Chapitre 37 : Tentatives

Chapitre 37-2 : Tentatives.

Des voix...

Beaucoup de voix.

Mais qui ?! Qui est ce que je connaissais dans tout le tas ?

- C'est elle, dit une voix tremblante.

- Tu as tué ma femme ! C'est toi qui as tué ma femme !!

Une voix remplie de colère, de reproche, de haine, de mépris.

Flora.

Le mari de Flora. Le père de Nathaniel, et d'Ambre.

Tout tournait autour de cette femme. Ma vie était reliée à jamais avec elle, son fantôme, sa famille.

- Ne vous approchez pas, monsieur.

Anthony était devant moi. Comme toujours. Il me protégeait alors que j'aurais dû être à sa place et prendre soin de lui.

- Dégage morveux ! Je vais lui régler son compte !

On me poussa en arrière, mais je voulais savoir ce qu'il se passait. Tout ce que je voyais, c'était le noir. L'obscurité à perte de vue, rien d'autre.

Une absence de couleur, rien que le vide. Comme un ciel obscurci, sans soleil ni étoiles.

Rien qu'un vide immense.

- Lili, ne bouge pas d'où tu es, me dit Anthony

Qu'est-ce qu'il comptait faire ?!

- Monsieur, reculez. Je ne veux pas vous faire de mal, mais si vous m'y obligez, je le ferais.

- Dégage, sale morveux. C'est à elle que j'veux parler ! Pas à toi !

Après Béa, voici le père. Ca ne m'étonne pas. C'est juste que... Flora ne m'avait jamais dit que son mari pouvait être comme ça...

Enfin, j'aurais dû m'y attendre. La vengeance coule dans ses veines. La haine noircie ses pensées et la colère multipliée à sa tristesse le fait agir à cause de la vérité éclatée au grand jour.

J'ai senti une main se poser sur mon épaule, et on me tira en arrière. Quittant l'herbe qui me chatouillait, je me suis retrouvée sur le bitume chaud et rugueux.

Qui était-ce ?!

- Tu mérites pas Nathaniel ! Tu mérites rien ! Juste de crever ! Cette fille... elle aurait dû te tuer ! Toi, t'es un monstre ! Tu l'as tué devant nous !

Des mains se sont mises autour de ma gorge avec force et haine. J'ai voulu les retirer, mais je n'y arrivais pas, j'étais trop fatiguée.

- Lili !

Je ne percevais plus très bien sa voix. Je suffoquais sous son emprise.

- Crève !

Alors que j'allais tourner de l'oeil, j'ai senti mon cou se libérer, alors que je tombais au sol en toussant, comme si j'allais cracher mes poumons.

- Lâche-moi ! Elle doit mourir !

- Calmez vous monsieur !

- Calme-toi tout de suite !

Trop de voix, je n'arrivais pas à discerner qui parlait.

Je me suis frottée mon cou qui était douloureux, et j'ai à nouveau toussé. J'ai senti des mains se poser sur mon visage, et elles se sont enlevées de là pour me soulever. Surprise, je n'ai pas réagi.

Et puis, qu'étais-je censée faire ? Je ne voyais pas...

Je ne savais même pas à qui faire confiance dans ce chaos.

- Emmène-la dans sa chambre !

Les voix se sont atténuées, et j'ai poussé un long soupir à fendre l'âme, me demandant toujours qui me portait. Le trajet se fit en silence, alors que j'entendais l'ascenseur s'arrêter à l'étage, puis une porte s'est ouverte, et j'ai fini par sentir le tissu de la couverture sur moi, le matelas sous mon corps.

Une main remonta la couverture jusqu'à mon cou, et elle s'attarda sur ma joue... traçant les contours de mon visage lentement.

Qui était-ce ?

Puis, des lèvres douces et chaudes se sont posées sur les miennes, avant de se retirer, et elles se sont à nouveau posées dessus, mais plus longtemps.

Je ne savais pas qui c'était, et j'ai cherché de mes mains à l'arrêter en les mettant devant moi, mais on me tint les poignets. Un soupir de plaisir me parvint alors qu'il approfondissait son baiser.

Qui était-ce ? Qui était devant moi ?!

Il lâcha mon poignet pour poser ses mains sur mon cou, caressant peu avant ma cicatrice qui se trouvait sur ma joue gauche. Des lèvres se sont posées au creux de mon cou, et une pluie de baiser me chatouilla la peau.

Qui était-ce bon sang ?!

J'ai cherché son visage, en attrapant sa tête, et j'ai commencé à dessiner ses contours, mais il m'arrêta.

Alors que j'étais si près du but !

Il déposa un léger baiser sur mes lèvres, puis me lâcha, ensuite plus rien. Je devais être seule dans ma chambre maintenant. J'ai passé mes doigts sur mes lèvres.

Qui m'avait embrassé ? Ce n'était pas Nath, non, il n'embrassait pas de la même façon.

A moins qu'il n'ait changé depuis ce qu'il s'est passé avec Melody ?

Arrête de penser à n'importe quoi, Angely !

J'ai chassé l'idée de ma tête en la secouant de gauche à droite.

- Tu vas bien ?!

J'ai sursauté en entendant la voix de mon frère.

Comment lui demander qui était là un peu plus tôt alors que je ne pouvais pas parler ?

- Lili ? Tu vas bien ?

J'ai hoché la tête doucement, malgré toutes les questions qui me venaient à l'esprit.

Qu'est-ce qu'il s'était passé à l'extérieur ? Qui m'avait aidé ? Qui m'avait ramené ici ?

- Conrad est placé sous surveillance, mais il est toujours à la caserne. Melody est également sous surveillance.

Alors c'était elle ? Elle qui en avait parlé au père ? Et qui avait tenté de m'étrangler ?!

Cette espèce de sale garce !! Que je sache, je n'ai pas tué sa mère ni quoi que ce soit ! Elle a même réussi à se retrouver avec Nath, alors pourquoi ?!

- Lili ?

J'ai tendu ma main droite devant moi, et celle d'Anthony s'y déposa avec douceur. Il serra ma main et je l'ai tiré vers moi, pour la porter à ma joue.

- Lili ? Répéta-t-il avec de l'inquiétude dans sa voix.

Mon frère était ce qu'il me restait. C'était ma seule famille, le seul qui m'était relié par le sang. Mais s'il restait près de moi, alors que j'étais dans cet état, il sera en permanence en train de s'occuper de moi... il n'aurait pas de vie... Il ne pourra pas en profiter. Ce serait comme s'il était enchainé à moi... Et je ne voulais pas qu'il ait une vie comme ça. Lâchant sa main, j'ai passé l'autre sur ma tête, à la recherche du début du bandage. Je voulais voir, et oublier cette noirceur perpétuelle qui était sous mes yeux, mais la main de mon frère m'arrêta.

- Pas encore, Lili. Un peu de patience.

J'ai poussé un long soupir à fendre l'âme, alors qu'il s'installait près de moi. Il passa ses bras autour de mes épaules et j'ai posé ma tête sur son torse.

Partir.

J'aurais aimé partir, et oublier. Partir, et être libérée. Être libérée et respirer comme jamais je ne l'avais fais. Mais je sais bien que ce n'est qu'un rêve.

Un rêve absurde qui ne se réalisera jamais.

Anthony se leva en parlant à quelqu'un, puis sortit en faisant le moins de bruit possible, et pourtant, j'étais réveillée pendant tout ce temps. Alors qu'il me parlait de tout et de rien. Mais comme j'avais cessé de bouger, il avait surement crû que je m'étais endormie. Je me suis mise assise sur mon lit, en me disant qu'une infirmière n'allait pas tarder à venir m'aider pour que je me lave, et j'ai entendu la porte de ma chambre s'ouvrir, puis des pas. Des mains me prirent les bras pour me faire descendre du lit, et m'ont menée vers la salle de bain. J'ai entendu l'eau couler, alors que je trouvais ça étrange qu'elle ne m'ait pas parlé...

D'habitude, la femme qui s'occupait de moi, me parlait, me racontait sa vie que je trouvais intéressante. Mais là, rien.

Bizarre.

Une main se posa sur ma tête, non avec douceur, mais plutôt avec fermeté, comme si elle préparait quelque chose, puis elle l'abaissa d'un coup. J'ai senti l'eau m'envahir le visage, alors que je manquais d'air.

Je me suis débattue comme je le pouvais, alors que quelqu'un tentait de me noyer, mais sa poigne était ferme, et tellement forte. J'ai cessé de me mouvoir, alors que je sentais mon corps m'abandonner, et on me lâcha.

Je me suis relevée d'un coup pour reprendre ma respiration, alors que ma gorge me brûlait, et j'ai entendu quelqu'un pester, en récupérant ma tête. J'ai tenté de mettre des coups de pied aux alentours, et j'ai senti une masse sous celle-ci au bout d'un moment. Je l'ai poussé de toutes mes forces, et j'ai senti l'eau gicler.

M'appuyant au mur, je suis sortie de la salle de bain en mettant les mains devant moi pour me diriger, le coeur battant, la panique montant également.

Je me suis prise le mur plusieurs fois, mais j'ai fini par sentir la poignée de la porte. Je l'ai ouverte, et je suis sortie en espérant croiser quelqu'un.

Me tenant au mur, et en marchant comme je le pouvais. J'ai arraché le bandage trempé qui se trouvait devant mes yeux, et j'ai tenté de les ouvrir, mais c'était tellement difficile. Pourtant, j'ai continué de marcher jusqu'à ce qu'une voix ne m'interpelle.

Comment leur expliquer que quelqu'un venait de tenter de me tuer ?!

Des mains ont essayé de m'arrêter, mais j'avais peur. Peur que ça ne soit encore quelqu'un qui me veuille du mal. J'ai réussi à entrouvrir mon oeil gauche et la lumière de l'extérieur m'aveugla. J'ai gémi de douleur en passant ma main libre dessus, et je me suis laissée tomber par terre.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?!

Cette voix...

Je me suis forcée à ouvrir l'oeil même si je ne voyais que du flou, et je l'ai refermé d'un coup, tellement ça me faisait mal.

- Angely ?! Qu'est-ce qui se passe ?! Tu vas bien ?!

Ses mains se sont posées sur mon visage trempé, comme s'il cherchait ce qui n'allait pas, puis j'ai tendu mes mains vers lui, les posant sur son torse.

Pourquoi était-il là alors que j'avais tué sa mère ? Pourquoi venait-il m'aider et me montrer de l'inquiétude alors que j'avais tué celle qu'il aimait ? Pourquoi ne me montrait-il pas de la haine comme les autres le faisaient ?

J'ai senti une larme rouler le long de ma joue gauche, puis les autres ont suivi.

- Angely... chuuut...

Il me prit dans ses bras et me serra contre lui, alors que je passais les miens autour de lui.

J'avais besoin d'aide. Besoin de quelqu'un de confiance. De quelqu'un...

Il voulut me soulever, mais j'ai été ferme sur ma prise. Je ne voulais pas retourner dans cette chambre. Je ne savais pas qui m'en voulait... Tellement de personne voulait me voir morte... que je ne pouvais pas faire confiance à n'importe qui.

- Lili ?! Nath ?! Qu'est-ce qui se passe ?! C'est de ta faute, c'est ça ?!

- J'ai rien fais ! Je comptais venir la voir, mais je l'ai retrouvee dans le couloir, alors que des infirmières tentaient de la ramener dans sa chambre !

J'ai senti des doigts glacés sur mon visage et j'ai frissonné.

"Anthony" fis-je avec ma bouche.

- Oui, je suis là. Je peux la prendre ?

- Non. Je préfère la garder avec moi.

- Passe-la moi, Nath.

- Non.

J'ai poussé un long soupir à fendre l'âme, alors que je m'étais calmée. J'ai posé ma tête contre le torse de Nath, contente de sentir son odeur, malgré ma grande envie de m'éloigner de lui aussi.

- On la ramène dans sa chambre ?

J'ai vivement fais non de la tête, en ouvrant mon oeil gauche doucement.

- Lili ! Pourquoi t'as retiré ton bandage ?! Ferme cet oeil tout de suite !!

Ce n'est que maintenant qu'il remarque ça ?

J'ai encore fais vivement non de la tête et je lui ai mimé avec ma main ce que je voulais. Il fronça les sourcils et sortit un papier de sa poche, puis me tendit un stylo.

Écrivant maladroitement, alors que ma vision se troublait, je lui ai tendu la feuille.

"Quelqu'un a essayé de me noyer dans la baignoire."

Il lut plusieurs fois en écarquillant des yeux, alors que j'avais senti la prise de Nathaniel se resserrer sur moi.

- Merde, souffla-t-il.

J'ai refermé l'oeil, fatiguée.

- Il faut en parler à Dan.

Je n'étais pas en sécurité même à la caserne. J'allais sûrement mourir ici, si je restais là, les bras croisés.

Peut-être qu'il fallait que je les laisse en finir avec moi ?

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