Patinage
-Allez, viens !
-Non, laisse moi.
-T'es le seul à pas venir...
-M'en fous, je suis bien là. Fais ta vie tranquillement.
-Mais merde ! T'es chiant, viens...
-J'ai pas envie, je dois te le dire dans quelle langue ? Laisse moi maintenant. Je veux rester là.
-Tu fais trop chier. Tu fais jamais d'effort pour moi...
Je peste contre lui et lui tourne le dos, me sentant déçu. Je patine dans mon coin. Ça va pas le tuer de faire un petit effort pour moi,j'avais sincèrement envie de patiner avec lui. Surtout qu'il s'agit de la première fois où je pose à nouveau les pieds sur la glace depuis que mon père est décédé. Ça me fait mal au cœur d'être seul, ce creux dans mon ventre ne fait que s'accentuer. J'ai les larmes aux yeux, je n'aurais jamais cru perdre mon père si jeune.Repenser à lui est encore difficile, ça ne fait pas si longtemps qu'il nous a quitté et c'est toujours aussi dur de parler de lui. Il me manque à en mourir. Je finis par secouer la tête pour me remettre de mes émotions, je ne vais pas laisser abattre quand même ! Il n'aurait pas voulu que je me morfonde ! Je regarde tous les élèves s'amuser sur la glace, un petit sourire déforme alors mon visage. Mes potes me font des signes pour que je vienne avec eux. Leur sourire est ravissant, ça me motive alors à aller vers eux. Je vais rapidement les rejoindre.
Mathéo tombe et râle. Il fait mine de pleurer en passant son temps à peser contre la glace. Il a visiblement mal aux fesses. Je ricane, je ne suis pas sûr que ça soit pleinement à cause de sa chute... Je secoue la tête, étant profondément consterné et m'approche de lui pour l'aider à se relever. Cependant, Simon est plus rapide que moi.Il lui tend la main, je reste légèrement à l'écart et les observe. Mon meilleur pote se saisit de sa main et se relève. Son expression est radieuse, ça se voit qu'il a des sentiments sincères pour Simon.
Ils commencent à se taquiner. Leur relation a l'air si pure et si simple. J'aimerais que la mienne avec Gabriel le soit tout autant.Mais tout est toujours si compliqué avec lui. Je soupire. Alors que tout le monde patine et s'amuse moi je lève la tête aux ciel et observe les étoiles. Je sens une main sur mon épaule, je me retourne et tente d'arborer un sourire quand je vois Mathéo. Il sait très bien que patiner me rappelle mon père, il venait patiner avec nous de temps à autres. Il s'essaie à un sourire maladroit.
-N'y pense plus et amuse toi avec nous.
-J'essaie mais c'est plus fort que moi.
-Je sais.
Je pince mes lèvres entre elles et ma vue commence à se brouiller.J'inspire profondément et me tapote sur les joues. Je ne dois pas me laisser envahir par la tristesse !
-Allez idiot ! Viens t'amuser !! rajoute-t-il.
Il appuie des deux côtés des ma bouche pour me faire sourire et recule en patinant, il me tire avec lui. Je chasse mes larmes d'un revers demain et commence à rentrer dans les gars s'en en épargner un seul.J'ai un bon équilibre à l'inverse de ces derniers, certains n'ont visiblement jamais patiner de leur vie et je ne vais pas mentir, les faire tomber est mon petit plaisir coupable. Ça me fait rire de les entendre râler et grogner que je suis chiant.
-Dis, il fout quoi Gabriel ? Demande Mat.
-M'en fous.
Ma voix était rêche. Les potes de Gab me regardent surpris, sans un mot. Je suppose que c'est maintenant évident que nous nous sommes disputés ou du moins, que nous sommes en froid tous les deux. Ne voulant pas attirer l'attention plus longtemps j'ajoute :
-Il râle. Il doit pas aimer le patinage je suppose...
-Tu crois ? Demande Jin.
-Probablement. Quelle serait la raison sinon ?
-Demande lui.
-Il dit rien, comme d'hab'.
Je hausse le épaules comme pour leur témoigner que j'ai abandonné. Je ne vais pas insister cent ans. S'il n'est pas foutu de discuter avec moi, je ne vais pas tenter de le faire parler éternellement. Je me retourne et vais faire quelques tour de piste tout seul. J'adore patiner, ça m'avait réellement manqué. Je m'arrête a l'opposé de Gabriel et le détaille. Ce dernier regarde le ciel. Mes potes finissent par me rejoindre, Mathéo manque par ailleurs de tomber mais Simon arrive à son secours en le tenant fermement par les hanches. Je ricane :
-Te casse rien, t'aurais pas l'air bête avec le cul cassé.
-T'inquiète je maîtrise !
-Ouais enfin c'est plutôt lui qui maîtrise. Je pointe Simon du doigt. S'il t'avait pas rattrapé t'aurais le cul en compote.
-N'importe quoi, je suis plus robuste que tu crois mon cher ! Tu vas voir si je suis fragile !
Je commence à rire et lui tire la langue pour l'embêter, même si je n'ai pas la tête à jouer il faut que je me force un peu sinon je vais m'effondrer de tristesse et de mélancolie. Mon meilleur ami s'avance rapidement vers moi accompagné de son preux chevalier.J'arrive à m'éclipser rapidement grâce à mes talents de patineur.Mathéo finit par me rattraper tant bien que mal.
-Je meure d'envie de te faire manger la glace quand tu fais le malin comme ça, le roi des neiges. Il sourit.
-Mais bien sûr, qu'est-ce que tu ferais sans moi ?
-Plein de choses Il rit.En plus j'ai besoin de faire disparaître certaines choses que tu sais sur moi, t'as été témoin de choses trop gênantes.
-Justement j'ai une arme ! Si jamais tu me fais trop chier j'aurais de quoi me défendre.
-Oublie pas que moi aussi. Il sourit un peu plus.
-Quoi comme trucs embarrassants ~ ?
Au vu de la question de Simon, ce dernier semble réellement curieux.Dans le fond ça se voit qu'il s'intéresse sincèrement à Mathéo.Je suis sur le point de révéler quelques dossiers sur mon meilleur ami quand ce dernier me met un coup dans les côtes en pestant contre moi. Ou plutôt, en me menaçant. Je pouffe de rire et me dédouane auprès de Simon :
-Je pense pas qu'il soit d'accord pour que j'en parle.
-Dommage, j'aurais bien aimé en apprendre plus sur toi.
Il sourit à Mathéo qui semble un peu gêné. Mais il est complètement stupide ou quoi ?! Simon vient clairement de lui dire qu'il avait envie de le découvrir, d'apprendre des choses sur lui ! Ça n'est pas vide de sens ! Je veux bien croire que je suis pas futé pour me rendre compte de ce genre de choses mais là quand même ! C'était flagrant ! Simon tente alors de poser une nouvelle question :
-Dites, ça fait combien de temps que vous vous connaissez ?
-On se regarde.Combien de temps ? Mathéo reprend sa question. Tellement longtemps ! Je me demande comment je fais pour le supporter d'ailleurs.
-Hey ! Je lui mets un coup dans les côtes.
-Il rit. Non je déconne, ça fait plus de dix ans je crois bien.
-C'est une belle et longue amitié. Affirme Simon.
-Carrément ! Même si parfois il est chiant.
-Mat rit. Et toi alors?
-Je suis un ange. Et toi avec Jin et Gabriel ?
-Pas autant que vous. Ils se connaissaient déjà quand je les ai rencontré. Ça doit faire cinq ans que je les connais je dirais.
-Et eux deux ?
-Ils se connaissent depuis qu'ils sont tout petit, peut-être même depuis plus longtemps que vous deux.
Donc ils se connaissent vraiment bien. Nous continuons quelque peu notre conversation à trois en faisant des tours de patinoire. C'est agréable. Simon est bien moins pénible et prise de tête que Gabriel, j'aime beaucoup lui parler. Je me demande comment il a fait pour réussir à être ami avec ce dernier d'ailleurs. Ils n'ont vraiment rien à voir. Lorsque nous passons devant Gabriel je m'adresse à lui :
-Alors, tu viens ?
Il sort de sa rêverie et soupire quand son regard rencontre le mien.C'était le summum de la politesse bon dieu. Je m'offusque alors :
-Mais merde ! Tu pourrais faire un effort, tu penses toujours qu'à toi ! T'es hyper égoïste...
Mathéo et Simon reste muet et viennent simplement me rattraper quand je pars vitesse grand V après le mutisme de Gabriel. Il est stupide !J'aimerais passer du temps avec lui, m'amuser, ne pas me prendre la tête et simplement créer des souvenirs à ses côtés. Alors que nous rejoignons tout le groupe je me perds un peu dans mes pensées.Ils s'amusent tous ensemble, se taquinent, discutent mais moi je suis quelque peu dans la lune.
-Ah bah quand même !!! Tu t'es enfin décidé ! S'esclaffe Jin.
-Vous étiez chiant à me râler dessus... grogne Gabriel.
-Genre ! Tu t'en fous complètement de ça !
-Au moins je vous entendrai plus brailler.
J'ouvre grand les yeux en découvrant Gabriel sur la glace se tenant à la rambarde. Il est crispé, tout son corps est tendu. Il reste immobile et lève les yeux vers moi, il détourne le regard lorsque que le mien se fait insistant et fait comme si je n'étais pas là. Mais il lui prend quoi ? Je secoue la tête et traverse la patinoire pour aller le retrouver. Je me mets en face de lui, il lève doucement la tête en s'agrippant plus fort à la rambarde.
-Ah bah quand même ! J'ai cru que tu viendrais jamais...
-Moi aussi.
-Bon, tu viens patiner ?
-Non, je suis bien là.
-Allez ! T'es pas sur la glace pour rien, viens ! Tu vas pas t'amuser en restant au bord comme ça !
Je l'attrape par les avants bras et le tire vers moi. Il perd l'équilibre et s'accroche à mes bras. J'ouvre grand les yeux quand je comprends qu'il n'a visiblement aucune idée de comment patiner.Je tente de le lâcher pour vérifier mes dires mais il s'agrippe fermement à moi, refusant de me laisser partir.
-Tu ne sais pas patiner ? Questionnais-je.
-Moque toi et je te jure que je te fais bouffer la glace.
Je me retiens de rire. Et donc c'était pour ça qu'il ne voulait pas venir avec nous ? Mais quel idiot ma parole ! Moi j'en ai rien à faire qu'il ne sache pas patiner ! Ça m'est parfaitement égal, je ne le juge en aucun cas. Gabriel glisse et manque de tomber, je m'avance alors rapidement vers lui et le plaque contre la rambarde pour l'empêcher de tomber. Pour une fois que dans un domaine j'ai plus d'expérience que lui. Il ne dit rien et passe simplement une de ses mains dans le creux de mes reins. Ce contact me vivifie.
-T'aurais pu me le dire plutôt que de m'envoyer chier. Tu veux que je t'apprenne à en faire ? Je suis assez doué !
-Je sais, je te regarde depuis tout à l'heure.
Mes joues tournent au pivoine. Il me regardait ? Je souris un peu et baisse la tête. Je me sens heureux par sa petite confession.
-Alors, tu veux que je te montre comment en faire ?
-Il tourne la tête et s'éclaircit la voix. Te fais pas chier avec moi, va t'amuser avec les gars...
Il ne veut pas que je perde mon temps mais il est sérieux ?!J'attends que lui depuis tout à l'heure ! Je voulais simplement qu'on partage un petit moment comme ça.
-Je veux simplement être avec toi. S'il te plaît, viens patiner avec moi.
-Il soupire. Tu vas perdre ton temps.
-Mais non ! Je peux t'apprendre rapidement en plus.
Il neige plus fort, il fait frais mais c'est agréable. Je serre mes mains entre elles, je me me sens gêné en réalité. C'est la première fois que j'ai ''le dessus'' sur lui si je puis dire.J'attends sa réponse qui ne tarde pas :
-Comme tu veux...
Je lui souris brillamment. Je continue à garde les mains serrées, je ne m'en rends compte que lorsqu'il finit par les fixer. Mon toc !Je les desserre rapidement et regarde ailleurs, me sentant quelque peu idiot.
-C'est mignon ton toc.
-Je préférerai ne pas en avoir.
-C'est vraiment pas important tu sais.Il change la conversation. Bon, tu me montres comment faire ? Je meure d'envie de t'ébouriffer les cheveux mais t'as de la chance pour toi je suis trop loin...
-Idiot va !
-Pardon ? Je crois que j'ai mal entendu.
-Grand idiot ! Complètement pervers, totalement stupide !Égoïste et blessant ... T'aurais pu me le dire au lieu de me parler comme ça, c'était blessant. C'est bien que tu ne saches pas patiner, je peux profiter de te dire un peu n'importe quoi tu pourras rien me faire, tu n'es pas capable de m'atteindre.
-Je suis capable de ramper sur le cul juste pour te faire regretter d'avoir dit ça.
-Dans ce cas je patinerai pour te fuir.
-Viens par là...
-Non, je suis bien où je suis. Je lui tire la langue.
-Viens ou sinon quand on rentre tu vas en faire des choses avec ta langue.
Je rougis comme jamais et ouvre grand les yeux. Non mais quand je disque ce type est complètement pervers, je déconne pas !J'approche lentement de lui. Il s'agrippe fortement à mes hanches.Je pose mes mains sur les siennes.
-Je suis complètement incapable de tenir debout sur ces foutus trucs qui ont même pas un demi millimètre d'épaisseur pour supporter mon corps. Je peux pas faire un pas sans m'entraver et je préfère camper sur un banc plutôt qu'on voit ça...
Je souris et laisse tomber ma tête contre son torse. Il ne voulait pas que je le trouve nul, c'est ça ? Dans le fond c'est mignon.
-T'es bête, tu aurais pu me le dire au lieu de m'envoyer balader.
-Ouais, je suis con...
-Un peu, affirmais-je.
-Il me met une tape dans le dos.T'es censé dire ''non'' pas ''un peu''...
-Je ris doucement. Pourquoi tu l'avoues dans ce cas ?Par contre, il faut que tu me lâches un peu pour que je puisse te montrer.
-Désolé.
Comment ça ? J'ai rêve où je l'ai entendu s'excuser ? Je suis complètement sous le choc, je n'arrive pas à y croire. Je le détaille sans comprendre. Il s'éclaircit la voix et reprend :
-T'as raison je suis con. Je l'avoue et j'en suis désolé.
Je souris un peu plus, il l'avait vraiment dit. Il est tellement gentil et attentionné dans le fond. Je suis vraiment heureux que ce gars soit mon copain. Je me recule de lui et ris doucement en le voyant peiner à garder son équilibre.
-Si tu ris je te balance par dessus le muret.
-Je pouffe. Mais oui,mais oui...
-Il soupire. Sérieusement, te fous pas de ma gueule ou je quitte la patinoire et je vais à nouveau camper sur ce foutu banc complètement gelé. J'ai le cul semblable à un glaçon là. Je suis en train de me cailler les couilles...
-Très classe et charmant.
-Bah réchauffe moi alors. Il sourit en coin.
-Pervers...
-Et ?
-Je soupire. Il y a pas de ''et''...
-J'ai vraiment froid. Il insiste sur ''vraiment'' tout en ayant un sourire carnassier.
-Tu verras, patiner va te réchauffer.
Je m'avance vers lui et appuie sur son torse pour le faire reculer d'un bon mètre en arrière de manière à ce qu'il soit contre le petit muret en plexiglas. Je souris en le regardant. Il me sourit aussi et rougit légèrement en regardant les étoiles. Ce qu'il est beau...Il se ressaisit à nouveau et râle :
-Alors, tu bouges ton petit cul pour me montrer ?
Je commence à patiner doucement et lui explique, il a l'air d'écouter.
-T'as déjà fait du roller ? C'est pareil.
-Jamais fait.
-Ah et bien du ski alors ?
Il me regarde l'air de dire ''Tu te fous de ma gueule ou quoi ?''Pour une fois c'est vraiment pas le cas ! Je croise les bras sur mon torse et attends sa réponse. Il grogne :
-C'est loin d'être comme le ski, j'en ferai très bien sinon...
-Ça va les chevilles ?
-Très bien.
-Je soupire. Bon,essaie, au lieu de dire n'importe quoi.
-Et c'est moi qui dis n'importe quoi j'en reviens pas...
Bon ok mais dans le fond, vraiment profond le fond hein... le ski et le patinage ça se ressemble un peu, non ? Je m'impatiente :
-Allez, patine !
-Viens là le puceau.
-Hey il y a du monde, m'appelle pas comme ça !!
-Pourquoi ? Tu veux pas qu'on sache que tu l'as pas encore fait ?Cherche pas, ça se voit à dix kilomètres je te l'ai déjà dit. Je marmonne. Allez viens là.
-Pourquoi d'abord ?
-Je tiens pas à me casser le bassin ou plus important encore.
-Plus important ?
-Il a un petit sourire coquin.T'as déjà fait connaissance avec.
Je n'ai même pas la force de crier ''pervers'' , à force je ne suis même plus étonné lorsqu'il fait ce genre de remarques. Il est incorrigible. C'est quand même pas croyable de se dire que nous sommes ensemble lui et moi alors qu'il est pervers à souhait et moi coincé et inexpérimenté. Je finis par le corriger :
-Tu peux arrêter de tout ramener au sexe ?
-Ça te gêne ?
-Carrément !!
-Mon dieu mais tes hormones foutent quoi ma parole ? T'es censé et même tu devrais être conditionné pour y penser et là t'es en âge. Soupire-t-il. Si plus tard je trouve pas de job je ferais prof d'éducation sexuelle je crois... Peut-être que je pourrais sauver le cas d'autres pucelles dans ton genre. T'es limite désespérant. Va falloir que je t'apprenne tout un tas de choses. Ça va pas être de la tarte avec toi.
-Et puis d'abord j'en connais des choses ! J'ai jamais... voilà quoi mais j'ai déjà vu des pornos, ok ?!
Mais qu'est-ce que je viens de dire là ? J'ai réellement envie de me faire aspirer par un trou noir. Je serre mes mains entre elles et respire plus vite. Mon cœur commence à battre à tout rompre, c'est vraiment pénible, je n'entends que lui... Il rit et colle sa bouche près de mon oreille, je déglutis bruyamment.
-Je me doute bien. Allez petit puceau coincé, bouge un peu.
-Oublie, d'accord ?
-Comment tu peux être si coincé rien qu'en me disant ça, hein ?C'est juste des films de culs...
-Justement !!
-Tu verras tu feras pire avec moi.Tu te rappelles pas ?Il parle à voix basse. Tu veux qu'on fasse des bébés ~
Il commence à rire et baisse un peu la tête. Pitié, dites moi que j'ai pas dit ça quand j'étais bourré ! Je veux clairement m'éclipser et disparaître.
-J'ai jamais dit ça !
-Oh si, quand t'étais bourré.
-Je le pensais pas même pas !
-Mais bien sûr, à d'autres s'il te plaît.
-En plus on peut pas.
-Il rit plus fort. Bah aux dernières nouvelles on est deux gars donc je pense pas finir en cloque et toi malgré le fait que tu paraisses jeune pucelle, à mon avis c'est la même.
-Je vais te tuer !
-Mais oui mais oui... Allez, bouge.
-Mais bouger où merde ?!!
-A côté de moi, pour m'aider à bouger sur ces trucs instables.
J'avais complètement oublié que j'avais dit ça. Mais quelle honte !Et pourquoi il s'en rappelle ?! Le connaissant, je suis sûr qu'il va passer son temps à me le rappeler... Gabriel se tourne difficilement et attrape l'une de mes mains. Je me sens mal à l'aise maintenant.
-T'as intérêt à ce que j'arrive à en faire avec tes techniques bizarres...
Comment il peut déjà oublier de quoi on parlait avant ? Je suis encore tout rouge moi, j'en suis sûr ! Mes joues me brûlent et mon bas ventre est tiré dans un nœud désagréable.
-Oublie ce que j'ai pu dire quand j'étais bourré.
-Jamais. Maintenant concentre toi ou tu vas me faire tomber.
-Oublie !
-T'avais qu'à tenir ta langue dans ta poche idiot.
-J'ai pas réfléchi !
-M'en fous, passe à autre chose un peu, reste pas coincé sur ça.
Facile à dire ! C'est pas lui qui vient de se taper la honte comme ça... Il serre la pression sur ma main pour me faire reprendre mes esprits.
-Fais attention je vais tomber sinon.
Il commence à patiner doucement en se tenant à la rambarde et à ma main. Je regarde ses pieds, il se débrouille pas si mal en réalité.Disons qu'il apprend vite. Gabriel brise le petit silence qui s'était installé entre nous :
-T'aimes bien le patinage ?
-Beaucoup.
-T'en fais souvent ?
-Faisais... corrigeais-je.
-Faisais ? Pourquoi au passé ?
-Parce que...
-Avec ta famille ?
-T'arrêtes de poser des questions oui ?!
Je me surprends moi même par l'agressivité dont j'ai fait part. Je détourne le regard et me sens idiot. C'est sorti tout seul, je n'ai pas réfléchi. Je n'ai pas du tout envie de parler de mon père,c'est douloureux. Gabriel me fixe, étonné par mon comportement.J'ai les larmes aux yeux, je les sèche d'un coup de main et souffle lourdement pour me calmer. Je finis par reprendre :
-Je ne voulais pas m'énerver désolé. Ça me rappelle des souvenirs.
-Bons ou mauvais ?
-Très bons justement.
Des souvenirs qui sont profondément ancrés dans le passé. Je n'aurais plus aucune chance qu'ils se concrétisent à nouveau. Repenser à cela me fait monter les larmes aux yeux. Rapidement, elles embrument ma vue et se mettent à rouler sur mes joues rougies par le froid.Gabriel me détaille, je me retourne, ne voulant pas qu'il me voit pleurer. J'ai toujours ma main dans la sienne alors il en profite pour me tirer à lui. Il s'appuie dos à la rambarde et m'attire contre son corps brûlant. Je retiens du mieux que je peux mes larmes, essayant de ne pas céder à ce torrent qui menace de couler.
-Je vais bien c'est bon...
-Si tu veux pleurer vas-y.
-Non non c'est juste un petit moment de fatigue !
Il appuie ses pouces sur mes pommettes et sèche mes larmes. Je tente de lui sourire, il passe sa main dans mes cheveux et les caresse.
-Tu pensais à qui ?
-Mon père...
-Je vois.
Il ne me pose pas plus de questions. Il a dû comprendre pourquoi je pense. Je l'enlace timidement et lève la tête pour l'observer, il me regarde dans les yeux et remet mes cheveux derrière mes oreilles.Sa tendresse m'envahit totalement.
-Tu sais que t'es moche quand tu pleures ?
-Hey !! Je m'offusque.
-T'es vraiment mignon quand tu souris. Je te regarde depuis tout à l'heure t'as l'air triste dans le fond.
-Mais non...
-Arrête de le cacher, tu peux me montrer ce que tu ressens.
-Non, pas tant que tu ne feras pas de même...Bref ! J'ai tout gâché ! Je tape dans mes mains pour me ressaisir. On patine encore ?
-Attends, reste un peu.
-Pourquoi ?
-Pour que je te fasse retrouver un vrai sourire franc.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top