Chapitre 2 : Sortie

Chapitre 2 : Sortir

Qui aurait cru que j'étais capable de dormir plus de 24h de suite ?

Il faut dire que le confort y était pour quelque chose. C'était la première fois depuis 5 ans qu'on dormait sur un vrai lit. Bien sur, on avait mal partout, comme chaque jour, mais là, j'avais l'impression que c'était pire.

Quand je me suis levée, tout mon corps me tirait et était douloureux. Anthony dormait encore et j'avais une faim de loup. Alors pour ne pas le réveiller, je suis descendue sans mes béquilles, en m'appuyant sur le mur. J'ai découvert Dan en train de prendre son café, un journal en main, alors qu'à l'extérieur, le soleil pointait son nez.

- Ah ! Te voilà réveillée !

- Il n'est que 8h30 !

- Oui, c'est vrai, dit-il en riant. Tu comptes faire quelque chose aujourd'hui ?

- ...Je n'ai plus besoin de dormir, quant à Anthony, il faudrait qu'on aille en ville pour lui acheter des vêtements...

- Je peux vous y emmener.

- Je pense qu'il préférera marcher...

Il acquiesca lentement.

- Comme vous voudrez.

Il passa la main derrière son pantalon et me tendit un billet.

- De quoi dépenser un peu plus !

- Je ne peux pas accepter !

- Accepte s'il te plait, ça me ferait plaisir !

Gênée, je ne savais pas quoi dire. Alors il vint vers moi, me prit la main et y déposa le billet.

- On n'a pas d'argent pour vous rembourser...

- Tu oublies ton compte militaire. Vu que tu es revenue, ton salaire est apparu avec. Et vu que tu avais disparu pendant 5 ans sur un terrain dangereux, tu as de très bons chiffres dans ton compte.

Ah oui... la prime pour le risque.

- ...Merci mon colonel.

Il leva les yeux au ciel avec un air exaspéré.

- Je t'ai déjà dis de m'appeler "papa".

J'ai grimacé et il éclata de rire.

Il l'avait fait exprès. Rien que pour voit la tête que j'allais tirer.

PDV ANTHONY

Elle ne voulait pas que je la porte, alors qu'elle était en béquille et qu'on marchait jusqu'en ville. Elle préférait regarder partout autour d'elle. Comme si elle découvrait à nouveau la ville.

Comme si elle n'était qu'une parfaite étrangère.

- Arrête de faire cette tête, et essaye d'en profiter ! me réprimanda-t-elle lorsqu'elle me remarqua.

- Oui, oui.

Elle était blessée partout, et je me demandais comment elle faisait pour tenir encore debout... Comme toutes ces fois où elle était si mal au point que je croyais qu'elle allait y passer. Elle me faisait toujours passer avant tout.

Avant elle.

Quoi que je dise, quoi que je fasse, c'était toujours pareil. Elle me protégeait, mais qui la protégeait elle ? Personne.

Elle ne voulait d'aucune protection. Elle n'acceptait rien, alors qu'elle donnait tant.

J'ai connu la famine, la soif, le sang... et le désespoir.

La définition même du cauchemar.

Mais j'imagine que c'était pire pour elle. Parce que la première fois qu'elle avait connu tout ça, elle était au beau milieu d'une guerre... Alors que j'ai été enlevé pour une vengeance...

- Beaucoup de monde nous regarde, s' aperçut Angely.

- On ferait mieux de rentrer, Lili.

- Pas question. On est là, on reste là.

Parce que ma sœur est bornée, elle avancera toujours la tête haute...

Mais tout le monde jetait des coups d'oeil vers elle, parce qu'elle était blessée !

Blessée par ma faute.

Dans cet état à cause de moi.

- Viens !

Elle entra dans un magasin de vêtements et je l'ai suivi en soupirant. Elle se fichait des regards des autres, elle se fichait de son apparence.

Elle se fichait même de sa propre existence...

Ce que je ne supportais pas.

PDV ANGELY

Je savais que c'était moi que les gens fixaient comme si j'étais une bête de foire. Mais pas question de leur faire plaisir et de disparaitre de cette manière.

Après je savais pourquoi j'attirais tant l'attention.

Et prendre en compte de ça, en montrant à Anthony que cela m'affecte, ne fera qu'alourdir le poids de la culpabilité qui le ronge.

Anthony essayait des vêtements et se rendait compte à quel point il avait grandi. Il faisait presque 1m80 et il se surprenait toujours quand il faisait face à son reflet dans le miroir.

Il est vraiment adorable.

Ce que je crains, c'est qu'une fille en chaleur ne lui saute dessus. J'en avais repéré plusieurs qui lui tournaient autour.

- On doit aussi te trouver des vêtements, dit-il en me regardant.

- Quelques pantalons et des pulls feront l'affaire.

- N'essaye pas d'éviter tout ça !

Il me poussa dans la cabine et alla fouiner dans le magasin alors que j'attendais. Il me rapporta plusieurs vêtements à ma taille dont...

- Tu te fous de moi ?

- Pourquoi ?

- Pourquoi as-tu pris une jupe ?

- Je pensais que ça serait pratique pour toi !

J'avais l'impression de faire face à Rosa, 5 ans plus tôt... sauf que mon frère avait aussi du goût, on dirait...

- Je voulais des pantalons aussi.

- C'est bon, je vais en chercher ! Se résigna-t-il en partant.

J'ai fermé le rideau de la cabine d'essayage et j'ai soupiré. Nos vies seront différentes. Ma vie le sera encore plus...

J'ai regardé mon propre reflet. Une fille aux cheveux bruns attachés en queue de cheval, avec une cicatrice sur la joue gauche, l'oeil droit caché par un gros ruban scotché et une jambe droite dans un gros platre. Et encore... Tout ça, c'était ce que je n'avais pas pu cacher...

J'ai soulevé mon pull pour observer tous les bandages qui recouvraient mon corps. J'avais été blessée de partout, maintenant, j'en gardais les cicatrices...

Décidément horrible.

- Me revoilà ! S' exclama mon petit frère.

J'ai baissé mon pull rapidement et j'ai ouvert le rideau. Mais je ne m'attendais pas à ça...

- Oh...

Je ne savais pas où regarder. Elle me détaillait de la tête aux pieds sans rien dire.

- Qu'est-ce qu'elle fait là ? Finis-je par dire.

- Je pensais que t'aurais besoin d'aide... une fille pour te conseiller, c'est mieux que moi !

C'est pour ça que je préférais des pulls simples. Parce que je n'avais pas besoin d'aide pour choisir quelque à porter.

De toute façon, je ne cherche pas à me faire belle. Seulement à être potable.

Même habillée tout court. Histoire de ne pas trainer nue quoi.

Rosalya avait l'air beaucoup plus mature, et portait des lunettes. Ses cheveux blancs étaient tressés et ses yeux me fixaient avec stupéfaction.

- ...An...Angely ?

Je ne voulais pas me confronter à quelqu'un de Sweet Amorice si tôt. J'ai pris mes béquilles et je suis sortie de la cabine aussi rapidement que je le pouvais.

- On rentre, ordonnais-je à mon frère.

Il ne comprenait pas ma réaction, mais je n'avais pas le coeur à lui expliquer.

- Attends, m'interpella Rosa.

Je me suis tournée vers elle doucement. Comme si lui refaire face allait me brûler.

Comme si revoir quelqu'un de mon passé allait me blesser.

- Quoi ?

- C'est vraiment toi ? Me demanda-t-elle.

- Je vais payer les vêtements, me prévint Anthony.

Il partit vers les caisses et me laissa seule avec Rosa qui attendait une réponse de ma part.

- Oui, soupirais-je.

- Ca fait...

- 5 ans, la coupais-je.

- Où est-ce que tu étais partie ?

- ...

En enfer. Mais je ne pouvais pas lui répondre ça.

- Tu vas bien ? Ton oeil...Ta jambe...

- S'il te plait, Rosa. Je ne veux pas en parler... Tout ce que je voulais en venant, c'étaient des vêtements, pour retrouver un semblant de vie normale. Rien d'autre.

Elle ne dit rien, et j'en ai profité pour sortir et prendre l'air.

Quelle idée stupide d'être revenue ici...

- Ah ! T'es là !

Anthony sortit du magasin, des sacs en main, ses cheveux bruns ébouriffés par le vent et ses yeux me scrutant avec attention.

Comme s'il essayait de comprendre ma réaction.

- On rentre ? lui demandais-je.

- ...Oui. Tu veux monter sur mon dos ?

J'ai levé les yeux au ciel en soupirant.

- Arrête de me traiter de cette manière, ça m'énerve. Je peux encore marcher.

- Mais je ne veux pas que tu te fatigues !

- Je ne suis pas fatiguée. Je me sens bien.

- Il faut ménager ta jambe droite !

- La prochaine fois, tu prendras un caddie et tu me mettras dedans, ça ira plus vite.

Il rit de ma plaisanterie, ce qui me fit sourire.

- Pas de souci. Rappelle-moi d'en voler un dans la supérette du coin.

Il était vraiment adorable. Il passait son temps à s'inquiéter pour moi, et faisait toujours tout pour me faire sourire.

Comme là-bas.

- N'importe quoi toi !

Il passa un bras autour de mes épaules et je me suis appuyée contre lui.

- Pour une première sortie, c'était pas mal.

Pour lui.

Pour ma part, revoir quelqu'un de mon passé ne me réjouissait pas du tout...

Au contraire, ça n'avait fait qur réveiller mes souvenirs enfouis.

Et un pincement au coeur.

○○○○○●●●●●○○○○○○●●●●□○○○○●●●●○
COUCOUUUUU !

Alors en média, c'est un peu comme ça que je vois Anthony, mais je n'impose rien pour vous laisser libre choix pour son apparence selon votre imagination !
◇ Mais avouez, il est craquant comme ça *q* ◇

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→ Et merci de lire mon histoire, ça me fait toujours autant plaisir de voir du monde lire ce que j'écris ♡♥♡

Kiiiiiiiss
Lil'

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