Chapitre 30

Mini, mini lemon.

PDV Josh

J'ai presque eu envie qu'il parle. Presque eu envie qu'il ouvre encore une fois sa grande gueule, pour appuyer sur la détente. Un meurtre est toujours le dernier recours. Toujours justifié, chez les BlackRoses. Pourtant, j'ai voulu voir la vie s'éteindre dans ses yeux. Ce n'est qu'un petit con. Un adolescent sans neurones. Pas un gangster, pas un type de ma trempe, et pourtant, à ce moment là, j'ai voulu le tuer. Je l'aurai fait, sans hésiter. J'aurai bafoué toutes les règles juste parce qu'il a osé le toucher. Une réaction que je n'aurais pas dû avoir. Cela devrait me faire réfléchir, mais je n'arrive pas à me remettre en question.

Non, malgré tout le temps que je passe à y penser, j'en arrive toujours à la même conclusion : j'ai voulu tuer ce type, et si je le croisais de nouveau, je ne suis pas sûr de me retenir. Je l'aurai descendu, sans plus de cérémonie, pour tout ce qu'il lui a fait vivre, tout ce qu'il lui a fait endurer. J'aurai occulté le fait d'être dans un lycée, de ne pas être face à un ennemi. Parce que j'étais persuadé qu'il en était un. Je le suis encore, d'ailleurs. Cela me dérange un peu, je dois dire. Pas de vouloir mettre une balle à ce connard, mais bien de me retrouver dans cet état à cause de lui. Toujours lui. Qu'est-ce qu'il m'a fait ? J'en viens même à me demander si l'on ne m'a pas jeté un sort, ou une connerie du genre. C'est pour dire à quel point je n'y comprends plus rien.

Je ne sais pas bien si j'ai été soulagé de voir partir cette enflure. De me dire que sa vie dans le sport est brisée, et que cette putain de ligne sur son casier va compliquer irrémédiablement son futur. D'un côté, je le suis. Parce qu'il ne le touchera plus, plus jamais. Mais d'un autre, je me dis que la sentence est trop douce. Pourtant, c'est sûrement la plus adaptée, d'après mon esprit rationnel. Mais pas assez punitive, d'après mes pensées revanchardes.

Il lui a fait tant de mal. Et à combien d'autres avant ? J'essaye de me rassurer en me disant que mes actions n'étaient pas uniquement pour Jérémy, mais bien pour toutes les vies qu'il a dû détruire. Mais c'est un mensonge. Je l'ai fait uniquement parce que c'est lui qu'il a touché. Et je ne comprends pas pourquoi. Je n'ai jamais été autant en colère, dans une fureur monstre que même mes amis ne parvenaient pas à me calmer. La raison n'existait plus. Il n'y avait que cette envie de lui faire du mal, autant qu'il lui en avait fait auparavant. Cette envie de lui prendre la vie, si puissante, si présente, que la seule chose qui m'a retenue, c'est son petit regard plongé dans le mien. M'aurait-il retenu, si j'avais mine de tirer une deuxième fois ? Je ne suis pas sûr. Et ça aussi, ça m'intrigue. A quel point a-t-il changé, à notre contact, pour que la mort, même celle de son bourreau, ne lui paraisse pas insupportable ? Et l'aurai-je écouté, si il m'avait demandé de l'épargner ? J'ai envie de dire que non. Que personne n'aurait été en mesure de m'arrêter, tant la colère était forte. Pourtant une voix au fond de moi me souffle que lui, il aurait pu me contrôler. Qu'il aurait été le seul capable de me faire baisser l'arme.

Je ne veux pas y penser. Pas me dire qu'il aurait pu avoir ce contrôle, alors que je ne comprends déjà pas grand-chose de ce qui m'arrive ces derniers temps. La logique m'a quittée, et je n'aime pas ça. Pas plus que de devoir avancer vers cette foutue boite de nuit. Je n'ai pas envie d'aller traîner là-bas. J'ai râlé, comme Matt et Scott, quand elles ont pondues cette idée. J'aurai pu rester à la maison. Mais je ne sais pas pourquoi l'idée de le quitter des yeux, de le laisser foncer dans une foule d'inconnus m'a paru insupportable. Quel détraqué pourrait s'y trouver ? Des types pire qu'Andrews, il y en a. L'idée même qu'il croise l'un route de l'un d'eux m'a emmené ici. Mais aussi une sorte d'inquiétude. Il n'a pas passé le cap. Je vois ses yeux inquiets à longueur de journée. Il pense peut-être que nous n'avons pas remarqué. Mais sa peur transpire par tous les pores de sa peau à l'instant même où il franchit les portes de ce lycée. Parce qu'il y a tant de mauvais souvenirs, et tant de craintes que cela ne recommence.

Je m'en veux, d'un côté. J'aurai dû sortir mon flingue le jour-même où nous avons compris ce qui se tramait dans sa vie. Ça aurait évité bien des souffrances, et il en serait déjà remis. Foutue éthique de BlackRoses, qui nous obligent à attendre le bon moment, les bonnes preuves. Pourtant, je l'ai envoyé voler, cette éthique, ces derniers jours. J'aurai pu le faire avant.

Je grince les deux en montant les marches du carré VIP. Je déteste cette musique trop forte, ces lumières vivaces. Les inconnus qui se massent les uns contre les autres, alors qu'au milieu d'eux, d'innombrables connards en profitent pour les voler, les toucher, les violer. Là où les jeunes voient un lieu plein d'amusements et bons moments, je vois un terrain de chasse pour les pires fous que la terre porte. Peut-être parce que mon esprit est conditionné à voir le pire avant le meilleur. Qualité essentielle quand on vit ma vie.

Je sais qu'il me regarde avant même de n'avoir croisé ses yeux. Il me regarde trop souvent, ces derniers temps. Est-ce que je peux lui en vouloir ? Non. C'est moi, qui l'ai embrassé, toutes ces fois. Il doit forcément se poser des questions. Bien plus que moi. Mes agissements ne sont clairs pour aucun d'entre nous. Alors je ne peux pas lui foutre sur le dos ce qui s'est passé. Qu'il m'observe est une conséquence logique. Et ce serait mentir que de dire que je ne l'observe pas tout autant. C'est même plus fort que moi. Parce qu'en croisant ses yeux, j'arrive à comprendre ce qu'il ressent. C'est essentiel, pour moi, de pouvoir dire quand il va bien et quand il va mal. Ça ne devrait pas. Mais c'est le cas.

Je souffle un bon coup. Il faut que je m'éloigne de lui. J'ai besoin de m'en éloigner, pour me prouver à moi-même qu'il n'y a rien d'anormal, entre nous, rien qui ne va pas chez moi. Je glisse à l'oreille de mon meilleur ami que je descends chasser. Il secoue la tête dans un geste blasé que je ne comprends pas. A cause de ma phrase ? Il en a dit des pires, à une époque. Il était un connard, avant que Lucy ne débarque nos vies. Mal placé pour me faire la morale. Ou peut-être réagit-il de cette façon pour autre chose. Nous n'avons pas reparlé de mes aveux, depuis la dernière fois. Que pense-t-il de ce qu'il s'est passé avec Jérémy ? Je n'en sais rien. Pourtant Matt n'est pas du genre à mâcher ses mots. Mais il n'a rien dit. Et ce n'est pas moi qui vais lancer une conversation là-dessus.

Je me fonds dans la foule et observe. Il me faut une fille qui parviendra à me faire oublier son regard. Ses lèvres. Son corps entre mes bras. Je ne mets pas longtemps à en trouver une. Suffisamment belle pour me plaire, suffisamment libérée pour accepter un coup sans engagement dans les chiottes. Elle s'accroche à mon torse, et nous bougeons un peu au rythme de la musique, alors que je lui murmure à l'oreille tout ce que je veux lui faire, pour préparer le terrain. Elle semble aimer ça, en redemande. Mes yeux dérivent sur la piste alors que je continue mon manège, et se posent sur lui. Encore sur lui. Il danse. Il rit. Il saute, et s'amuse. Cette joie de vivre sur son visage me donne envie de sourire. De rester là à le regarder, toute la nuit, parce que comme ça, cette vision est magnifique. Je grince des dents. Non, je ne dois pas penser ça.

Mes yeux se posent sans que je ne le contrôle sur ses hanches. Je ne sais même plus quelle musique passe, la seule chose que je vois, c'est son corps qui bouge d'une façon qui fait monter une chaleur inexpliquée en moi. La fille que je tiens dans mes bras glousse en sentant mon érection contre sa cuisse. Si seulement elle savait que ce n'est pas elle la cause de ce désir. J'ai envie de hurler contre mon corps, mais je me contente d'attraper le poignée de la jeune femme et de la traîner jusqu'aux sanitaires. Elle me suit sans rien dire, suivant le rythme sans problème. Impatiente, alors que je ne le suis pas vraiment d'elle.

Je me fous des personnes qui attendent sagement leur tour. Je fais dégager tout le monde, et ils râlent sans vraiment oser en dire plus. Ils se dirigent vers d'autres sanitaires, plus loin, et j'entraîne mon « amie », à l'intérieur. Aussitôt, elle plaque sa bouche contre la mienne. Elle est moins douce. Elle s'acharne à rentrer sa langue, et je la laisse faire. Elle embrasse moins bien. Mes mains se posent sur son cul. Elle devrait me faire bander si fort, avec ce corps ! Pourtant, ce n'est pas elle la cause de la dureté de mon membre. Elle n'est pas lui.

Je lui ouvre son haut. Pas de sous-vêtements. Mes mains plongent sur ses seins tandis qu'elle déboutonne mon pantalon. J'essaye de me concentrer, quand la porte s'ouvre.

Qu'est-ce que je ressens, en voyant que c'est lui ? En constatant ses yeux qui nous détaillent, pleins d'un millier de sentiments. Il ne comprend pas. Il est dégoûté, en colère. Je ne vais pas dire que je ne comprends pas. Il en a le droit. Je ne lui ai rien promis. Mais j'ai fait en sorte qu'il soit perdu. Autant que moi.

Je n'aime pas quand il me regarde de cette façon. Mais j'essaye de me convaincre que je n'en ai rien à foutre. La jeune femme le regarde un instant, puis se concentre à nouveau sur mon bouton de pantalon, en se disant que le voyeur finira par sortir. Mais il ne sort pas, et moi, je suis incapable de regarder ailleurs.

Je râle en posant mes mains sur les siennes. Elle s'arrête, me jaugeant un instant, et se relève pour se tourner vers Jérémy. Il ne dit rien pendant un instant, puis sa voix s'élève, nous prenant tous les deux de court.

- Sors.

Mes yeux s'ouvrent un peu plus grand, mais je ne dis rien. Ma conquête d'un soir me regarde, attendant que j'intervienne, que je le contredise, mais j'en suis incapable. Elle fait une moue déçue, mais ne se donne pas en spectacle. Elle déguerpit après avoir remis son haut en place, non sans un petit regard mauvais pour Jérémy. Nous nous toisons un moment, en silence. Je ne sais pas quoi dire. Pourquoi j'ai l'impression de devoir me justifier ? D'avoir fait quelque chose de mal ?

- Tu fais chier.

Il détourne le regard, mais je sais qu'il entend dans ma voix que je ne suis pas vraiment en colère. En colère contre moi, oui, mais sûrement pas contre lui. Non, si il détourne le regard, c'est bien parce qu'il ne veut pas me voir. M'imagine-t-il encore avec elle ?

- Ça ne te ressemble pas.

Mes sourcils se froncent, et il me surprend. Je ne comprends pas bien où il veut en venir. Je ne pose pas de question. Le laisse simplement dire ce qu'il a à dire.

- Tu es gentil.

Je retiens un rire. Gentil. Quel adjectif stupide et sans intérêt.

- Être gentil n'empêche pas de baiser une fille dans les toilettes.

J'avance alors que quelques pas, vers lui, et il recule, relevant enfin les yeux vers moi. Il finit par s'appuyer contre le mur. Heureusement que cette boite est huppée, et que les sanitaires sont nickels. Je suis proche de lui. Beaucoup trop proche. Pourquoi ? Pour lui montrer qui je suis. Je le dépasse de quelques centimètres et il relève la tête pour soutenir mon regard. Mais j'y vois encore tous ces sentiments mitigés.

- Et gentil ne me correspond pas. Je suis plutôt du genre à faire peur.

Il a eut l'occasion de le voir, il y a peu de temps. Je ne suis pas un enfant de cœur. Aucun de nous ne l'est. Ce n'est pas parce que nous avons l'air d'ado la plupart du temps, que nous sommes inoffensifs. Bien au contraire.

- Je n'ai pas peur de toi.

Ça, je le vois dans ses yeux. Il n'a pas peur, non. Et je ne sais pas si ça me plaît ou non. Mais en même temps, ai-je envie qu'il ait peur de moi ? Non. Parce que je sais pertinemment que je ne veux pas lui faire de mal.

- Tu devrais.

Il secoue simplement la tête, et je décide de le chercher. Parce qu'il m'a frustré. Dans tous les sens du terme. Je bande à cause de lui. Mon plan cul est parti à cause de lui. Et que ce n'est pas lui qui va remédier à ça. Alors il mérite bien d'être un peu gêné, autant pour ça que parce que son visage rougissant est un bonheur pour mes yeux.

- Tu as fait partir la fille. Tu vas t'en occuper peut-être ?

Il baisse les yeux vers mon entrejambe que je lui désigne, et rougit instantanément. Je sens ma queue tressauter, dans ce pantalon qui devient bien trop serré. J'ai juste envie qu'il sorte, trop gêné pour rester, pour pouvoir me satisfaire avec ma main en pensant à ses petites joues rouges. Rien de tout ça n'est normal. Je devrais plutôt avoir envie de la bimbo qu'il vient de faire déguerpir. Une action qui devrait me mettre en colère, mais qui au contraire me contente, comme si j'appréciais qu'il n'aime pas me voir accompagné.

Mais alors que je m'attends à ce qu'il baisse le regard et décampe, il relève la tête et s'avance un pas, collant ses putains de lèvres contre les miennes. Je voudrais dire que je résiste, mais à l'instant même où sa bouche me touche, je plaque son corps contre le mur et fonce corps et âme dans cet échange. Ses mains viennent entourer ma nuque et les miennes me maintiennent debout, penché sur lui.

Putain que c'est bon. Elles sont douces. Mais avides de sensualité. Elles sont brutes, à la recherche d'une passion qu'elles trouvent sans mal dans les miennes. Ses mains quittent ma nuque pour descendre le long de mon torse. Je le laisse faire, mais je suis bien trop conscient de chacun de ses mouvements.

Il défait le bouton et semble hésiter un instant, avant d'appuyer sa main sur mon sexe bien trop dur à travers mes vêtements. Je lui mords la lèvre en sentant ce contact, et il couine sous la petite douleur.

- Si tu commences et t'arrêtes ensuite, je te tue.

Le menace n'est qu'à moitié sérieuse, et je sens un petit sourire sur ses lèvres. Et sa main passe sous mes fringues, pour entourer ma queue. Bordel.

Il la tient juste, mais j'ai déjà l'impression d'être au bord du gouffre. Il replonge sur mes lèvres alors que je le sens bouger autour de mon sexe. Et que je ne comprends pas comment je peux ressentir autant de plaisir avec juste une branlette.

Il arrête de m'embrasser et de bouger sa main, plantant son regard dans le mien. J'y lis de l'incompréhension, devant ce qui est entrain de se passer. Mais aussi une énorme quantité d'envie et de désir. Qui font écho au mien, j'en suis sûr. Je laisse les questions de côté. Mon esprit n'arrive qu'à se concentrer sur lui, quand il tombe à genoux devant moi. Il ne va pas... ?

Je retiens un putain de gémissement quand je sens son coup de langue sur ma queue. J'ai l'impression que mes jambes vont me lâcher, alors je repose ma main sur le mur dernière nous pour tenir. Mes yeux se posent sur lui, et il lève les siens. Et en me regardant, il prend mon sexe dans sa bouche. Je me retiens de jouir juste avec cette vision. Je n'ai jamais autant aimé voir une bouche autour de ma queue. Putain, qu'il est sexy, comme ça ! Il me donne envie de... non. Ne pas penser à plus.

Il me suce, et merde, j'ai du mal à le réaliser. Est-ce qu'il le réalise seulement, lui ? Il joue des cils en me regardant alors que sa langue me lèche avec une avidité bien trop puissante pour que je n'y résiste. J'ai à peine le temps de le prévenir que j'explose dans sa bouche. Il semble surpris un instant, mais ne se recule pas, et en le voyant m'avaler avec les joues rouges et un plaisir non dissimulé, je crois que je pourrais jouir encore.

Il finit par se reculer et se lève, alors que je peine à reprendre ma respiration. Les joues rougies et les pupilles dilatées de plaisir, il me regarde suffisamment pour me donner en envie de bander encore, si mon corps en était capable. Ma main se lève d'elle-même et mon pouce vient se poser sur ses lèvres que j'aime autant sur ma bouche que sur mon membre, et que je voudrais prendre encore et encore.

- Putain, tu me rends fou, My'.  

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Alors, comme prédit, vous avez kiffé ce moment ? Je dirais que vous aimerez le prochain, aussi. En partie, au moins x) 

La suite mercredi, 

Kiss :*

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