Urgence vitale
Il a fait une overdose... Je le secoue encore mais il ne réagit absolument pas. Pitié non... Dites moi que c'est un horrible cauchemar, pitié... Je tente de poster mes doigts dans sa nuque pour pouvoir prendre son pouls mais, ces derniers tremblent bien trop.
« - Gab ! Réveille toi ! »
Je le secoue plus fort ne sachant pas réellement quoi faire. Mon cerveau tourne à plein régime. Je regarde autour de moi, paniqué et pleure de plus belle. Je le pousse difficilement pour qu'il soit sur le dos et m'affole de plus en plus. Je crie son prénom. Il ne réagit toujours pas. Je mords fortement ma lèvre inférieure et ne vois plus rien à cause des larmes qui brouillent ma vue. Ces dernières s'écrasent lâchement sur le visage de mon petit ami. Mon souffle commence à se faire court et je me sens faible. Mais pourquoi il a fait ça ce con ?! Je dois le réveiller, l'aider ! Je prends mon courage à deux mains et lui colle une grosse claque en espérant que ça le réveille. Malheureusement, il n'a aucune réaction.
« - Mais putain abruti !!! J-Je dois faire quoi ? »
Mes pleurs redoublent et je suis pris d'une peur bleu qui me tétanise complètement. Je vais le buter... J'ouvre grand les yeux et bien que la peur continue à grandir en moi je pose ma main devant son nez et sa bouche pour savoir s'il respire.
« - S'il te plaît... respire... »
Il faut qu'il respire, il DOIT respirer. Je ferme les yeux un court instant et tente de me concentrer pour sentir son souffle. Sauf que j'ai beau me concentrer je plus possible je ne sens rien contre ma main. Mes yeux s'écarquillent et je me laisse tomber en arrière comprenant qu'il est... actuellement... mort. J n'arrive plus à réagir.
« - Tu peux pas me faire ça hein... »
Je me gifle mentalement et me redresse sur les genoux. J'attrape automatiquement son portable et compose le numéro des urgences. Je renifle et tente d'essuyer mon visage trempé de larmes mais de nouvelles les remplacent, mouillant à nouveau mes joues.
« - Allô service des urgences. Quelle est la raison de votre appel ? »
Je tente de parler mais aucun mot ne sort, seulement des sanglots incompréhensibles. Merde ressaisi toi abruti ! Si tu ne fais rien il va... il s'en remettra pas.
« - Je... Je... Il est... Il respire plus.
- Qui ça ?
- M-Mon copain... il est... Il est...
- Que s'est-il passé ? »
Ça craint si je leur dis la vérité ? Je pince mes lèvres et tapote sur la joue de mon vis-à-vis, espérant qu'à un moment ça le ramène parmi nous. Qu'est-ce que c'est stupide. Je fixe la seringue au sol et finis par dire :
« - Je sais pas... je suis arrive chez lui et il... il était inconscient et r-respirait plus.
- Bien. Comment t'appelles tu ? »
Je sanglote à nouveau, la personne au bout du fil me dit de me calmer et de rester le plus calme possible pour qu'on puisse l'aider.
« - Je...
- Tu dois rester calme pour que je puisse envoyer une ambulance, d'accord ? »
Je hoche la tête puis me rends compte qu'elle ne peut pas me voir. Je laisse donc passer un simple ''mmh''.
« - Je... m'appelle Min Yoongi.
- Bien tu peux me dire où vous êtes ?
- Mmh, je... on est chez lui.
- Tu connais l'adresse ? »
L'adresse ? J'ouvre grand les yeux et me pétrifie. Je claque des dents et recommence à pleurer. Mon cœur me brûle et le voir comme ça me consume. J'active rapidement la géolocalisation sur mon portable et rapidement j'ai l'adresse. Je la transmets à la personne au bout du fil.
« -D'accord, je vais envoyer une ambulance. Tu peux me dire depuis combien de temps il ne respire plus ? »
Je tremble tellement fort que le portable cogne contre ma tête. Combien de temps ? Je réfléchis un bref instant. Je l'ai appelé tout à l'heure quand je sortais du lycée et il était conscient vu qu'il m'a répondu. Donc c'est récent ça veut dire. J'inspire profondément pour me calmer quelque peu.
« - Peut-être dix minutes... Quelque chose comme ça.
- Bien, écoute moi, tu ne dois pas raccrocher Yoongi d'accord. Je vais rester avec toi par téléphone et tu dois écouter ce que je te dis.
- D-D'accord...
- Tu sais faire un massage cardiaque ?
- J-Je crois...
- Bien, tu vas devoir en faire un le temps que l'ambulance arrive. »
Je pleure plus fort et panique vivement. Faire un massage cardiaque ?!! Elle est sérieuse ? Je sais pas faire ça ! Enfin, je connais la théorie mais j'en ai jamais fait de ma vie. Pourquoi il faut que toute les personnes que j'aime meurent sous mon nez sans que je puisse rien faire. Le portable fait un bip bip. J'ouvre grand les yeux et m'empresse de parler :
« - Je... J'ai plus de batterie !
- Tu peux me rappeler ?
- Non...
- L'ambulance est en route.»
La conversation se coupe et le portable s'éteint. Je regarde autour de moi comme si je cherchais de l'aide, sauf qu'on est bien évidemment tous les deux. Putain de portable de merde ! Je le pose à côté de moi et frotte les joues de mon petit-ami.
« - Espèce de couillon respire !!! »
Je le gifle à nouveau à plusieurs reprises. Sauf qu'évidemment rien ne se passe. Putain, je vais te tuer connard. J'ouvre grand les yeux et me rends compte que c'est trop tard.
« - Ouais bah je vais te ramener à la vie pour mieux pouvoir te tuer de mes mains ! »
Faut vraiment que l'ambulance arrive rapidement. Je me mets à genoux et me rends compte que vu la scène ils vont directement comprendre qu'il a fait un overdose de drogue. Il va avoir de gros problème. Je mordille nerveusement ma lèvre et sans réfléchir retire l'élastique entourant son bras et attrape soigneusement la seringue entre mes doigts. Je fixe le tout et me redresse. Je cherche en catastrophe où les planquer. Ne trouvant rien je les jette à la poubelle et reviens en courant vers Gab.
« - T'as pas intérêt à mourir ! »
Je lui interdis ! C'est pas le moment pour lui ! Tout commençait à peine à s'arranger et lui il fait le con de cette manière, mais il est bête ! Je tente de garder les idées claires et l'enjambe. Je m'assieds sur ses cuisses et pose mes mains au niveau de son cœur. Je ne vois à nouveau plus rien, son visage est tout flou. Je commence à m'activer sur lui assez fortement tout en tremblant. J'ai le sentiment qu mes forces partent petit à petit. Je peine à respirer et ai du mal à faire ce massage d'une bonne façon. Mon cœur se comprime dangereusement dans ma poitrine et mon souffle devient saccadé.
« - Abruti, abruti, abruti... »
Je murmure inlassablement ce mot et à bout de souffle me laisse tomber sur lui. Mon visage au-dessus du sien. Rapidement, mes larmes inondent son visage. J'essuie le mien et le détaille. Il semble dormir paisiblement... Je caresse sa peau, désormais froide. Je sanglote et essaie d'articuler son prénom mais il reste coincé dans ma gorge. Je dépose mes lèvres sur sa joue. Je reste comme ça et me rends compte qu'aucun souffle ne se dépose sur ma joue. Ce qui me brise plus profondément.
« - Espèce de con ! »
Je me redresse et lui colle une claque. J'agrippe son dos entre mes doigts tremblants et tente du mieux que je peux de continuer ce foutu massage cardiaque sauf que mes forces m'ont abandonnés. J'arrive plus à bouger, j'ai juste envie de disparaître. D'être à sa place et de me sentir partir très loin, pour ne plus jamais revenir de ma vie.
« - Si tu meurs je... »
Je n'arrive pas à terminer ma phrase tellement la suite me fait mal. Je sais pas si j'y arriverai sans lui. Je pourrais pas continuer comme ça. Si lui n'est pas là, je pourrais pas. Ça serait trop pénible pour moi. Je sais que ça me boufferait tous les jours et ça finirait par avoir raison de moi. Je caresse son visage du bout des doigts et attends du raffut dans l'entrée. Je me tourne violemment et vois des ambulanciers arriver rapidement. Je me laisse lourdement tomber sur le côté. Ça faisait si longtemps que ça que j'attendais sur lui sans rien faire ? Je les détaille et ai le sentiment de partir loin l'espace d'un instant. Quand je rouvre les yeux je suis allongé par terre et je fixe le plafond inlassablement. Je suis tombé dans les pommes ?
« - Comment tu vas ? »
Je me redresse violemment et pointe Gab du doigt, toujours étendu parterre.
« - Je... c'est de lui qu'il faut s'occuper. »
Mon état est pas important du tout. Surtout que tomber dans les pommes c'est rien. C'est juste sous l'effet de la peur et du stresse. Je murmure :
« - Il va s'en sortir ? »
Tout s'enchaîne très vite. J'ai du mal à analyser la situation. L'ambulancier qui est près de moi me répond :
« - On va faire tout ce qu'on peut. Tu sais ce qui est arrivé ? »
Mes yeux s'ouvrent en grand et je fixe Gab. Ils le mettent sur une civière et me détaille, le temps que je réponde. Je baisse la tête en serrant mes poings et fais non de la tête, ayant peur qu'il aie de grave problème si je dis la vérité.
« - J'étais pas avec lui. »
Il semble déçu de ne pas pouvoir obtenir de réponse mais ne m'en tiennent pas rigueur.
« - Je peux vous accompagner ?
- Tu es de de la famille ?
- Non mais... Je... S'il vous plaît, il a pas de famille et je... Je suis le seul là pour lui. »
Ils semblent hésiter mais finalement se décident à me laisser venir.Je soupire, rassuré et ils partent rapidement en direction de l'ambulance. Quelqu'un s'affaire à lui faire un massage cardiaque vigoureux, bien plus que le mien auparavant. Je m'assieds au fond de l'ambulance et me replie sur moi même en boule. Je pleure à nouveau et loge ma tête contre mes genoux. Le brouhaha ambiant me donne mal à la tête et mes larmes n'arrangent rien. On ne s'occupe pas de moi. C'est bien....
« - Vous aller le sauver, hein ?
- On va faire tout ce qu'on peut mais petit tu dois nous dire ce que tu sais. »
Je relève péniblement la tête et l'interroge du regard. Il me toise intensément tandis qu'il examine Gabriel. Je dévie légèrement le regard de cette vision pénible. Lui en train de l'ausculter tandis que son collège essaie de faire repartir le cœur de mon copain.
« - Mentir ne l'aidera pas du tout, bien au contraire. »
Je renifle et essaie de calmer mes sanglots mais c'est peine perdue. Je serre plus fort mes jambes contre mon torse et tremble de partout. Dire la vérité ? Je veux pas lui attirer des ennuis.
« - Si tu as peurs qu'il ait des problèmes ne t'inquiète pas pour ça, nous on est juste là pour le sauver, rien d'autre. Là, son seul problème est qu'il ne peut plus respirer. »
Je sais que c'est plus important mais est-ce qu'il va avoir des ennuis avec la police ? Il va aller en prison ? Il va se passer quelque chose de grave pour lui ?
« - Il aura... des problèmes ?
- Non mais dis nous ce que tu sais rapidement, c'est pas le moment d'hésiter ! »
J'ai peur, ok ?! Je suis mort de trouille, mon petit ami est actuellement mort, sous mes yeux. J'ai rien pu faire pour lui et l'ai regardé partir petit à petit. Il y a seulement vingt minutes je lui parlais au téléphone, il était vivant et maintenant il ... est plus avec nous. Réfléchis, s'il est mort il aura plus de problème du tout, alors Yoongi arrête d'être con et sois honnête. Je soupire un grand coup et murmure :
« - Je crois qu'il a fait une overdose...
- A quoi ?
- C-Ca je sais pas. »
Il ne semble pas me croire. Je m'empresse de parler :
« - J-Je vous jure ! Ça j'en sais rien ! »
Finalement, il hoche la tête et retourne à ses occupations : sauver mon con de copain. Je vous jure que s'il s'en remet c'est moi qui le bute et plutôt froidement d'ailleurs. Je vais le défoncer, lui arracher le cœur ! J'ai horriblement mal à la tête à force de pleurer, c'est pénible.
« - On va bientôt arriver. J'ai appelé l'hôpital, ils ont un box de libre dès qu'on arrive.
- Ok. »
Je tremble à nouveau et ai l'impression d'être horriblement faible. Mes forces m'abandonnent petit à petit et ma vue se floute mais non pas à cause de mes larmes. A cause de ma fatigue, ma peur, mon stress. Tout ça fait que j'arrive plus à suivre. Je murmure :
« - Sauvez le... Faut pas le laisser mourir. »
Mes yeux me piquent fortement et je peine à respirer. J'ai l'impression d'étouffer à cause de mes pleurs. Il va pas mourir. Il a pas le droit de me faire ça. Il peut pas ! Je relève lentement la tête. Il ne semble toujours pas respirer, il est tellement pale. Cette vue de lui me donne un horrible haut le cœur et une chaleur pesant prend possession de moi. Je me sens partir l'espace d'un instant et ma tête cogne contre quelque chose. Je me ressaisis.
« - Tu vas bien petit ?
- Je... oui...
- C'est bien toi Yoongi ? »
Je fais faiblement oui de la tête et mords ma lèvre pour tenter de calmer mes tremblements. Pfff comme si ça avait un réel intérêt... L'ambiance est tendue et fait mal à ressentir. Ils s'occupent du mieux qu'ils peuvent de lui et lui injecte je ne sais quoi. Je regarde faire en ayant peur. Ils lui font quoi ? L'ambulancier semble remarquer que je suis effaré et se décide à me parler pour me calmer :
« - Tu peux nous dire comment il s'appelle ? Son âge.... ? »
Je hoche faiblement la tête et malgré mes pleurs peine à dire :
« - Randon Gabriel, il a 18 ans... »
Mon cœur me brûle fortement. Peut-être que j'aurais dû donner un faux nom ?
« - Bien, on va tout faire pour l'aider, d'accord ? »
Je ne réponds pas, sachant éperdument qu'il ne faut pas croire ni les médecins qui disent ça ni les secours. ON me l'a dit une fois : résultat : J'ai perdu mon père... Je sais qu'ils disent ça uniquement pour nous rassurer mais que même eux ne font pas totalement convaincu. Je murmure pour moi même :
« - T'as pas le droit de me laisser... »
Il peut pas me faire ça. On a réussi à surmonter tellement de truc,on était en train d'y arriver ! On pouvait le faire ! On était si proche... Et tout s'est écroulé en seulement quelques minutes. J'aurais être plus rapide... Courir après être sorti des cours, allez chez lui sans me poser de questions, sans traîner des pieds. Je serais peut-être arrivé à temps. A cette pensée mes sanglots redoublent et mon cœur bat plus lourdement en moi. Ça me fait souffrir...
« - On est arrivé ! »
Automatiquement l'homme dés-enjambe mon copain mais continue le massage cardiaque très rythmé et relativement violemment à mes yeux. Les portes s'ouvrent et un médecin les attend. Automatiquement, les choses s'enchaînent rapidement. On me fait sortir après que la civière contenant Gabriel soit hors de l'ambulance. Les ambulanciers annonce le cas de mon vis-à-vis tandis que moi je regarde ce qu'il se passe, à l'écart et effaré. Je regarde autour de moi et reconnais cet hôpital. Ma mère y travaille... Je baisse la tête sachant très bien qu'elle est de service aujourd'hui. Je me rapproche un peu de Gab. Il est toujours pale et les battements de son cœur ne repartent pas.
« - Faites quelque chose, pitié ! »
On ne semble pas trop se préoccuper de moi. Les médecins partent encourant vers l'entrée de l'hôpital et au moment d'arriver dans un box fermé de tous, on me demande de rester à l'extérieur.
« - Quoi ? Non ! Pourquoi ?! Je veux rester avec lui !
- Vous ne pouvez pas, restez dehors le temps qu'on vous appelle, d'accord ? On fera le maximum pour lui. »
Elle entre dans la salle et je me retourne. On est au milieu des urgences, il y a plein de personnes, des blessés, des malades... Je pleure toujours plus et grelotte. J'ai peur, j'ai froid et je me sens mal. Est-ce que le ''maximum'' suffira à sauver mon petit-ami ? J'ai tellement peur. Je me colle au mur et attrape ma tête dans mes mains. Quel con ! Je m'approche d'un médecin et demande timidement :
« - J-Je excusez moi... On est à quel... H-Hôpital ?
- L'hôpital [...]
- M-Merci.. »
Il me sourit et s'en va vers un patient. Donc j'ai raison, on est là où ma mère travaille. J'essuie d'un bref revers de main mes larmes et renifle puissamment. Je sors péniblement mon portable de ma poche. J'ai besoin de ma maman... J'espère qu'elle est en pause. Je me mords difficilement la lèvre tellement elle tremble et attends, le portable contre mon oreille. Je pleure un peu moins.
« - Allô mon chéri ? »
A cet instant mes nerfs lâchent et je me sens raplapla. Je parle de ma voix tremblante.
« - Maman...
- Ça va pas mon cœur ? »
Je fais non de la tête dans le vide, sachant éperdument qu'elle ne peut pas me voir, mais c'est plus fort que moi. Je renifle à nouveau.
« - Je... Maman tu travailles là ?
- Je suis en pause pourquoi ?
- Je suis à l'hôpital, aux urgences, v-viens je t'en supplie.
- T'es à l'hôpital ?!! Où ça ? Ici ? Ça va pas ?
- Je... Viens maman...
- J'arrive tout de suite mon cœur. »
Elle raccroche et me colle à nouveau contre le mur. Je tends l'oreille pour essayer de savoir ce qu'il se passe dans la pièce où est mon petit-ami. Malheureusement, je n'entends absolument rien. Il y a trop de bruit, ça me fait mal aux oreilles et à la tête. J'ai l'impression que ça bourdonnes dans mes oreilles. C'est pénible. Je serre mes dents et tente de respirer le plus calmement possible. Je regarde autour de moi et prie pour qu'elle arrive très vite.
« - Mais c'est quoi ce bordel ? »
Comment tout a pu tourner de cette manière ? Comment c'est possible ? Tout allait encore si bien il y a une semaine. Si son père avait pas débarqué je suis sûr que tout irait pour le mieux. J'étouffe, je meurs de chaud et me sens horriblement mal. Je suffoque vraiment. Je me fais de l'air et aperçois ma mère. Elle pose son regard surmoi. J'arrive en courant vers elle et la regarde en pleure.
« - Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi t'es là ? T'es blessé ? »
Je tente d'articuler quelque chose mais les mots se mélangent et aucune phrase correcte ne parvient à sortir. Ma mère pose ses mains sur mes joues et me détaille, effaré. Son regarde me parcourt entièrement.
« - Tu t'es fait mal ?
- Je... N-Non c'est pas moi... »
Je grimace et serre ma chemise au niveau de mon cœur, me sentant de moins en moins bien. Elle ne semble pas comprendre ce qu'il se passe.
« - C'est pour qui alors ? Qui s'est blessé ? »
Mes mâchoires claquent et je peine à garder les yeux ouverts. Je manque de m'effondrer mais elle m'attrape par les avants bras et me force à lui faire face.
« - Il... Il ... Respire plus. »
Son regard semble changer. Ses yeux s'ouvrent en grand et elle passe ses pouces sous mes yeux pur sécher mes larmes.
« -Mon cœur calme toi, dis moi ce qu'il se passe. »
J'ai l'impression de revivre à nouveau cette nuit là. Sauf que là, j'étais seul... Seul avec plein de médecins qui s'agitaient de partout. Je me rappelle que ça me donnait mal à la tête, comme là maintenant. Ma voix se brise pour la énième fois et je murmure :
« - C'est Gabriel... »
Elle tente de dire quelque chose mais s'arrête. Elle laisse ses mains toutes fraîches sur mes joues, ce qui me fait du bien l'espace d'un instant.
« - Où il est ? »
Je pointe derrière moi pour lui désigner la pièce dans laquelle il est en ce moment. Je pleure plus fort et l'enlace violemment. Elle semble choquée et passe ses bras autour de moi. Je tremble et hoquette à cause de mes sanglots.
« - J'arrive plus à respirer je... Me sens mal. »
Elle me fait reculer et me regarde avec peine et tristesse.
« - Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Je... Je...Je veux partir loin, me sens mal... »
Je me recule d'elle et vais un peu plus loin pour tenter de fuir le bruit qui semble s'amplifier au fur et à mesure du temps. J'appuie sur mes temps et grimace. Ma tête tourne et je vois tout noir. Je me sens cogner contre le mur. Ma mère s'esclaffe et m'attrape par les épaules.
« - Amène à l'écart, autre part. Dans un endroit calme, loin de tout ça. »
Mon regard se remplit à nouveau d'un océan de larmes qui me brûlent les yeux. Elle fronce les sourcils et m'enlace brièvement.
« - Je vais voir ce qu'il se passe, j'arrive. »
Elle me tourne le dos et je lui attrape la main. Mon cœur est tellement douloureux que j'aimerais qu'il cesse de battre pour toujours. Elle tourne la tête et me regarde lourdement.
« - Je vais aller voir ce que me disent les médecins et je vais aller te mettre dans une chambre vide d'accord ?
- Mais et s'il... Maman j'ai peur. »
Elle me murmure de me calmer et caresse furtivement ma joue avant de s'éloigner de moi. Plus le temps passe et plus je suis mort de trouille. Je peux rien faire pour aider. Je suis juste là, en victime à attendre que tout se passe en étant passible. Je triture nerveusement mes doigts et ferme fort les yeux. Je veux disparaître, partir. Mon cœur est en train de me lâcher et plus je reste là, plus c'est pénible à endurer. Ma mère revient rapidement devant moi. Son expression me laisse directement comprendre la situation. Je pleure toujours plus.
« - Il est encore...
- Les médecins ont fait repartir son cœur. »
J'ouvre grand les yeux et manque de lui sauter dessus mais son regard me laisse comprendre que pour le moment c'est pas fini.
« - Mais... »
Je l'avais compris, ça va toujours pas en fait. Je me mords la lèvre et attends.
« - Il est toujours inconscient. Il respire mais on ne sais pas combien de temps il resté sans que son cœur fonctionne et vu qu'il a fait une overdose... »
Alors elle est au courant ? Je baisse la tête et serre mes poings. Ça veut dire quoi ça ? Il va avoir des séquelles ? Il ira jamais bien ? J'attends la suite :
« - Il va falloir attendre pour savoir si ça ira. Il n'est pas sorti d'affaire. Il y a des risques tu sais, mais ils font du mieux qu'ils peuvent pour les éviter. Pour l'instant, il faut faire attention. »
A ce moment mon monde bascule. J'ouvre grand la bouche et ai le sentiment que mon cœur me lâche. Ma vision se brouille et ma tête semble cesser de fonctionner. Je retrouve rapidement mes esprits.
« - Il va se passer quoi ?
- Les médecins continuent à l'examiner. On va devoir l'interner, je vais aller l'enregistrer pour une chambre, je vais t'y laisser d'accord ?
- Il va mourir ?
- D'après les médecins non mais... »
Le mais était de trop. Je fonds à nouveau en larmes et quelques hauts le cœur me font souffrir.
« - Je suis épuisé... Je veux... Me reposer. »
Elle hoche la tête et me prends dans ses bras rassurants. Son odeur me calme et sa présence suffit à me faire du bien.
« - C'est un battant, hein ? Tu vas voir, il va s'en remettre. »
Je ne réponds pas, ne croyant plus en rien. J'ai trop longtemps cru qu'il s'en sortirait pour qu'il me laisse finalement. Je veux pas croire à nouveau et être encore dans un état horrible.
« - Maman... Pitié, je veux... Il faut que j'aille au calme, je dois m'allonger.. »
Elle me fait signe de m'asseoir sur une chaise, ce que je fais. Je la regarde me sentant mal. Elle va dire quoi à cause de l'overdose ? Et puis je vais faire quoi s'il arrive pas à s'en remettre ? Je me retiens de pleurer.
« - Je vais l'enregistrer, je reviens vite. »
Je fais faiblement oui de la tête. J'ai plus le goût à la vie. A ce moment précis, je voudrais juste ne plus exister. Être ailleurs,dans un monde que personne ne connaît. Être dans un refuge, un lieu ou rien ne pourrait me faire de mal.
« - Putain Gab... »
Quel con... Il lui a pris quoi ? Je serre mes poings et baisse la tête en peinant à respirer normalement. Après cinq bonnes minutes, ma mère revient et me conduit dans une chambre,totalement vide, avec un lit.
« - C'est sa chambre, il sera amené un peu plus tard, d'accord ? Tu peux rester là pour l'instant mais évite de t'endormir sur le lit.
- Mmh... »
Elle caresse mes cheveux.
« - Sois fort mon cœur. Tu veux que je reste avec toi ?
- (Je fais non de la tête) C'est bon, va travailler. Que tu restes ici ne changera rien. »
Elle fait une faible grimace qui me montre qu'elle est désolée de ne pas pouvoir l'aider et le sortir de là. J'aimerais vraiment. Mon monde est a nouveau en train de s'écrouler. Tout par en miette.
« - Maman... Je.. J'ai tellement peur.
- Je sais, mais il va s'en sortir. »
J'ai un léger rictus et murmure :
« - A quel prix ? »
Elle semble surprise par ma question et caresse mes cheveux.
« - Je voulais pas te faire peur tout à l'heure. Il est possible qu'il n'ait rien du tout après ça. »
Je voudrais sourire, me sentir mieux et allégé par cette révélation mais je suis tellement fatigué qu'elle ne semble me fait aucun effet. Je hoche simplement la tête et titube jusqu'à l'un des fauteuils présents.
« - J'y vais, je passerais plus tard, d'accord ? »
Je ne réponds pas et me mets en boule. Elle sort. Je loge mon visage dans mes bras et ferme les yeux. Automatiquement les larmes me remontent. Je repense au moment où je suis entré dans sa chambre, à l'instant où je l'ai vu : Allongé, inconscient. Mort... Cette image restera à jamais gravée dans ma mémoire. Je me sens tellement faible, impuissant. On dirait que mes forces sont restées chez lui et depuis elles ne veulent plus revenir. J'ai tellement envie de dormir. Mes yeux se ferment touts seuls malgré mes larmes.
Hooo ma tête. J'ouvre les yeux et me me fait légèrement éblouir. Je regarde face à moi. Mes bras, qui semblent me protéger de tous les dangers. C'était un cauchemar ? Un horrible cauchemar c'est ça ? Je me relève péniblement et parcourt du regard la pièce. J'ouvre grand les yeux en me rendant compte que Gab est là, allongé dans le lit d'hôpital. Alors tout ça c'était pas un rêve ? A cet instant, j'ai envie de pleurer, de tristesse ou de soulagement je sais pas trop... Je me jette devant le lit et le regarde un peu paniqué.
« - Gab ? »
Aucune réponse. Il dort ? J'amène ma main tremblante au niveau de son cœur et me concentre de toutes mes forces. Son cœur bat, plutôt fort en plus. Un sourire s'incruste sur mon visage et quelques larmes de bonheur perlent aux coins de mes yeux. Je rabats une chaise près du lit et m'y assieds. Je tiens sa main entre les miennes et murmure :
« - Espèce d'abruti... Je vais te buter. »
J'ai tellement envie de le frapper de toutes mes forces. Je me retiens et amène l'une de mes mains à son visage légèrement abîmé. Il a des traces de coups. Je fronce les sourcils, tiens j'avais pas remarqué ça tout à l'heure.
« - Je vais te défoncer... Franchement lève toi le plus tard possible.... »
Mieux vaut pour lui parce que je suis vraiment... Énervé. Enfin, je sais pas trop en fait. Il y a plein de sentiments qui se mélangent en moi. J'ai du mal à savoir ce que je ressens à ce moment précis. Je suis soulagé, heureux, triste, énervé, déçu, inquiet ? Je sais plus... J'allume la télé et attends patiemment tout en évitant de m'endormir. Il s'en tirera pas si facilement.
********************
Je sens une pression sur ma main et un gémissement me fait légèrement sursauter. Je me redresse et regarde Gab. Il plisse les yeux et grimace en laissant passer une légère plainte. A ce moment je tremble et mon cœur s'emballe. Il ouvre les yeux et regarde autour de lui, finalement son regard se pose sur moi. Je suis tellement heureux qu'il se réveille que je ne sais quoi dire.
« - On est... à l'hôpital ?
Je fais oui de la tête et pince mes lèvres entre elles. Les larmes noient mes yeux mais je m'efforce à ne pas pleurer. Je vais le tuer d'abord. Il se redresse et respire plus fort. Il a un rictus dépité et prend sa tête dans ses mains.
« - J'y crois pas... »
Je le regarde sans comprendre. A quoi il croit pas ? A ce qu'il s'est passé ? Au fait qu'il ait fait une overdose ? Ou peut-être au fait que je l'ai sauvé ? Il me regarde froidement et m'agrippe par le col de ma chemise. Mes yeux doublent de volume et j'agrippe son poing ne comprenant pas ce qu'il lui prend.
« - C'est une blague ou quoi ?! »
Je tremble et tente de parler mais n'y arrive pas. Il lui arrive quoi là ?! C'est quoi son problème ? Il me secoue et ses yeux deviennent noir. J'ai peur...
« - Mais putain c'est une grande blague ! Me dis pas que c'est toi qui m'a amené là...
- Si... »
Il ferme les yeux un instant puis m'attire violemment à lui me faisant gémir. Il m'étouffe ! Je grimace et geins.
« - Putain mais t'es toujours là quand il faut pas ma parole ! Pourquoi tu m'as aidé mais merde ! Tu peux pas te mêler de ton cul ?! »
Il me repousse violemment en arrière. Je m'écrase contre le fauteuil et m'assieds dedans en tombant. Je le dévisage, outré et ne sais où me mettre ou quoi penser de cette situation. Il se fiche de moi ou quoi ?
« - Il te prend quoi là ? T'as failli y passer merde ! Si seulement j'avais pas été là tu serais...
- Mais justement ! Fallait me laisser abruti ! Putain mais pourquoi t'es venu ?! Pourquoi tu m'as amené ici ?!! »
Je sursaute et me relève. Je reviens vers le lit. Il tremble et renifle. Son souffle devient irrégulier. Je me sens mal et plutôt que d'être stressé je suis... fâché. Je le détaille complètement et ne sais quoi faire. Il prend sa tête dans ses mains et la secoue négativement. Je m'offusque :
« - J'allais pas te laisser quand même !
- Mais si ! »
Il m'agrippe à nouveau par le col de ma chemise et colle presque mon visage au sien. Son regard empli de haine me fait mal au cœur. Je papillonne des yeux, n comprenant toujours pas la situation. Sa voix se brise :
« - Mais putain fallait me laisser.... Je veux plus de toute ça, j'en veux plus. T'aurais dû me laisser crever comme un chien chez moi. »
Mes yeux s'écarquillent. Il... a fait exprès ? Je panique intérieurement et sens mon cœur battre le tocsin. Je murmure :
« - T'as fait exprès ?
- Évidemment ! Tu crois quoi ?! Je connais les doses à prendre ou pas ! Je suis pas con Je sais ce que j'ai fait, t'as tout fait foirer !!! »
Il hurle en me secouant. Ma tête pars d'avant en arrière et les larmes roulent toutes seules sur mes joues. Je sanglote. Il serre plus fort ma chemise entre ses doigts et tremble violemment. Sa voix aussi, ce qui me fait sentir très mal.
« - T'as tout ruiné... Même ça je suis pas capable de le faire proprement.
Il me pousse à nouveau et me tourne le dos. Je le fixe sans savoir quoi dire ou faire. Je tremble et suis presque en train d'étouffer. J'arrive pas à y croire non plus. Je m'empresse de parler :
« - Mais ça va pas ou quoi ?! Dis pas n'importe quoi !
- Mais tu comprends pas que j'en peux plus ! Je suis au bout là. Je veux... partir loin, aller ailleurs. Le retrouver. Aller avec lui. Je... veux plus de tout ça. Je suis pas quelqu'un qui a besoin de vivre plus longtemps. »
Mes dents claquent et quelque chose en moi se brise. Je m'assieds sur le lit et me retiens de passer ma main dans ses cheveux. L'entendre me dire qu'il veut se suicider, partir, mourir. Ça me détruit de l'intérieur. Je l'avais jamais vu comme ça.... Il renifle.
« - Pitié laissez moi. Ça devient trop dur. Je veux crever moi aussi. Qu'on me foute la paix, c'est trop en demander ? Pourquoi t'es intervenu !? Je t'avais dit de me laisser tranquille !
- Et tu crois sérieusement que je vais laisser le gars que j'aime crever comme tu dis.
- Ouais, parce que je suis pas quelqu'un qui a besoin de traîner dans son monde longtemps. On veut pas de moi. T'as pas encore compris ça ? Tout ce que je touche finit par se briser. »
Je secoue négativement la tête même s'il ne peut me voir comme il est dos à moi. Il ne pleure pas, mais il est pas loin, je l'entends à sa voix toute brisée. Il lutte de toute ses forces pour ne pas céder aux larmes, ce qui me déchire. J'aurais jamais cru qu'il avait fait une tentative de suicide. Je croyais qu'il avait simplement voulu se sentir mieux mais que part inadvertance il avait mis un peu trop dans la seringue. Je me serais pas douté qu'il avait fait exprès... Je tente de ne plus pleurer et passe tendrement mes doigts dans ses cheveux mais il me les fait retirer.
« - Va t'en. Casse toi. Dégage. Je veux pas te voir. Je veux voir personne je veux juste qu'on me foute la paix. »
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Coucou les enfants ! Non je n'ai pas tué Gab, j'allais pas faire ca quand même ^^' Bon... C'est plutôt triste comme chapitre. Je sais que c'est pas la joie mais ca change des chapitres trop niais et fleur bleue, je n'ai pas envie qu'on se lasse, autant moi que vous.
Au fait, je ne pense que je ne vous l'ai pas dit mais à une période (y'a un an) j'avais ouvert ma boutique de fanart Stray kids. Je faisais des illustrations petit format sur papier épais, des photocards (format Pc dans les albums) et des stickers ! Je vous en montre quelques uns :
En vrai j'aimerais rouvrir ma boutique mais peut-être avec des illus manga ? J'aimerais exposer mes créations à un salon manga. J'ai un pote qui fait ça, de ce qu'il dit ça permet de faire de supers rencontres.
Aujourd'hui pas de manga du jour, on se retrouve au prochain chapitre pour ça ;)
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