Chapitre 8: Un homme mort


C'est vers le milieu de la semaine que le Papillon relâcha un nouvel akuma; le premier depuis qu'Adrien avait démasqué sa coéquipière. Elle était déjà sur les lieux lorsqu'il arriva. Elle affrontait un homme d'une autre époque: cape, béret à plume, épée constituait son déguisement. Il avait comme pouvoir de tuer tout talent d'acteur... ce qui voulait dire plus de comédie, plus de mensonge. Pour les deux héros, c'était doublement dangereux. 

"Alors ma Lady, un topo de la situation"

"Je te présente Cyrano! L'Akuma est dans son béret." Elle rajouta plus bas: "Un mauvais acteur qui a été rembarré à une audition"

Chat Noir hocha la tête pour signifier qu'il avait compris. "Et c'est quoi le plan?"

"Surtout, surtout ne te fais pas toucher cette fois-ci Chaton, sinon, adieu ton identité secrète. Attire son attention, comme d'habitude, je vais voir ce que le destin m'envoie comme Lucky Charm."

Adrien se dit au fond de lui-même que de lui dévoiler enfin son identité secrète règlerait probablement tous ses problèmes. Mais il savait très bien que ce n'est pas comme cela qu'elle voudrait l'apprendre. Il fût donc extrêmement diligent. Il n'arrivait cependant pas à garder l'attention de la victime sur lui. Ce dernier avait jeté son dévolu sur sa coéquipière et son pouvoir lui avait donné un objet en conséquence. Alors qu'elle se protégeait tant bien que mal avec son parapluie rouge à pois noir, Chat noir arrêta de seulement essayer d'attirer l'attention. Il se faufila derrière le comédien et lui retira le béret du bout de son bâton avant de le lancer à sa coéquipière. Mais quelle espèce d'idiot était ce type? Vraiment le Papillon ne se forçait pas du tout dans le choix de ses proies.

Lorsque tout fût revenu à la normal et que le duo ait cogné leurs poings en signe de victoire, Chat noir retint sa partenaire par l'épaule.

"Ma Lady, tu n'as vraiment aucune envie de savoir qui je suis?"

Ladybug fut prise de court. Il y avait longtemps que son coéquipier ne lui avait pas fait la demande.

"Désolée Chat Noir, je ne suis pas encore prête à cela."

"Et si on se donnait seulement un indice? Seulement un tout petit indice. Tu sais, je suis certain que si tu me connaissais sous le masque... tu ne pourrais résister." Il lui faisait son sourire le plus ravageur.

Ladybug roula les yeux. "D'accord, un indice, pas plus."

Chat noir ne pouvait plus se contenir. Il y avait longtemps qu'il avait pensé à cette astuce et il savait exactement quel indice il allait donner. "D'accord, mon indice à moi d'abord. Disons que ma famille est connue de tout Paris et probablement au-delà." Il avait dit cela avec un air penseur, comme s'il se demandait jusqu'où allait la célébrité de sa famille.

La demoiselle ouvrit grand les yeux. Elle avait toujours pensé de Chat Noir qu'il était un chat errant, d'une famille modeste et non pas un gros matou bien nanti. Et pourtant, malgré cette révélation, il ne semblait pas se prendre la grosse tête, il le disait vraiment seulement comme un fait, un indice bien banal.

"D'accord" finit par articuler la demoiselle. Elle cherchait ce qu'elle pourrait bien lui opposer comme piste. Elle trouva quelque chose qui l'aiderait sans trop en dire. "Moi j'ai grandi entre des croissants et des macarons." Il y avait tout un tas de boulangerie dans Paris, c'était un indice sûr.

"J'adore les pâtisseries... quoi que je n'aie pas le droit d'en manger trop mais..."

"Chaton!" Le coupa Ladybug "Tu en as assez dit comme cela." Un bip retentit. "Je dois partir. À plus Chaton!"

Évidemment Adrien n'avait pas besoin d'indice pour découvrir sa Lady, mais il espérait que ce qu'il lui avait dévoilé allait suffire pour qu'elle fasse le lien avec son alter-ego.

La fin de semaine arriva enfin. Adrien avait trouvé cette semaine beaucoup trop longue. Alya l'avait à l'œil et il n'osait pas trop entrer en communication avec Marinette, de peur de s'attirer les foudres de la journaliste. Mais là, c'était vendredi, ils sortaient entre amis et Vincent ne serait pas de la partie. La vie était magnifique.

C'était l'anniversaire de Nino, il allait avoir dix-huit ans et Alya lui avait préparé tout une surprise. Elle avait loué une salle, invité tous leurs meilleurs amis et préparer un table de mixage pour que Nino puisse lui-même animer la soirée. Tout cela était bien dispendieux mais Adrien s'était offert pour régler la note. Après tout, Nino était son meilleur pote et Alya avait tout organisé, c'était pour lui la moindre des choses.

Il arriva d'avance à la salle pour aider Marinette et Alya à régler les derniers détails. En entrant dans la salle, la première chose qu'il vit fût sa princesse. Elle portait une de ses robes qui avait le don de mettre ses courbes en valeur et d'une couleur qui faisait ressortir le bleu de ses yeux. Il ne pouvait s'empêcher de sourire en s'approchant d'elle pour lui faire la bise. Il s'attarda même dans l'étreinte de la jeune femme pour respirer l'enivrante odeur de sa peau. Il s'attarda d'ailleurs trop longtemps au goût d'Alya qui lui fit de gros yeux dans le dos de Marinette.

Il rougit légèrement et relâcha la styliste.

"Vous avez passé une belle semaine?" Demanda-t-il aux deux amies alors qu'il donnait sa bise à Alya pour effacer toute trace de culpabilité.

"Marinette elle semble avoir passé de bon moment" répondit Alya.

"Ah oui pourquoi?"

La demoiselle en question baissa le regard.

"Mademoiselle Dupain-Cheng a eu son premier 'Je t'aime' cette semaine."

Ok... et là il devait avoir l'air heureux pour son amie. Allez Agreste souris voyons, on commence par le coin droit des lèvres, puis le coin gauche et on ne se laisse pas influencer par la douleur plus bas...

Le résultat fut plus ou moins convaincant mais il réussit finalement l'impossible.

"C'est génial ça Marinette! Félicitations! Et que reste-t-il à faire pour la fête?"

Changer le sujet était la meilleure chose à faire. Il fallait qu'il se tienne occupé en attendant que d'autres distractions s'offrent à lui.

Les gens commencèrent bientôt à arriver et faire semblant d'écouter des conversations étaient la façon idéale de remettre ses idées en place sans trop semer le doute, à l'abri des regards méfiants d'Alya. Maintenant que Vincent avait fait sa grande déclaration, il venait de plus en plus urgent de mettre une stratégie à exécution. Le plan initial qui consistait à amener sa Lady à deviner son identité pourrait prendre beaucoup trop de temps. Adrien commençait de plus en plus à penser qu'il devrait prendre les grands moyens. Mais d'abord il devait trouver un endroit isolé pour parler à Plagg.

L'arrivée de Nino le forçat à remettre son plan à plus tard. Adrien alla accueillir son meilleur ami avec une bouteille de champagne. Pour la famille Agreste, la tradition voulait qu'un jeune homme fête ses 18 ans en sabrant sa première bouteille de champagne. Nino eût quelques difficultés à y parvenir mais la bouteille fût finalement ouverte et tous les invités (une trentaine de personnes en tout) eurent droit à une coupe de bulles. Adrien adressa ses vœux à son ami en prononçant un discours rempli d'anecdotes et de jeux de mots douteux.

Quand il fût évident qu'il n'était plus requis aux côtés de son meilleur pote. Il sortit brièvement dans la ruelle par la porte de derrière.

« Plagg »

Son kwami sortit de son veston.

« Quoi ? Je dormais ! »

« Est-ce que tu crois que tu es capable de me ramener Tikki ? J'aimerais vous parler à tous les deux. »

« Ce sera difficile de passer inaperçu dans toute cette foule. »

« Et si on passait discrètement derrière Marinette, tu pourrais aller la chercher dans son sac ? »

« On peut essayer mais tu vas me devoir beaucoup de camembert pour cela »

Adrien roula les yeux. Évidemment, il en profiterait pour soutirer plus de fromage.

De retour à l'intérieur, Adrien repéra Marinette et essaya discrètement de se faufiler à l'arrière. Plagg eût à peine le temps de se faufiler dans le sac de la jeune fille, qu'elle se retournait déjà pour parler à Adrien.

« Super le discours plus tôt ! Beaucoup de trop de mauvais jeux de mots par contre. » Elle pouffa de rire face à l'expression faussement blessés du jeune homme. Il lui faisait penser à Chat noir.

« Mes jeux de mots étaient par-fête-ment adapté à la situation. »

« Tu es désespérant ! » dit-elle en feignant d'être exaspéré.

Et justement, il tentait désespérément de trouver un moyen de rapatrier Plagg et Tikki. Pas que la conversation n'était pas agréable, bien au contraire. Ce qu'il voulait s'était avoir de telle conversations tous les jours, tous les repas, tous les soirs avant de dormir et tous les matins quand ils se réveilleraient et pourquoi pas la nuit quand ils n'arrivaient pas à dormir. Mais pour cela, il devait exécuter son plan et la première étape était de parler aux deux Kwamis.

« Ne bouge pas Marinette, tu as quelque chose dans les cheveux. » Il se rapprocha dangereusement d'elle afin de laisser la chance à Plagg et Tikki de faire la transition du sac au veston. « Voilà c'est mieux. Je dois aller parler à quelqu'un, on se reparle plus tard ? »

Il ne lui avait même pas laissé le temps de répondre avant de s'éloigner. Elle fût plutôt déçue. Elle avait bien aimé la soirée passée avec Adrien la semaine d'avant. C'était amical, agréable. Mais depuis, il avait toujours l'air de la fuir. Elle savait qu'Alya n'approuvait pas qu'elle se rapproche trop de lui, elle avait fait tellement de chemin pour l'oublier. Mais, il n'y avait plus de danger, après tout, elle avait Vincent maintenant. Elle repensa à cette soirée un peu plus tôt ou le garçon lui avait soufflé « Je t'aime » Curieusement, ce souvenir l'embarrassait plus qu'il ne la laissait heureuse. Elle aurait dû en avoir des papillons dans le ventre mais... était-elle normale de penser que c'était trop soudain ?

Elle termina son troisième verre de champagne. Il lui semblait qu'elle avait bu beaucoup plus d'alcool que d'habitude ces temps-ci. Elle se mit néanmoins en quête d'un autre verre. Après tout, on est jeune qu'une seule fois. Heureusement, elle avait Alya pour prendre soin d'elle. Et Tikki aussi. Elle pourrait peut-être discuté avec elle de ses doutes envers Vincent. Tikki avait connu tellement de jeunes filles, elle saurait sûrement quoi lui dire. D'accord Marinette, on y va en ordre de priorité : d'abord le verre, ensuite la conversation avec Tikki.

Adrien était retourné dans la ruelle pour s'entretenir avec les deux Kwamis.

«Tikki, je suis désolée de t'avoir enlevé à Marinette comme cela mais c'est devenu une urgence. »

« Adrien, combien de verres champagne as-tu bu ? »

« Est-ce que c'est vraiment important ? Ok, 4 je crois, maintenant, est-ce qu'on peut discuter de choses sérieuses ? »

« J'ai de la difficulté à croire qu'il y a une urgence maintenant... je ne vois pas d'akuma dans les parages... »

« Elle est toujours comme cela ? » demanda-t-il à son kwami.

« Tu vois bien que tu es le plus chanceux des deux... » Répondit Plagg.

Tikki se cacha la tête dans les mains... ces deux-là faisaient vraiment la paire.

« D'accord Adrien, raconte-moi ton urgence. »

« Je veux dire à Marinette que je suis Chat noir et que je sais qu'elle est Ladybug »

La kwami ouvrit grand les yeux. « Mais pourquoi ? »

« Parce que je l'aime voyons! Je l'aime de tout mon cœur et je ne peux pas supporter qu'un autre garçon puisse la toucher et je lui ai dit en tant qu'Adrien que c'était ok parce que je ne voulais pas la blesser sachant que j'aimais Ladybug mais maintenant que je sais que les deux femmes que j'aime sont la même personne, je ne peux pas laisser ce Vincent me prendre ma princesse... »

Il n'avait pas respiré une fois en disant tout cela, comme le faisait souvent Marinette et Tikki se dit que vraiment, le Grand Gardien ne s'était pas trompé, ils étaient faits l'un pour l'autre.

« Donc, ton urgence, c'est plutôt de la jalousie. » lui répondit Tikki « J'ai déjà vu cela quelque part » rajouta-t-elle pour elle-même.

« Tikki, est-ce que c'est vraiment contre les règles que de se dévoiler notre identité ? »

« Je ne sais pas pourquoi tu me le demandes à moi, Plagg ne t'as pas déjà expliqué tout cela ? »

« Je n'ai pas vraiment l'impression que Plagg est le genre de Kwami à suivre les règles... sans rancune Plagg ! »

Le Kwami lui fit un signe comme quoi il n'y avait pas d'offense.

« Oh Adrien, c'est que les règles, c'est vous qui les déterminez. Comme j'ai déjà expliqué à Marinette, tous les chats noirs et Ladybug ont finis par connaître leurs identités respectives. Tout dépend du degré de confiance que vous avez l'un envers l'autre. Dans ce cas-ci, c'est Marinette qui a établi la règle. Est-ce que tu veux vraiment passer au-dessus de sa volonté ? »

« C'est pour notre bien Tikki ! »

« Tu fais ce que tu crois être le mieux Adrien, je te connais et je te fais confiance. Si tu suis ton cœur, tu ne peux pas te tromper. »

Puis, sans qu'Il ne s'y attende, Tikki et Plagg allèrent trouver refuge dans son veston. Il se retourna pour voir la porte de la salle s'ouvrir.

« Marinette ? »

La demoiselle pensait avoir trouvé l'endroit idéal pour venir consulter son kwami. Elle était tombée sur Adrien, seul dans la ruelle. Seul ? Elle aurait pourtant juré avoir entendu des voix.

« Mais à qui parlais-tu ? »

« Er... je pensais tout haut ? »

« Et tu pensais à... » Elle avait un ton enjôleur. Il prit conscience qu'elle avait ses petites joues rouges... un peu trop de champagne peut-être.

« Des travaux à l'école... fin de session... »

« Ah ! »

« Je vais rentrer, question d'aller voir comment se porte notre jubilaire. » Voilà, il fuyait encore.

Comme il se dirigeait vers la porte, elle lui prit la main.

« Adrien, est-ce que tu es fâché contre moi » son regard était implorant et le jeune homme ne pouvait honnêtement pas résisté à cela.

« Non, non ! Pourquoi ? »

« J'ai l'impression que tu m'évite depuis... enfin, tu sais l'autre matin. Je veux dire, je t'ai peut-être regardé er.... un peu trop intensément... mais... tu sais »

Adrien se mit à rire. « Comme si je ne t'avais jamais regardé comme cela... » Puis il se ravisa, il n'aurait peut-être pas dû dire cela. Il se gratta l'arrière de la tête nerveusement en tentant de se rattraper « je veux dire, nous sommes jeunes et... »

Plus il parlait, plus Marinette se rapprochait de lui.

« célibataires... enfin pas toi. Même qu'on dirait que c'est l'amour à ce que j'en ai compris... »

Elle se rapprochait encore. « Je n'ai toujours été amoureuse que d'une seule personne »

Il ne devait pas la laisser faire « Marinette, tu as bu... tu as Vincent tu sais » mais qu'est-ce qu'il disait.

« Même si je n'avais pas bu.. » elle se rapprochait encore plus. Il ne pouvait même plus voir son visage en entier. Tikki en avait profité pour retourner à son refuge.

« Mari, il ne faut pas... » Il ne put même pas finir sa phrase. Elle avait mis un doigt sur ses lèvres.

"Je sais que ce ne sera jamais possible... Mais juste une fois..!" Elle captura ses lèvres. Pourquoi aurait-il refusé? Elle était tout ce qu'il voulait. Elle était forte et douce ne même temps, confiante et réservée.

Et ses lèvres... est-ce que toutes les filles avaient les lèvres aussi douces et chaudes. Est-ce que toutes les filles avaient ce goût sucré. Il la prit par la taille pour la rapprocher. Il brisa le baiser pour un instant, pour reprendre son souffle, mais y retourna rapidement. Elle avait les mains dans ses cheveux et ses caresses... c'était comme si ses mains étaient liés à ses propres désirs.

« Mari... » Réussit-il à soupirer. C'était suffisant pour qu'elle approfondisse le baiser, sa langue cherchant la sienne. Allait-il vraiment sortir vivant de cela? Il était déjà au paradis, il ne pouvait raisonnablement être encore en vie. Il tenta de se libérer, c'était le temps de lui avouer... après cela il pourrait l'embrasser aussi souvent et longtemps qu'il le veut.

"Mari?" Elle ne lui laissait même pas le temps de parler. Elle ne voulait pas entendre ce qu'il avait à dire. Elle ne voulait pas qu'il lui dise encore qu'il était amoureux d'une autre. Elle le savait. Elle le respecterait. Mais pour cet instant seulement, il était à elle et elle à lui. Après, elle aurait toute sa vie pour se donner à quelqu'un d'autre mais tant qu'elle pourrait faire durer ce moment...

« Hum hum »

NON SERIEUSEMENT !

Les deux tourtereaux se séparèrent rapidement et se retournèrent pour découvrir une Alya passablement irritée.

« Mari.... Vincent est là ! »

Marinette sursauta comme si elle avait été parcourue d'un choc électrique et se dirigea docilement vers sa meilleure amie.

Adrien quant à lui avait baissé le regard. Il ne voulait pas affronter celui d'Alya.

Il n'y avait plus un bruit, elle était sûrement partie. Il releva la tête. Elle était toujours là et le regardait avec un regard meurtrier.

« Tu es un homme mort Agreste » puis elle s'en alla.

« Plagg..., je suis content de t'avoir connu »

« J'espère que tu m'as légué beaucoup de camembert. »


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