Chapitre 16

           

Louis était allongé sur son lit depuis une heure, à fixer une fissure au plafond. Dehors il pleuvait un peu, une pluie qui embrassait l'orage. Il n'avait envie... de rien. Même pas de regarder les dessins animés avec ses soeurs, comme le lui avait gentiment proposé Phoebe.

Il était déjà 14h, et il devait rejoindre Harry mais il n'arrivait simplement pas à se lever, faire quelques pas jusqu'à la porte de sa chambre, descendre l'escalier, courir au milieu de la lande grise de vent et rejoindre la crique silencieuse. Le simple fait d'imaginer tout ce qu'il lui fallait traverser pour arriver jusqu'à Harry le fatiguait. 

C'était étrange, parce qu'il était rentré tôt la veille et qu'il avait dormi jusqu'à 10h alors il n'avait pas de réelle raison d'être aussi abattu. 

Il se redressa un peu, fixant son reflet dans la petite glace accrochée sur le mur en bois blanc. Il avait les cheveux en bordel, pas lavés depuis deux jours, la trace de la couette sur sa joue et ses pires habits du dimanche. Un véritable déchet humain, pensa t-il avec un petit sourire. 

-Allez Louis...

Il se leva tout à fait, attrapant des affaires propres dans sa valise toujours éventrée sur le sol (il n'avait pas pris le temps en deux mois de déposer ses vêtements dans les placards pourtant vides de la chambre... ce qui n'avait plus vraiment d'importance puisqu'il allait bientôt devoir la refermer) et sortit de sa tanière pour tenter une approche vers la salle de bain.

Mais sa mère était dans le couloir, et venait visiblement le voir car il n'y avait pas d'autre pièce que la chambre de Louis dans cette partie de la maison.

-Tu veux quelque chose maman ? demanda t-il doucement, hésitant à lui avouer qu'il était pressé.

Mais Jay avait une petite ride sur le front, et il savait que cela voulait dire qu'elle voulait discuter, et ce de quelque chose d'important. Elle lui fit pourtant un sourire rassurant.

-Je venais seulement voir si tu allais bien. Les filles m'ont dit que tu avais l'air assez... Déprimé.

Ah. Louis s'autorisa un petit soupir de soulagement. Au fond de lui – très très loin – il avait commencé à s'imaginer que Jay avait appris pour Harry et... Il n'avait pas très envie de lui parler de lui. Il se passa la main dans le cou, frottant sa nuque douloureuse et haussa les épaules.

-Je suis juste fatigué, ça va.

-Fatigué ? Mais c'est la fin des vacances ! Tu devrais être en forme, au contraire. Tu te couches tard ?

Louis hésita. Après tout, il était majeur et il pouvait très bien lui avouer qu'il passait ses soirées chez Ed ou une connerie du genre. 

(D'ailleurs, il avait vraiment délaissé Ed et à la pensée de son meilleur ami, son coeur se comprima un peu – il allait repartir sans avoir vraiment discuté avec lui et il n'était passé qu'une seule fois lui rendre visite à son garage, ce qui était peu pour deux mois de vacances... Mais il se consola en se disant que si Ed avait su pour Harry, il aurait sans doute compris). 

De toute façon, il ne pouvait pas dire la vérité (et sa mère ne le croirait pas s'il disait passer des nuits entières près des vagues).

-J'ai regardé une série cette nuit et je n'ai pas vraiment vu l'heure... C'est sûrement ça.

Sa mère lui sourit, n'insistant pas mais alors que Louis pensait qu'elle allait repartir, elle lança timidement :

-Au fait, est-ce que tu es toujours avec le garçon dont tu m'avais parlé ?

Louis haussa un sourcil. Il ne lui avait jamais parlé d'Harry, non ? ... Ah. Non. Malek. Il secoua la tête, répondant simplement que non. Sa mère parut soulagée et avant de descendre l'escalier, elle murmura :

-Tant mieux. Ce sera moins dur pour toi de rentrer à la maison. 

Honnêtement ? 

Louis fondit en larmes une fois qu'il fut sous la douche.

Lorsqu'il arriva sur la crique, Harry était allongé à l'ombre de leur rocher. Il dormait. Louis se laissa glisser souplement sur le sol, enlevant ses chaussures pour sentir la morsure du sable sous ses pieds. Harry ne se réveilla même pas quand il s'assit près de lui, et qu'il caressa lentement sa joue avec ses doigts. Les traits de son visage étaient tirés, et il semblait lui aussi vraiment exténué. Louis avait l'impression de se revoir dans le miroir. C'était les mêmes cernes, la même lassitude et la même tristesse qu'ils n'arrivaient manifestement plus à cacher. Ni l'un ni l'autre. 

Il se laissa glissa contre le corps de la sirène, posant sa tête sur sa poitrine. Le coeur d'Harry battait à un rythme régulier qui apaisa immédiatement Louis. A quel point était-il proche de lui ? Il avait l'impression, en fermant les yeux, de pouvoir respirer à sa place. C'était étourdissant. 

Il prit ses doigts entre les siens. Il adorait les mains d'Harry. Elles étaient grandes et fines, blanches. Elles n'avaient pas la ruguosité du sel marin. D'ailleurs, la peau entière d'Harry était douce, comme celle d'un bébé. C'était étrange, non ? Ou alors c'était une preuve que Harry avait raison : il n'était pas une sirène mais un humain qui attendait d'éclore. 

Louis voulait bien le croire de toute façon. Il avait cherché un peu sur internet et – même s'il n'avait trouvé aucun témoignage d'une éventuelle sirène devenue humaine – il avait lu des articles racontant l'expérience d'hommes devenus femmes, ou le contraire. Et tous ces gens avaient l'air tellement... heureux. Epanouis. Louis avait compris. Il avait compris que ce que Harry ressentait était vrai. C'était son corps après tout, il le connaissait mieux que quiconque. Si Harry au fond de lui, sentait qu'il n'était pas sirène mais homme, alors c'était vrai. Personne n'avait le droit de le contredire, et personne n'avait le droit de l'empêcher de vouloir devenir ce qu'il était réellement. Personne. 

Louis aurait voulu pouvoir lui dire tout ça, et bien plus encore. Lui dire qu'il voudrait l'aider, qu'il serait là pour lui, qu'il voulait même louer un scaphandre si c'était possible afin d'assister à une éventuelle opération, qu'il lui tiendrait la main tout le long et embrasserait ses paupières, qu'il serait le premier à lui apprendre le monde des hommes, qu'il l'accompagnerait partout, qu'il ne le quitterait jamais parce que, putain, il était l'amour de sa vie, et c'était aussi quelque chose qu'il ressentait et qui était réel et que personne ne pourrait jamais nier. Il aurait voulu dire tout ça, et bien plus encore.

Mais Harry dormait, et il savait qu'une fois ses yeux verts plongés dans les siens, il n'aurait pas le courage. Surtout, il ne voulait pas que Harry se sente forcé de le faire ou... Ou forcé d'accepter que Louis reste à ses côtés. Il lui en parlerait l'été prochain. Là, ils auraient deux mois entier pour se préparer, et puis peut-être ensuite pour apprendre à vivre ensemble. Ce serait parfait. 

Louis y pensait souvent, à tout ce temps qui allait les séparer. Mais il avait déjà prévu de revenir aux vacances de novembre, pour faire une surprise à Harry. Il avait hâte de dévaler la falaise au milieu du vent d'automne, avec le gros pull que lui aurait tricoté sa grand mère, et de se jeter dans les bras de son amoureux. 

Voilà. 

Il n'était même pas encore parti qu'il pensait déjà à la prochaine fois qu'il verrait Harry. 

Il était vraiment irrécupérable. 

Harry finit par se réveiller, au bout d'une demi-heure. Il sembla un peu perdu au début, en découvrant Louis étalé de tout son long sur lui mais lui sourit, encore tout ensomeillé, et glissa sa main dans ses cheveux.

-'lut Lou. 

Il avait cessé de pleuvoir mais il faisait un peu froid et les bras d'Harry étaient couverts de frissons minuscules. C'était peut-être ce qui l'avait réveillé, d'ailleurs. Louis se sentit un peu bête de n'avoir même pas pensé à prendre une couverture alors qu'il le faisait d'habitude. Il était vraiment dans la lune aujourd'hui. 

Mais Harry n'avait pas l'air de lui en vouloir du tout, trop occupé à déposer de légers dans sa nuque et le long de son torse. C'était plutôt très agréable. 

Sa voix était rauque  lorsqu'il prononça enfin une phrase entière, et Louis frissonna un peu, mais d'autre chose que du froid. 

-T'étais ou ? T'en as mis du temps...

Louis se mordilla la lèvre. Il ne savait pas trop comment avouer à Harry qu'il avait mis au moins trois heures à trouver en lui le courage d'affronter le mauvais temps, mais heureusement, celui-ci enchaîna immédiatement :

-Je me suis endormi sans m'en apercevoir. Ca ne m'arrive jamais d'habitude...

-Toi aussi ?

-Comment ça, "moi aussi" ?

Harry lui fit un petit sourire amusé, glissant sa main dans ses cheveux pour les ébouriffer.

-Tu dormais c'est ça ?

-Euh... Oui. 

Il y eut un silence, et Louis se demanda si c'était parce que Harry lui en voulait ou s'il réfléchissait. Il réfléchissait en effet... Lentement. Toujours. C'était adorable. Il parlait aussi en pesant tous ces mots, et Louis l'appelait " Ma tortue de mer " parfois, pour rigoler. Aparemment, il était effectivement en train de réfléchir parce qu'il reprit ses caresses, plongeant ses yeux dans ceux de Louis avant de murmurer :

-Tu te rappelles, au tout début des vacances, quand tu avais été malade ?

Louis hocha la tête. Il l'avait raconté à Harry un soir où ils discutaient de tout et de rien, parce qu'à ce moment là il ne le connaissait pas encore. Ou plutôt, c'était juste après l'avoir surpris, le premier soir. 

-J'étais terrorisé. Je pensais que tu allais faire comme... Comme ce mec qui a trahi Gemma. J'avais vraiment très peur, je n'arrêtais pas de pleurer. 

-Je me souviens oui, tu me l'avais raconté.

-Hm.

Harry semblait encore hésitant. Il recoiffa la frange de Louis avec ses doigts, un petit pli de concentration entre les sourcils, et finit par murmurer :

-Tu ne penses pas... Enfin, peut-être que si tu as été malade, c'est parce que je n'étais pas bien du tout. 

-Tu penses que nous sommes... Connectés ou quelque chose du genre ?

Louis ne put pas s'empêcher de sourire parce que c'était... Enfin ce n'était pas très sérieux. Même s'il s'était fait la même réflexion quelques minutes avant, quand il respirait contre la poitrine d'Harry. Mais quand même. Deux êtres ne pouvaient pas être liés au point de tomber malade en même temps et de...

-Attends. Tu veux dire que parce que j'étais fatigué et que je n'arrivais pas à me lever ce matin, tu t'es toi aussi endormi sur la plage ?

-Moui. 

-Mais c'est peut-être aussi parce que nous sommes tous les deux crevés. On passe beaucoup de temps à discuter la nuit et c'est normal de s'assoupir, surtout si tu m'attendais.

-Je n'avais pas du tout envie. C'est arrivé d'un seul coup. J'étais là, à contempler les vagues et à écouter si je ne t'entendais pas arriver, et soudain j'ouvrais les yeux et tu m'écrasais.

-Je t'écrases là ?

-Tu es très lourd. 

-C'est vrai ou tu mens ? 

Il se mit à rire et Louis ne put pas s'empêcher de se pencher pour l'embrasser. C'était très doux, toujours. Les mains d'Harry caressaient ses joues et Louis mettait tout son amour dans chacun des baisers qu'ils échangeaient. Il ne voulait pas oublier le goût qu'avait la langue d'Harry. Il ne voulait pas oublier chacun de ses soupirs. Il fallait qu'il enregistre mentalement toutes les scènes où ils s'embrassaient, pour les rejouer dans sa tête lorsqu'il serait loin de celui qu'il aimait. 

Harry recula le premier, soufflant contre ses lèvres :

-Je mens. Tu es tout petit, et léger.

Louis se redressa, croisant les bras sur sa poitrine, une moue boudeuse sur le visage.

-Léger je veux bien, mais petit ?! Je ne suis pas petit. C'est toi qui es gigantesque !

-Tu es le plus petit des humains de la terre.

Louis poussa un grognement (qu'il aurait voulu être ressemblant à un rugissement de lion, mais qui avait plutôt l'air du bruit que faisait un chat en se coinçant la queue dans une porte) et se jeta sur Harry pour le chatouiller. 

Ils se tordirent tous les deux dans le sable froid, riant comme des gamins de cinq ans, jusqu'à ce que Harry ne glisse totalement sa main sous le t-shirt de Louis et effleure le bas de son ventre. 

Louis sentit l'ambiance se modifier autour d'eux, et leurs éclats de rire cessèrent doucement pour laisser place à un silence seulement troublé par le bruit de leurs respirations. 

Les yeux d'Harry dans ceux de Louis. 

Vert et bleu. 

Ecume, ciel, fin du monde dans les pupilles. 

Les mains d'Harry enlançant lentement la taille de Louis. Ses mains froides contre la peau chaude de son ventre. Ses mains déboutonnant son jean. Ses mains autour de ses cuisses. Les poils dorés de sa peau. La langue d'Harry. 

Le sable. 

Les vagues.

Louis, les paupières closes, la main dans les cheveux d'Harry. 

-Je peux ?

Louis ne chercha même pas à savoir de quoi il s'agissait. Il avait juste envie... Envie d'Harry. C'était brûlant. C'était absolument partout, dans son ventre, entre ses côtes. Harry. Sa bouche, son souffle, sa langue, ses lèvres, ses grands yeux verts. 

-Tout ce que tu veux... Tu peux, tout. 

Harry baissa son caleçon, laissant errer ses mains sur son aine. Il l'avait déjà touché avec ses doigts. Plusieurs fois. Pleins de fois. Il avait fait jouir Louis, seulement avec quelques caresses et son regard amoureux. Il n'avait besoin que d'embrasser l'intérieur de sa cuisse, et de lui murmurer 

Viens mon ange

Pour que le corps de Louis se tende et qu'il jouisse entre ses doigts ouverts. 

C'était facile. C'était si bon. Si... C'était eux. Toute cette douceur, cette façon de faire l'amour sur une plage au milieu du ciel et des vagues, de se frôler à peine, et de se regarder si profondément, en ayant l'impression de faire mourir toutes les étoiles du ciel. 

Louis ne savait pas ce qu'était l'amour, avant Harry. Maintenant oui. 

Et quand Harry, au lieu de simplement entourer son sexe de ses doigts légers comme il faisait toujours, y posa sa bouche, il comprit que l'amour était sans doute le seul sentiment capable de lui donner envie de mourir et de vivre à la fois. 

Harry.

Harry avait sa bouche autour de lui. 

Harry... Harry le regardait et le... Oh mon dieu. Il le suçait. 

Louis gémit plus fort que ce qu'il n'aurait voulu, mais ce n'était pas de sa faute, il venait juste de croiser le regard vert de Harry, un vert sombre et lumineux à la fois, un vert empli de désir. Le plus implacable des désirs.

Il enfouit sa main dans le sable, et fixa le ciel. Le ciel immense, qui semblait lui aussi l'engloutir. 

-C'est... Trop, trop – oh, Ha-Harry...

Il sursauta quand la sirène passa ses mains autour de ses cuisses, caressant sa peau plus fine à cet endroit et n'arriva plus à s'empêcher de parler, même si c'était pour dire n'importe quoi.

(Mais il savait qu'Harry adorait l'entendre déblatérer et puis ne plus murmurer que son prénom lorsqu'il arrivait au bord de la jouissance). 

-J'ai ja-jamais, putain, jamais ressenti ça de m-ma vie, c'est... ah, att-encore, là, oh... Harry... Mon dieu, Haz, je je t'aime, je t'aime tellement c'est...

Harry se mit à le sucer un peu plus vigoureusement, comme encouragé par ses paroles, et Louis sursauta, lachant le sable pour glisser sa main dans les cheveux de la sirène. 

-Tes, tes lèvres Haz, tes lèvres, putain, tes lèvres sont en train de me, me toucher...

Il baissa un instant les yeux vers lui, et évidememment, il n'aurait pas du parce que Harry le fixait d'un air à la fois terriblement amusé, plein d'amour et excité. C'était. Bon. Il gémit, rejettant la tête en arrière. Harry lâcha sa cuisse pour venir caresser son ventre, et Louis ne put pas s'empêcher de se cambrer comme pour rechercher davantage le contact. 

-Je vais... Je vais vraiment mou-mourir et tu, tu me fais dire, vraiment n'importe quoi avec tes-tes foutus yeux verts... Et, oh... Ha... Harry..

Il se mordit la lèvre, cessant de parler pour ouvrir la bouche, inspirant comme il le pouvait parce qu'à Harry venait juste de prendre son sexe entre ses doigts pour y poser ses dents et le lécher sur toute la longueur. Il avait l'impression d'être recouvert entièrement de sa salive et, peut-être que quelqu'un d'autre que lui aurait trouvé ça absolument dégoûtant, mais il arrivait seulement à penser que c'était terriblement merveilleux et que jamais personne ne lui avait fait l'amour avec autant de douceur et de profondeur à la fois. 

Harry le reprit entièrement dans sa bouche et lia sa main libre dans la sienne, et Louis se laissa lentement glisser vers l'orgasme, le corps tremblant, incapable de tenir plus longtemps.

Il ne murmura pas le prénom d'Harry pour une fois, mais il dit :

Je t'aime

Et lorsqu'il rouvrit les yeux après avoir joui, Harry avait la tête posé contre sa cuisse, le plus beau sourire du monde sur les lèvres, les joues un peu roses, et les yeux brillants. 

Louis eut envie de pleurer, parce que, vraiment, Harry était la plus belle personne du monde et c'était à lui qu'il faisait l'amour.

-Gemma ! 

Ce fut Harry qui s'exclama le prénom de sa soeur, en se redressant subitement.

Louis était en train de somnoler, redescendant à peine de son orgasme, et il sursauta, ouvrant grand les yeux. 

-Quoi ? Ou ça ? 

Il était à poil quand même. Enfin, il avait remonté son caleçon mais... Voilà. La honte. En plus leurs cheveux ébourrifés et les joues encore roses de Harry ne laissaient aucun doute sur qu'ils venaient de faire.

Mais quand il scruta l'océan devant eux, il n'y avait absolument personne. Il se tourna vers Harry qui était tout rouge et fronça les sourcils. 

-Ben quoi ? Elle n'est pas là ?

-Non. Là non. Mais elle devait passer.

-Qu-Que... Non ? Elle devait passer... Là ? Aujourd'hui ? Dans l'aprés-midi ? 

-Oui.

-Au... Au moment où...

-Au moment où j'avais ta bite dans ma bouche, oui. Elle devait passer. 

Louis se laissa retomber dans le sable, les mains sur le visage. 

-Oh mon dieu non Harry dis-moi que c'est pas vrai et... Et depuis quand tu utilises le mot " bite " ?

Harry haussa les épaules, se penchant pour déposer un baiser sur les lèvres de Louis. Il fallait qu'il aille vérifier que sa soeur était bien dans sa grotte et n'avait pas osé venir à la crique. Il prit tout de même le temps de répondre, parce que c'était drôle : 

-Depuis que tu m'as dit l'autre soir " Harry j'ai l'impression que ma bite a été faite pour que tu puisses la caresser ".

Louis écarquilla les yeux, s'étouffant presque avec sa salive. 

-Non ?! J'ai pas dit ça quand même ? Quand ?

Harry se mit à rire mais il lui échappa en plongeant directement dans la mer. Louis se releva, lui courant après. 

-Harry ! Reviens ici ! Dis moi que c'est faux !

Il vit seulement sa main s'agiter entre les vagues puis, plus rien. Il avait disparu. 

Louis enfila lentement son pantalon, les joues rouges. Il avait dit ça ? Il n'avait pas osé quand même... Oh mon dieu... La honte. 

...

Harry devait mentir.

...

Mais il disait tellement de bêtises sans s'en rendre compte, quand il lui faisait l'amour.

...

Si ça se trouve il avait dit quelque chose d'encore plus gênant tout à l'heure ???

...

Roh et puis. Ce n'était pas de sa faute après tout, si son corps était fait pour être contre celui d'Harry.

Vraiment pas de sa faute. 

La grotte de Gemma était à peine éclairée lorsque Harry y entra, essouflé d'avoir nagé si vite. Il s'était rapidement recoiffé avec ses doigts, tentant d'arrangeant le bordel de ses boucles, et l'eau froide avait heureusement fini de faire reprendre à ses joues une teinte à peu près normal. Il espérait juste que Gemma n'apercevrait pas le suçon qu'il avait dans le cou, juste sous l'oreille, et que Louis lui avait fait en insistant sur le fait qu'il voulait " marquer son territoire, parce qu'on ne sait jamais le nombre de poissons séduisants qui vivent là-dessous. "

Harry avait trouvé ça adorable, d'autant plus que Louis était à moitié en train de s'endormir et qu'il embrassait sa peau plutôt qu'il ne la suçait. Mais la marque rouge qu'il avait était tout de même (malheureusement) visible. 

La pénombre qui régnait dans la grotte de Gemma le rassura donc un peu. Sa soeur devait dormir. Elle n'avait sans doute pas trouvé la force de venir rencontrer Louis. (Et Harry n'aurait jamais cru pouvoir en être aussi heureux).

Il nagea lentement jusqu'au petit coin où sa soeur adorait s'allonger pour rêvasser, et la trouva effectivement-là, lui tournant le dos.

-Gem ?

Un grognement lui répondit. 

Bon. Il se racla la gorge, hésitant un peu à la déranger plus longtemps.

-Tu vas bien ?

-Je suis fatiguée. Tu veux quelque chose ?

Harry était mal à l'aise. Gemma ne se retournait même pas pour le regarder, et elle semblait de mauvaise humeur. Il s'en voulait, mais il ne put s'empêcher de murmurer :

-Je voulais juste te dire que ce n'était pas grave du tout, si tu n'avais pas eu... Enfin si tu n'avais pas trouvé le courage de rencontrer Louis. Je ne t'en veux pas. 

Il eut l'impression qu'un petit rire secoua les épaules de Gemma -à moins que ce ne fut pas un tremblement- et elle se retourna à moitié vers lui pour souffler :

-Je sais Haz... Merci. Je suis certaine... Même sans l'avoir rencontré, que Louis est un garçon très bien.

Harry hocha lentement la tête. Sa soeur se recroquevilla à nouveau, lui tournant tout à fait le dos. Il préféra ne pas insister, lui lançant un timide " A demain Gem " avant de disparaître.

Gemma attendit quelques secondes avant de se redresser tout à fait. Puis elle enfouit ses mains dans son visage encore cramoisi. 

Seigneur.

-" Louis est un garçon très bien ", répéta t-elle pour elle-même en secouant la tête.

Elle avait envie de se laver les yeux à l'eau de Javel, pour enlever la vision de son frère léchant le... la... de Louis. Comment allait-elle pouvoir regarder Harry en face après ça ?

Elle se laissa tomber dans le sable. 

Bon.

Au moins, elle allait avoir de quoi alimenter les fictions qu'elle écrivait à ses heures perdues. Elle voyait déjà très bien se dessiner une nouvelle intrigue... Et pourquoi pas Louis et Harry... Chanteurs dans un groupe de musique ? Ce serait bien non ?

Elle laissa échapper un petit rire, et se dépêcha d'aller écrire la scène qu'elle avait en tête. 

Après tout, c'était de la faute de son frère. Il n'avait qu'à pas faire ça à la vue de tout le monde. 

... N'empêche, il l'avait drôlement bien choisi, son Louis. 



- - -



Chapitre le plus long depuis le début de la fiction... BON J'AVOUE. J'ai bien rigolé en l'écrivant. La fin n'était pas du tout censée être comme ça et puis je me suis emballée et voilà *tousse*. Il reste deux ou trois chapitres je pense, et je ne vous cache pas qu'ils seront moins légers que celui-ci niarkniarkniark.

Merci de suivre la fiction et d'être nombreux à me laisser des commentaires à chaque fois, ça me fait réellement trop plaisir !

A lundi prochain. xxx


#ESOfic

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