Je suis glacé. Nous avons passé toute la journée dehors à faire différentes activités, tout particulièrement du ski et je ne vais pas mentir, je suis bien heureux d'être de retour au chaud. Nous sommes dans le grand hall du chalet au rez-de-chaussé. Je frotte mes mains entre elles pour tenter de les réchauffer et me laisse tomber dans le canapé près de mon meilleur pote. Je suis fatigué en réalité. On est le premier groupe à être arrivé sur quatre, on doit attendre tous les groupes ensuite on ira faire du patinage, j'ai vraiment hâte qu'ils arrivent. Ça fait longtemps que je n'en ai pas fait. Je me perds dans mes pensées mais suis rapidement ramené à la réalité quand je remarque que Mat m'observe et qu'il rit dans sa barbe.

-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Je repense à toi en train de te prendre le canon à neige.
-Te moque pas, j'ai pas fait exprès ! Je l'avais pas vu.
-J'espère bien !

Je lève les yeux au ciel. Je suis bien content que Gabriel n'ait pas vu ça parce que sinon il m'aurait emmerdé avec ça pendant des années je pense.

-Faut que je t'avoue un truc...
-Vas-y.

Je souris pour l'encourager à me le dire. Je me demande ce qu'il va encore me raconter, avec lui je m'attends à tout et n'importe quoi.Mon meilleur ami semble intimidé, ce que je trouve étrange. Ça n'est pas dans ses habitudes ça !

-Je comptais te le dire ce matin quand tu m'as dit pour vous deux mais j'ai pas osé.
-De quoi tu parles ?
-Je l'ai fait. Il parle à voix basse.
-Sérieux ?

A la fois je me sens tout excité pour lui mais d'un autre côté je me sens quelque peu gêné. Mathéo fait oui de la tête comme pour me confirmer qu'en effet, il a bel et bien fait sa première fois. Je commence à me poser mille et unes questions. Ils ont fait ça cette nuit ?!

-Cette nuit ?! M'exclamais-je.
-C'était avec ...

Je ne dis rien de plus et laisse ma phrase en suspens. Il soupire :

-Tu t'en doutes très bien.

Je mentirais si je disais que je ne savais pas en effet. Je ne vois pas avec qui d'autre il aurait pu le faire. La seule personne avec laquelle il flirte est clairement Simon. J'observe Mat et finis par poser cette question qui me brûle les lèvres :

-Ça s'est bien passé ?

Dans le fond, je suis quelque peu curieux étant donné que je n'ai pas encore fait l'amour. Je sais que j'en ai envie mais il y a plein de choses que je ne connais pas et face à Gabriel j'ai peur d'être nul. Ça me stresse un peu.

-Ouais carrément.
-T'as pas eu mal ?
-Hey pourquoi tu supposes que c'était moi à cette place ?

Il fait mine d'être offusqué. Je grimace et regarde ailleurs, levant les mains en signe de rédemption. Je ne sais pas pourquoi j'ai supputé cela, c'est juste sorti tout seul. Mathéo semble vouloir se venger puisqu'il me chatouille. Je commence alors à rire. Je finis par tomber à la renverse sur le canapé, il est à moitié sur moi et rit lui aussi, semblant apprécier la torture qu'il me fait subir.Il finit par s'arrêter quelques secondes pour ajouter :

-Étonnamment, c'était vachement agréable. Murmure-t-il.
-Vraiment ?

Il fait oui de la tête pour confirmer ses dires précédents. Je me pose vraiment plein de questions sur le sujet, je me demande comment ça va se passer avec Gabriel... Mathéo reprend la torture qu'il me faisait subir et se met à me chatouiller de plus belle. Je n'arrive presque plus à respirer, je suffoque à cause de mes rires. Je tente de ne pas me laisser faire et de le repousser avec mes jambes mais rien n'y fait. Il a le dessus sur moi malgré les quelques petits chatouillements que j'arrive à lui faire subir.

-Arrête, je peux plus respirer !

Il arrête progressivement mais reste quand même affalé sur moi. Je dois avoir le visage tout rouge à cause de lui. Je reprends mon souffle et regarde mon pote dans les yeux. Il a un grand sourire sur le visage. J'aime voir les gens qui sont précieux pour moi aussi heureux. On est très proche physiquement lui et moi dans l'absolu et pourtant, je n'ai absolument pas envie d'aller plus loin avec lui.C'est purement amical entre lui et moi et ça le restera. C'est vraiment agréable d'avoir une relation pure et saine comme ça avec quelqu'un.

-Du coup vous êtes quoi Simon et toi ?

Il se tend un peu je le sens. Il a l'air de réfléchir, je me demande s'ils ne font que s'amuser ou si c'est plus profond entre eux, sans mauvais jeu de mots bien sûr... Je ne connais pas Simon alors je ne peux pas savoir ce qu'il a en tête, en revanche je sais que Mathéo est plutôt quelqu'un qui se pose dans une relation. Il aime avoir cette sécurité.

-Je sais pas trop en fait.
-Vous êtes des sex-friends ?
-J'aimerais que ça soit plus que ça en tout cas.
-T'aimerais que vous soyez en couple ?
-Je sais pas trop, j'ai peur que ça gâche tout. On s'entend vraiment bien et c'est vrai qu'il me plaît vraiment.
-Tu lui as dit ?

Il fait non de la tête. Il a peur, je le sais. Je comprends qu'il ne veuille pas tout gâcher entre eux, si ça avance bien ça serait bête de tout précipiter. C'est exactement tout ce que j'ai fait avec Gabriel aha, je ne sais pas par quel miracle ça a payé d'ailleurs.

-Tu devrais peut-être, non ?
-Va savoir. On a déjà parlé vite fait de ça et il m'a dit que lorsqu'il se posait il était très sérieux.
-Tente ta chance dans ce cas.
-Je sais pas... Pour l'instant, notre relation me convient.

Mathéo se met désormais à me taquiner et à m'embêter, probablement pour masquer la gêne qu'il ressent à cet instant précis. Tout d'un coup, il se crispe et s'arrête. Il regarde derrière lui. Gabriel est en train de lui tapoter sur l'épaule, un regard froid plaqué sur le visage. Je déglutis péniblement, s'il avait des pistolets à la place des yeux, Mathéo serait déjà fusillé en pleine place publique. Mat se pousse loin de moi et s'assied enfin normalement. Il tente de lui adresser la parole :

-Ça allait ?

Gabriel lui envoie un regard désintéressé et hausse simplement les épaules. Puis il s'adresse à moi :

-Viens là toi.

Il m'attrape par le poignet et me tire. Je le suis sans réellement comprendre ce qu'il se passe. Qu'est-ce qu'il lui prend ? Il serre fortement mon poignet, la sensation n'est pas la plus agréable pour être parfaitement honnête.

-Hey lâche moi ! Tu fais quoi ? Tu me fais mal !!

Il relâche la pression sur mon poignet et me tire alors moins fort. On est désormais dehors. Mais il est malade ou quoi ?!

-J'ai même pas mes chaussures !
-Tant-pis.
-Comment ça tant-pis ? Non, il fait froid ! J'ai pas ma veste non plus !
-Et alors ?
-Tu veux que je choppe une pneumonie avec tes conneries ou quoi ?!

Je tire sur mon poignet pour résister mais il le maintient fermement.Je gémis plaintivement et peste contre lui. Je déteste quand il est comme ça ! Verrouillé comme une huître pour une raison sombre et obscure. Il me tire quelques mètres plus loin, un peu à l'écart du porche mais très près du chalet. Il arrête de marcher et se retourne vers moi. Je le regarde sans comprendre et me retiens de pester une nouvelle fois à son égard. Je suis rouge de gêne,d'incompréhension, de stress et presque d'énervement. Je le toise.

-Me regarde pas comme ça.
-Mais qu'est-ce qu'il t'a pris là ?
-Rien idiot, je voulais qu'on sorte discuter tous les deux.
-Mais bien sûr ! Tu pouvais le demander et pas me tirer comme un chien ! J'en suis pas un.
-Je sais idiot.
-Arrête ! J'en suis pas un non plus !!Je souffle : t'étais juste jaloux, j'y crois pas...

Je m'étonne d'avoir dit ça à voix haute. Est-ce qu'il va oser l'assumer ? Il me regarde plutôt surpris. Il s'approche vers moi et me plaque doucement contre le mur en bois du chalet. J'ouvre grand les yeux et arrête de respirer. Il me regarde en arquant un sourcil et appuie sur mon torse.

-Respire idiot, je vais pas te frapper.

Je respire à nouveau et ose à peine le regarder. Je n'aime pas qu'il croit que j'ai peur qu'il me frappe, ça n'est aucunement le cas. Il m'impressionne seulement... Je chuchote alors :

-Je sais.

Il soupire et pose ses mains de part et d'autre de mon visage. Je ne sais pas quoi faire...

-J'étais jaloux ? Il a un rictus.
-J'en suis sûr, ne mens pas.
-J'aime pas que tu ailles fricoter avec lui. Avoue-t-il si facilement. Tu râles que je laisse les gens m'approcher mais t'es encore plus proche de lui. Ça me plaît pas du tout. J'ai déjà connu ce genre de relation et sans façon pour moi, je continuerai pas dans ce genre de relation ambiguë.
-C'est mon meilleur pote ! Tu le sais très bien... Il n'est rien de plus pour moi. Il n'y a rien de romantique ou sexuel entre nous deux.
-J'aime pas que tu sois aussi tactile et proche de lui.
-Pourquoi tu réagis comme ça ?

Je me souviens qu'il m'avait dit que sa copine l'avait trompé... Est-ce qu'il a peur que je fasse de même ? Parce que c'est très mal me connaître...

-Juste parce que j'aime pas que les gens te touchent, t'es à moi,pigé ?
-Je suis pas ton objet.
-Non, t'es bien plus justement.
-Je croise son regard et me fige. Sois pas stupide, je veux pas que les gens te tripotent comme ça.

Je retiens un sourire. Dans le fond ça me touche sa petite crise de jalousie. C'est mignon, je ne suis déjà plus fâché contre lui. Je pose une main sur son torse comme pour le calmer. Son cœur bat tellement vite !! J'avoue à mon tour :

-Moi non plus j'aime pas qu'on pose les mains sur toi.
-Dans ce cas arrête de te faire toucher comme ça, ok ?
-Pourquoi t'es jaloux ? Tu sais pourtant que c'est mon pote et qu'on est rien de plus.
-Même. Dis lui de prendre ses distances sinon c'est moi qui lui dis.

Je pince mes lèvres entre elles pour ne pas sourire. Il est trop mignon ! Je ne pensais pas le voir comme ça un jour.

-J'ai pas envie de finir par le frapper... Il est sympa en vrai.
-Le frapper ? Hey non, je suis pas d'accord là.
-Il sourit. T'inquiète, il y a de la marge avant.
-Je lui dirai d'être moins tactile. Soupirais-je.Et sinon, tu le trouves vraiment sympa ?
-Il hausse les épaules.Ouais, même si lui ne m'aime pas.
-Il te déteste pas tu sais, il est juste méfiant.
-Je comprends.
-Ça te vexe ?
-Il sourit et baisse la tête. J'ai l'habitude maintenant,je m'en fiche un peu à force...

Je retire ma main de son torse et la laisse tomber le long de mon corps.J'espère qu'il ne lui en veut pas. Je suis sûr qu'ils vont finir par s'apprécier tous les deux.

-Je crois qu'il t'apprécie un peu.
-Pas sûr.

Même moi je sais pas trop en réalité. Je baisse la tête et commence à gigoter, j'ai les pieds gelés ! Le froid me glace les extrémités. Je bouge les orteils et fais quelques pas sur place pour me réchauffer.

-Qu'est-ce que t'as à bouger comme ça ?
-J'ai froid aux pieds ! J'ai pas de chaussures vu que tu m'as pris au dépourvu et tiré de force dehors je te ferais signaler.

Il rit en baissant la tête, je pose ma main en dessous de son menton et lui fais lever le visage il arrête de rire et me regarde un peu étonné par mon geste.

-Regarde moi quand tu ris...

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C'était un chapitre très court je le sais oui mais avec les modifications que j'ai effectué il a beaucoup réduit en taille aha, désolé. Pour les personnes sur leur faim et qui aimeraient lire un peu plus je publie ce soir un nouveau chapitre de mon histoire Lune de Sang dont je vous mets le synopsis ici :

"Cette nuit, la lune était à son paroxysme. Elle s'enflammait dans le ciel et m'a appelé à ses côtés. J'ai donc cédé à cette pulsion dévastatrice et mes chairs se sont retrouvées maculées d'un liquide écarlate.

C'est alors que nous nous sommes touchés pour la première fois.
Il était venu me sauver la vie."

Il y a déjà 11 chapitres publiés (et donc le 12ème sera publié ce soir). N'hésitez surtout pas à aller donner une chance à cette histoire et à me faire vos retours la concernant. Je tiens à vous le préciser, cette histoire n'est aucunement sur les vampires :')))
Je vous dis à très bientôt sur une de mes histoires peu importe laquelle ~