pour beaucoup, demander la signification d'un tatouage est à ne pas faire. Mais c'est plus fort que moi. Quand il s'agit de lui, ma curiosité a tendance à passer avant le reste.

- Quand on a ma vie, il faut être préparée à la mort. C'est plus simple à accepter si on pense qu'elle n'est pas une finalité.

Car le phénix renaît de ses cendres... la métaphore est plutôt belle, mais l'idée qu'il puisse mourir à tout instant me revient en pleine gueule. C'est une évidence que j'ai eu tendance à oublier en les côtoyant, pensant naïvement que rien ne pouvait leur arriver. Pourtant, c'est faux.

Il semble voir que quelque chose me trouble, mais ne dit rien. Je ne veux pas y penser plus, alors je m'avance vers le comptoir, ou un porte-folio repose, ouvert. De nouveaux dessins s'affichent à mes yeux, et je fais défiler les pages pour découvrir tout ce qu'il contient. Josh vient se placer à côté de moi, mais j'ai plus l'impression qu'il me regarde moi que les motifs. Sans quitter des yeux les milliers de traits de crayon qui s'étalent sous mon regard, j'interroge l'homme qui hante mes pensées.

- Tu as choisi ce que tu voulais te faire tatouer ?

- Pas vraiment.

Je veux lui répondre, mais mes yeux se posent sur un motif. Un signe chinois, et j'ai beau ne pas savoir ce qu'il signifie, il m'appelle. Je me sens presque... connecté. Difficile à comprendre quand on sait que je parle d'un dessin mais pourtant, c'est bien ce que je ressens. Je m'entends demander à voix haute ce que cela signifie, quand Josh relève la tête vers l'arrière boutique. Un homme, costaud et barbu en sort, et nous affiche un sourire tout gentillet. Je ne peux m'empêcher de penser à cette image cliché du type impressionnant qui est en fait un gros nounours.

Josh l'interroge à ma place, alors que je les regarde discuter, même si mon regard redescend de temps en temps sur le motif.

- Dis Harley, ça veut dire quoi ça ?

Le type se penche vers le dessin que lui pointe du doigt Josh, et j'attends avec impatience la réponse. Elle s'impose à moi et en moi quand il en prononce la signification.

- « Fierté ».

Fierté. Je crois que je comprends maintenant pourquoi ce dessin résonne tant en moi. La fierté est essentielle à ma vie. Je suis fier d'être qui je suis. D'assumer à part entière mon homosexualité, dans un monde où c'est encore compliqué.

- Tu le veux ?

Je me tourne à toute vitesse vers Josh, les yeux grand ouverts. Lui reste calme, au contraire.

- Quoi ?

- Ce tatouage ? Tu le veux ?

- Je... enfin... je ne peux pas décider comme ça. Ça se réfléchit ce genre de chose c'est...

Le fameux Harley me coupe, pour autant, je sens toute sa bienveillance.

- Hé petit, parfois, ça ne se réfléchit pas. Ça se sent.

Ça se sent. Oui. Mais j'ai peur, et ça, j'ai du mal à l'avouer.

- Je n'ai même pas de rendez-vous, je repasserais plus tard.

- My'. Tu le veux, oui ou non ?

Je me mets à jouer avec mes doigts en baissant le regard. Il pose son index sous mon menton et me force à le regarder dans les yeux. Et la réponse quitte mes lèvres sans que je n'ai le temps d'y penser.

- Oui.

Un sourire s'affiche sur les siennes et il se tourne vers Harley.

- Changement de client pour aujourd'hui. Tu t'occupes de lui.

De là, je n'ai le temps de ne rien penser que je me retrouve dans l'arrière boutique, c'est-à-dire dans la salle de tatouage à proprement parlé. Je vois le tatoueur enfiler des gans alors qu'il me demande où je le veux. Je suis bien trop à côté de mes pompes pour lui répondre. Me faire tatouer. Je suis vraiment en train de faire ça ?

Je reviens à la réalité quand le regard de Josh s'accroche au mien et me repose la même question qu'Harley. Je bégaie presque en répondant. 

- L'omoplate ?

Son sourire me fait presque chavirer. Il ne peut pas se retenir de me rendre fou de lui dans un moment pareil ? J'essaye encore d'assimiler ce que je suis entrain de faire que lui joue dans une pub Colgate.

- Bon choix. Mais ça va piquer.

J'ouvre grand les yeux en le regardant. Bordel, je commence à vouloir fuir à toutes jambes cette boutique, pourtant, quelque chose me retient cloué sur cette chaise.

- Ça fait mal ?

Il ne me dit rien mais son expression sadique répond pour lui. Super. Ça a l'air de l'amuser beaucoup, en tout cas. Moi, je ne suis pas rassuré.

- Je ne devrais pas faire ça. Ma mère va être folle. Et je n'ai que 18 ans. C'est trop rapide. Enfin je...

Je n'arrête pas de déblatérer alors qu'il lève les yeux au ciel. Est-ce que je me cherche des excuses alors qu'au fond, j'ai affreusement envie de le faire ? Oui. Mais c'est toujours difficile de plonger dans l'inconnu, encore plus quand vous n'y étiez pas du tout préparé. De suivre ma mère à travers la ville, je me retrouve dans un salon de tatouage prêt à recevoir des milliers de coups d'aiguille dans la peau. Comment je me suis retrouvé dans cette situation, exactement ?

- Retire ton pull.

- Quoi ?

La réplique de Josh a au moins le mérite de me faire arrêter de parler.

- Il ne va pas te piquer à travers le tissus.

En même temps, c'est logique, et je ne vois pas pourquoi j'ai imaginé autre chose. Je rougis quand mes mains viennent soulever les mailles de laines, alors qu'il ne me quitte pas des yeux. Et je dois être complètement cramoisi quand je me retrouve torse nu sous la force de son regard, car il lâche un petit rire, presque content de lui. Connard. Connard sexy, mais connard quand même.

Je me place comme Harley me le dit alors qu'il passe un rasoir sur la zone, et y applique un produit froid. J'entends l'aiguille se mettre en route, et je commence à stresser. Ça va vraiment faire mal ? Je lève mon regard vers Josh qui s'approche de moi et s'installe sur le siège juste en face. Il doit voir mon anxiété, car il me tend la main, sans rien dire. Je cache mon visage quand je dirige la mienne vers la sienne pour la serrer fort. Mais ma gêne disparaît au moment où les premiers picotements apparaissent.

Au début, je me dis que ça va. C'est supportable. Mais je découvre bien vite que selon les zones, l'épaisseur des traits, et le nombre de fois où il passe au même endroit, la douleur varie jusqu'à me faire lâcher des petits gémissements. Josh ne me quitte pas des yeux. Il ne lâche pas ma main, qui se resserre parfois fortement sur la sienne. Il ne dit rien, mais son regard et son sourire me permettent de tenir. De toute façon, je ne vais pas arrêter en plein milieu, alors je dois me concentrer à rester assis sans bouger.

- Terminé. Tu veux voir ?

J'ai presque du mal à assimiler ce qu'il vient de dire, pourtant, le bruit de l'aiguille cesse et le bonhomme se lève. Josh me tire par la main pour me lever, et m'emmène devant un miroir. Harley en amène un deuxième, afin de me montrer mon dos.

Et je reste subjugué. Malgré les rougeurs de la peau, et les points de sang qui perlent ici et là, je le trouve magnifique. A la bonne place, à la bonne taille. Avec la signification qui me correspond. Et c'est là que je réalise. Je me suis fait tatouer le signe de fierté. Il est gravé dans ma peau, comme un rappel constant de ce que je suis.

- Tu aimes ?

Je pense que Josh connaît déjà ma réponse, car il sourit avant même que je plonge mes yeux brillant de larmes -de joie- dans les siens.

- C'est incroyable !

Sa main se pose sur mes cheveux qu'il ébouriffe avec douceur, me faisant rougir. Je me retourne vers Harley, pour le remercier, chaleureusement, alors que le gros nounours sourit en voyant ma réaction.

- De rien gamin. Maintenant écoute.

Il me fait un topo des crèmes et soins à appliquer dans les prochains jours et j'écoute avec attention, me retenant presque de prendre des notes. De toute façon, il me tend une feuille explicative.

- Tu mets ça sur mon compte, Har'.

L'homme hoche la tête et disparaît à nouveau à travers une porte, avec un signe de main que je prends comme un en revoir.

Je me tourne rapidement vers le bad boy qui m'accompagne.

- Quoi ? Non ! Je vais payer, tu ne vas pas...

- Laisse. Allez, on y va.

Je veux répliquer mais il approche sa tête à toute vitesse de la mienne et colle son front au mien.

- Laisse-moi t'offrir ça. On a qu'à dire que c'est ton cadeau de Noël en retard.

Quand il prononce ces mots je ne peux empêcher mon regard de dévier sur son poignet, et mes lèvres de se courber en constatant qu'il porte le bracelet. Cette simple vision me rend heureux, et il ne dit rien en me voyant faire.

Nous quittons le salon et décidons ensemble qu'il vaut mieux que je passe quelques jours chez eux, afin que ma mère ne remarque pas ma soudaine envie. Elle ferait sûrement une syncope, et franchement, je n'en ai pas envie. Et puis au moins, là-bas, j'ai des habitués qui pourront me conseiller sur tout ce qui a un rapport avec le fait de se mettre de l'encre sous la peau. Et mes meilleures amies pour m'appliquer de la crème, car vu l'emplacement, compliqué à faire soi-même.

J'accueille les exclamations de stupeur de ces dernières avec un rire et Jack lève son pouce pour me signifier que j'ai fait le bon choix.

Moi je me plante encore devant un miroir, et je crois que je pourrais passer des heures à le regarder.

J'ai l'impression de faire un pied de nez à tous les connards dans le genre de Andrews. Et bordel, comme ça fait du bien, d'être fier de soi.  

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N'est-il pas mignon le petit Jérémy ? Et Josh quand il est avec lui ? 

Je crois que vous allez aimer le prochain chapitre. Sauf la fin... x)

D'ailleurs, ce prochain chapitre... il arrive samedi ! Et oui, pour ceux qui me suivent sur insta, vous saviez que ça allait arriver cette semaine : on change de ryhtme de parution. A partir de maintenant, on passe à deux chapitres par semaine, un le mercredi, un le samedi. Content(e)s ? Je suis sûre que oui x)

Donc je vous dis à samedi, 

Kiss :*

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