Storm


Nous sommes samedi, je suis rentré chez moi et je m'ennuie profondément.Ma mère m'a puni de sortie et ce, pour une durée indéterminée. Je l'ai mérité, je le sais parfaitement mais je ne peux m'empêcher d'être frustré car ça signifie que je ne vais pas pouvoir voir Gabriel pendant un certain moment. Rien que d'y penser je sens un creux qui me noue l'estomac.

Je veux le voir. Cette pensée me hante et m'obsède.

Je me lève brusquement de mon lit et sors de ma chambre. Il va falloir que je trouve une bonne excuse pour sortir parce que sinon ma mère va m'enchaîner à mon lit et elle fera en sorte que je ne puisse plus bouger d'un millimètre. Je descends rapidement les escaliers et m'approche du canapé. Ma mère y est assise et elle regarde une série. Quelle excuse je peux trouver ? Elle me détaille du coin de l'œil et lance elle même la conversation.

-Tu veux quelque chose ?
-Je peux sortir s'il te plaît ?
-Non. Tu es puni donc tu restes ici.

Mon cerveau tourne à pleine vitesse. Qu'est-ce que je pourrais sortir pour qu'elle m'autorise à aller dehors ? Je me mets alors à mentir :

-J'ai oublié mes affaires chez un pote.
-C'est pas grave, tu les récupéreras lundi.

Bon je dois rebondir sur quelque chose de plus important et nécessaire pour moi. Il faut que ça ait de l'impact et qu'elle comprenne que je dois sortir, que c'est une nécessité. Et dans le fond ça en est une ! Je sens que j'ai besoin de voir Gabriel...

-Oui mais ce sont mes cahiers et j'ai un devoir très important à faire. Il faut vraiment que je les récupère maintenant.
-T'as qu'à dire à ton pote de te les amener à la maison.

Pourquoi elle a toujours réponse à tout ?! J'ai l'impression que je m'enfonce de plus en plus malgré tout, je persiste :

-Il sait pas où on habite.
-Dis à un autre de tes potes de te les amener.
-Ils sont pas là ce week-end...

-Et Mathéo ?
-Il est occupé, je lui ai déjà demandé.

-
Elle soupire. C'est chez qui ?
-De quoi ?

-
Tes affaires idiot.

Je ne peux pas citer Mathéo et si j'évoque Gabriel elle va comprendre que j'essaie de la rouler dans la farine. Je dévie un peu le regard :

-Tu le connais pas.
-Avec toutes vos technologies il peut pas t'envoyer une photo ?
-Il a ... plus de crédits pour les MMS et internet passe plus chez lui depuis quelque temps déjà.

Je m'enfonce de plus en plus, elle va me cramer... J'ai envie de rire tout seul, je dis n'importe quoi. Non mais sérieusement, qui croirait ça ?

-Vraiment ?

Je regarde ma mère étonné. Et bien visiblement elle à priori. Elle est autant naïve que moi.

-Je t'assure que je dois vraiment faire ce devoir. Tu voudrais pas que je me ramène une mauvaise note quand même ?
-OK mais tu fais vite, d'accord ?
-Merci !

-
Elle regarde l'heure sur son portable. Dans une heure trente au maximum t'es de retour,c'est compris ?
-Oui oui !! Je me dépêche, promis !

Je suis content de moi-même. Même si c'est seulement pour quelques minutes, je veux pouvoir me glisser contre Gabriel, voir son visage et espérer admirer un petit sourire de sa part.

-Merci maman !
-Dépêche toi, l'horloge tourne.

Je fais oui de la tête et remonte à la vitesse de la lumière les escaliers jusqu'à ma chambre. Je m'empresse alors de m'habiller,j'essaie d'accorder du mieux que je peux mes vêtements. Je mets ensuite un peu de parfum et descends rapidement les escaliers. Je lance en parlant fort :

-Je ferais vite, promis !
-Fais attention à toi.

Je m'approche de la porte en marchant d'un pas allongé. J'enfile mes converses rouges qui se marient parfaitement avec mon pantalon entoile beige. J'enfile un manteau et sors rapidement. Le vent souffle un peu fort quand même, j'ai des frissons. Je frotte mes mains entre elles pour me réchauffer un peu tandis que j'accélère le pas.

Je viens d'arriver devant chez Gabriel. Je commence à stresser, ma gorge est comme nouée. J'amène ma main tremblante à la sonnette et appuie timidement dessus. Je prie pour qu'il me réponde. J'inspire profondément, essayant de calmer ma respiration du mieux que je peux. La porte s'ouvre devant moi. J'admire mes pieds, mal à l'aise et me sentant idiot.

-Toi ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
-J'ai oublié quelque chose chez toi quand je suis venu la dernière fois...

Je relève la tête vers lui, il me regarde étonné. Je suis pas très convaincant à ce que je vois. Il hausse un sourcil et me détaille rapidement de haut en bas. Je me force à le regarder dans les yeux.Peut-être qu'il n'aime pas comment je suis habillé ? J'espère que ça n'est pas le cas... Je m'éclaircis la voix et demande timidement :

-Je peux entrer ?
-Pour quoi faire ?
-Chercher ce que j'ai oublié.

-J'y vais, dis moi ce que c'est.
-Un stylo.

-Un stylo ?
Il a un rictus.Et t'es venu jusque chez moi pour un stylo ?
-Il est important pour moi et en plus je crois que j'ai laissé mon téléphone ici.

-Ton téléphone ? Non je te l'ai passé.
- Ah oui c'est vrai... Par contre j'ai aussi laissé un petit... cahier avec mon stylo je crois.

Il fronce un peu les sourcils. Je sais que c'est nul comme excuse. Qui revient chez quelqu'un juste pour récupérer un stylo ?! Il doit au moins être fait en or et en diamant ! Je suis profondément bête.

-Ok je vais les chercher. Tu les as mis où ?
-Non c'est bon j'y vais, perds pas ton temps, je vais aller les récupérer moi-même. Je sais où ils sont. Je peux ?
-De quoi ?

-Entrer.

Il ne dit rien et se pousse simplement de la porte d'entrée. Je me retiens de sourire et entre sans un mot. Je pensais qu'il ne me croyait pas mais visiblement si, je suis soulagé. Je referme la porte derrière moi. Par contre comment je fais ? Je n'ai absolument rien oublié chez lui... Je détaille dans un premier temps Gabriel, j'aime bien la manière dont il est habillé. Il a un pantalon slim noir et un haut rouge et noir, je remonte mes yeux le long de son corps en souriant malgré moi. Cependant, je remarque quelque chose qui me fait perdre mon sourire. C'est quoi ça ?J'ouvre grand les yeux, m'approche sans prévenir de lui et tire d'un coup sur le col de son haut. Il a un suçon dans le cou. Mon cœur s'affole. Il fronce les sourcils et ne semble pas comprendre.

-Qu'est-ce que tu fais ?
-T'as... un suçon ?
-Et alors ? T'es jaloux ?

-N'importe quoi ! On est même pas ensemble, je m'en fous.

Je le lâche d'un coup et sens la colère monter en moi. Je pensais qu'il essayait d'être sérieux avec moi ! Qu'il y avait quelque chose entre nous mais qu'est-ce que je me suis imaginé ? J'ai presque envie de pleurer... Une douleur vive me prend au niveau du cœur.

-Exactement. Donc c'est bon, il y a pas de soucis.
-Ouais, je m'en tape.

Je suis presque dégoûté, je pensais que ça avançait vraiment entre lui et moi. Ça m'arrache le cœur de prétendre que ça ne me fait rien de voir qu'il a un suçon et donc qu'il s'amuse avec d'autres personnes que moi... Je balance froidement :

-Je vais chercher mes affaires.

Je me dépêche d'aller jusqu'au escalier puis les monte très rapidement. J'ai envie de pleurer. J'arrive dans sa chambre, j'ouvre d'un coup la porte en respirant de plus en plus fort et vite. Je m'avance vers son bureau et m'accroupis et fais mine de chercher quelque chose. J'aurais du rester chez moi...

Je passe de longues secondes dans cette position à retenir mes larmes.

-Alors, tu les as trouvé ?

Je me tends. Je ne l'avais même pas entendu arriver. Je serre mes poings, mes ongles s'enfoncent dans ma paume, ça me fait mal mais ça me calme un peu. Malgré tout cette rage monte en moi. Je veux en avoir le cœur net.

-Ça va tu t'es bien amusé ?
-Qu'est-ce que tu racontes ?
-C'est bon t'as baisé et t'es content maintenant ? Ah bah tiens tu as fini par comprendre que c'était pas moi que tu allais sauter si facilement alors tu es parti de taper quelqu'un. C'était qui ?Une meuf, un mec ? Les deux en même temps peut-être !
Je ris nerveusement. Après tout m'en je m'en fous que tu te tapes des putes !! Vas-y libre à toi !

Le silence. C'est la seule réponse que j'obtiens. Les pas de Gabriel se font malgré tout entendre. Je continue mon monologue :

-Alors, tu dis rien ? Pourtant ça devait pas être si mauvais t'as encore des marques... T'as bien aimé, ça allait, c'était à ton goût, hein ? Évidemment les autres au moins ils peuvent faire ce que tu veux et en plus ils savent faire.

Les larmes me montent d'autant plus aux yeux. Je sens qu'elles menacent de couler. Cette sensation est horrible. Ma voix se brise quelque peu, je l'éclaircis alors maladroitement.

-Arrête...
-Non, tu te fous de moi !
-Je croyais que t'étais pas jaloux.

Je reste silencieux, me sentant à la fois blessé et idiot. Je ne devrais pas être jaloux mais c'est plus fort que moi.

-T'es vraiment idiot.
-Je le suis pas.

Gabriel pose sa main dans mes cheveux. J'aimerais lui dire d'arrêter de me toucher, de me laisser tranquille car mon cœur me fait souffrir mais je n'arrive pas à parler. Les mots sont bloqués dans ma gorge. Je fais semblant de chercher sur l'étagère.

-Si tu l'es et surtout là.
-Non.
-T'es vraiment bête quand tu veux. J'ai un suçon dans le cou et alors ?

-Mais merde ! Je m'en fous, c'est bon...
-Surtout que c'est toi qui me l'a fait couillon.

-Hein ?
-Justement pour pas qu'on s'approche de moi, tu crains quand même.

J'ouvre grand les yeux et laisse ma bouche s'entrouvrir. C'est moi qui ai fait ça ? Je n'y crois pas...

-C'est pas possible, je t'en ai fait mais c'était il y a trop longtemps.
-T'as sucé trop fort et la marque est encore là. D'habitude tu le remarques pas parce que je suis en chemise et que le col le cache.Donc sois pas idiot, tu fais tout une histoire pour rien.
-C'est pas vrai.

-Tu veux un certificat pour la date peut-être ?
-Tu mens, ça dure pas si longtemps...

-Tu crois qu'un suçon ça part au bout de trois jours ou quoi ?
-Les tiens durent pas des semaines...

-Parce que je sais bien les faire.

Il caresse furtivement mes cheveux. Par pitié dites moi qu'il me ment.Je pense que je préférerais que ça soit le cas plutôt que de me dire qu'il a raison, parce que si c'est le cas, je passe sincèrement pour le plus gros des idiots.

-Sois pas bête. J'aurais fait ça quand ? Tu me colles H24.

C'est bête mais j'ai envie de pleurer et de rire à la fois. Il a raison,c'est ça le pire.

-Allez relève toi au lieu de faire sembler de chercher ton carnet et ton stylo imaginaire. Je suis pas bête je sais très bien que t'as rien laissé chez moi.

Je me sens de plus en plus stupide. Encore un truc pour la route peut-être ? Je serre plus fort mes genoux entre mes doigts et soupire discrètement. Je déglutis difficilement et me relève péniblement. J'ai un don pour me ridiculiser ou quoi ? Il abaisse sa main jusqu'à mon épaule et me fait me retourner. J'ai le réflexe de baisser la tête et de fermer les yeux. Je ne veux pas lui faire face.

-Donc t'étais jaloux, intéressant...
-Je l'étais pas.
-
Il a un rictus. Pas la peine de mentir, t'es cramé à des kilomètres à la ronde.
-Je me suis peut-être emporté mais j'étais pas jaloux.

Il attrape mon menton entre ses doigts et me fait basculer la tête en arrière, j'ouvre timidement les yeux et ose finalement croiser son regard. Il a un petit sourire. J'ai rarement était aussi mal à l'aise.

-T'étais quoi alors ?

Je bégaie bêtement et essaie de trouver une réponse mais rien ne me traverse l'esprit. L'avoir face à moi m'impressionne tellement que je n'arrive plus à réfléchir de manière posée.

-J'étais... Rien. C'est bon, oublie.
-Oublier ? Non, je crois pas
.Alors, qu'est-ce qu'il t'a pris de t'emporter comme ça sérieusement ? Même si j'avais vraiment un suçon qui venait pas de toi, t'aurais pas eut à réagir comme ça.
-C'est plus fort que moi, ok ?

-Contrôle toi.
-Je peux pas !

-Crie pas.
T'es idiot.Tu cherches jamais à comprendre et tu t'emportes pour un rien. Avec toi qui me poursuis tout le temps c'est limite si j'ai le temps d'aller pisser en paix.

Je ris un peu. Il a raison, je suis tout le temps chez lui. Et pourtant nous ne sommes même pas ensemble...

-Désolé...
-Pour t'être emporté ou pour me coller tout le temps ?
-
Je ris doucement.Pour ne pas avoir remarqué que c'était moi qui t'avais fait ça.Prononçais-je en indiquant le suçon dans son cou.
-
T'es grave quand même. Soupire-t-il.Et sinon,pourquoi t'es là ?
-Je te l'ai dit, pour mes affaires...

-Arrête de mentir, je suis pas crétin j'ai très bien compris que c'était pas vrai. Quelle est la vraie raison ?
-Je sais que je suis bizarre mais je voulais te voir, en plus je suis bloqué chez moi et j'en avais marre.

-T'es sorti en douce ?
-
Hein ? Non !
-T'es trop honnête...
-Pas tant que ça vu que j'ai menti pour venir.

-
Allez rentre chez toi au lieu de dire des bêtises.

Je n'ai aucune envie de rentrer chez moi, j'aimerais passer du temps avec lui.

-Allez, du balais maintenant.
-Laisse moi rester un peu.
-Tu vas me faire croire que ta mère t'attend pas ?

J'avais oublié. Je grimace un peu alors qu'il me pince les joues en souriant. Je râle :

-Stop !

Il me lâche en riant doucement. Je me demande quand est-ce que je le verrai rire franchement. Je le détaille, prenant mon temps pour observer les traits harmonieux de son visage.

Il y a un fort grondement de tonnerre. Je sursaute brusquement. Gabriel me rattrape par le bras alors que je perds l'équilibre.

Il tonne une nouvelle fois et plus longtemps. C'est impressionnant. Je n'ai pas peur de l'orage du tout mais là le son était puissant.

-T'as peur du tonnerre ?
-Non j'ai juste été surpris...

Je compte les secondes quand un nouveau grondement se fait entendre. Apriori la tempête est loin d'ici.

-Menteur.
-Arrête de te moquer, ça surprend c'est tout.
-Ouais c'est ça.

Il me lâche le bras et se recule de moi. Il s'approche de la fenêtre et s'assied sur le rebord. Il regarde dehors.

-T'as une veste et un parapluie ?
-Pourquoi ?

Il me fait signe d'approcher en continuant de regarder au travers de la fenêtre. Je m'avance timidement vers lui et ouvre grand les yeux.C'est le déluge dehors ! Il pleut énormément, les arbres remuent violemment de gauche à droite et l'orage tonne de plus belle. Quand est-ce que le temps est devenu comme ça ? Quand je suis parti il y avait du vent et le ciel était gris mais là c'est effrayant. Le ciel a pris une teinte inquiétante.

-Alors ?
-Non, ni l'un ni l'autre.
-OK, je te passe les deux.

-Hein ?!! Tu veux vraiment me foutre dehors avec ce temps ?
-Je te fous pas dehors.

-Si ! Je bouge pas d'ici moi !
-Ta mère va te tuer.

-M'en fous, c'est soit je prends la foudre soit je me fais engueuler,désolé mais aux dernières nouvelles j'ai plus de chances de survivre à ma mère qu'à la foudre.
-
Il rit un peu. Vu comme ça.
-Donc s'il te plaît, me mets pas dehors...

Il ne répond pas et passe brusquement sa main sur ma hanche, il m'attire à lui, je tombe sur ses jambes. Je suis alors désormais assied sur ses cuisses. Mon cœur s'affole.

-Pardon j'ai glissé !

J'essaie de me relever mais il me maintient contre lui. Je reste tétanisé.Il a fait exprès ? Je pensais que j'étais tombé mais que ça n'était pas ce qu'il voulait...

-Reste comme ça, ça te fera moins sursauter.
-Ça va aller...
-
Il a un rictus. Libre à toi de te lever mais reviens pas t'asseoir sur moi après.

Pour une fois qu'il me laisse être proche de lui, autant en profiter. Je rougis en souriant et regarde au travers de la fenêtre. Sa main droite est toujours posée sur ma hanche et sa main gauche est contrela fenêtre. Je pose ma main tremblante sur la sienne qui est contrela vitre. Je vois son reflet dans le verre, il a l'air étonné.

-Faut pas faire ça qu'il y a de la foudre, c'est dangereux.

J'attrape sa main et la lui fais retirer. J'ai tellement envie de la garder contre la mienne mais je sais qu'il va se défaire de mon emprise. Je la lui lâche donc et pose ma main sur ma cuisse en fixant un arbre devant sa maison qui bouge violemment. Je me sens bien. Gabriel colle un peu son torse à mon dos. Je n'ose même pas parler, je me sens tellement bien que je n'arrive pas à ouvrir la bouche. Je sens son souffle chaud taper dans ma nuque. Je commence à rougir, mes joues sont chaudes et mon bas ventre me chatouille. Je serre mes mains entre elles, comme un réflexe nerveux.

Aucun de nous deux ne parle ou ne bouge, c'est bizarre mais rassurant comme ambiance même si le temps fait peur...

-Moins peur ?
-Je peux rester ici cette nuit s'il te plaît ? Je veux pas sortir.
-Si tu veux, à condition que tu fouilles pas.

-Mmh.
-T'as pas pris de grosse veste type K-way du tout ?
T'as vu comment t'es habillé ?

Ça lui plaît pas ? Pourtant j'avais fait un effort... Je me sens un peu déçu, je pensais qu'il me trouverait attirant comme cela.

-C'est moche, c'est ça ? Je le savais j'aurais dû venir autrement.
-
Il a un rictus. C'est pas ça idiot, ça te va très bien mais ça tient pas chaud.
-
Je tourne la tête vers lui.Ça me va bien ?!
-Oui très bien. Crois moi, ça te va mieux comme ça.
Mais ça tient pas chaud quand même. T'aurais du mettre une vraie veste.
-J'ai pris la première que j'ai trouvée.

-Tu vas chopper la crève.
-Mais non...

-
On en reparlera quand quelques jours.Il marque une petite pause et reprend : Tu pensais vraiment que ça t'allait pas ?
-Ouais...

-Pourquoi ?
-Je sais pas trop j'ai pas...

-L'habitude?
M'interrompt-il.Comme quand t'étais habillé à la fête de Simon.
-Tu... t'en souviens ?

-Ouais, t'étais pas mal.
-Vraiment ?

Sa seule réponse est un faible rire. Je m'habillerai comme ça plus souvent alors ! Si il aime, je ferai des efforts. Je ne sais pas trop pourquoi je fais tout ça mais ça me rend heureux de savoir que ça lui plaît. J'agrippe sa main en entendant le tonnerre. Il a un petit rictus. Finalement, je l'avoue, j'ai peur. La pluie s'abat sur la fenêtre et roule lentement sur la vitre. Il retire sa main de la mienne et essuie la buée sur le carreau. Je me sens bien sur lui.

-Ça va ?
-Oui pourquoi ?

-T'as l'air dans la lune.
-Un peu, c'est vrai...

-Pourquoi ?
-Je me demandais ce qui était en train de se passer.

-C'est une tempête.
-Pas dehors
Je ris quelque peu. Là, maintenant, entre nous.
-Tu veux boire quelque chose ?

Comme toujours, il fuit le sujet. Ça ne me surprend même plus.

-Non je veux rester comme ça, c'est tout.
-Le tonnerre s'est un peu calmé.
-Et alors ?

-Descends.
-Non.

-S'il te plaît.

S'il te plaît ? C'est rare de sa part !

-Allez, descends, en plus j'ai envie d'aller aux toilettes.
-Gabriel...
-J'ai envie d'y aller maintenant pas demain.

-Ok ok...

Je me relève, un peu triste. Il se relève à son tour et s'éclaircit la voix.

-J'ai encore tout fait foirer...
-Qu'est-ce que tu racontes ? J'ai envie de pisser c'est tout.
-Tu t'en vas à cause de ce que j'ai demandé.

-J'ai envie d'aller aux toilettes tu veux venir vérifier peut-être ?
-Non c'est bon...

Il passe sa main sur ma tête. Je dis rien et me laisse faire,appréciant ce contact inespéré.

-Ok j'aime pas quand tu parles de ça mais là je m'en vais pas pour ça.
-Mmh...
-Allez, regarde moi.

-Tu vas vraiment aux toilettes ?
-Tu veux venir voir ?

-Non ça va aller !
-
Il soupire et frictionne mes cheveux. Fouille pas.
-Oui maman...
-Et si t'as faim va te servir.

-Tu vas pas rester trois heures aux toilettes.
-Qui sait.

Il sourit et se recule de moi. Il sort de sa chambre. Je souris et me dirige vers son lit. Je m'assieds dessus et croise mes jambes. Je sors mon téléphone, je vais profiter qu'il soit pas là pour annoncer à ma mère que je préférerai rester au vu de la tempête. Cette dernière a l'air d'empirer. Je mets mon portable près de mon oreille et attends la boule au ventre.

-Oui ?
-Maman c'est moi.
-T'as retrouvé tes affaires ?

-Euh pas tout mais une partie.
-Ok c'est pas grave, tu récupéreras ce qu'il reste lundi ou plus tard.

-Ouais mais t'as vu le temps ?
-Le temps ?

-Il y a une tempête, c'est pas que je veux pas rentrer mais vu le temps qu'il fait...
-
Elle soupire fortement.C'est pas grave tu prendras un peu l'eau.
-Maman ! Je vais être malade en plus j'ai pas pris ni parapluie ni grosse veste.
-Demande à ton ami de t'en passer.

-Il en a pas et avec le vent qu'il y a, un parapluie se retournera directement.
-Dans ce cas tu prends le bus.

-J'ai pas de bus aujourd'hui, c'est le week-end.
-Tant-pis tu rentres à pieds en courant.

-Maman... Je suis loin de la maison là... Je peux rester ici cette nuit s'il te plaît ? C'est pas que je fuis ma punition mais avec le temps qu'il fait ...
-Ça sert à quoi je te punisse si tu respectes pas, hein ?

-Désolé.... Je ferai pas de bêtises promis.
-Tu me le promets ?

-Oui.
-Première et dernière fois que tu me fais un coup comme ça, ok ?

-
Je me retiens de rire.C'est pas de ma faute ! Dis ça à la météo...
-Sinon je viens te chercher.

-Non c'est bon !
Je me tends. Je sais pas son adresse.
-Demande lui.

-Tu vas pas te déplacer maman, c'est dangereux. Je t'assure, regarde dehors.
-Bon je te fais confiance mais t'as pas intérêt à faire une connerie ! Parce que cette fois-ci je t'étrangle de mes mains.

-Du coup ça veut dire que je peux rester ?
-Oui mais pas de connerie !!

-Oui oui. Je te laisse !
-Je t'aime mon chéri fais attention à toi.

-Moi aussi, merci.

Je raccroche. Ce qu'il s'est passé la dernière fois m'a servi de leçon, je ne compte pas refaire une connerie du même style. Je tourne la tête pour admirer sa chambre et sursaute. Gabriel est là.Il écoutait notre conversation ? J'avale difficilement ma salive et serre mes mains entre elles. Il est appuyé dans l'encadrement de porte et il me regarde intensément. Je baisse un peu les yeux et tourne légèrement la tête. Il tonne. Je ferme les yeux en sursautant un peu. J'entends Gabriel rire. Je le sens s'asseoir à côté de moi et poser sa main sur ma tête. Je le détaille timidement.

-Toujours peur ?
-J'y peux rien... Et j'ai pas peur, ok ? Je suis simplement surpris.
-T'as peur.

-Non.
-Pourquoi tu l'admets pas ?

-Parce que si c'est pour que tu te foutes de ma gueule, sans façon.
-Pourquoi t'as toujours l'impression que je me moque de toi ?

-Parce que ça se voit...
-La preuve que non. Tu dis n'importe quoi.

Je le regarde une nouvelle fois et rougis en croisant son regard, je baisse les yeux vers ses lèvres et les fixe. Je divague car elles m'attirent. Je sens que mes tempes commencent à me chauffer. Je respire le plus calmement possible et papillonne un peu des yeux. Il s'approche un peu de moi en souriant et hausse un sourcil. Je déglutis difficilement. Son souffle commence à se mêler au mien.J'adore cette sensation mais je n'arrive presque pas à me retenir de poser mes lèvres sur les siennes quand il est si proche de ma personne.

-Tu fais quoi ?Soufflais-je du bout des lèvres.
-Ce que je veux.
- Tu vas m'embrasser cette fois ou tu vas reculer et rire en me voyant espérer ?

-A ton avis ?
-Je sais pas...

-Propose.
-Embrasse moi...
Ma voix se fait languissante.
-J'ai dit propose pas : ordonne
.Ricane-t-il.
-T'es chiant...

-Je sais mais ça te plaît, non ?
-Non.

-
Il sourit et attrape mon menton entre ses doigts. Vraiment ? Pourquoi tu restes près de moi alors ?
-C'est plus fort que moi. Je te l'ai déjà dit, j'ai envie de passer mon temps avec toi et de rester à tes côtés. Je ressens des choses vraiment fortes et ça me...

Il m'interrompt en plaquant d'un coup ses lèvres sur les miennes.Pourquoi il fait toujours ça quand je dis ce que je ressens ?C'est frustrant ! J'ouvre grand les yeux, nos regards se croisent. Je me tends un peu et ferme à moitié les yeux quand je sens qu'il meut ses lèvres. J'essaie de participer un petit peu mais je me sens mal à l'aise. Il embrasse vraiment bien c'est pas le problème mais j'ai toujours l'impression d'être ridicule à côté de lui. Alors que ses lèvres caressent lentement les miennes, il tonne, me faisant sursauter. Je me suis cogné à lui, une certaine douleur se propage au niveau de mes dents. Je me défais de lui et grogne. J'amène ma main à mes lèvres, vérifiant que je ne saigne pas. Gabriel a un rictus, il lèvre les yeux au ciel :

-Bébé.
-Arrête en plus je me suis fait mal...

Il a l'air encore plus étonné, il fronce légèrement les sourcils et pose sa main sur la mienne. J'ai un peu le goût du sang dans la bouche, je savais que je m'étais vraiment fait mal ! Gabriel me fait retirer ma main, une fois fait il soupire profondément.

-Quoi ?
-Soit t'es trop fragile soit t'es vraiment pas doué.
-Je suis pas fragile, ok ?
C'est de ta faute !!
-De ma faute ?
Reprend-t-il,incrédule.
-Oui...

-N'importe quoi.

Il passe une nouvelle fois son pouce sur ma lèvre. J'ancre mon regard timide dans le sien.

-T'es tout rouge. T'es gêné ?
-Non...
-Menteur.

-C'est parce qu'il fait chaud chez toi...
-Mais oui bien sûr.

Sa main fraîche retrace rapidement les contours de mon visage.Il continue à passer son pouce sur ma lèvre. J'ai hyper chaud et je sens que mon cœur bat plus vite. Il se passe quoi ? J'ai les yeux mi clos et respire un peu plus vite. J'ai du mal à avaler et je commence à papillonner des yeux. Il a un petit sourire en coin et s'approche un peu plus de moi.

-C'est mon pouce qui te donne chaud comme ça ?
-Non...
-Ça se voit.

-Arrête, c'est bizarre...


************

Comme si je n'étais pas assez débordée ces derniers temps, je vais en plus devoir passer le TOEIC dans les semaines à venir. J'ai un peu le seum je vous avoue. Fin bordel j'ai une licence d'anglais, c'est quand même censé attester de mon niveau d'anglais (C1) alors pourquoi je dois me faire chier à passer un test qui coute un bras et qu'il faut en plus renouveler tous les deux ans ?! Tout ça pour faire un échange en Corée en plus -.- Surtout, qu'en prime je vais me préparer pour la session du TOPIK de cet automne, je prie pour avoir un bon niveau, au moins le niveau 4 ça serait pas mal déjà, ça serait l'équivalent du niveau B2 en langue. Des gens parmi vous ont déjà passé le TOPIK et ont un niveau équivalent ou supérieur au TOPIK 4 ?

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