- Il branle quoi ici le merdeux ?

Ho non, je suis vraiment dans la merde. Tout autour de moi semble tourner au ralenti tandis que mon cerveau, lui, tourne à plein régime pour me sortir de cette galère. Je serre fort mon portable entre mes doigts.

- Je ... euh...

Moi qui avais une excuse, je suis totalement incapable de parler !Les mots se mélangent, mes sentiments se font échos et je suis dans l'incapacité la plus totale à paraître non suspect. Ça se voit que je trafiquais quelque chose ! Du calme Yoongi !! Faut te sortir de là...

- En fait, je me suis perdu.
- Perdu ?

Oui oui, perdu. Aha.... J'ai pas trop l'impression que ce soit crédible.Je tente un bref sourire pour l'amadouer. Il s'accroupit devant moi, se craquant les doigts. Mon cœur s'affole. Au secours !!! Je ferais vraiment mieux de trouver une échappatoire parce qu'il a pas l'air commode celui là !

- C'est quand même bizarre que t'aies atterrit ici, tu voulais aller où ?

J'ouvre grand les yeux. Où ? Ça par contre c'était pas prévu. Je hausse machinalement les épaules. Putain... Dans quelle galère je me suis foutu ? Il m'agrippe par les cheveux et attrape mon portable.

- Rends moi ça !

Il tire plus fort sur mes cheveux me faisant geindre. Il semble clairement douter de moi.

- Je regardais juste sur mon GPS où j'avais atterri ! Donc rends le moi s'il te plaît...
- Tu me prends pour un con ou quoi ?

Bah au moins j'aurais essayé, à croire qu'il est pas si stupide que ça,dommage pour moi. Je regarde autour de moi, effaré, complètement apeuré. Qu'est- ce qu'il va me faire ? J'aurais bien tenté de me battre mais il est bien plus grand et fort que moi, ça se voit. Je vais finir en miette si je me frotte à lui.

- Tu veux jouer au plus malin ? C'est con parce que malgré ta tête de premier de la classe que t'as, t'as pas l'air si futé. Et contrairement à ce que tu peux penser, non, je suis pas si con que ça.

Ça m'arrange pas trop. Par contre, moi premier de la classe ? Pas vraiment non, ok j'ai de bons résultats, même si ces derniers temps c'est plus trop ça. Enfin bon, pas important ! Ça me fait penser qu'il faudra que j'essaie de remonter mes notes, mais merde Yoongi !! C'est pas le moment de penser à ça, qu'est- ce que tu branles ?! Tu devrais craindre pour ta vie là !

- Alors, tu foutais quoi avec ce foutu portable ?
- Rien ! Je t'assure, je me suis perdu, je voulais juste retrouver mon chemin !
- Je sais pas où t'as appris à mentir mais faut changer de mentor.

J'ai jamais su mentir de toute façon. J'aurais dû me douter qu'un jour ça allait me coûter cher. Je pince mes lèvres entre elles et le regarde intensément. Je dois faire pitié. Il serre son poing, faisant craquer ses doigts. Wow génial king kong, tu veux jouer au plus viril ? Pas la peine, je me rends, je fais pas le poids.

- La question qui me perturbe est : Pourquoi tu nous espionnes ?
- Moi ? Vous espionner ? Pourquoi je ferais ça aha ?J'ai aucune... raison de le faire. Je me suis juste trouvé là par hasard.

Je mordille ma lèvre inférieure et tente de dégager mes cheveux de son emprise. Peine perdue. Il semble décidé à me faire cracher le morceau. Si jamais je dis que je les espionnais vraiment je peux dire adieu à ma vie. Mon cœur bat le tocsin, ces gars sont très dangereux, faut que je fasse très attention parce que sinon je suis foutu... J'aimerais éviter que ma vie se finisse comme ça...

- Si jamais je trouve des photos de nous là dedans, t'as intérêt à avoir une très bonne excuse parce que...

Il désigne son poing et le met entre nos visages. Mes lèvres tremblent et je sens que les larmes menacent de couler. Malgré ça je ravale mes sanglots et dis la première chose qui me passe par la tête :

- Ok t'as gagné ! J- Je vais te dire pourquoi je suis là...
- Bonne idée Einsten, pas sûr que ça te soit si favorable par contre. Mais ça fera toujours moins mal si tu dis la vérité.

Ok donc je peux clairement pas dire que mon but c'est de les mettre en taule parce que là je crois que je vais bouffer du pissenlit par la racine ou aller dire bonjour aux poissons dans la rivière... Je balbutie. Je tremble tellement, j'ai envie de simuler une crise cardiaque ou un malaise mais je doute que ça suffit...

- Décide toi vite parce que ma patience est très limitée, surtout face à une tête de blond pareille.

Hého ! C'est quoi cette discrimination ! C'est pas parce que toi King Kong t'es stupide qu'il faut forcément agresser les gens qui le sont moins hein ! Mes nerfs sont à vif mais la peur m'empêche de réfuter quoi que ce soit.

- Je... Je suis venu pour, tu sais...

Je hausse les épaules, pour qu'il comprenne tout seul la fin de ma phrase. Bon ok, c'est peut- être aussi parce que j'ai pas de fin phrase mais bon... Bah quoi ?! On peut pas tout avoir ! Le mensonge est pas quelque chose d'innée chez moi !

- Essaie pas de m'embrouiller donc finis ta phrase à moins que tu veuilles bouffer mon poing.
- Ça va, te braque pas ! J'ai pas envie qu'on nous entende...

Je fais semblant d'avoir peur d'être observé ou entendu. Il fronce les sourcils.

- Ok bon, ma patience est descendue à 0.

Il lève son poing. J'ai le réflexe de crier :

- Je suis venu pour une dose !! Une dose ! Je... Je... J'ai plus de ... dose....

Mes dents claquent, mes sens sont perdus, ma bouche est toute sèche, mon cœur bat vite, il bat fort, mes mains sont moites et mon souffle est plus troublé que jamais. Une dose ? J'aurais pas pu trouver mieux ?!

- J'ai jamais vu ta tronche ici pourtant.

Il lâche mes cheveux et m'envoie valser en arrière, je tombe sur les fesses et le regarde, la peur au ventre. Ne pleure pas Yoongi, tu vas te sortir de cette merde. Ça va aller...

- Je suis nouveau, je viens pas d'habitude...

Je regarde ailleurs. Je pense que c'est le seul moyen que j'ai pour m'en sortir. Il m'arrivera pas grand chose, j'achète une dose - si j'ai les moyens- ou au pire je fais comme si je venais juste demander les tarifs, je repars et hop, plus jamais ils me reverront. Le molosse se relève et me regarde avec dédain.

- Jeune drogué ?

Je hausse les épaules. On va dire ça... C'est pas que c'est pas le cas mais bon... moi j'ai touché qu'une fois à la drogue et ça m'a clairement suffit, je suis pas prêt de recommencer.

- Et tu crois que te terrer comme un rat va t'aider à te procurer ta dose ?
- Comme c'était la première fois que je venais j'étais pas sûr de l'endroit.
- Tu devrais pourtant savoir qu'on vend pas ici...

Oh putain une excuse, trouve vite une nouvelle excuse ! Merde Yoongi c'est soit tu trouves une excuse soit tu vas dire bonjour aux poissons !

- J- Je sais mais on m'a envoyé là, j'ai besoin d'une dose tu vois...Juste une, une petite et je m'en vais. Je veux juste ça.

Il soupire et a l'air toujours méfiant. J'ai pas l'air assez en manque ? Non mais tu peux rêver pour que je me mette à genoux et te supplie de me passer une dose ! Hors de question, faut pas abuser non plus.

- Tu me fais pitié.

Et moi c'est toi qui me fait pitié abruti ! Il peut pas savoir à quel point je me retiens de dire ça. Je rampe a genoux vers lui et souris comme un idiot :

- Une seule, ok ?

Il me fiche un coup de pied dans le torse pour me faire reculer. Je geins quand je retombe lourdement sur les fesses. Merci ! Bonjour la délicatesse ! Je me retiens réellement de lui sauter à la gorge à ce con !! Putain j'aurais jamais cru que je me retrouverais dans une situation aussi merdique ! Parce que là c'est le cas de le dire, je suis dans la merde ! Et pas qu'un peu en fait...

- Tu veux une dose ?
- Mmh...
- Ok, viens.

Il me fait signe de me redresser, ce que je fais rapidement. Je me tiens légèrement en retrait, je suis effrayé comme pas possible.J'ai réellement peur qu'il m'arrive quelque chose. Putain Nam tu te rends compte de ce que je fais pour toi ?! Si après ça tu me reviens pas, j'abandonne hein ! Il tourne le dos et avance. Pendant ce court laps de temps je tente de partir mais il m'agrippe par le col de ma veste :

- Où tu vas là ?
- Euh... Nul part je pensais qu'on passait par là.
- Et mon cul ouais, je vais te la passer moi- même ta con de dose tu vas voir.

Je fronce les sourcils. Il me fait passer devant lui et me force à avancer. Je geins.

- Je peux récupérer mon portable au moins ?
- Pas maintenant le drogué.

Raaa m'appelle pas comme ça King Kong, je suis loin d'être drogué. Je suis bien plus clean que lui ou que n'importe quel gars qui squatte ici, ça c'est sûr. Je suis tellement à cran ! J'ai envie de lui coller mon poing dans la tronche.

- Tu sais, je peux marcher tout seul hein...
- Ouais je sais.

Dans ce cas tu peux me lâcher, tu crois pas non ? Il a pas l'air décidé... Mais pourquoi je suis venu ? Non non, la question en fait c'est : pourquoi je suis aussi peu discret et pourquoi je me suis fait prendre, merde quoi !

- Tu peux me lâcher s'il te plaît ? Tu me fais mal.
- Oh pauvre chou...

Du calme... Ne tuer personne... Je reste muet et continue d'avancer en me prenant parfois quelques coups dans le dos parce que je suis pas assez rapide. On se rapproche très clairement de l'entrée de l'usine. Je suis dans une merde incommensurable... J'ai peur pour moi, j'ai peur de ce qu'il va m'arriver en fait...

- Tu veux une dose de quoi ?

Une dose de quoi ? Je hausse les épaules et m'empresse de répondre :

- P- Peu importe...

Je connais pas les différents types de drogue moi ! Je regarde discrètement derrière moi. Il a l'air de trouver ça bizarre. Merde... j'espère que je reste un minimum crédible parce que là j'ai plus trop l'impression...

- Je peux attendre à l'entrée si tu veux... Il a l'air d'y avoir du monde à l'intérieur.

Il me fait me retourner brusquement vers lui et m'attire un peu plus contre lui. Je le regarde difficilement dans les yeux et agrippe son poignet. Il m'étouffe ! Il serre son poing et fronce les sourcil.

- Tu vas ramener ton cul et tu fermes ta gueule.

Je tremble, c'est tout. Impossible de rétorquer quoique ce soit ou même de le frapper pour partir en courant. Rien.

- Ou finalement c'est juste t'es pas là pour une dose ? Tu te décides à me le dire ?
- N- N'importe quoi ! Je... Pourquoi je serais là sinon ?

Il me repousse en arrière, je manque de tomber et le regarde, l'air effrayé.

- Très bonne question, j'arrive pas à mettre le doigt dessus, du coup je vais juste supposer que tu me mens pas, ce qui vaudrait mieux pour toi d'ailleurs.

Ok, donc il me croit pas réellement ça veut dire. Comment je dois faire ? J'ai aucune idée de ce à quoi ressemble un mec drogué en manque. Je sais absolument pas comment faire pour être plus crédible qu'actuellement... Il m'agrippe à nouveau par le col de ma chemise et me traîne derrière lui.

- Han ! Tu me fais mal !
- M'en branle.

Salopard va ! Je hais ce mec ! Il est une vraie teigne !!! Il me traine derrière lui, m'étouffant par moment. Je peine à marcher et regarde autour de moi. On entre rapidement dans l'usine désaffectée. Une bande mec est en cercle, en train de jouer aux cartes, comme tout à l'heure. Les regards se braquent sur nous et un type qui joue sa carte demande fermement :

- Qui c'est celui- là ?
- Très bonne question.

Répond celui qui me traîne. On arrive à leur niveau. Il me balance devant eux. Je les regarde, le peur au ventre. La crainte me nouant l'estomac et le stresse déchirant mes entrailles. Je triture mes doigts et mon regard jongle entre tous les gars présents.

- Tu te fous de moi ?

Demande celui qui joue aux cartes, un sourcil haussé.

- Monsieur rodait autour de l'usine, il voudrait une ''dose''.

Tout le monde me regarde, l'air perplexe. Le mec qui parle depuis tout à l'heure et qui joue aux cartes se relève et me repousse en appuyant sur mon torse.

- On donne pas de dose ici.
- J- Je sais mais j'en ai vraiment besoin, je pensais que vous pourriez me dépanner au moins cette fois...

Et c'est clair que ça sera la seule ! Je compte pas remettre les pieds ici après ça. Déjà que là je lutte pour ne pas fuir. Bon, en même temps je peux pas trop, ils me détruiraient, je prends pas de risque. Je sais ce dont ils sont capables et je compte pas tenter le diable. Le mec se rassied sur un siège en piteux état.

- Qui t'envoie ici ?
- U- Un pote à moi...

Raaa j'arrête pas de bégayer ! Ça se voit que je suis pas crédible, que je mens...Faut que j'essaie d'être un peu plus déterminé que ça sinon je suis foutu...

- Cooky' je peux savoir pourquoi tu l'as pas fait dégager ? On amène pas les drogués ici...
- Il me paraissait bizarre...

Tout le monde nous regarde à nouveau. Haaa arrêtez ! Je regarde ce fameux ''Cooky''', celui qui me malmène depuis tout à l'heure.

- Je peux savoir en quoi je suis ''bizarre'' ? T'as pas l'habitude de voir un mec en soif de sa dose habituelle ?
- Oh si et justement tu me parais bien calme pour quelqu'un en manque.

Je me tends et ne sais pas quoi dire du tout. Mes yeux manquent de sortir de leur orbite. Trop calme ? Il m'agrippe à nouveau par le col de mon haut et me soulève un peu. Je tousse et agrippe son avant- bras.

- Je suis bientôt en fin de dose, c'est pour ça que je suis là...J'ai pris la dernière y'a pas longtemps donc...

Il me repousse et je tombe par terre, sur les fesses. Je suis à côté de celui qui a l'air d'être le boss. Je suppose que c'est lui vu qu'il voulait savoir qui j'étais et qu'il avait pas trop l'air content de me voir ici.... Les autres ont l'air de s'en foutre. Ils continuent tous à jouer aux cartes, dans le silence, buvant quelques bières et fumant deux trois clopes ou des joints je sais pas trop. Je m'en fous en vrai.

- Quoi comme drogue ?

Me demande le présumé boss. Il ne semble pas plus préoccupé par moi que ça. Au contraire, il joue ses cartes. D'ailleurs il va perdre,son jeu est bidon. Merde Yoongi, on s'en fout ! T'es dans la merde jusqu'au cou là !

- Ce qui me passe sous la main.

Il me regarde du coin de l'œil, les sourcils froncés en accent grave. Ok euh... pourquoi ils me regardant tous à chaque fois que je dis ça ? Je déglutis péniblement et me fais le plus petit possible.

- Tu sniffes ? T'injectes ?
- Je... Injection...

Je suppose. Je sais pas trop. Mon cœur bat le tocsin. Mon cœur a jamais battu aussi vite, pas même dans certaines situations embarrassantes. C'est pour dire. Il agrippe mon menton entre ses doigts sans prévenir ce qui me fait sursauter. J'ose à peine le regarder dans les yeux.

- Et t'as combien sur toi ? Pour ta petite dose.

Combien ? Euh pas grand chose en fait... Je sais pas trop quoi répondre du coup. J'ai pas vraiment pensé à prendre du fric histoire de rendre la chose plus crédible.

- Cooky', regarde son portefeuille, s'il en a un.
- Sinon ?
- Je sais pas moi avise merde ; on joue là !

Il se jette à moitié sur moi et me tape de partout à la recherche du dit portefeuille.

- Hey !!! Du calme je vais te le passer, pas la peine de me tripoter de partout !
- Moi te tripoter ? Je suis pas une pédale je te ferais signaler.

Il me fiche un léger coup de pied dans la jambe en se redressant, le portefeuille en main. Une pédale ? Tsss moi oui et tu vas voir ce qu'elle va te coller dans la tronche abruti que t'es... Il ouvre mon portefeuille et a un rictus.

- Tu te fous de notre gueule ?
- Quoi ?
- Boss, y'a dix euros.

Ce qui fait glousser la plupart des mecs, pas le boss par contre. Donc j'avais raison c'est bien lui le petit chef de cette organisation de merde. Il m'agrippe par les cheveux, me faisant grimacer.

- T'as cru quoi toi ? Tu penses que tu peux avoir quoi avec dix euros ? Tu comptes rembourser le reste en nature ou quoi ?
- En... nature ? répétais-je innocemment.

Il hausse les sourcils et tapote mes joues de ses cartes en soupirant comme s'il se retenait pour ne pas m'exploser la tête. Je suis flippé. J'ai presque envie de pleurer là..

- Fais pas comme si tu comprenais pas. Il te manque plus de cinquante balles là.

Mais ce sont des voleurs !!

- En fait, j'ai pas les moyens là tout de suite mais vous pouvez peut-être m'avancer... C'est pour ça que je suis venu jusqu'ici.

Waaa je m'enfonce de plus en plus. Comment je vais me sortir de cette galère moi ? Parce que là j'ai des doutes quant au fait de pouvoir m'en sortir en chair et en os. Ou sinon je vais peut- être m'en sortir en os, ouais, mais brisés... Il tire plus fort sur mes cheveux.

- Tu m'as pris pour une banque ou quoi ? J'ai une tronche un avec un billet dessiné dessus ?

Bon pas trop non, mais qui ne tente rien n'a rien. J'essaie réellement de me sortir de cette galère et ce, comme je peux hein ! C'est pas génial ce que je fais mais j'ai pas mieux comme bobard... Je fais machinalement non de la tête et m'empresse de demander :

- Juste pour cette fois ! Que celle- là, i- il me la faut, je veux pas de problème.
- Il fait claquer sa langue contre son palais. Déjà tu viens ici, en plus tu réclames de la drogue et pour couronner le tout tu te ramènes avec dix balles. Tu te fous de notre gueule, c'est ça ?

J'en étais sûr que j'aurais dû venir avec plus que ça... Je le savais ! Mais bon j'y ai pensé un peu top tard, maintenant faut faire avec.

- Juste pour cette fois ! S'il vous plaît...

Il ferme les yeux et soupire un grand coup. Son haleine alcoolisée fouette mon nez. Je grimace. Super, agréable...

- Ce mioche veut vraiment me mettre en colère, c'est pas possible autrement.

Euh non j'aimerais éviter, surtout en sachant qu'ils ont déjà buté quelqu'un. J'aimerais éviter de finir dans une situation risquée pour moi... Je cherche une autre alternative :

- A- Au pire je... euh.. Si vous voulez vraiment pas je peux revenir demain avec l'argent.
- Vous entendez ça ?

Je tente un bref sourire. Il me fiche un coup de pied dans le ventre, je geins et recule fortement. Je grimace de douleur, ça fait mal. Je masse mon ventre et le regarde d'un air méchant. Tout le monde rit. Y compris Cooky', celui qui m'a amené ici. Il vient de s'asseoir et s'est joint à la partie.

- Maintenant que t'es là tu peux me croire que va falloir te démerder pour payer parce que tu sortiras pas d'ici. Y'a un truc qui tourne pas rond chez toi. Je prends pas le risque de te laisser partir comme ça à moins que je te tienne par les couilles avant.

Mais je suis si mauvais menteur que ça ou quoi ? Je veux bien croire que je suis pas crédible mais faut pas abuser quand même ! Je le regarde, outré, sa phrase résonne en moi. Mon sang ne fait qu'un tour et ma respiration commence à s'accélérer. Il regarde son jeu et crie à moitié :

- Putain voilà avec tes conneries tu m'as fait perdre !

C'est pas de ma faute !!! T'avais déjà un jeu de merde avant ! Il me regarde comme s'il allait me tuer sur place. Oh mon dieu... Je tremble de tout mes membres.

- Alors ?
- Quoi ?

Alors quoi ?Il veut quoi celui- là ?

- Tu vas payer comment ?
- Je... vous prenez les cartes bancaires aha ?
- (Il a un rictus) Il a pas peur pour lui ce petit con, il se paie ma tronche en plus.

Il se redresse et s'étire. Je ferme fort les yeux et geins quand il m'écrase les doigts. Espèce de connard !!! Il arrête au moment où je commence à crier et que les larmes me montent aux yeux. Je rouvre ces derniers. Il s'accroupit face à moi et me détaille complètement. J'ai l'impression de passer aux rayons X.

- Ash', il avait l'air d'avoir des bijoux plutôt sympa.

Alors le nom du boss c'est ça ? Ash' ? Je prends note. Pas sûr que ça me serve si jamais je meure ici mais bon... Il dégage mon col. Je me laisse faire. J'ai bien trop peur pour bouger. Il agrippe le collier que Gab m'a offert et le regarde.

- C'est de l'argent ?
- Je...
- On dirait bien. Ça vaut pas trop cher mais c'est déjà ça. Ça peut mettre carrément t'aider à payer ta fameuse dose.
- Non ! Pas ça !

Je le repousse en arrière sans réellement réfléchir et agrippe dans mon poing ma gourmette, comme si je cherchais à la protéger.

- T'as osé faire quoi là ?

S'esclaffe le pion qui m'a amené jusqu'ici. Hors de question que je leur passe le collier que Gab m'a offert, je tiens bien trop à lui. Parce que, oui, je l'ai récupéré... Gab l'avait posé sur son bureau et je l'ai repris, après tout elle est moi. Il a certainement même pas remarqué que je l'avais récupéré. Cooky', le petit toutou du boss se relève jusque moi et menace de me foutre un coup de pied.Sauf que le boss l'arrête.

- Ça doit pas être facile pour lui de se séparer de ça, du calme.

Je plisse le nez, un truc tourne pas rond, il paraît bien trop gentil... Il pousse doucement son pion qui part se rasseoir. Ash', le boss, s'accroupit à nouveau face à moi. Il se fait craquer les doigts.

- Sauf que ça sera pas facile pour lui non plus de se faire casser la gueule. Donc il choisit : Se séparer du collier ou repartir d'ici en civière, si il repart...

Mon monde semble s'arrêter. Comme si je tombais dans un gouffre sans fond. Un horrible trou noir qui me happe en boucle. Les larmes me montent aux yeux mais je m'efforce à rester de marbre. La pression sur mon collier se resserre. Je veux pas leur donner....

- Je pense que tu préfères quand même me le donner, non ?

Je balbutie. Mes lèvres tremblent à l'image de mes mains qui n'arrivent pas non plus à se calmer. Ma main retombe lourdement au sol, une larme roulant sur ma joue. Je renifle et la balaie d'un bref revers de main :

- C'est plus judicieux.

Et te casser la gueule c'est judicieux ?! Non et vaut mieux pour toi face de rat ! Il agrippe mon collier et l'arrache sans même chercher à défaire l'attache.

- Mon collier !!!
- De toute façon il est plus à toi maintenant.

Je le regarde, des mailles tombent et se détachent les unes des autres pour s'éparpiller au sol. Il vient de le ruiner... Mon cœur semble se briser à cet instant. Voire les mailles éparpillées autour de nous c'est comme si mon amour pour Gab était également fissuré et même brisé. Comme si plus rien ne nous rattachait l'un à l'autre. Il zieute mon collier et hausse les épaules.

- Pas terrible ce truc.. C'est laid.

Et toi c'est ta tronche qui est laide ! Les larmes menacent de couler, je renifle fortement pour les chasser sauf qu'elles demeurent et qu'elles élisent résidence dans ma gorge, m'empêchant de parler. Les sons sont comme confus et tourmentés. Comme mes sentiments à l'heure actuelle.

- T'étais pas obligé de me l'arracher !!
- Ho arrête de piailler. Sinon tu peux dire good bye à ta jolie dose de drogue.
- Je m'en f....

Je m'arrête, me rendant compte de la boulette que je m'apprêtais à faire. Tous les regards sont à nouveau braqués sur moi. Y compris celui du bosse qui semblent plus féroce que les autres.

- Tu ?
- Rien...

Il récupère les dix euros et quelques de mon portefeuille et se dirige un peu plus loin. Il revient rapidement avec quelque chose en main. Je vais le défoncer ce mec ! Je m'empresse de récupérer toutes les mailles que je peux pour les enfourner dans mes poches. Mon collier... C'est un cadeau de Gabriel, l'un des rares qu'il m'ait fait. Il a une véritable valeur sentimentale pour moi.

- Es- ce que si je reviens demain avec de l'argent tu me rendras mon collier s'il te plaît ?
- Il le regarde, intrigué. Tu tiens tant que ça à lui ?

Je fais machinalement oui de la tête. Bien sûr que j'y tiens ! C'est la seule chose qui me rattache à celui que j'aime. Je l'ai déjà ''perdu'' une fois, j'aimerais le récupérer et le garder pour toujours. Au près de moi, à mes côtés, près de mon cœur.

- Mmh faut voir si on peut négocier ça.

Je ramasse toutes les mailles jusqu'à la dernière. A chaque contact de mes doigts contre le métal frais, un sentiment d'une tristesse intense remonte en moi comme une vague insurmontable. Cette douleur est si vive. Elle me transperce de toute part. Il fait tourner la plaque entre ses doigts.

- Il est d'une niaiserie à m'en faire gerber.

Je serre les poings. Je ne peux rien faire, ni lui hurler dessus, ni l'insulter, ni le frapper, ni voler mon collier puis m'enfuir. Je peux juste subir tout ça et prier pour bien m'en sortir et pour m'en sortir tout court.

- Boss.
- Quoi ?
- J'ai trouvé des photos de la planque dans son portable.

Hein ?! Oh merde mon portable ! J'avais complètement oublié qu'il l'avait ! Mon souffle se coupe et repart de plus belle. Je suis mort de trouille. Il revient vers moi, faisant jongler une seringue neuve entre ses doigts.

- Des photos ? Qu'est- ce que tu branles avec des photos de la planque ?
- Il était en train de les prendre quand je l'ai trouvé dehors.
- Je... C'était pour être sûr de retrouver l'endroit au cas où je dois revenir un jour...

Il a pas l'air très convaincu. Il range mon collier dans sa poche et se met à rire.

- C'est vraiment marqué pigeon sur mon front ?

Je veux partir. Je veux juste disparaître. Je regrette réellement de m'être mis dans cette situation, maintenant je sais plus comment m'en sortir et je m'enfonce petit à petit.

- T'es une petite recrue pour les flics ou une connerie du genre ? T'es leur informateur ou un truc du style ?
- Non !! Bien sûr que non !

Il soupire et regarde tous ces petits toutous qui jouent toujours aux cartes. Ils me regardent avec un air de dédain le plus complet.

- Qu'est-ce que je suis censé faire ?
- Je veux pas de problème ! J'ai payé, je veux juste ma dose et partir, tranquillement... S'il vous plaît.
- Ah oui ta dose c'est vrai.

Il la regarde comme si c'était la chose la plus précieuse au monde. En même temps, vu le prix... Il s'avance à nouveau vers moi et agrippe mon menton entre ses doigts. Je suis toujours assis par terre. Il me détaille, me toise, me passe sous scanner.

- T'as pas les yeux rouges, pas de cernes, pas de trace d'un mec qui se drogue et qui a l'air en manque. Ça me paraît louchcaille cette histoire.
- C- C'est parce que je suis nouveau, vraiment...
- Un petit nouveau ? Intéressant...
- Mmh.. Je veux juste rentrer chez moi maintenant.
- Sans ton petit collier qui pu l'amour à plein nez ?
- Je...

Je sais pas quoi faire. Je veux réellement partir et ne plus jamais remettre les pieds ici mais je peux pas laisser ce collier ici. Je vais pas partir sans lui et ne jamais revenir le chercher. Il signifie beaucoup trop pour moi. Surtout que j'ai bataillé pour pouvoir l'avoir à nouveau. D'ailleurs, Gab risque de me tuer quand il remarquera que je l'ai remis...

- Ok, pas de soucis.

Il me tend la dose que je tente d'attraper mais il la retire avant que je puisse l'atteindre. Quel sadique ! Mes nerfs commencent à me lâcher et j'ai de plus en plus envie de fondre en larmes.

- T'as l'air tellement clean, tellement ''innocent'', pas le genre qui touche à ça.

Je hausse les épaules. Je veux juste ma foutue dose et partir en courant d'ici. Ne plus jamais en parler et effacer cet horrible épisode de ma mémoire. Il agrippe mon poignet et remonte ma manche. Il l'examine et plus les secondes passent plus ses sourcils se froncent.

- T'as pas de trace de piqûres non plus.
- C'est parce que je suis n...
- Il me coupe. Nouveau ?
- Tu crois réellement nous la mettre à l'envers ?
- Je veux juste rentrer chez moi maintenant ! S'il vous plaît !

Il passe ses doigts sur mon avant bras ce qui me fait frissonner de dégoût. Il est horriblement sadique en son genre, il me fait pas plus mal que ça physiquement mais niveau moral c'est de la torture. D'un point de vue psychologique, je me sens détruit et anéanti. Pire qu'une loque. Je suis mortifié à l'idée de faire quoi que ce soit qui pourrait me coûter cher.

- Ok shoot toi et tu pourras rentrer chez toi.
- Hein ? P-Pourquoi ?

Il veut que je me drogue devant lui ? Mon cœur s'affole, battant à folle allure me faisant carrément mal à la poitrine. Mon cerveau a du mal à penser, je me sens... Vidé, perdu et dans la plus grosse galère de toute ma vie.

- Tu m'as pas l'air très crédible en tant que petit drogué même nouveau, donc vas- y fais le devant nous et je te laisse partir. Il attrape mon menton entre ses doigts. Tu reviendras tout seul jusque nous de toute façon. Ce flot coulera dans tes veines, te manquera et tu reviendras encore et toujours.

J'en tremble de la tête aux pieds. Mon souffle se coupe un long moment. J'avais carrément oublié de respirer.

- Oh mais je suis bête, c'est pas la première fois, tu le sais déjà. Et puis si t'es venu jusqu'ici pour une dose c'est que tu devais être sacrément en manque, non ? Donc vas- y te prive pas, on sait comment ça se passe. Shoot toi.

Il glisse la seringue entre mes doigts. Je la fixe et louche sur l'embout pointu et légèrement en biais. Mes lèvres tremblent comme jamais. Mon estomac est noué, j'ai presque envie de vomir tellement je me sens mal.

- Je suis pas totalement convaincu par ton histoire de gamin en manque, prouve moi que j'ai tort.

Il appuie sur le bout de la seringue pour qu'elle se colle à ma peau. Un petit sourire en coin, malsain orne son visage. Un haut le cœur me prend.

- Vous me passez un garrot ?

Rapidement un garrot atterrit devant moi, à mes pieds. Je le fixe. Mes sens sont totalement perdus. Dans un dernier élan de désespoir je murmure :

- Je peux le faire chez moi aha... Je me sens moins mal à l'aise.
- Sauf que là t'as pas trop le choix en fait.

Je le sais mais j'aimerais quand même éviter ça. Il noue le garrot au-dessus de mon coude et attend. Son petit sourire ne s'estompe pas,au contraire.

- Au fait les photos boss ?
- Efface-les.

Non pas les photos !! Ce sont les seules preuves que j'ai ! Je le regarde, paniqué mais me retiens de lui hurler de ne pas le faire.Ils vont encore plus se douter de quelque chose. Il appuie sur mon avant bras, retraçant le passage de mes veines par la même occasion. Mon souffle vibre, mon cœur s'acharne en moi, les larmes me piquent les yeux.

- Allez, vas- y, sois pas timide, pique toi.

J'ai juste à me piquer et après je peux partir. Juste ça et je pourrais sortir de cet enfer. C'est pas grand chose. Je manque de fondre en larmes. Les souvenirs de la fois où je l'ai fait me remontent en tête, suivis de mon overdose et de l'état pitoyable dans lequel j'étais. Puis rapidement je repense également au suicide raté de Gab : son overdose à lui. Et là, un flot de larmes remontent puissamment en moi. Elles roulent sur mes joues et des sanglots traversent mes lèvres :

- J-Je peux pas...

Je lâche la seringue sentant mes forces m'abandonner, elle tombe au sol dans un bruit strident. Le boss semble satisfait de lui et se relève, un sourire malsain plaqué sur le visage. Il repart s'asseoir et me désigne d'un bref signe de main :

- Allez-y, je réponds plus de rien, je lui ai laissé sa chance. A vous maintenant...

Les gars se lèvent : Ils sont quatre. Je recule sur les fesses et tente de partir mais mes forces sont au plus bas. Le boss rajoute :

- T'aurais pas dû faire le malin.

Je sais, j'aurais dû rester sagement chez moi ou chez Gab. J'aurais dû rester calme et ne pas me mettre dans une situation si dangereuse. Je le sais mais je l'aime tellement que je suis prêt à faire des trucs de fous pour lui. Par amour, pour le sauver.

- J-Je veux pas d'ennui...
- Fallait y penser avant le mioche.

Dit l'un des gars. Je veux rentrer chez moi, partir en courant. La peur s'ancre en moi. Impossible de la faire partir. Je tremble de tout mes membres. Je regarde autour de moi, paniqué reculant sur mes fesses.

- S'il vous plaît ! Je dirais rien promis ! Mais laissez moi partir.

Un petit rire malsain retentit en moi jusqu'à m'en faire mal, mon estomac se noue, se tord. Les mecs arrivent jusque moi. Mon souffle est de plus en plus saccadé et paniqué, mon cœur, lui, bat à vive allure, impossible de le freiner. Un coup de pied vif et brutal s'aplatit sur ma main. Je crie et tente de retirer ma main. Le mec qui m'a mis le coup se penche vers moi et attrape mon menton entre ses doigts. Les larmes me montent violemment aux yeux.

- Me faites pas de mal...

La douleur s'intensifie. Son regard se plonge dans le mien.

- T'aurais dû éviter de mentir comme ça, c'est pas bien.

J'aurais pas dû venir tout court en fait. Je le sais et j'ai beau le savoir, l'idée de sauver Gab de son présent et de son passé m'obnubilais. Ça me hantait. Je pouvais pas le laisser comme ça, je voulais juste l'aider. Le sortir de là. Comme depuis le premier jour.

- On récolte ce qu'on sème.

Ajoute-t-il, puis un violent coup m'est assené dans l'estomac me sonnant l'espace de plusieurs et très longues secondes. Des secondes interminables, durant lesquelles mon monde semble s'effondrer. Je me prends de nouveaux coups, dans les flancs, le ventre, les jambes, le visage par moment aussi. Coups de poings, coups de pieds... Je crie de douleur et tente de protéger mon pauvre visage déjà meurtri.

- S'il vous plaît...

C'est tout ce que j'arrive à rire. Je les entends rire, ils sont en train de se moquer de moi. Je dois faire tellement pitié en même temps.Un nouveau coup dans mon estomac me fait me tordre de douleur. La voix du bosse retentit :

- Molo les gars, ok ?

Un goût métallique roule le long de ma gorge. Je grimace fortement. Je n'arrive pas réellement à me protéger, les coups fusent. Par la droite, puis la gauche. De partout. Ils s'acharnent tout en riant. Mes doigts me brûlent et mon ventre même pas la peine d'en parler.Je pleure à chaudes larmes, ne pouvant plus me retenir. Ça me fait mal, horriblement mal. Je serre mes poings et geins de douleur.Quelques cris franchissent la barrière de mes lèvres quand la douleur au niveau de mes flancs est trop pénible.

- Hey ! J'ai dit quoi ? Molo...
- Ça va...
- Non ça va pas non. Cool.

Les gars se calment et râlent pour certains. Ça vous amuse tant que ça ?! Cooky' se penche et me fiche un violent coup de poing dans le visage, m'assommant pour plusieurs secondes. Il m'agrippe par le col de mon haut et me force et me redresser un minimum. Il me toise et semble satisfait de lui. Un sourire pervers orne son visage. Un sourire sadique, malfaisant et malsain.

- Franchement, il est pas en si mauvais état que ça on aurait pu continuer.
- Sauf qu'il est relou à chialer comme un gamin.

Les larmes brûlent mes plaies, celle sur ma joue et sur ma lèvre inférieure. Je tremble si fort ! Mes lèvres chevrotent. Je pleure toujours et appuie ma main sur mon ventre. J'ai si mal !

- Laissez moi rentrer... S'il vous plaît.
- Boss ?
- Le dit boss prend la parole. Mmh laisse moi réfléchir, il prend une pause. Nan. Pas encore.

Mais ils me veulent quoi encore ? Je suis en train de souffrir, j'ai mal, je pleure comme un bébé. Je veux juste rentrer je demande pas plus que ça. Mon ventre me fait atrocement mal. Une douleur vive me traverse en permanence.

- Qu'est- ce que vous me voulez ?
- Non la question c'est : Qu'est- ce que toi tu nous veux ?

Je me tais et ferme fort les yeux, serrant les dents, luttant contre cette douleur si vive qui me transperce inlassablement. Cooky' m'agrippe par les cheveux et murmure près de mon visage :

- Réponds.
- Rien du tout ! Je sais pas pourquoi j'ai fait ça...

Ce qui lui décroche un rire. Lui au moins il sent pas l'alcool. J'ouvre lentement les yeux. Je vois un peu flou. Je lui lessivé. Mes forces sont comme portées disparues. Je tiens assis uniquement parce qu'il me tient par mon tee-shirt.

- Ok, tu répondras plus tard.
- On fait quoi de lui ?

Le dit boss hausse les épaules et fait un mouvement dans les airs, signe qu'il se fout complètement de ce qu'il peut m'arriver. L'autre murmure ''ok'' en haussant les épaules à son tour. Rapidement, un énième coup de poing atterrit. dans mon torse, coupant mon souffle un long moment. Je vais pas y passer ici, hein ? Il examine mon visage sous toutes les coutures. Je leur supplie de me laisser, que je ferais rien. Ça a juste le don de les faire rire. Connards ! Il me plaque au sol puis me retourne, maintenant mon visage face au sol. Je tremble et me débats :

- A-Arrêtez...

Ma voix se brise me faisant moi- même mal au cœur. Je tente d'étouffer mes sanglots mais impossible. Ce mec s'assied sur mes cuisses et attend. Je gigote mais rien n'y fait. Il maintient plus fort ma tête contre le sol, agrippant mes cheveux.

- Vous m'aidez ? Chacun son tour ?

Chacun son tour. De quoi ? Me frapper encore ? Non !! J'ai assez mal comme ça ! Je suis à peine conscient, ma tête tourne tellement ! Les autres sous-fifres rappliquent. Un se met devant moi et s'affaire à maintenir ma tête contre le sol. Je fixe un point invisible. Je peux plus me défendre ou me débattre c'est peine perdue. J'entends une boucle de ceinture de défaire :

- Je commence.

**********


Désolé d'écrire des chapitres si terribles :') Vous me connaissez, j'aime bien mettre du drama dans mes histoires x)
J'ai trouvé une nouvelle technique pour corriger rapidement les chapitres ;-----; Quel bonheur !  J'ai divisé le temps de travail facilement par trois !  Quel bonheur, grâce à ça je pense même pouvoir finir entièrement la correction de cette histoire dans la journée ! J'espère car j'ai hâte de me remettre à l'écriture de mon Visual Novel !

Review time !

Titre : Mon bleu outremer
Nombre de tomes : 1 tome (O.S)
Ma note : 6/10

Je vous propose le résumé de nautiljon :
Depuis leur première année de collège, Kai et Ren ont toujours été dans la même classe. Pour l'un comme pour l'autre, être tout le temps ensemble leur paraît naturel. Mais le jour de leur entrée en terminale, tout change ; pour la première fois, ils seront dans deux classes différentes. Kai, qui est amoureux de Ren, ne sait pas comment accepter la distance qui s'installe petit à petit entre eux. Un jour, Kai découvre Ren endormi dans une salle de classe. Croyant qu'il ne peut pas l'entendre, il lui dit qu'il est amoureux de lui. Mais Ren ne dort pas aussi profondément qu'il ne le croyait...

Critique : C'est une histoire très chaste et tendre que je conseille si on veut juste lire quelque chose sans se prendre la tête. Il n'y a pas une intrigue très recherchée, c'est juste un petit oen shot qui parle d'amour.
Les dessins sont très beaux, les personnages assez attachants, particulièrement Kai. Cependant, le dénouement apparait très tardivement et ça laisse une impression d'inachevée, comme s'il manquait quelque chose, qu'il fallait une suite plus concrète.

L'auteur l'explique dans la postface mais cette lenteur qu'on ressent et le dénouement si tardif s'explique notamment car elle a hésité jusqu'au bout à écrire l'histoire d'un amour non réciproque. Je pense que dans le fond ça aurait peut- être été mieux en fin de compte, ça aurait été un peu triste mais au vu de la lenteur du développement des sentiments entre Ren et Kai je me demande si ça n'aurait pas été plus judicieux.

Cela étant, ça reste un OS sympa.

Par ailleurs si vous avez des mangas à me conseiller allez- y ! Peu importe le genre, je lis de tout ! Il est vrai que je présente surtout des romances mais je lis pleins d'autres genre, je présenterai des styles différents un peu plus tard !