Chapitre 31
PDV Jérémy
- Trois heures.
- Minuit.
- Deux heures.
- Minuit.
- Une heure ?
Je colle mes mains l'une contre l'autre en suppliant ma mère du regard. Les bras croisés, elle me scrute, attendant que je lui expose mes arguments.
- Allez maman, c'est ma dernière soirée avec eux. Après on s'en va et je ne les vois pas pendant deux semaines !
Devant mon regard de chien battu, que je maîtrise très bien depuis mes 2 ans, elle finit par souffler, et je sais que j'ai gagné.
- Bon, d'accord, une heure du matin. Mais tu te fais raccompagner par un ami ! Hors de question que tu rentres seul à cette heure là !
Je lui fais un grand sourire, acquiesçant sa solution. Cela ne m'étonne pas à vrai dire. Depuis qu'elle a appris ce que j'ai vécu pendant des semaines, ma mère est devenue pire qu'une mère poule. C'est limite si elle ne m'envoie pas de message toutes les heures. Mais je la comprends. Apprendre que son enfant a été harcelé et tabassé pendant des mois n'est sûrement pas facile à encaisser. Je sais qu'elle se sent coupable, de n'avoir rien vu, de ne pas avoir agi. Mais comment aurait-elle pu être au courant de quoi que ce soit ? Nous nous sommes peu vu. L'avantage et le désavantage de son boulot aux horaires atypiques. Et le temps que nous avons passé ensemble, j'ai très bien su le mettre à profit pour lui cacher tout ça. Sans vouloir me jeter des fleurs, je suis plutôt bon pour passer sous silence ce que je veux garder pour moi. La preuve.
Je voudrais lui dire qu'elle n'a pas à s'en vouloir, mais ce serait peine perdue. C'est une maman, après tout. Sa réaction est légitime. Je lui plaque un baiser sur la joue et vais attraper mon sac déjà prêt. Elle me regarde mettre mes chaussures à la hâte, en souriant comme une maman le fait. Avec cet amour qui déborde des yeux, tellement que parfois, cela en devient étouffant.
- Souhaite un joyeux anniversaire à Lucy pour moi.
J'acquiesce, et passe la porte, pressé de monter dans ce bus et d'arriver à la villa. Et alors que la route défile sous mes yeux, je ne peux que me dire qu'elle passe aussi vite que le temps. 24 décembre. L'anniversaire de Lucy, le réveillon de Noël. J'ai l'impression que hier encore, j'étais dans les toilettes de ce bar, avec Josh, en train de... Mes joues rougissent violemment en repensant à ce moment. Comme chaque fois que je me le remets en mémoire depuis que c'est arrivé. Bon dieu, j'ai fait ça ! Et j'ai aimé. Je voudrais dire qu'après ça, il y a eu d'autres baisers, d'autres moments particuliers, mais c'est faux.
C'est plutôt comme si tout était redevenu comme avant. Comme l'année dernière, où nous étions plus connaissances qu'amis. Est-ce que nous sommes amis aujourd'hui ? Oui. Mais est-ce que des amis font ce genre de chose ? Assurément, non.
Je secoue la tête, ignorant le regard de la vieille dame en face de moi qui semble me trouver fou. Ne pas repenser à ça. Je vais seulement passer une bonne soirée chez mes amis, pour fêter Noël ensemble, avant que ma mère ne me traîne deux semaines dans un chalet paumé à la montagne, sans réseau pour les contacter. J'aime ma famille, mais les dernières vacances entourées de ces quatre femmes ont plus ou moins été l'origine de mon calvaire de ce début d'année. Alors je n'ai pas forcément envie d'y retourner.
Les portes du véhicule s'ouvrent et je me précipite à l'extérieur alors que le chauffeur est sur le point de redémarrer. A travers les vitres, je vois la vieille dame secouer la tête, me traitant sûrement d'idiot pour avoir failli louper mon arrêt. Comme si cela ne pouvait pas lui arriver aussi. Très vite la grande villa se dresse devant moi. J'ai beau y avoir mis les pieds un nombre incalculable de fois ces deux dernières années, je reste toujours impressionné par les lieux. Il n'y a pas à dire, ça paye bien, gangster.
Devant la porte, je n'ose pas frapper un moment. Qui va m'ouvrir ? Je croise les doigts pour que ce ne soit pas lui, car je ne veux pas finir rouge tomate sur le pas de la porte. Je suis venu exprès pour 20h, comme demandé par les filles. Elles sont toutes les deux en promenade avec les chers et tendres, tandis que Marie et Jack font des emplettes pour ce soir. Il est donc le seul à la maison, alors j'ai attendu au maximum en espérant qu'ils soient tous rentrés.
Mais évidemment, quand ma main trouve enfin la sonnette et que la porte s'ouvre, je n'ai pas à lever les yeux vers son visage pour sentir qu'il s'agit de lui. Ne pas rougir, ne pas rougir. Je lève la tête vers lui et plonge inconsciemment mon regard dans le sien. Ses yeux si profonds qui m'ont observés alors que je le... et voilà, je rougis.
Il ne dit rien sur la teinte de mes joues et me laisse entrer en se décalant. Je me dirige vers le salon, tout sourire quand j'aperçois le grand sapin avec une monticule de cadeaux. J'aime Noël. L'ambiance, la fête, l'amour et l'amitié qui ressortent de toute beauté en cette période. Je reconnais notre boule d'amitié, qui trône fièrement au milieu des épines. Les filles et moi en avons chacun une, faites pour nos 10 ans. La mienne est dans mon salon, et je suppose que celle de Zoé trône chez son beau-père et Inna, qu'elle retrouva demain. Mais celle de Lucy est là, et elle fait monter une flopée de souvenirs.
Je préfère me concentrer sur la décoration que sur le bad boy derrière moi. Il faut dire que nous n'avons pas été seuls depuis ce fameux jour, et je ne sais pas comment agir. A-t-il les mêmes choses que moi en tête ? Ou se fout-il de ce qui a pu se passer entre nous ? Après tout, ce n'est sûrement pas la première pipe qu'on lui fait dans les toilettes d'une boîte. En revanche, je suis peut-être le premier homme à lui en faire une. Cela l'a-t-il marqué d'une façon ou d'une autre ? Au fond de moi, je veux qu'il soit marqué par le fait que ce soit moi, et non pas parce que je suis un homme. Mais c'est peut-être trop demandé.
- Ils ne sont pas encore rentrés ?
La question est sûrement stupide, mais ce silence me gêne, et me permet surtout de trop me concentrer sur mes pensées. Je ne le regarde toujours pas quand il me répond.
- Non. Ça se voit.
Je rougis même si je comprends au ton de sa voix qu'il n'est pas méchant. Il cherche plutôt à se moquer, de façon amicale, et c'est sûrement ce qui fait monter le rouge sur mes joues de cette façon. Parce qu'il agit familièrement avec moi. Et que si Jack le faisait je n'y verrais rien d'autre que de l'amitié, mais avec lui, je ne peux m'empêcher de vouloir que ce soit autre chose.
- Oui... Je peux mettre mes cadeaux sous le sapin ?
- Vas-y.
J'avance et commence à vider mon sac, alors que je sens son regard sur mon dos. Quand j'ai terminé, je me relève, et me dis que je ne peux pas lui tourner le dos plus longtemps, cela paraîtrait quand même étrange. Alors je me retourne vers lui, sans savoir quoi dire et il finit par me sauver en brisant le silence.
- Il y en a un pour moi ?
Je remarque ses yeux posés sur les paquets que je viens de déposer et je suis presque gêné de lui répondre.
- Oui...
Oui, il y a en un pour chacun d'eux. Mais si je devais faire une confidence maintenant, c'est qu'en dehors de Lucy et Zoé, c'est le sien qui est le plus réfléchi.
- Je peux l'avoir ?
- Tu ne veux pas attendre les autres ?
Il hausse les épaules et je comprends sa réponse. Il le veut maintenant, et en un sens, ça me rassure presque qu'il ne l'ouvre pas à la vue de tous. Mais ça me fait rougir de m'avancer vers lui et de lui tendre la petite boite emballée. Ses doigts frôlent les miens et un frisson me parcourt l'échine. Bordel, pourquoi il me fait tant d'effet ? Si il remarque mon trouble, il ne dit rien et se contente d'arracher le papier sans aucune délicatesse. Il reste figé un instant devant l'objet, et je commence à me demander si je n'ai pas fait un mauvais choix.
- Ce n'est pas grand-chose... je peux l'échanger si tu n'aimes pas.
Mais il ne dit rien. Il se contente de passer le bracelet de perles noires, avec une broche en forme de flingue, autour de son poignet. Je mords ma lèvre pour éviter de trop sourire en le voyant autour de son bras.
Il sort de la pièce, me laissant seul là pendant presque 5 minutes. Je n'ose pas le rejoindre, pour voir ce qu'il fait, alors je me contente de passer mon regard partout, pour déceler chaque élément de décoration que mes amies ont glissé. Parce que ce n'est sûrement pas Matt et Scott qui se sont amusés à tout décorer de cette manière. Que quoi, je les imagine bien en train de débattre sur la couleur des guirlandes à suspendre au plafond. Je retiens un petit rire quand le bad boy rentre dans la pièce, une tasse fumante à la main.
Il me la tend et les effluves de cacao me montent au nez. Je la regarde sans oser la prendre, comme si elle n'était pas vraiment pour moi alors qu'il l'a presque collée à mes mains.
- Tu avais l'air d'avoir froid.
C'est vrai que j'ai du mal à me réchauffer, depuis que j'ai franchis la porte. L'air dehors est frais, comme un mois de décembre, en somme. Mes joues rougissent quand je lui prends la tasse des mains, mais la chaleur de cette dernière me fait sursauter, et je m'en fous partout, évidemment. Il rattrape la tasse et regarde la tâche qui s'étend sur mon t-shirt. Mais comment fait-il pour la tenir de cette façon, elle est brûlante !
- Bon, il va te falloir un autre pull.
- Désolé.
- C'est ton pull qui est taché, pas le mien, alors ne t'excuses pas.
Il n'a pas tort, en même temps. Il me fait signe de le suivre, et nous nous dirigeons vers l'étage. Vers sa chambre. J'essaye de ne pas avoir l'air gêné alors que dans ma tête, je repasse en boucle notre premier baiser, ayant eu lieu dans cette pièce.
Il attrape un sweat dans sa commode et me le tend. Je vais porter l'un de ses vêtements ? Ne pas rougir Jérémy !
Je le remercie d'une petite voix et il s'en va vers la salle de bain de sa chambre, pendant que je retire mon pull. Mon t-shirt vient avec lui, et je râle alors que les deux se retrouvent coincés sur ma tête, dans un bouchon désordonné impossible à retirer. Ça n'arrive qu'à moi, ça.
- Tu ne sais pas retirer un pull ?
Sa voix me fait sursauter, et si je ne le vois pas, j'imagine très bien le petit sourire qu'il affiche. Heureusement qu'il ne peut pas contempler la teinte que prend encore mon visage. J'insiste sur le "encore".
- Ne te moque pas de moi !
Son rire résonne dans la pièce et je sens plus que je ne vois son corps se rapprocher du mien. Ses mains viennent se placer sur le haut de ma tête, et il saisit les tissus pour les démêler.
- Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de toi ?
Il tire d'un coup, et mes deux hauts sont retirés. Je me retrouve torse nu devant lui, sans trop savoir quoi dire. Mon regard se plonge instantanément dans le sien, comme deux aimants qui s'attirent.
Et je me mords la lèvre, ce qui le fait grogner, alors qu'il plonge ses lèvres sur les miennes.
Je réagis vite. Mon corps lui répond bien avant que mon esprit n'assimile ce qu'il est en train de se passer. Et quand je comprends, je réalise, mes bras viennent entourer sa nuque et les siens autour de ma taille me plaquent un peu plus à lui. Je mange ses lèvres comme un drogué, et ses baisers sont ma came. Une de ses mains descend dans mon dos, et vient se poser sur mes fesses. Putain, même à travers mon jean, la sensation de sa main qui m'enserre est incroyable.
Je sens ma queue tressauter, et je rougis en me disant que je suis en train de bander en embrassant Josh. Je me rassure en sentant son propre désir contre le mien, et m'étonne en pensant qu'il ne devrait pas y avoir de tissus entre nous.
Il arrête de m'embrasser et plonge ses yeux dans les miens. Je tente de reprendre ma respiration, alors que je louche sur ses lèvres gonflées. Je sais mes yeux brillants de désir, et je me demande si c'est cela, qui le fait céder.
- Et puis merde.
Il reprend ma bouche avec une envie encore plus probante que quelques secondes auparavant. Je m'accroche à son t-shirt et tire dessus, dans une demande silencieuse. Il ne dit rien, mais y accède en le retirant, collant nos peaux l'un contre l'autre. Je ne sais pas ce que je fais, je suis en pilote automatique, contrôlé par mes désirs qui amènent mes doigts sur la boucle de son jean.
Il me laisse faire, délaissant ma bouche pour venir sucer mon cou, mordillant ma peau. C'est plus agréable que douloureux, et ses actions retardent les miennes : j'oublie ce que je fais pour savourer ce qu'il me procure.
Je finis par réussir à ouvrir ce putain de bouton, et presque instantanément, ma main plonge dans son caleçon pour l'entourer. Si gros, si dur... Les gestes me paraissent naturels, comme la dernière fois, alors que je n'ai jamais fait ça à personne d'autre auparavant. Et ça me plaît qu'il soit le premier.
Je baisse suffisamment son caleçon pour avoir plus d'aisance dans mes gestes, et il reprend mes lèvres entre les siennes. Je sens à peine sa main ouvrir mon propre bas, mais je sursaute quand ses doigts rencontrent la chair sensible de mon intimité. Putain, rien que ça, c'est trop bon. Il baisse lui aussi mon caleçon et me prend en main, alors que je me fais violence pour ne pas arrêter tous mouvements et juste me concentrer sur mon plaisir.
Josh est en train de me faire du bien.
J'ai presque du mal à assimiler l'idée, mais les relents de plaisir dans mon corps me prouvent que je ne suis pas en plein rêve.
Je m'approche un peu de lui et nos sexes viennent se trouver et se frotter l'un contre l'autre. Qu'est-ce que nous sommes en train de faire ? A-t-il conscience que je suis un homme ? Que je suis moi ? J'espère que oui. Je veux croire que ses baisers et ses caresses me sont réellement destinées.
Je ne sais pas lequel de nous deux se lâche en premier, mais je sais que la jouissance de l'autre ne tarde pas, et nos semences viennent se mélanger dans un râle commun. Josh vient de me faire jouir. Je viens de faire jouir Josh. Il arrête de m'embrasser mais ses lèvres restent collées aux miennes, alors que nos respirations s'entremêlent. Il garde les yeux fermés un moment, et je reste accroché à ses épaules, car mes jambes ont du mal à me tenir.
Il finit par les ouvrir, et je suis rassuré au fond de moi de ne voir aucun dégoût. Il y a de l'incompréhension, oui, comme moi je dirais. Mais il y a aussi un sentiment de bien-être, et c'est précisément celui-ci qui me fait du bien.
Il brise le silence, alors que j'aurai aimé rester ainsi pendant encore un moment.
- Tu devrais prendre une douche. Moi aussi.
Je hoche la tête, toujours à quelques centimètres de la sienne. J'ai presque envie de croire qu'il me propose de nous doucher ensemble, mais ce n'est pas le cas. Ne pas trop en demander est plus raisonnable.
Je me tourne en rougissant sous la force de son regard et attrape son sweat.
- Je vais dans celle du couloir.
Il me regarde partir avec un sourire qui me donnerait presque envie de bander à nouveau, si j'en étais capable.
Je passe d'abord ma tête dans l'embrasure de la porte, pour m'assurer que personne ne va me croiser torse nu, la bite à l'air et plein de sperme. Mais ils ne semblent pas être rentrés, alors je me presse dans la salle de bain non personnelle la plus proche, et j'entends le rire de Josh derrière moi, qui doit me regarder courir le pantalon descendant sur les fesses.
Je ferme la porte derrière moi et me pose contre celle-ci. J'essaye encore de me faire à l'idée de ce qu'il vient de se passer, un sourire reput et heureux aux lèvres, quand mon téléphone vibre dans ma poche. Je le tire entre mes doigts, et en lisant le message, ce même sourire se fane.
De : Aaron
Je sais que je t'ai fait du mal... Mais on dit que Noël est l'occasion de pardonner. Si on prenait un nouveau départ ?
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Un joli moment... enfin, joli n'est peut-être pas le bon mot x)
Et Aaron qui gâche tout. Collant hein ? Ne vous inquiétez pas, il aura une certaine utilité, à l'avenir x)
La suite mercredi,
Kiss :*
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