Chapitre 27 : Plaques
Chapitre 27-2 : Plaques.
Mon oeil faisait des vas et viens entre le lit et la porte. J'hésitais à aller dormir sur le canapé plutôt qu'avec lui.
Surtout après tout ce qu'il s'était passé depuis le début de la journée.
- Qu'est-ce que tu attends ?
Il tapota la place du lit qui se trouvait juste à côté de lui, alors que mon oeil évaluait les possibilités, en tentant au maximum de ne pas se poser sur son torse nu.
On dirait qu'il le faisait exprès, mais je n'étais pas sûre de moi.
Soupirant, j'ai attrapé un coussin que j'ai serré contre moi et je me suis rapprochée de lui. Je me suis allongée et j'ai senti les bras de Nath m'entourer, pour m'attirer contre lui.
- Bonne nuit, mon ange.
C'était la première fois qu'il m'appelait comme ça... D'habitude... "Ange" était lié à la mort, mais là... C'était autre chose...
- Merci, soufflais-je avant de l'embrasser furtivement.
J'ai déposé un dernier baiser au coin de ses lèvres et il grogna.
- Me tente pas Angely. J'ai déjà du mal à tenir.
J'ai ri.
- Pardon ! Si tu préfères je vais dormir sur le canapé, ça ne me dérange pas !
- Pas question ! s'exclama-t-il en resserrant sa prise sur moi. Au fait, pourquoi tu n'as pas mis les petites nuisettes que Rosa te montrait ?
J'ai du tirer une sale tronche, parce qu'il a éclaté de rire, à un tel point qu'il en a eu les larmes aux yeux.
C'était attendrissant à voir, mais définitivement pas drôle quand c'est de moi qu'il se moque de cette manière.
Exaspérée, je me suis écartée de lui en prenant le coussin.
- Je vais dormir sur le canapé.
- Rooh ! fit-il en venant m'arrêter, les larmes aux yeux et les joues un peu rouge à cause de son fou rire.
Il me prit dans ses bras et m'embrassa doucement sur les lèvres.
- Ça faisait vraiment longtemps que j'avais pas ri comme ça.
- Tu te fous de ma gueule, Nath.
Il me fit une pichenette sur le front sans se départir de son sourire.
- Tu aurais dû voir ta tête aussi !
- Désolée de ne pas pouvoir voir.
Son sourire disparut d'un coup sec.
- Désolé. C'est pas ce que je voulais...
- Je sais, soupirais-je. C'est moi, j'suis sur les nerfs de savoir qu'Atmen est pas loin. Pardon.
- Et si je te changeais les idées ?
- Comment tu comptes t'y prendre au juste ?
Il me souleva d'un coup et alla me poser sur le lit, alors qu'il souriait, puis avant que je ne puisse dire quoique ce soit, il posa ses lèvres sur les miennes, pour les sceller.
C'était doux... incroyablement doux...
J'ai passé mes bras autour de sa nuque pour qu'il se rapproche de moi, et j'ai senti mon coeur accélerer son allure, alors que Nath passait ses mains sous mon t-shirt.
Si on continuait, est-ce que c'était bien ? Si on continuait, personne ne sera là pour nous arrêter ?
Alors que Nath commençait à explorer chaque parcelle de mon corps, de ses lèvres sur ma peau, je l'ai arrêté en attrapant son visage pour qu'il me regarde.
- Désolée...
Je me suis dégagée de sa prise, et j'ai marché jusqu'à la salle de bain où je me suis aspergée le visage d'eau. Je ne pouvais pas... parce que j'étais bloquée par mon passé qui ressurgissait...
Sa mère... Bon sang ! Je n'aurais aucun répit si je ne lui disais pas ! Mais comment réagirait-il ?
- Ça ne va pas ?
J'ai jeté un coup d'oeil sur le côté pour voir Nath, soucieux, au pas de la porte.
Non, mais sérieusement s'il pouvait me cacher la vue de son torse, ca me faciliterait les choses, au lieu de quoi, j'étais frustrée.
- C'est rien. J'ai quelques maux de tête.
Un demi-mensonge. J'avais souvent des maux de tête qui me prenaient depuis que je m'étais mise à la réeducation de ma jambe. Mais je tentais de ne pas y faire attention.
- Tu veux prendre quelque chose contre ?
- Non, merci. Ça finira par passer.
- T'es sûre ?
- Oui, ne t'inquiète pas.
Je me suis approchée de lui, et j'ai pris sa main dans la mienne.
Grande, chaude, rassurante.
- Mais il faut vraiment que je dorme, Nath.
- Compris.
Il m'entraina à sa suite, et me mit au lit, en me gardant dans ses bras. Réconfortée et en sécurité, j'ai fermé les yeux.
◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇
Il devait être 5h quand je me suis levée. Nath dormait profondément, et je n'arrivais plus à trouver le sommeil... Ce qui était étrange vu que dernièrement, quand j'étais avec lui, je me levais un peu plus tard.
Voire très très tard.
Du coup, j'ai pris une douche rapide en me rendant compte que je sentais comme Nath vu que j'avais utilisé ses produits.
Et ça me perturbait fortement.
Ça y est. Il est omniprésent. J'étais chez lui. Je sentais son parfum.
Y avait de quoi me rendre folle. Littéralement.
N'ayant aucune envie de le réveiller, je me suis placée sur le canapé, et j'ai allumé la télé pour zapper je ne sais combien de fois.
Depuis que j'étais revenue, je n'y avais jamais accordée une très grande importance vu tout ce que j'avais raté, et puis, pendant ma réeducation, j'étais beaucoup trop occupée à faire des efforts pour marcher plutôt que de me laisser aller devant des émissions. Maintenant que je ne pouvais plus m'entrainer, ni faire d'effort intense, je n'avais vraiment rien d'autre à faire.
J'ai dû m'assoupir, car je me suis réveillée en sentant quelqu'un me soulever.
- Ah, désolé, je t'ai réveillé...
Nath portait une chemise blanche, et semblait déjà prêt à aller bosser. Il me posa sur son lit, en remontant la couverture jusqu'à mon cou.
- Rendors-toi. Je rentre à midi.
Il déposa un baiser sur mon front.
- A plus.
Il me fit un clin d'oeil avant de partir. Du coup, pour ma part, je n'avais plus sommeil, et j'avais beau être dans son lit, maintenant qu'il était parti, je ne savais pas quoi faire. D'ailleurs, je ne pouvais pas sortir, vu que je n'avais pas les clés pour verrouiller l'appart'...
Triste vie à rester enfermée dans un appart sans possibilité de faire quoique ce soit d'autre à part dormir, et regarder la télé.
J'ai poussé un long soupir à fendre l'âme, et je me suis assise sur le lit, regardant attentivement la chambre de Nath. Elle n'avait pas grand chose, juste le nécessaire. Une armoire avec ses vêtements, où son sac et le mien étaient posés, un bureau avec des tas de classeurs... et quelque chose de brillant qui attira mon attention.
Je me suis levée pour aller voir, et j'ai froncé les sourcils, avant de vérifier si je l'avais encore autour de mon cou. Mes plaques d'identités... y étaient toujours... Et pourtant, il y en avait d'autre sur la table de Nath... ceux qui m'appartenaient...
Etaient-ce celles que j'avais perdues ?
Je les ai prises en les regardant attentivement, et j'ai remarqué la rayure que j'avais faite dans le dos d'une des plaques. Oui, c'étaient les miennes. Celles que j'avais perdu avant mon départ pour aller sauver Anthony.
Mais où les avait il trouvées ? Et pourquoi les avait il gardées ?
Il m'accorde tant d'importance alors que je ne suis qu'un monstre... comment pourrais-je lui faire face ? Je ne mérite vraiment pas toute l'attention qu'il me porte, ni tous ces gestes, rien de tout ça...
Mes jambes m'ont laissé tomber sur le sol, alors que j'avais fais tomber mes anciennes plaques d'identités militaires.
Est-ce que j'étais en train de commettre une erreur ?
J'avais laissé Nath se rapprocher de moi, et j'avais baissé ma garde avec lui... Avec Anthony, et les gars, c'était le seul où je me sentais différente... Où j'avais l'impression qu'il connaissait chaque part de moi, et pourtant, je savais que c'était faux... il y avait cette part de moi, pendant la guerre, dont je ne pouvais pas me débarrasser.
Jamais.
Se comporterait-il de la même manière s'il la découvrait ? Cette Angely, qui tue sans remords...
J'ai serré mes mains sur ses plaques anciennes, qui me rappelaient tant tout mon passé, et je les ai remplacés par celle que j'avais eu pour mon départ. Le contact froid du métal sur ma peau me fit frissonner, et je me suis sentie un peu mieux.
Comme si ce poids familier était réapparu.
J'ai posé les soi-disant nouvelles à l'endroit où j'avais trouvé les anciennes. Et je me suis éloignée de cette table, sortant même de sa chambre, pour rester plutôt au salon.
Je suis restée assise sur le canapé, à fixer le plafond, à me poser des tas de questions. Sur ce qu'il s'est passé, sur ce que j'ai pu faire... et les conséquences qu'il risque d'y avoir...
J'étais là comme une idiote à me demander ce que me réservait la vie... ce qu'elle comptait encore me faire subir... et quand est-ce que j'en aurais terminé.
Des questions qui me tourmentaient depuis bien longtemps.
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