Sa vie


Je me réveille délicieusement avec une sensation d'apaisement en moi.Une chaleur significative se ballade dans tout mon être. Je m'étire longuement et ouvre les yeux. Ça faisait longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi. Pour une rare fois, je me réveille avec un sourire collé au visage. Je regarde à côté de moi, désirant voir le doux visage de Gabriel mais ce dernier n'est pas à mes côtés.Je soupire et me redresse. J'aurais du m'en douter, c'était sûr qu'il ne serait pas resté dormir avec moi. Je fais la moue et meurs d'envie d'aller le voir. Je sors alors du lit, un petit creux me nouant le ventre. A la fois car je stresse un peu et également parce que je meurs de faim.

Je cherche timidement Gabriel à l'étage mais il n'est pas là, je me décide alors à descendre les escaliers. Il est là : assis sur une chaise à la table à manger. Je déglutis et lui fais un petit sourire. Le voir illumine déjà ma journée. J'espère que je ne suis pas trop moche.

-Salut.
-Mmh.

Très accueillant de bon matin. Je m'assieds en face de lui. Il est entrain de déjeuner on dirait. Il est déjà prêt, habillé et coiffé. Il est super beau. Je rougis tout seul et inspire plus fort.

-C'est quelle heure ?
-Je suis pas une horloge.

-T'es sérieux ?
-J'ai une gueule avec des aiguilles et des nombres ? Non. Donc ouais, je suis sérieux.

Finalement,il me démoralise. Je me retiens de râler, est-ce que c'est vraiment si dur que ça d'être agréable de bon matin ? J'insiste :

-S'il te plaît... C'est quelle heure ?

Il souffle et pointe du doigt derrière lui. Il y a une pendule accrochée au mur. Je regarde alors l'heure qu'il est. Il est beaucoup tard que je ne pensais ! C'est déjà dix heures trente. Je me demande s'il est réveillé depuis longtemps... Je l'admire en train de déjeuner, j'ai également faim...

-Tu bois quoi ? Lui demandais-je.
-Un truc pas pour les gamins.
-Du café ?

-Ouais. T'en veux ?
-
T'as dit que les gamins en buvaient pas.
-
Il a un rictus. Tu te traites toi même de gamin ?
-Je le fais avant que tu le fasses.

-Il en reste dans la cuisine si tu veux.
-J'aime pas. Mais merci.

Je ne pensais pas qu'il m'en proposerait, dommage que je n'aime pas. Mon ventre gargouille. Je prononce timidement :

-J'ai faim...
-J'avais entendu.
-J'ai vraiment faim.
J'insiste bien sur le ''vraiment''.
-Bah mange.

Son ton était un peu sec et froid. Toujours aussi charmant à ce que je vois. Je me relève et me dirige vers la cuisine. Il y a des bananes dans la corbeille à fruit. J'en attrape une. Je l'ouvre et repars m'asseoir. Gabriel me regarde en haussant un sourcil et sourit en buvant son café. Je le regarde, ne comprenant pas pourquoi il tire cette tête et commence à la manger.

-Tu peux en mettre beaucoup dans ta bouche ?

Je manque de m'étouffer. Je tousse en tapant sur mon torse puis le détaille avec un regard d'assassin.

-Pervers !
-
Il a un sourire coquin sur le visage. Alors ?
-V
a te... Je laisse ma phrase en suspend, ne sachant pas réellement comment la terminer.
-Me ?
-De bon matin merde !

-Si tu savais ce que je suis capable de te faire de bon matin.

Mais il est fou ! Je rougis violemment et n'ose même plus le regarder dans les yeux. Ma bouche s'entrouvre, je suis trop choqué.

-Alors, t'arrives à la rentrer jusqu'où ?
-Je vais pas faire ça !! Tordu va !
-Tu ferais mieux de t'entraîner.

-
Hein ?
-Crois moi tu vas y passer.

Je tousse légèrement et remets la banane dans ma bouche, je vais le buter ce gars. Je sais pas encore quand, comment et où mais je vais le buter. Je croise son regard. Je le toise le plus froidement que je peux et croque brusquement dans ma banane. T'es calmé ? Ça te coupe l'envie ? Il rit doucement en baissant la tête puis se lève.

-Faudra pas croquer.
-Bah si !
-Tu peux me croire que si tu croques tu t'en sortiras p
as vivant. Gamin va.

J'ai le hoquet. Pourquoi j'ai mangé une banane moi ? J'aurais dû me douter qu'il allait de faire des commentaires bizarres et pervers.J'aurais dû prendre une orange, c'est bien une orange.

Je continue à hoqueter, ce qui m'agace profondément. Je tente de ne pas faire de bruits. Je sens un souffle brusque dans ma nuque et une main sur mon épaule. Je sursaute violemment et manque de tomber. Je me retourne, apeuré.

-Non mais ça va pas espèce de taré ?!

Il se dirige vers le canapé et s'assied, sans un mot. Mais c'est quoi son problème ? On dirait Jekyll et Hyde ma parole !

-Mais pourquoi t'as fait ça ?! Tu te sens pas bien ou quoi ?!Mon cœur a failli lâcher !

Je boue de l'intérieur face à son mutisme. Je vais jeter la peau de la banane que je viens de terminer à la poubelle. Je suis déjà frustré et agacé par son comportement incompréhensible. Alors que je reviens dans la salle à manger, je me rends compte que je n'ai plus le hoquet. Alors il m'a fait peur juste pour ça ? Et il ne pouvait pas le dire après m'avoir fait sursauter ? Je le tuerais de laisser voir qu'il est gentil, hein ?

-Merci.
-Mmh.

Ce petit bruit est en réalité sa façon de dire ''de rien''. Je retire sa tasse de la table, je vais dans la cuisine mais ne la mets pas dans l'évier et la fixe à la place. Elle est simple, noire. Je mets mon nez au-dessus et inspire plus fort. Ça sent vachement fort. Je pose mes lèvres là ou les siennes étaient posées et amène le café à mes lèvres. C'est sucrée. Il doit mettre du baume à lèvres, c'est pas possible autrement. Ça a le goût sucrée et agréable de ses lèvres et le goût amer du café. Mélangés c'est assez particulier/ Je retire mes lèvres et pose la tasse dans l'évier. Je me sens gêné. Pourquoi j'ai fait ça ? J'espère qu'il ne m'a pas vu.

Je remonte dans sa chambre. Je vais m'asseoir sur son lit. Je repense à hier soir. Je me noie dans un flot de pensées incessantes. En réalité, c'était une très bonne soirée, je me mets à sourire bêtement.

J'admire le ciel gris à travers la fenêtre. Je regarde mon portable et vois que je n'ai pas un seul message. Mathéo me manque... Dans le fond, j'aimerais pouvoir lui raconter ce qu'il s'est passé cette nuit, pas en détail bien sûr mais j'aimerais avoir quelqu'un pour parler de mes sentiments confus. Je soupire, ne sachant pas comment arranger les choses entre nous.

-Qu'est-ce que t'as encore ?
-Rien...

Je lève la tête, Gabriel est dans l'encadrement de la porte, il me regarde intensément sans rien dire puis s'approche de moi. Je me perds à nouveau dans mes pensées quand Gabriel me ramène à la réalité en me mettant une pichenette sur le front. Le râle.

-Tu m'écoutes quand je te parle ?
-Désolé...
-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Tu t'inquiètes ?
-Qui sait.

-
Je souris un petit peu. J'ai juste froid.Mentais-je.

Je n'ai pas envie d'embêter Gabriel avec mes problèmes.

-Mets quelque chose de plus chaud.
-J'ai rien...
-Mais débrouille toi un peu. Je sais pas moi, cherche dans mes vêtements.

Ses vêtements ? I m'autorise à lui prendre ses vêtements ?Je me sens quand même un peu mal à l'aise. Il soupire et se dirige vers son armoire.

-T'es vêtements sont trop grands pour moi.
-T'as qu'à grossir un peu.
-Sans façon...

-Les vêtements amples ça réchauffe plus vite.
-Et la chaleur humaine encore plus.

Mais qu'est-ce que je viens de dire ?! Mes joues s'empourprent immédiatement. Il se retourne vers moi, un vêtement à la main. Je me prends un tissu dans la tête. Je l'attrape et le pose timidement sur mes genoux. Je n'ose pas le mettre.

-Mets le.
-
Mmh... Je reste malgré tout immobile.
-Je vais pas te le mettre quand même ?

-Non, c'est bon. Merci...

Je tends devant moi le vêtement qu'il m'a passé. Ho j'aime beaucoup ce qui est marqué dessus. C'est un sweat noir avec marqué en blanc :''You can't choose your destiny but you can choose the way you wanna live''. Je le mets rapidement et timidement. Gabriel s'assied à côté de moi et ne dit rien. Pourquoi il est là ? Je croise les jambes en tailleur et pose mes mains sur mes cuisses. Je ne sais pas quoi lui dire.

-T'as dit que la chaleur corporelle ça réchauffait plus vite ?
-Non j'ai jamais dit ça moi...
-
Il a un rictus. Faire du sport aussi.
-Comment ça ?
-Fais marcher ta tête un peu.

Il a un petit sourire en coin. Me dites pas qu'il parle encore de sexe quand même ?! Mais il s'arrête de penser à ça à un moment de la journée ?

-Tu parles de coucher ?
-
Il hausse les sourcils. Va savoir.
-Je voulais pas parler de ça !

-Moi si.
-Mais moi non pervers ! Je parlais juste de se prendre dans les bras et tout ça.

Je serre mes mains entre elles et regarde ailleurs. J'espère que je ne suis pas en train de me mettre dans une situation gênante. Je déglutis difficilement.

-Moi je te parle de baiser et toi de se faire des câlins... T'es vraiment un gamin.
-Non.
-Si.

-Non je suis juste sans expérience, je te l'ai déjà dit.
-Et moi je t'ai déjà dit que ça c'était être un gamin. Compris ?

-Je le suis pas ! Je préfère juste les trucs tendres.
-Discours de bébé ça. Ça se voit que t'as jamais goûté au sexe.

Mes joues me chauffent tout comme mes tempes et mon bas ventre. J'ai qu'une envie c'est de m'éclipser et plus revenir. Je le regarde d'un air outré et ne sais plus où me mettre. Évidemment j'ai jamais goûté au sexe de personne ! Et c'est pas prêt d'arriver !

-Je parle du sexe en générale. Coucher quoi. Pas de. Il me met une tape dans le front. ce à quoi t'es en train de penser. T'es pervers en fait.
-Non !
-Fais pas genre.

-Mais je te dis que non. C'est ta faute aussi, t'as qu'à mieux expliquer !
-T'as qu'à être plus futé. Puceau et pervers à la fois, c'est assez drôle.

-Ta gueule.
-Parle bien.

-Tu me gonfles.
-Je sais.

-Et arrête de toujours me frapper dans le front, ça fait mal.
-Pourquoi tu crois que je le fais ?

-Espèce de sadique !
-Même pas idiot.

-Je suis pas idiot merde !
-Arrête d'être vulgaire.

-C'est toi qui parles ? Mais c'est l'hôpital qui se fout de la charité !

Si quelqu'un a réussi à le comprendre faut vraiment qu'il me le dise parce que là j'en peux plus de lui. Je regrette qu'il ne soit pas livré avec un mode d'emploi. On est tellement opposé que ça me fait peur, et si jamais on se détruisait l'un l'autre sans sans rendre compte ? Et si en fait il était en train de me briser le cœur sans le faire exprès ? Je me pose trop de questions mais c'est parce que j'ai peur de tout ce qu'il peut arriver. Je regarde mes mains fixement sans décrocher un mot.

Petit à petit de nombreux moments m'ayant marqués me reviennent en tête.Notamment celui où il s'est battu violemment et celui où j'ai vu des traces sur son avant bras. Je détaille ce dernier. Je me rappelle qu'il avait très mal pris quand je lui avais demandé s'il se droguait. Je pose ma main sur son poignet et remonte lentement sa manche. Il se laisse faire. Je me sens de moins en moins timide, j'ai confiance en lui, c'est vrai qu'il est imprévisible mais je sais qu'il ne me fera pas de mal. Sa manche est au-dessus de son coude, il a des traces de piqûres. Je me demande ce que ça fait. Je passe mon majeur et mon indexe sur ses traces.

-Tu te drogues ?

Un mutisme profond comble la conversation. Je change alors ma question :

-Ça te fait mal quand j'y touche ?

Toujours rien. Je suppose alors que je ne lui fais pas mal. Je me risque à demander autre chose, espérant trouver la chose qui le fera réagir.

-Ça te fait quoi quand tu le fais ? Ça fait du bien ?
-T'avises pas de toucher à cette merde, compris ?
-Pourquoi ?

-N'y touche jamais c'est tout.
-Pourquoi toi tu le fais ? Tu le fais souvent ?

-Arrête.
-De parler de ça ?

-Ouais.
-Je veux comprendre.

-Ça sert à rien, toi et moi on est pas pareil, tu comprendrais pas.

C'est vrai qu'on est différent mais je suis sûr que je peux le comprendre. Il faut juste qu'il m'explique. Je suis content, pour une fois on parle calmement et il ne s'énerve pas même si on parle d'un sujet sensible, ça me fait plaisir.

-Ça te fait te sentir mieux ?
-Arrête je t'ai dit. Cherche pas à comprendre, faut pas commencer et se lancer là-dedans.
Il m'attrape par le col et m'attire à lui. Compris ?
-Je...

-Une fois que t'es dedans impossible d'en sortir et ça ruine ta vie.

Il a peur pour moi ? Je sais pas quoi penser de la situation. Je m'inquiète pour lui et je veux l'aider mais ça me fait un peu peur quand même. Et si jamais je me foutais dans la merde à cause de ses problèmes qui ont l'air importants ?

-C'est ton cas ?
-De quoi ?
-Tu ne peux plus en sortir ?
Il ne me répond pas. Tu fais des crises de manque parfois ?
-Je suis pas dépendant, pigé ?
-Désolé, je cherche juste à savoir...

-
Il souffle. Je n'ai pas besoin de doses régulières non plus.
-Mais t'en as quand même besoin.

-Quand je suis mal.

Donc il n'est pas addict, c'est déjà un très bon point.

-Tu veux en sortir ?
-Ferme la maintenant.
-Gabriel...

-Tais toi je te dis.
-Pourquoi t'es redevenu froid ?

-Parce que je suis comme ça.
-C'est pas vrai.
Je sais que c'est pas toi, tu te forges une carapace.
-Ne fais pas comme si tu me connaissais. Donc fous moi la paix ou sinon je te fous dehors.

Il me gonfle quand il joue au caïd comme ça. Je sais très bien que ça n'est pas lui. Je commence à le cerner et je sais qu'il est loin d'être comme ça. Je me retiens de soupirer et pose mes mains sur son torse pour le faire reculer.

-Je veux juste t'aider et te sortir de tes problèmes.
-Ce sont pas tes affaires pigé ?
-Peut-être mais j'aimerais aider.

Il souffle et me met un coup dans le torse. Je recule brusquement et mets une main derrière moi pour pas tomber. Il en a pas marre d'être violent comme ça ? Je suis pas un pantin ou quoi que ce soit.J'ai des sentiments !

-Je veux pas de ton aide, me fais pas chier avec ça tu vas finir par m'énerver.
-Mais pourquoi tu refuses toujours de me laisser t'aider ?
-Tu vas te retrouver dehors si tu continues.

Je souffle et regarde à travers la fenêtre. J'abandonne... Je ne veux pas me retrouver dehors, je me sens bien avec lui et j'ai envie de rester même si c'est vrai qu'on a du mal communiquer tous les deux par moment. Je marmonne, frustré. Il me pince la joue et colle son front au mien d'un coup. Je me tends et arrête de respirer sous la surprise.

-Arrête de faire ça merde ! Râlais-je.
-Parle bien.
-Non ! Tu me gonfles.

-M'en fous.
-Mais t'es chiant !

-Arrête de toujours marmonner dans ton coin. Soit tu te tais soit tu le dis à voix haute mais me les casse pas à marmonner comme ça.
-Bah juste pour te faire chier je vais continuer alors.

-Toi tu tiens vraiment pas à ton petit cul.

Je réponds plus et ma bouche s'entrouvre doucement. Il a un rictus et dépose doucement sa bouche sur ma lèvre supérieure. Il rit contre ma bouche. Puis il se recule, je le détaille n'arrivant pas à le cerner. Il s'allonge. Je le détaille et

-Qu'est-ce qu'il s'est passé avec ton frère ?
-Quelque chose qui te regarde pas.
-Quelque chose de grave ?

-Il est mort couillon donc à ton avis ?
-Désolé j'ai pas réfléchi.

-Tu devrais
.
-Désolé.

-Je t'ai dit de plus me parler de lui.

Je suis vraiment con parfois. Je me tape dans le front avec mes deux mains. Alors que le silence s'installe je détaille le visage de Gabriel qui semble décontracté.

-Il s'appelait comment ?
-Pourquoi tu veux savoir ça ? Ça ne changera rien à ta vie de le savoir donc fous moi la paix maintenant.

Je soupire doucement et joue avec mes mains. Je tremble un peu, j'ai encore froid.

-Qu'est-ce que t'as encore ?
-Hein ?
-Tu trembles, je le sens.

-J'ai froid...

Il se redresse et met son visage en face du mien. Il a un petit sourire.J'avale difficilement ma salive et le regarde dans les yeux gêné.

-Je m'occupe de te réchauffer ?
-C-Comment ?
Balbutiais-je.

Il hausse les sourcils et son sourire est de plus en plus coquin.J'avale difficilement ma salive.

-A ton avis ?
-Je sais pas...

Il me fait basculer la tête en arrière en me tirant sur les cheveux,je grimace doucement. Dans quelle galère je viens de m'embarquer ?Il me tire contre lui et souffle sur mes lèvres. Un long frisson remonte le long de ma colonne vertébrale.

-Tu veux pas faire un peu de sport avec moi ?
-Non !!

Il rit doucement. Il n'a que ça en tête ma parole !

-Gros pervers !
-
Il m'attire brusquement contre lui.J'y peux rien si tu me donnes envie de faire des trucs pas saints avec ton corps.
-
C'est-à-dire ?

Je suis sincèrement en train de le provoquer ? Mais qu'est-ce que je fais ?! Il colle sa bouche contre mon oreille et y susurre :

-Des trucs sales qu'un gamin comme toi n'imagine même pas.

Je rougis violemment et respire un peu plus vite. En vrai je suis curieux mais en même temps ça me stresse.

-Sales comment ?
-Crois moi, tu préfères pas savoir.

Il se recule de moi en me mettant une pichenette sur le front. Je hais quand il fait ça ! Il se rallonge et croise les mains sur son ventre. Il me regarde et s'amuse de ma tête mi choquée mi énervée.Je ne sais pas comment je dois réagir là.

-Toujours froid ?
-C'est bon...
-Tu vois, je suis bon pour réchauffer.

-Mais oui bien sûr.
-
Il pose son indexe sur mon bas-ventre. Ça t'a réchauffé là, hein ?
-Tais toi !
-Parle bien.

Son ton sec me fait froid dans le dos. Il a raison, j'ai vraiment chaud en réalité. Mon bas ventre est comme taquiné par des milliers de papillons.

-Je peux te poser une question ?
-Non.
-T'es déjà tombé amoureux ?

-Ouais.

Donc il est capable de sincèrement aimer ! Ça veut dire qu'il n'est pas impossible qu'on se mette ensemble un jour.

-Il s'est passé quoi pour que vous soyez plus ensemble.
-Je l'ai trompé.

Oh...Quelque chose en moi semble se briser, je me sens extrêmement déçu.Je dévie le regard et observe le paysage enneigé. Alors comme ça il est infidèle ? Ça ne me dit vraiment rien de me mettre avec quelqu'un qui va me tromper...

-Non, en vrai c'est elle qui m'a trompé.
-Hein ?
-Je l'ai pas trompé, c'est elle qui l'a fait.

-Pourquoi tu m'as dit que c'était toi ?
-Pour voir ta réaction.

Je le regarde sans comprendre. Son regard est un peu froid mais pas méchant.

-C'est une limite à pas dépasser, hein ?
-De quoi ?
-L'infidélité...

-Ouais... Même si j'aime la personne de tout mon cœur je pourrai pas le supporter. Pourquoi t'as voulu voir ma réaction ?
-Va savoir.

-Tu es quelqu'un de fidèle ?
-Tu prendrais le risque ?

-
Je le regarde étonné. De quoi ?
-De vouloir être avec quelqu'un qui pourrait être infidèle.

Je ne réponds pas. C'est vrai, je sais pas. J'ai jamais réellement pensé à l'éventualité qu'il puisse être quelqu'un d'infidèle avant aujourd'hui. Il attrape mon menton entre ses doigts et me fait lever la tête vers lui.

-Tu pourrais pas, hein ?

Je tourne violemment la tête. Je me sens mal, et si jamais il était vraiment quelqu'un qui s'amuse avec les gens et qui les trompe ?Je suis confus.

-Tu me testes ?
-Qui sait. Et toi, t'es déjà tombé amoureux ?
-Moi ? Non. Enfin, peut-être en ce moment mais...

Il ramène mon visage en face du sien. Je sens mes joues se chauffer légèrement. J'ai un peu peur. Il a un petit sourire sur le visage et il dépose ses lèvres entre mon nez et ma bouche. Je frissonne et me tends un peu. Il fait quoi là ? J'attrape le bas de son haut et le serre entre mes doigts. Je garde les yeux ouverts, on se regarde plusieurs secondes et je me recule. C'était trop bizarre...Il a un rictus et pince ma joue.

-Mais merde arrête !!
-Non.
-S'il te plaît !

Il arrête et caresse furtivement ma joue avant de retirer sa main. Je papillonne des yeux et le regarde, surpris. C'était très tendre et doux. Son visage est toujours en face du mien. Il pose son indexe sur mon front et me pousse en arrière.

-Maieuh !! Ça fait mal !
-Et alors ?

Il me fait vraiment rager je vous assure. Ce gars je suis pas loin de plus pouvoir le supporter. Je ne comprends pas comment en si peu de temps il a pu prendre une place si importante dans ma vie. Je pense tout le temps à lui, il me manque dès qu'on est loin l'un de l'autre, j'ai envie qu'on soit proche, qu'on finisse en couple, qu'il ait des sentiments pour moi, que.. Aïe !

-Tu me gonfles à ne pas m'écouter quand je te parle.
-Je reprends mes esprits et lui pose cette question qui taraude mon esprit : Dis, est-ce que le fait qu'elle t'ait trompé c'est ça qui t'a changé ?
-Comme si un truc comme ça, ça pouvait me changer, t'es ridicule quand tu veux.

-Merci ça fait plaisir...

C'est tellement complexe comme situation.

-Tu me disais quoi avant ?
-Rien, oublie.
-Non je veux savoir !

-T'avais qu'à écouter.
-Allez, dis !

-Fous moi la paix.
-C'était important ?

-Peut-être bien.

Il sait parfaitement comment titiller mes nerfs et me rendre fou.

-Dis s'il te plaît.
-Arrête d'insister.
-Gabriel...

-
Je vais te foutre dehors...

Je ne dis plus rien. Je joins mes mains entre elles et regarde son beau visage.

-Qu'est-ce que t'as, hein ?
-Pourquoi ?
-T'arrêtes pas de me fixer et de baisser la tête.

-Euh...

Comment je pourrais lui dire que je meurs d'envie de l'embrasser et que je le trouve tellement beau que je n'arrive pas à détourner le regard ?Il me fait signe d'approcher. Je n'ose pas, je sens mon cœur battre plus vite. Il soupire et se redresse un peu en s'appuyant sur sa main. Il touche ma joue.

-T'es gêné. Ça se voit.
-Même pas vrai.
-Menteur. Tes joues sont brûlantes.

-Je suis un peu malade ,c'est tout.
-
Il pose sa main sur mon front en souriant. Faux, t'es frais là.
-Bah je... J'ai juste chaud !
-Parce que t'es gêné.

-Non...
-Arrête de mentir. Pourquoi tu te sens mal à l'aise ?

-Parce que...
-Pourquoi ?

-Je sais pas... C'est plus fort que moi.
-Si tu continues je te fais pas mal de choses déplacées et là t'auras une bonne raison d'être gêné.

-Quoi donc ?

Je rougis brusquement et ouvre grand les yeux. Il sourit doucement et me pince le nez.

-Des choses auxquelles tu penses même pas.
-Peut-être que si...
-
Il colle son visage au mien.Crois moi, non.
-Je suis pas si innocent.
-Si et puis tu flippes pour un rien.

Je le pousse et tourne la tête. Je sais pas comment je peux lui tenir tête. Faut vraiment que quelqu'un m'apprenne. Il se recule de moi et plaque ses mains sur mes joues. Je me débats et gigote.

-Qu'est-ce que fais ?
-Je m'amuse.
-Arrête !

-Arrête de bouger comme ça ou je m'amuse autrement.
Je me calme. Sage décision.

Il caresse un peu mes joues et vient coller son front contre le mien. Je souffle, embarrassé et ferme un peu les yeux. Je me sens tout bizarre. On dirait que des papillons s'amusent dans mon ventre, ça me fait tout bizarre.

-Pourquoi t'es comme ça ?
-J'aime bien jouer.
-Jouer ?

-Ouais, m'amuser.
-A quoi ?

-A des jeux pas pour les enfants comme toi.
-Tu veux pas
m'apprendre... ?
-
Il ouvre grand les yeux.Quoi ?
-Tu sais, ces jeux là...

Mais qu'est-ce qu'il me prend ?! Je me recule immédiatement de lui,ayant honte de ce que j'ai dit. Je baisse la tête, désirant disparaître.

-Oublie !

Je me sens tellement mal à l'aise que je suis capable de chialer. Je me tends et avale difficilement ma salive. Je dois partir !

-Je dois rentrer !
-Espèce de gamin.

Il se lève du lit et me tend mon portable. Je l'attrape. Je dois me changer. Je pars rapidement dans sa salle de bain. Je me change très vite et repars dans sa chambre. Je prendrais une douche chez moi.

Je rends son sweat à Gabriel.

-Tiens. Je baisse la tête, n'osant pas le regarder dans les yeux.
-Garde le.
-Hein ?

-Il fait froid dehors et il neige.
-Non, ça ira, t'inquiète.

Il souffle en secouant la tête. Oui je sais ça t'énerve que je réponde mais si ça peut te rassurer toi aussi tu m'énerves... Il me prend le sweat des mains, je le regarde timidement. Il me le fait mettre. J'arrête de respirer. Il me tire dessus et me le met bien.Il m'attrape le menton entre ses doigts et fait basculer ma tête en arrière pour que nos regards se croisent. Je rougis et n'ose rien dire ou faire.

-Me redemande plus ce que tu as demandé avant de fuir, c'est très dangereux pour toi.
-Ok...
-Idiot.

Il met une petite tape sur ma tête et se recule de moi. Il attrape ma veste et me la balance au visage. Je la mets sans rien dire et sans le regarder. Il se rapproche de moi, je fixe longuement ses pieds. Il passe sa main dans mes cheveux, je le regarde en rougissant.

-On est quoi l'un pour l'autre ? Me risquais-je à demander.
-Va t'en maintenant.
-Attends, réponds moi avant !

-On a déjà parlé de ça.
-Oui mais, est-ce que tu ressens quelque chose pour moi ?

Il reste impassible. J'essaie de déceler une quelconque émotions mais rien ne semble traverser son visage de glace. J'ai peur de sa réponse... Il soupire simplement :

-Allez, rentre chez toi.
-Ça veut dire oui ou non ?
-Je vais m'énerver si tu me poses encore une question donc maintenant va t-en.

-Ok...

Je me tends brusquement et me retourne. J'abandonne, sachant éperdument que je n'arriverais de toute manière pas à lui tenir tête.

-A demain...

Il ne répond pas. Est-ce qu'il ressent ne serait-ce qu'un petit truc pour moi ? Je descends les escaliers, Gabriel est derrière moi.

J'enfile mes chaussures. J'ai passé une bonne journée avec lui même si je me sens triste de partir. C'est comme si une certaine nostalgie se propageait dans mon cœur étriqué. Gabriel m'ouvre la porte.

-Merci et à demain.

Je lui tourne le dos et avance. Il m'attrape par l'avant-bras et me fait me retourner. Je le regarde,étonné. Il ferme ma fermeture éclair et remet bien mon col.

-Il fait froid, tu vas tomber malade sinon. Je reste muet. T'es triste ?
-Non...
-
Il pose sa main sur ma tête.Te mets pas dans cet état pour moi, j'en vaux pas la peine.

Puis il rentre avant même que je puisse répondre. Il est sérieux ?Bien sûr qu'il en vaut la peine ! S'il savait tout ce qu'il me fait ressentir et à quel point je suis heureux quand il se livre à moi.

Je pars en traînant des pieds. Je n'aurais jamais cru me retrouver dans une relation aussi complexe un jour...


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