-Regarde moi quand tu ris...

Il ne dit rien et regarde en l'air. Je remarque alors qu'il commence à neiger. Je me mets à sourire, l'ambiance est si belle et agréable.Il me regarde une nouvelle fois et penche la tête sur le côté. Il compte m'embrasser ? Je ferme les yeux et desserre mes lèvres.Il me fiche une pichenette sur le front. Je râle alors.

-Je comptais pas t'embrasser idiot. Viens là.

Je le regarde sans comprendre, il passe ses mains dans mon dos et me colle à lui. Il descend ses mains derrière mes cuisses, me faisant rougir, je n'ose ni bouger, ni parler. Qu'est-ce qu'il trafique encore celui-là ? Il appuie vers lui, je fais un pas en avant et marche sur ses pieds. Je tente de descendre mais il fait un pas en avant me bloquant complètement entre lui et le mur froid.

-T'as froid aux pieds, non ? Ça devrait aller là.
-Je déglutis. Tu voulais vraiment parler avec moi ou tu voulais juste camoufler ta crise de jalousie ?
-Je veux vraiment qu'on parle idiot.
-Tu comptes arrêter de m'appeler comme ça un jour ? Râlais-je.
-Laisse moi réfléchir : non.

Je ne relève pas. Il m'épuise. Je sais parfaitement qu'il ne compte pas s'arrêter alors pourquoi je pose la question ? On se regarde dans les yeux, j'attends qu'il se décide à parler mais rien. Il passe simplement sa main dans mes cheveux.

-De quoi tu veux parler ?
-Attends un peu.
-Pourquoi ?
-On est bien là, non ?
-J'ai un peu froid...

Il se plaque un peu plus contre moi, sa chaleur corporelle m'enveloppe.

-Tu fais quoi ?
-Je te réchauffe un peu.

Il ne dit plus rien et se frotte très lentement contre mon corps, je ferme les yeux et agrippe le bas de sa veste entre mes doigts. Mais il est fou ?! Il va finir par m'exciter !

-Arrête...
-Coincé va.

Il soupire en me dérobant un baiser et se recule de moi. Je n'ose même plus le regarder dans les yeux. Je ne comprends pas ce qui lui a traversé l'esprit, il est vraiment dérangé ma parole ! Je calme les battements de mon cœur et une fois apaisé, j'ose à nouveau le détailler. Gabriel s'assied par terre, à côtés de moi.Il est contre le mur et regarde le ciel obscurcit par le soir. Il tape à côté de lui et me regarde.

-Allez jeune pucelle, viens discuter un peu.
-M'appelle pas comme ça...
-Il rit. C'est pas ma faute si c'est le cas.
-Je suis un gars.
-Je sais Il sourit.
-Alors arrête...
-Dans ce cas : jeune puceau viens t'installer ici.
-Je vais te tuer...
-Je demande à voir ça. Allez, viens t'asseoir près de moi.

Il me gonfle parfois mais malgré ça je n'arrive pas à rester fâché contre lui. Je suis trop faible face à lui. Je m'assieds juste à côté de lui, je replie mes genoux contre moi pour me réchauffer quelque peu. Gabriel retire sa veste et me la pose sur les épaules.Je rougis immédiatement et serre mes genoux entre mes bras, je laisse ma tête tomber sur ces derniers. Il est si gentil et attentionné. Il passe sa main dans ma nuque et caresse un peu mes cheveux. Ce que j'aime cette sensation, mon cœur est si léger.

-Regarde moi.

Je lève la tête et le détaille longuement, il a un grand sourire et il passe son indexe sur mes pommettes.

-Comment tu peux rougir aussi facilement, hein ?
-C'est de ta faute ! Mon corps réagit bizarrement quand on est si proche...
-Intéressant. Je peux te faire réagir comme je veux, c'est drôle ça.
-Te moque pas.
-Je me moque pas, c'est juste un constat.

Je ne comprends pas comment j'arrive aussi peu à me contrôler avec lui. Je serre mes mains entre elles, il dévie le regard vers elles et me regarde à nouveau dans les yeux. Qu'est-ce que je dois lui dire ? Je suis hyper stressé ! J'ai peur de dire n'importe quoi.

-Dis moi, tu veux qu'on se cache ?
-Hein ? Non pourquoi ? Toi oui ? Mes questions s'enchaînent.
-Pas spécialement, pourquoi ?
-Ce matin j'ai cru que c'était ce que tu voulais... On s'est pas parlé, pas touché, rien...
-Je vais te dire un truc : J'aime bien te mettre mal à l'aise et que tu sois embarrassé mais que quand on est à deux.
-Ça veut dire quoi ça ?
-T'es mignon quand t'es gêné, ça me plaît assez. Je préfère être le seul à te voir comme ça. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise face aux autres.
-C'est bizarre d'aimer mettre les gens mal à l'aise, c'est limite du sadisme t'es au courant ?
-C'est pas ''les gens'' comme tu dis, c'est juste toi. T'es... comment dire ça ? Adorable quand t'es gêné.

Adorable ?Je suis adorable ? Mon cœur pétille de bonheur. Je souris discrètement et fixe le ciel et la neige qui tourbillonne au-dessus de nous. C'est beau.

-C'est quand même bizarre...
-Sans doute oui mais... Il me fait le regarde dans les yeux en tenant mon menton entre ses doigts.tu me donnes encore plus envie quand tu fais ton prude. Tu te caches,tu caches tes envies, honnêtement c'est plus excitant qu'autre chose.

Je me tends et coupe ma respiration. Je suis tellement mal à l'aise et mort de honte ! Il pince mon nez et lâche mon menton.

-Arrête de couper ton souffle dès que t'es surpris ou gêné.
-Je fais pas exprès.
-Je sais mais arrête quand même, tu vas finir par mourir à force.

Je râle doucement. Qui aurait cru qu'en réalité il était si attentionné, si tendre et surtout si tactile ? J'aime tout de lui, c'est fou.

-T'as froid ?
-Un peu mais ça va.

Je repense à ce qu'il a dit un peu plus tôt. J'en reviens pas, je l'excite quand je suis gêné ? Sérieusement ? C'est pour ça qu'il me met toujours dans des situations bizarres et embarrassantes ? Ce gars est bizarre. Il appuie sur ma tête et la fait basculer contre son épaule, je souris et me rapproche un peu de lui. Je me sens bien.

-Et toi, t'as pas froid sans manteau ?
-Non, c'est bon.
-Au fait, j'aimerais rétablir quelque chose : je suis pas quelqu'un de coincé je suis simplement timide.
-Pourquoi tu me dis ça ?
-Pour que tu le rentres dans ta tête...
-Il a un rictus. T'es coincé, impossible de te parler de cul sans que tu manques de t'évanouir.
-J'ai pas l'habitude c'est tout !
-T'inquiètes pas, je vais y remédier.
-Pardon ?!
-En douceur. Sa voix est douce.Tu verras, tu vas en connaître des choses.
-Je suis pas sûr de vouloir.
-Crois moi, t'en redemanderas.
-N'importe quoi !
-Ça c'est ce que tu crois.

Pourquoi toutes nos conversations débouchent sur des sujets comme ça, hein ?Je secoue la tête et tends mes jambes. Je serre mes mains entre elles. Il m'en attrape une. Je le laisse faire.

-T'as remarqué que t'avais un toc ?
-Non lequel ?
-Serrer tes mains dès que t'es gêné ou pensif.
-Ah bon ? Va falloir que je fasse attention...
-Mais non idiot, c'est rien comme toc et puis c'est mignon.
-T'arrêtes de dire que je suis mignon ?
-Je sais que ça te fait plaisir.
-Même pas vrai...
-Tu souris à chaque fois.

Ok,je me suis fait griller. Pourquoi j'arrive jamais à mentir ? Je serre sa main et entrelace timidement nos doigts. Je sens que je tremble c'est horrible. Il fait combien de degrés ?

-T'as encore froid ?
-Non c'est bon.
-Sûr ? Je vais faire comme si tu ne tremblais pas parce que t'as peur alors...
-Je suis juste gêné et glacé grand idiot.
-Grand idiot ? Tu vas voir un peu ce qu'il va te faire le grand idiot...
-Je ris. Mais bien sûr. Je connais tes menaces.
-Je vais les changer tu vas voir.
-Ah bon ?

Il colle d'un coup sa bouche contre mon oreille. Mon dieu qu'est-ce qu'il va me dire ? Il susurre :

-Je connais un excellent moyen de te faire taire. Qui va pas mal t'occuper toi et ta petite bouche.
-Dis pas ça gros pervers !
-Il sourit, je le sens. Alors,tu comptes encore m'appeler comme ça ?
-Non, c'est bon...
-Bien et au passage arrête de me traiter de pervers à tout bout de champ.
-T'es sérieux ? T'es hyper pervers ! Tu penses qu'à ça !!
-Je pense aussi à d'autres trucs plus...

Il se recule et sourit. Plus quoi ? Je le regarde sans comprendre.Punaise j'ai vachement chaud tout d'un coup, cet idiot m'a mis dans tout mes états... Il laisse tomber sa tête contre le mur en bois et admire le ciel de plus en plus sombre. Un flocon lui tombe sur le nez. Je lève ma main tremblante et le lui retire timidement. Je chuchote :

-Plus quoi ?
-Plus...

Il passe son bras par dessus mon épaule et tourne la tête vers moi. Ila un petit sourire sur le visage, je reste impassible et attends patiemment. Il compte m'embrasser... J'en suis sûr, ses yeux le hurlent. Gab frôle mes lèvres du bout des siennes.

-Plus tendres et délicats. Des trucs qui te mettent à l'aise, qui te rassurent mais qui t'excitent aussi.
-Le dernier truc casse tout...
-Je rigole idiot. Même si je sais comment faire.
-Même pas...
-Tu paries ? Il me dérobe un baiser. J'ai très bien compris comment fonctionne ton corps. Et franchement, t'as de la chance qu'il fasse même pas dix degrés sinon je serai déjà en train de te faire des trucs.
-Perv...

Il me fait taire en m'embrassant. Ce contact m'électrifie. Je prends plaisir à sentir ses lippes glisser habilement contre les miennes même si j'ai du mal à participer pleinement. Je ne suis toujours pas parfaitement à l'aise. J'ai l'impression de mal embrasser à côté de lui. Il entame un long baiser loin d'être chaste et finit par se reculer et me regarder droit dans les yeux.

-Je rigole.
-J'espère...
-Mais oui. Allez, détends toi un peu et arrête d'avoir peur de moi.
-J'ai pas peur.
-Menteur.
-Je n'ai vraiment pas peur, je suis juste gêné et intimidé.
-T'es tout rouge.
-Me le fais pas remarquer, je le sais...

Je replie mes genoux et serre fort sa main dans la mienne. Il est tendre et délicat. Il m'a pourtant dit qu'il était quelqu'un de brutal, je suis sûr qu'il avait dit ça pour me faire peur. Je soupire et regarde le nuage blanc se former devant moi. Vive le froid...

-J'ai les pieds gelés...

Il a un rictus et me traîne face à lui. Mais comment il a fait ça ?! C'est quoi cette force ?! Alors que je suis face sa personne, il pose ses mains sur mes pieds.

-Fais pas ça...
-Qu'est-ce que tu vas trouver comme excuse encore ?
-Ce sont mes pieds... C'est pas super glam'
-Oui, les tiens justement. Tu crois que je m'amuse à tripoter les pieds des gens ?

Je ris un peu et une fois calmé je pose mes lèvres sur les siennes en souriant. Je suis tellement content qu'on soit ensemble. Je passe mes mains dans sa nuque et interrompt notre baiser pour l'admirer. Il n'a même pas cherché à approfondir notre échange, c'était un simple baiser innocent. Il a les joues un peu rouges, trop mignon ! Il me fait craquer.

-J'espère pas, ça craindrait sinon.
-Sans doute.
-Carrément même !
-Embrasse moi. Un vrai baiser. Reprend-t-il.

Je ne suis pas encore parfaitement à l'aise, j'ai super peur de mal embrasser et de prendre des initiatives, et s'il me trouvait nul et finissait par se lasser ? Je fuie son regard.

-Je sais pas faire...
-Sois pas coincé, c'est que moi.
-Justement c'est toi ! Je veux pas que tu me trouves nul...

Il caresse ma joue avec son pouce et secoue la tête en soupirant. Ce contact m'apaise. Je pince mes lèvres entre elles.

-Nul ? Sois pas idiot, je vais pas te trouver nul.
-Je suis sûr que si.
-Mais non, décoince toi un peu. Regarde moi déjà.

Je lève ma tête et libère mes lèvres de leur emprise. Il sourit et colle son front au mien. Il me rassure réellement.

-Si tu savais comme je m'en fous que t'aies déjà embrassé cent personnes avant moi ou aucune. Je me fous complètement que tu saches comment faire ou pas, fais le simplement.

Il cherche à me rassurer et à me mettre à l'aise ça me fait plaisir.J'ai tellement envie de l'embrasser quand il me dit des choses comme ça. C'est alors ce que je cherche à faire mais nos nez se touchent,alors je geins. Je détaille timidement Gabriel qui a un énorme sourire sur le visage. Je suis sûr qu'il se retient de mourir de rire...

-Je suis trop nul... soupirais-je.

Il ne dit rien, au lieu de se moquer, il me regarde tendrement à la place.Il me fait légèrement pencher la tête sur le côté.

-Comme ça.
-Je le savais, j'y ai juste pas pensé...

Il s'approche de moi et s'arrête à quelques millimètres de mes lèvres, son souffle se mêle lentement au mien. Je romps le vide entre nous et entame un doux baiser. Je ferme fort les yeux et attrape sa main dans la mienne, il sourit et amène son autre main jusqu'à ma nuque. J'entrouvre mes lèvres, il en fait de même.J'essaie alors de prendre en assurance et d'approfondir notre baiser.Au final tout s'enchaîne naturellement. Nos lèvres se cherchent,quémandent le contact de l'autre à chaque répit. Petit à petit nos muscles roses viennent se taquiner. Appréciant ce baiser et toute sa langueur, je me mets à gémir tendrement. Pourquoi j'ai gémi moi ?! Ça craint !! Je perds alors tous mes moyens et me déconcentre de ce baiser, j'ai du mal à avaler ma salive.Gabriel appuie sa main dans ma nuque pour me maintenir contre lui et maximiser le contact entre nos bouches passionnées. Je sens que je finis par baver. Me sentant incroyablement bête, je me précipite pour me reculer de lui.

-Pas mal.
-Pas de commentaire...
-Tu te débrouilles vraiment bien. On se demande qui t'a appris tout ça.

Je reste muet et tente d'amener ma main à ma joue pour m'essuyer mais il est plus rapide. Il rit doucement et appuie avec son pouce pour m'essuyer.

-Petite limace.
-Arrête, c'est gênant !

Il se remet contre le mur et regarde en face de lui en souriant, je fais de même.

-Je meure d'envie de te dire que t'es tout rouge.
-Je vais te tuer...

Il rit et laisse tomber sa tête contre la mienne. Il a le don pour me foutre dans l'embarras le plus total mais également pour me mettre à l'aise. Il pose sa main à l'intérieur de ma cuisse et la caresse.Je manque de m'étouffer avec ma salive et respire plus fort. Sa main est vraiment proche d'une zone sensible si je puis dire. Je me contracte.

-Pourquoi tu réagis comme ça ? Il y a aucune arrière pensée petit puceau en chaleur.
-C'est de ta faute ! T'as vu où est ta main ?
-Oui et il y a pas de raisons de s'affoler, elle est loin de ton petit oise...
-Je vais t'assassiner si tu finis ta phrase.
-Arrête de penser à ça et dis toi simplement que ma caresse ne sous entend rien de sexuel du tout.

''Mon petit oiseau...'', je vais lui arracher les yeux ! Il n'est pas petit ! Je lève les yeux au ciel et reçois plusieurs flocons dans le visage. Je pose ma main sur la sienne qui est entre mes cuisses. Il arrête de la bouger et dit plus rien. Moi non plus. On reste comme ça durant de longues minutes, l'ambiance est si agréable.

-Ah vous êtes là ! Je vous cherchais, tous les groupes sont là,on va aller patiner vous venez ? Râle Mathéo.
-On arrive.

J'envoie un sourire à mon meilleur pote. Je me redresse alors et tends sa veste à Gabriel.

-Tu viens ?
-On est obligé d'y aller ?
-Pourquoi, t'aimes pas le patinage ?
-Non, pour rien...

Il se relève, attrape sa veste, me dérobe un baiser et appuie sa main sur mes fesses pour me faire avancer.

-Pas touche, propriété privée...
-Ouais et c'est... Il colle sa bouche à mon oreille. la mienne.
-Même pas...
-On verra qui les touchera.
-Même pas en rêve !
-Tu verras.

Je lui fais retirer sa main et rougis violemment. J'avance rapidement vers la porte. Je me retourne il marche lentement et regarde assez bas un petit sourire en coin, je suis son regard et déglutis bruyamment. Il mate mon cul !

-Arrête de mater mon cul et retire les pensées impures de ton esprit.
-Non.
-Dépêche plutôt que de dire n'importe quoi...

Il marche à côté de moi. Il me tuera un jour. Je marche lentement et passe la porte, il fait bien meilleur !

-Si tu savais à quoi je pensais.
-Je préfère pas savoir...
-Il a un rictus.Contrairement à ce que tu penses, pas à des trucs de cul idiot.
-A quoi alors ?
-A rien, allez bouge. Il sourit.
-C'est toi qui est à la traîne.
-J'ai pas envie d'y aller.
-Pourquoi ?
-Pour rien, pour rien...

Moi j'adore le patinage, ça me rappelle de très bons souvenirs avec mon père. Ce qu'il me manque... Ça n'est pas toujours évident.

*****

J'espère que ce chapitre vous aura plu. Je ne le répèterai jamais assez mais si ce que je fais vous plait n'hésitez pas à vous abonner, ça m'aide énormément ! En ce qui concerne la publication en livre de ESJCP ça avance. Je dois envoyer à l'impression pour un test le premier tome dans les jours à venir. Je vous tiens au courant ~ Je sais que beaucoup se posent des questions sur le sujet, la section commentaire est faite pour cela (ou même mes DM si vous préférez), n'hésitez pas encore une fois.

J'espère que le tome rendra comme je l'espère, honnêtement ça me stresse beaucoup :') J'ai peur que ça ne soit pas du tout comme je l'imagine...