Help !


Je ne sais pas quoi faire du tout... Hier soir je suis rentré chez moi histoire de nous laisser à tous les deux un léger temps de réflexion, de l'espace, chose dont on a à priori bien besoin. Ça devient tellement compliqué de tout concilier. Gab va mal et le voir dans cet état me rend triste et ça me dépasse. Je l'ai jamais vu aussi bas, il est carrément plus bas que terre et regarder la personne qu'on aime souffrir autant sans rien pouvoir faire, c'est réellement pénible. Il est avachi dans le canapé et regarde la télé, le regard vide de toute once de vie. Je suis revenu chez lui en fin de matinée parce que je voulais pas le laisser seul, j'ai un peu luter pour entrer mais il s'est rapidement ravisé et m'a dit de ''faire ma vie'', comme d'habitude quoi. Je le regarde du coin de l'œil. J'ai l'impression d'être à côté d'un zombie... Je remue ma main devant son visage, il réagit à peine puis tourne lentement la tête vers moi, le regard toujours aussi détaché.

- Quoi ?

Un ton ni froid, ni catégorique, ni attachant, simplement un ton morose et dépité. Un ton qui fait mal au cœur. Sur le coup je n'ose pas répondre, en vrai c'est surtout que je sais pas quoi dire. Je me pince les lèvres et agrippe doucement sa main, il baisse les yeux vers ces dernières et les fixe. Pourquoi j'ai si chaud ?Pourquoi mon cœur bat si vite ? Je me risque à demander :

- Toujours parmi nous ?
- Où veux tu que je sois ?

Ah-ha-ha, très drôle Gabriel. Il soupire faiblement et presse plus fort mes doigts contre les siens. J'ai toujours peur de le toucher. Je suis perdu. Je sais que je l'aime, qu'il m'aime aussi et pourtant on est plus réellement ensemble. C'est pas bête ça ? Je réponds :

- Dans la lune.
- C'est un peu loin quand même...

Je masque un bref rictus. Même là, il me fatigue. Je me demande ce que je peux faire. Je veux réellement l'aider à aller mieux mais j'ai pas d'idée, c'est pas faute de me tracasser l'esprit hein !Mais il est tellement compliqué cet idiot ! Comprenez moi, je suis paumé... Raaaa ça me saoule ! Mon crane va exploser !

- Qu'est-ce que t'as encore ?

Hein ? Moi ? De quoi ? Je le regarde étonné et souffle :

- Rien, pourquoi ?
- Dans ce cas, arrête de me casser les tympans avec tes cris de jeune demoiselle en détresse.

Je le regarde outré. Il fait claquer sa langue contre son palais et appuie sur mon front avec son indexe. L'ancien Gabriel, c'est clairement le Gabriel d'avant. C'est bizarre. Surtout le surnom ! Putain de surnom à la con ! Ça faisait longtemps que je l'avais pas entendu celui-là ! Haaa bah il m'a pas manqué en tout cas !

- Je suis toujours pas devenu une meuf.
-Première nouvelle.

Du calme Yoongi, rappelle toi que le meurtre est quelque chose d'illégal. Je serre mon poing libre et souffle en silence.

- Vu ce que t'avais en a bouche avant-hier soir tu devrais pas en douter...

Je m'arrête immédiatement, complètement choqué parce que je viens de dire. J'ai pas dit ça hein ?! Pitié dites moi que je l'ai seulement pensé. J'ai pas pu dire quelque chose comme ça, pas moi ! Oh mon dieu... Son expression me chatouille le ventre. Ses yeux sont grands ouverts et il paraît plus qu'étonné. Je crois que je suis bien plus choqué que lui de toute façon. J'ai envie de disparaître et de plus jamais revenir... Je plaque violemment mes mains sur mon visage et murmure :

- Laisse tomber c'est pas ce que je voulais d....
-
Gabriel me coupe la parole : tu veux parler de ton mini knacki ? »

Pardon ? J'ai bien entendu ? Je retire lentement mes mains de mon visage et le regarde froidement. Je masque un rire nerveux. Je lui bondis dessus, il geint et tombe à la renverse dans le canapé. Il me regarde droit dans les yeux, une pointe de défi traversant son regard intense.

- C'est raciste, tu dis ça uniquement parce que je suis asiatique. J'en ai pas une petite.
- Bah tiens oui, c'est l'excuse facile, celle du racisme.
- Je vais te niquer tu vas voir si elle est si petite que ça. Tu feras moins le malin.

Je suis vexé. Oui... Il vient clairement de blessé ma fierté masculine. Le peu de virilité que j'ai ce résume à mon petit moi alors ça me vexe clairement ! Je croise les bras contre mon torse et dévie le regarde un bref instant. Sa voix me ramène à la réalité :

- Tu vas me quoi ?
- Te niquer. Quand elle sera dans ton cul tu diras pas la même.

Oups, c'est sorti tout seul... Non, c'est clairement pas drôle. Je peine à déglutir et sens une vague de chaleur remonter en moi. Je suis en train de me foutre dans une merde pas possible là, je le sens. Il m'attire violemment à lui, mon visage se retrouve en un centième de seconde devant le sien. Je rougis et commence à paniquer intérieurement. On dirait réellement le type de relation qu'on avait avant qu'on se mette en couple. Se cherche, se blesser, cacher nos sentiments ? Pourtant on sait pertinemment ce qu'on représente pour l'autre...

- Tu l'oserais ?

Sa voix suave me fait tressaillir. Bien sur que non. J'oserais pas, du moins pas maintenant, pas de suite. Je plante difficilement mon regard dans le sien. Mon cœur bat le tocsin, c'est impressionnant ! Et horriblement déstabilisant aussi, je hais ça. Je reste muet.

- Irrécupérable.

Soufflet-il. Je sais... Je me fatigue aussi. Je dévie finalement le regard,je suis trop mal à l'aise, mes joues doivent être couleur pourpre, oh mon dieu... C'est quoi ça ? Pourquoi je suis autant mal à l'aise avec lui ? Peut-être parce que je sais plus trop sur quel pied danser. Ça peut expliquer certaines choses aha... Je force et me redresse sur lui, je pose à plat mes mains contre son torse et fais la moue. Je peux entrapercevoir un bref sourire qui réchauffe mon cœur, me fait signe qu'il déconne même s'il compte pas l'avouer.

- M'en fous, elle est pas petite quand même.

Ça n'empêche que même s'il rigole j'ai toujours ce qu'il a dit en travers de la gorge. Je descends de lui et m'éloigne à l'autre bout du canapé, fixant l'écran télé. Un bref rictus parvient juste que moi. Raaaa il me saoule ! J'avais oublié à quel point l'ancien Gab était pénible par moment... Je ferme les yeux pour me calmer. Ne tuer personne... Un souffle chaud caresse ma nuque me faisant frisonner. J'ouvre lentement les yeux. Il pose sa tête sur mon épaule et murmure :

- Ça va, pas tant que ça.

Je me retiens de l'étouffer et reste muet. Je vais le défoncer ! Je supporte pas ça ! C'est un point sensible ! Le peu de virilité que j'ai vient d'être totalement ridiculisé, sympa...

- T'es vexé ?

-Non du tout ! Être comparé à ce niveau à une saucisse de même pas cinq centimètres ça fait plaisir.
- Tu vois, t'es pas vexé.

- Putain t'as vraiment de la chance que le meurtre soit puni par la loi.

Il me regarde intensément. Lui parler de meurtre est peut-être pas une bonne idée en ce moment par contre. Il se redresse complètement et s'affale à nouveau dans le canapé, posant ses pieds nus sur la table basse. Raaaa...

- Et pourtant, combien commettent des meurtres, hein ?

Je ne réponds pas. Je savais que j'aurais du me taire et ne pas dire ça, mais sur le coup j'ai pas réfléchis. C'est sorti comme ça... Comme un boulet de canon impossible à retenir. Je dois dire un truc pour tenter de détourner le sujet ou pour calmer ses nerfs.

- Une minorité de gens stupides qui en brisent d'autres en faisant ça...

J'espère qu'il voit de quoi je parle. En gros, je lui dis indirectement ''ne fais pas de bêtise sinon je m'en remets pas.'' Ce qui est vrai, si jamais il franchit le cap et qu'il va en prison ou je ne sais quoi je pourrais pas continuer sans lui. Je sais que c'est égoïste, beaucoup de personnes tiennent à moi, mais c'est celui auquel je tiens le plus.

- Stupides ? Pas tant que ça, beaucoup arrivent à ne pas se faire prendre, c'est qu'ils sont pas si con.

Ok, un point pour lui. Je dois continuer à trouver des arguments contre, c'est pas facile. Je suis pas avocat moi ! Je réfléchis le plus rapidement possible, mon cerveau tourne à plein régime.

- Peut-être mais la vérité finit toujours par se savoir et le passé nous rattrape toujours. Tu crois réellement que briser ceux qui tiennent à toi est une bonne chose ?
- J'ai pas parlé de moi...
- Fais pas comme si j'étais idiot.
Moi, en tout cas si tu le fais, je saurais que t'as tué quelqu'un et vivre avec pourrait m'aller quelques temps peut-être mais pas éternellement. J'arriverais plus à te regarder pareil.

Qui sait, ça peut peut-être le faire réagir. Ou du moins un petit peu.Ça me ferait bizarre de savoir qu'il a tué quelqu'un ou même plusieurs personnes. J'aurais un petit truc en moi qui sera effrayé en permanence, j'en suis sûr. Oh, une idée me vient en tête :

- Et puis il y aurait de forte chance pour que je sois arrêté pour''complicité'', faut pas oublier qu'à partir du moment où tu m'en as parlé tu m'as mis dans le même sac que toi.

Et maintenant on est lié jusqu'au bout. Peu importe ce qu'il va décider de faire, peu importe ce qu'il se passera ou pas, maintenant mon destin est lié au sien. C'est indéniable. Il soupire et a un faible rictus.

- Putain casse couille et tenace que t'es tu devrais faire avocat...

Je ris faiblement. Qui sait, si jamais je rate ma vie j'aurais peut-être une carrière toute tracée aha... Je suis pas sûr, j'aime pas trop ce métier en fait. Je trouve qu'il a un mauvais fond. Beaucoup d'avocats défendent des personnes qui ont commis des crimes horribles et ils le savent, pourtant ils comptent tout faire, bec et ongle pour protéger leur client. Cet aspect du métier me rebute.

- Tu sais que je pourrais pas te défendre ? J'aurais pas le droit.

Il me regarde intrigué. Je continue :

- On est trop proche... Enfin... On est pas marié ou quoi que ce soit du style du coup y'a rien de très officiel mais d'un point de vue juridique je suis pas censé te représenter...

Enfin, je crois, je suis pas trop sûr de ce que je raconte, je connais pas vraiment la loi et tout ça...

- Vaut mieux parce que doué comme t'es tu me ferais plonger sans le faire exprès.
-Hey ! Même pas !

Tssss il abuse. Aujourd'hui il a vraiment décidé de me faire chier  jusqu'au bout en fait. Raaa ça fait bizarre de revenir à cette relation entre nous. J'ai toujours eu l'habitude qu'il m'embête mais ça faisait longtemps qu'entre nous c'était plus réellement comme ça on va dire. Enfin, je sais pas trop comment expliquer ça,laissez tomber.

- T'es chiant.

Il sourit en coin. Ça faisait longtemps que j'avais pas vu ne serait-ce qu'un petit sourire sur son visage, ça fait plaisir. Je m'allonge dans le canapé et replie mes jambes pour ne pas le déranger. Je regarde la télé. Enfin, on va plutôt dire que je fixe l'écran mais sans plus. Une main sur ma hanche me surprend. Je regarde dans sa direction. Lui ne me regarde pas.

- T'es toujours vexé ?
-Nan.

Je me retiens de soupirer et tourne à nouveau la tête. Bien sûr que je le suis ! Raaa j'avais réussi à ne plus trop y penser pourquoi il remet ça sur le tapis cet idiot ?! Maintenant oui, je suis à nouveau vexé !

- Ça te va si je te dis : ton gros knacki ?
- Vas- y, fous toi de ma gueule.

Je le regarde du coin de l'œil, il masque un petit sourire.

- Tu sais, j'ai vu plus petit.
- Je suppose que je dois dire ''merci'' à dame nature...
- T'inquiète ton petit oiseau est pas si petit, c'est presque un aigle royal.

Ma bouche s'ouvre en grand et je bug durant un long moment, un très très long moment. Non mais il va pas bien ou quoi ?!! Je me redresse brusquement et bondis sur lui pour lui tirer sur les joues et lui mettre des coups dans le torse.

- Non mais ça va pas ?!!

Il me regarde intensément, sans sourire même si je devine au travers de son regard qu'il aimerait le faire. Je suis rouge de honte, d'embarras !

- Mais t'es malade !!
- Quoi ?! T'es jamais content, tu veux que je te dise que c'est un asticot ou que...
- Mais ta gueule putain, juste ta gueule, pas de remarque dessus !! Est-ce que moi je dresse le portait de ta queue ?!

Je bug à nouveau. Ok je suis en train de péter un câble et de devenir fou. Vu ce que j'ai dit je risque clairement ma vie. Je déglutis bruyamment et baisse la tête, agrippant toujours son haut entre mes doigts.

- Vas-y, ça pourrait être intéressant.

Son ton presque érotique me fait tressaillir. Je détourne le regarde, comprenant que je me suis mis dans une délicate position.

- Alors, elle ressemble à quoi ma queue ?
- A... rien.
- Ah ouais ? T'avais pas l'air de dire ça quand elle était dans ta bouche hier. Ou même quand elle était dans ton petit c...

Je bondis sur lui et plaque ma mains contre sa bouche. Mes yeux sont ronds comme des billes. J'arrive pas à y croire, il allait sérieusement finir sa phrase en disant : "dans ton petit cul" ?! Ce qu'il me gêne quand il dit des choses aussi crues ! Ce qui est terrible parce qu'au fond de moi même si ça mee gêne, ça m'excite un peu aussi.

- Elle est très bien, voilà c'est bon, t'es content.

Je soupire et me recule de lui, je m'en vais loin à l'autre bout du canapé à nouveau. Me blottissant contre le l'accoudoir. Je n'ose même plus le regarder. Je suis clairement choqué par ce que j'ai dit. Comment j'ai pu avoir le culot de dire ça ?! Il m'a trop changé, ça craint pour moi ça... Il pince doucement ma joue. Je geins faiblement.

- Toujours aussi sensible.
- Je vois pas de quoi tu parles...
- J'aime bien t'embêter, que t'aies un petit engin ou un gros je m'en branle.

- Pas moi...
- La virilité de monsieur en a pris un coup ?

- Et toi tu vas voir ou je vais te la foutre ma virilité.

Je deviens carrément grossier... Vous me direz j'ai pas grand chose à perdre, on est déjà plus ensemble. Rapidement, son visage se retrouve face au mien me prenant par surprise. Je sursaute. Il agrippe mes poignets et force vers moi. Il bloque mes poings de part et l'autre de ma tête et me maintient contre le dossier du canapé. Oups, ma vie est en danger, au secours ! Mon souffle vibre.

- Et où ça ?
- Dans... je...

Euh en fait elle est très bien là où elle est. Je dévie le regard, son regard est trop dur à soutenir. Il me stresse ! Et puis j'ai peur de céder et de l'embrasser...

- Nul part aha...
- Dommage, ça aurait pu être intéressant.

Hein ? J'ancre à nouveau mon regard dans le sien. On dirait qu'il peut lire en moi, c'est perturbant. La proximité entre nous est tellement faible que c'est dur de résister, dur de lutter contre l'envie de l'embrasser. Je dois pas, c'est pas bien. Pour le moment il nous mettre un peu de distance. Même si en vrai j'en suis incapable. Je balbutie un faible :

- Tu peux répéter ?
- Oublie, j'ai rien dit coincé que t'es.

Je suis plus si gêné que ça ! Je pense qu'il l'a bien remarqué hier soir... Je l'examine, je louche sur ses croissants de chair si attirant. Je n'arrive pas à résister. Ça me démange, mon cœur s'affole vu ce que je m'apprête à faire. Je susurre :

- Désolé...

Il semble vouloir répondre mais je pose mes lèvres sur les siennes. Je suis désolé de l'embrasser, désolé de faire ça alors qu'on doit plus. Mais c'est trop dur, le savoir si proche et si loin à la fois me détruit. Mon cœur explose, cette sensation si intense me brûle les lèvres. Je ferme les yeux et prends plaisir à savourer cet instant. Il ne recule pas, se laisse faire. Je sais que je dois pas ! Je suis pas censé faire ça ! Je baisse la tête pour rompre notre contact et murmure encore :

- Désolé, sois pas fâché s'il te plaît... C'était plus fort que moi...

Il attrape mon menton entre ses doigts et me fait relever la tête. Je peine à le regarder dans les yeux. J'ai peur de sa réaction, de ce qu'il va me dire. Il dépose simplement ses lèvres sur les siennes susurrant quelque chose que je ne comprends pas. Je ne cherche pas à comprendre et ouvre grand les yeux. Incapable de bouger. Je m'agrippe à ses poignets et profite du moment. Il a vraiment fait ça ? Pour de vrai ? Je tremble carrément ! Et pas qu'un peu en plus. Ses mains remontent et glissent jusqu'à mes joues rouges et brûlantes. Rapidement notre baiser se stoppent, il y met fin, contre mon grès. Je le regarde étonné. Il s'éclaircit la voix et se relève rapidement.

- Je vais aux toilettes...
- Gab !

Je sais que non. Il a toujours fait ça au début. Je lui agrippe le poignet. Il me regarde et se défait prudemment de mon emprise.

- Tu veux me la tenir peut-être ?

Je ne réponds pas. Il contourne le canapé et monte les escaliers, je l'entends. J'aurais dû répondre oui, je suis bête ! Je soupire et passe mes doigts sur mes lèvres. Il m'a embrassé, de lui-même... Il l'a vraiment fait. Je souris comme un idiot et me laisse tomber sur le côté. Mon cœur bat la chamade c'est impressionnant ! Je tente de calmer mon souffle troublé et caresse tendrement mes lèvres et mes joues. Ce qu'il me manque.

- Haaaaa !

Je vais perdre la tête, cette situation est tellement compliquée à gérer ! Je me tapote sur les joues pour me remettre les idées en place et me concentre à nouveau sur l'écran.

Gab n'est toujours pas revenu, ça va bientôt faire dix minutes, il est peut-être malade ? Non, on aurait pas dit. Je fronce les sourcils et me redresse sur mes pieds. Qu'est-ce qu'il fiche ?

- Gab ? Ça va ?

Aucune réponse. Je serre mes poings et décide de monter les escaliers. Non mais je veux bien croire qu'il avait envie de faire pipi mais faut pas abuser quand même. Je suis en haut des escaliers et regarde immédiatement dans sa chambre s'il est là : non. La pièce est vide et respire la tristesse. Je ressors de la pièce, légèrement stressé. Où est-ce qu'il est passé ? Je regarde autour de moi, sur le qui vive. Oh...

- C'est normal ?

Je parle tout seul. Je ne suis pas fou pour autant hein. La porte de la chambre de son frère est entrouverte. Je m'y dirige lentement et discrètement. Mon cœur s'accélère et j'ouvre doucement la porte. Gab est là, face à la fenêtre, assis sur le lit de son frère, dos à moi. Je reste un long moment à l'admirer et à regarder cette pièce si morose et qui me brise le cœur. Un truc en moi semble se briser. Je balbutie doucement son prénom. Il ne réagit pas. J'entre dans la pièce et avance vers le lit, mes genoux buttent contre le lit. Je peux m'asseoir ? Je peux y toucher ? Je neesais pas trop... Je commence à trembler. Je tends simplement la main pour toucher ses cheveux.

- Ça va ?

Aucune réponse. J'aurais dû m'en douter. J'ai mal au cœur, ce dernier semble être pris dans un étau, ça me brûle. Je caresse sa chevelure et enroule mes doigts autour de ses mèches.

- Je peux venir ?
- Mmh...

Je monte dans le lit et vais jusque lui à genoux. Je me glisse dans son dos et l'enlace tendrement. Rester dans cette chambre est pas bon pour lui. Ça lui fait plus de mal qu'autre chose. C'est pas en ressassant le passé h24 qu'il va aller mieux. Au contraire, ça le détruit toujours plus.

- Gab, venir ici t'aide pas à aller mieux...

Il hausse simplement les épaules et continue à fixer dehors au travers la fenêtre. Je m'assieds dans son dos et pose ma tête contre ce dernier. Je le serre toujours plus fort dans mes bras.

- T'es fâché parce que je t'ai embrassé, hein ?
- Pas vraiment non.

J'espère... mais j'ai peur que ça soit ce qui l'ait rendu si effacé et si déprimé. J'ai peur qu'à cause de moi il ait à nouveau ressenti le besoin de s'enfermer seul et de se morfondre, envahi par un torrent de sentiments destructeurs.

- Qu'est-ce qu'il y a alors ? Parle moi, j'aime pas te voir comme ça.
- Dans ce cas là rentre chez toi ! Tu te fais chier et j'ai pas spécialement envie de faire quoi que ce soit, donc rentre.

Hors de question que je le laisse tout seul ! Si c'est à nouveau pour le retrouver inconscient parce qu'il aura encore fait une connerie, ça ira pour moi ! Une fois m'aura suffit !

- Non. Si tu veux me foutre dehors faudra le faire par la force.

Force qu'il n'a pas à ce moment précis. Quoique... faut voir ça.

- Tu me saoules.
- Je sais. Gab sérieux... C'est à cause de ce baiser hein ?


Le silence règne un long moment. Pendant ce temps je sens une douleur significative remonter en moi. Je regarde les meubles, les photos, les cahiers, stylos. Tout ce qu'il y a de visible dans sa chambre.

- Tu sais quoi ? Je meure d'envie de plus te voir, que tu dégages et que tu me laisses mais j'ai également envie de garder près de moi, c'est con non ? Parce que même si j'en ai envie, je veux rien faire. Te savoir là me fait du bien mais... C'est pas pour autant que ça me redonne réellement le sourire.

Sa confession me fait mal. Je sais très bien que je lui suffis pas. Il a besoin de quelque chose plus puissant que le pu que je suis capable de lui donner. Actuellement, la seule chose qui lui ferait du bien serait quelque chose liée à la vengeance, quelque chose qui punirait les criminels coupable du meurtre de son frère. Je le sais. Je sais aussi que c'est égoïste de lui dire de ne pas se venger mais le perdre me serait fatal.

- Gab ça va aller, on va remonter la pente ensemble, promis...

Facile à dire, même moi je me crois pas totalement. Je frémis quand je le sens caresser ma cicatrice au niveau du poignet. Je me détache un instant du moment présent et me remet à penser à cette fois où tout a failli basculer pour moi. Je reviens à la réalité. Cette pièce me fait toujours bizarre, j'aime pas y être. Je le serre plus fort.

- La chambre de mon frère est un peu comme mon refuge, j'aime bien y venir.

Pourquoi il me dit ça ? Je reste muet. Je trouve ça malsain, c'est réellement mauvais pour lui de garder sa chambre en état, de l'entretenir et d'y venir souvent. C'est pas bon. A part le briser toujours un peu plus ça va rien faire.

- Je le sais.
- Hein de quoi ?
- Que toi non.

- Huh ?

J'ai encore pensé à voix haute ? Non mais c'est une blague ou quoi ?! Je me sens horriblement mal. Je pince mes lèvres entre elles sans savoir quoi dire ou faire.

- Je sais très bien que tu veux que je la vide aussi. Je suis pas con t'es pas le seul à le penser mais je m'en fous, je suis bien là.

Bien ? Il se rend compte de l'état dans lequel il est ? Je me recule et me redresse hors du lit. Je regarde autour de moi.

- T'es une vraie loque. T'aimes pas venir, c'est faux ! Ça te fait mal... Arrête de dire que t'aimes venir, c'est pas ton frère que tu viens voir, c'est juste ton passé et les mauvais souvenirs.C'est pas bien.

Il me regarde légèrement froidement. Plus il me regarde plus son regard devient dur et lourd. Je déglutis et serre mes poings l'un contre l'autre. J'aurais peut-être du me taire.

- Et alors ? Tu vas me foutre la paix un peu, t'es pas mon père merde ! Et même si tu l'étais je t'écouterais encore moins de toute façon donc merde, fous moi la paix.

Ça me gonfle qu'il me parle comme ça ! Il se redresse du lit et vient dans ma direction. Je ne le quitte pas du regard.

- Tu crois réellement que je vais te laisser foutre ta vie en l'air ?
- Ça serait plus facile pour tout le monde.
- Toi en derrière les barreaux, moi six pieds sous terre, belle fin oui.

J'ai balancé ça si froidement. Il paraît choqué, je dois avouer que je le suis aussi. Ses yeux brillent fortement. Je sais très bien ce que c'est. J'amène une de mes mains à son visage mais il balaie froidement cette dernière. Je reste de marbre et pars tout de même essuyer ses yeux humides.

- Je t'ai dit de pas recommencer.

Il agrippe mon poignet et appuie sur ma cicatrice pour me faire comprendre de quoi il parle. Je le défie du regard et lui balance :

- Toi en prison tu pourras rien pour moi.

En gros, s'il est plus là je pourrais faire ce que je veux y compris ça et il pourra rien y faire. Mais j'ai pas envie de le perdre,je veux pas disparaître loin de lui, et je veux pas non plus qu'il fasse une grosse connerie, ça me briserait. Il soupire :

- Tu me fais chier à avoir toujours réponse à tout.

Il me serre dans ses bras, coupant mon souffle tellement il me serre fort. Je tapote dans ses reins :

- G-Gab tu m'étouffes...

Il dé-serre la pression pour me permettre de respirer normalement. Je glisse mon visage dans sa nuque. Son parfum apaise mon petit cœur.

- Tu peux dire que je suis égoïste, je sais que je le suis.
- Dans ce cas là on peut dire qu'on est deux.

J'aurais jamais cru qu'on en arriverait à ce stade tous les deux. J'avais l'impression de vivre un véritable compte de fée, c'est niais mais c'était réellement ce que je pensais et puis tout est parti enfumée et tout s'assombrit autour de nous.

- Yoongi...
- Mmh ?
- On est censé ne plus être ensemble...

Je sais. Je me sépare automatiquement de lui. Je sais qu'on ne doit plus être proche. Je le sais pertinemment. Je hausse les épaules :

- Désolé, je sais...  

Désolé pour le baiser, pas pour les étreintes, ça je compte pas m'excuser.Il me fait le regarder droit dans les yeux. Je soutiens son regard malgré mon envie de fuir et de partir en courant.

- M'embrasse plus, me touche plus...
- Ça vaut aussi pour toi.

Dis-je du tac au tac. C'est facile de tout me laisser endurer et de dire que c'est de ma faute, mais lui aussi arrive pas à résister.

- C'est facile de me laisser comme ça, me laisser aussi proche de toi et faire comme si toutes les fois où on est trop proche sont de ma faute. Mais toi aussi tu me touches, m'enlaces, m'embrasses... Entre le toi dans la tête, tu arrives pas non plus à te séparer de moi.

Balançais-je froidement en appuyant avec mon indexe au niveau de son cœur pour le repousser de moi, ce qui semble l'étonner. Ses yeux doublent de volume. Ça m'a demandé une force incroyable pour moi de dire ça. Waaa j'ai réussi à le dire. Eh bah...

- Et pourtant ça serait très bien pour nous. Ça nous ferais un bien fou, à moi notamment, tu peux le comprendre, ça ?

Son ton acerbe me glace le sang. Je m'attendais pas à ce qu'il me parle comme ça. Je reste muet un long moment :

- Dans ce cas dis moi de dégager, que tu veux plus me voir. Vas-y !

Qu'il le fasse s'il serait si bien sans moi. Il soupire et repars s'asseoir dos à moi sur le lit.

- Tu fuis... Et ce parce que tu sais très bien que tu peux pas me le dire.
- OUI JE LE SAIS MERDE ! Je sais que je peux pas le dire ! JE LE SAIS ! J'ai juste besoin d'être un peu seul, s'il te plaît... Vraiment...

Je suis surpris de l'entendre crier comme ça. J'ai beau être choqué je suis également touché. Ça me rassure que ses nerfs craquent et qu'il me dise qu'il peut pas se séparer de moi, ça me fait un bien magistral. Je m'avance à pas légers et contourne le lit, je me mets à genoux devant lui. Il paraît surpris. Il me regarde droit dans les yeux. Je suis mal à l'aise, cette position me gêne assez... Je pose ma tête sur sa cuisse et lève les yeux dans sa direction.

- T'es vraiment collant.
- Tu le savais.

Il soupire faiblement et caresse mes cheveux. Je veux pas le laisser seul, j'ai pas envie de le retrouver dans un état pitoyable à nouveau. J'aime pas le voir comme, ce mec si fort avec un caractère si froid et détaché qui est si détruit... Je caresse son autre cuisse de ma main libre et attends.

- Je vais pas te laisser seul. Ok, si tu veux je me tais, je fais rien, je reste comme un pot de fleur mais je te laisse pas seul.

Il soupire encore. Oui je sais je t'agace et je suis chiant, j'en ai conscience. Il me regarde droit dans les yeux.

- Gab... Ça va aller.

J'attrape sa main et entrelace nos doigts. Il sourit à peine. Mais rapidement son sourire s'efface rapidement, rattrapé par la fatalité. Je dois trouver quelque chose pour le faire aller mieux, il le faut... Oh j'ai une idée... Je m'empresse de demander le plus naturellement possible :

- Dis, il s'appelle comment ton pote avec qui... t'as fait semblant de me tromper ?
- Pourquoi tu veux savoir ça ? me demande-t-il en fronçant les sourcils.
- Comme ça, au cas ou je le revois un jour...

- Léo...

Je souris faiblement et le remercie. Oh ça oui que je vais le revoir tu peux me croire. Ça m'étonne qu'il soit pas plus méfiant mais à mon avis il est tellement dépité et dans sa bulle qu'il est ailleurs et a pas la force de réfléchir. Je me glisse un peu mieux entre ses jambes et pose mieux ma tête contre sa cuisse. Il souffle :

- Idiot...

J'en ai conscience. Je suis stupide de m'accrocher à lui mais c'est plus fort que moi, je peux pas l'abandonner, je l'aime bien trop. Il est le rayon de soleil qui est venu illuminer ma vie même si lui le ressent pas comme ça. Il se laisse tomber à la renverse. Je caresse ses doigts et lui caresse également les miens. Je reste comme ça, muet, et lui aussi, il ne parle plus, le bruit pensant du silence nous assaille.

Ça doit faire un bon quart d'heure qu'on est là, immobile. J'ai même failli m'endormir. Je me demande ce que je peux faire. J'ai une idée mais... non, pas de mais ! Il le faut, je peux pas rester comme ça, sans rien faire. Ça devient urgent. Je me redresse péniblement en silence. Gab est là, allongé dans le lit, les yeux fermés. Il respire calmement. Il dort ? Je passe faiblement ma main sur son front : aucune réaction.

- Gab ?

Pas de réponse non plus. Ok, donc il dort bien, je vois. Ça va me faciliter les choses du coup. Je me penche et l'embrasse tendrement. J'ai pas le droit, je sais, m'en fous, il se saura pas de toute façon... Je m'étire et sors de cette chambre qui me mets mal à l'aise. Je referme la porte et m'empresse d'aller dans la sienne. Je cherche de partout son portable. Je fouille sous toutes les contours sa chambre et finis par tomber sur son portable dans le tiroir de la table de chevet, avec les préservatifs, les lubrifiants et une photo. Photo ? Je la sors et le regarde. Je souris comme un idiot. Il a eu ça où et il l'a pris quand ?

On est tous les deux à une table dans un café et je bois un chocolat chaud à priori. Je n'ai pas remarqué qu'il me prenais en photo puisque je regarde sur le côté. Il est également sur la photo et souris en me pointant du doigt.

Je n'arrive pas à me souvenir de quand est-ce que c'était pourtant je me rappelle de ce moment. On avait passé une sortie toute calme, c'était il y a pas si longtemps. Un peu avant que tout dérape. J'adore cette photo, c'est mignon et ça me touche qu'il ait ça dans son tiroir. Bon, avec les préservatifs et les lubrifiants, c'est tout de suite moins mignon mais bon... je suppose qu'il l'a mis là parce qu'il sait que j'y vais jamais ici, vu que je sais très bien ce qu'il y cache. Pour ça que je suis venu voir si son portable était là en dernier recours..

- Cet idiot...

Pourquoi il veut nous éloigner ? Il sait qu'on peut pas... bref !!J'ai pas trop le temps là. J'allume son portable, toujours pas de code, heureusement pour moi. Ho trop mignon... Son fond d'écran c'est nous deux, le jour de noël. Je souris comme un idiot et refoule une flot de larmes de bonheur. Raaa !!

- Pleure pas couillon !

Je me ressaisis et vais immédiatement dans ses contacts. Comment il s'appelle déjà ? J'ai besoin de lui, il me faut son aide, il est forcément au courant de quelque chose, c'est obligé ça. Il le faut... Alors eum... Léo ? Je crois bien. Je cherche dans ses contacts et une fois trouvé je fixe son nom. Je prends mon courage à deux mains et l'appelle :

- Gab ? Qu'est-ce que tu veux encore ? Me dis pas que t'as encore foutu la merde ?
- Euh je...

Je bug. Le silence règne. Je me reprends :

- C'est pas Gabriel en fait, c'est Yoongi, son... copain.

On est pas ensemble mais c'est pas le moment de débattre là-dessus.

- Son copain ? Vous vous êtes remis ensemble finalement ?
- Plus ou moins...
- Il t'a expliqué ce qu'il s'est passé ?

- Mmh... On a pu en discuter.
- Il était temps, ce mec a le crane dur, parfois faut vraiment forcer les choses...

-
Je sais ouais...

Ça me fait bizarre de lui parler. Savoir qu'il a tripoté mon mec même pour de faux ça me retourne l'estomac. Je tente d'en faire abstraction.

- Et du coup qu'est-ce qu'il se passe ? Tu m'appelles pour me casser la gueule parce que j'ai touché ton copain ?
- Moi te casser la gueule ?
Dans le fond c'est pas l'envie qui me manque mais... je sais que c'était du fake. Ça n'empêche que j'apprécie pas trop l'idée de te parler aha...
- Je peux comprendre mais que ce soit clair lui et moi, y'a rien eu. Et il y aura rien, c'est mon pote.

J'espère bien, de toute façon j'ai confiance en Gabriel, il m'a dit très clairement qu'il m'avait pas trompé et qu'il comptait pas le faire, surtout pas avec lui. Donc ça me rassure un peu. Je tente de ne pas parler trop fort pour ne surtout pas réveiller Gabriel je serais dans la merde sinon...

- J'ai besoin de ton aide s'il te plaît... Ça me fait chier de devoir te demander ça mais...
- Mais il est dans la merde.
- Mmh... Je sais pas quoi faire.

- Et tu crois que moi je peux t'aider ?
- Je pense que t'es au courant de plus de choses que moi...

Un bref silence, bref mais qui ne paraît être une éternité. Mon cœur s'emballe au fur et à mesure que les secondes passent.

- C'est possible oui. Qu'est-ce que tu veux savoir ?
- Je... Est-ce tu es libre ?
- Hein ? Là maintenant ?

- Mmh...
- Euh pas trop non.

J'entends une autre voix derrière :

- Allez ~
- Attends tais toi, chut.
Arrête ! ... Sorry aha, je suis pas tout seul.
- Euh j'ai entendu, oui. Désolé, je voulais pas te déranger.

- Pas de soucis. Tu veux qu'on se voit ?
- J'aimerais bien oui. J'ai besoin qu'on parle, ça pourrait m'aider.

- Eumh... Ok pas de problème. J'ai bien envie de montrer à cette tête de con qu'il faut m'écouter un peu et qu'il peut pas fuir comme ça.
- Mais euh... t'es avec quelqu'un non ? T'embêtes pas, c'est pas grave je...

- T'inquiète. Il comprendra. Tsss arrête lâche moi
, ricane-t-il. Arrête je te dis.
- Non mais je veux pas vous déranger...

C'est plutôt gênant d'écouter, j'entends pas trop l'autre avec qui il est, on dirait un voix d'un jeune garçon mais je suis pas trop sûr. Je préfère même pas me prendre la tête sur ça. Il reprend la conversation :

- Ça me va. T'es sur que tu vas pas me sauter à la gorge au moins ? Parce que j'ai vu comment t'étais ce jour là, je t'ai regardé...
- Comment j'aurais pu sourire aussi ? Tu aurais dû dire non.
- Si j'avais dit non il aurait demandé à quelqu'un d'autre donc autant dire oui...
Je sais que t'as certainement envie de me coller ton poing dans la tronche même si c'était faux. Je peux comprendre que tu pètes un câble. Mais dis le avant de me voir histoire que je me ramène au moins avec un protège dent.

Je ris assez fort et tente rapidement de me calmer pour éviter de réveiller Gabriel, je serais pas dans la merde sinon. Je me fais de l'air :

- Tu m'as bien vu, t'es sûr ? Parce que j'ai plus le physique d'une brindille que celle d'un boxeur.

- D'après Gab, tu frappes fort quand tu veux.

Je me tends. Effectivement, quand je suis énervé, mais faut vraiment me pousser à bout pour ça, je frappe que rarement. Même mon harceleur quand il me pourrissait la vie je l'ai pas frappé. Donc c'est pour dire...

- On va dire que c'était un coup de chance aha...
- Sérieusement, ça m'étonne que Gab t'ait tout balancé.
- Je lui ai pas trop laissé le choix en fait. Moi aussi je suis têtu.

Carrément pas en fait, je lui ai sauté dessus et je l'ai plus lâché après, ça a plutôt bien marché j'ai envie de dire. Je joue avec le rebord de mon haut. Je sais pas trop quoi dire. Pourtant c'est moi qui ai appelé, mais je suis horriblement mal à l'aise pour être honnête. Je ne le connais pas, je connais juste son nom en fait.

- Gab peut être très con, c'est pas pour autant qu'il a voulu te faire du mal tu sais.
- Mmh... je sais.
- Je suppose que t'es chez lui vu que tu m'appelles avec son tél ?

- Euh oui...
- Il est pas à coté au moins ?

- Non il s'est endormi.
- A cette heure-ci ? Fragile va.

Je retiens un petit rictus. Il a pas l'air de se laisser faire avec Gab, à mon avis il sait clairement lui tenir tête. J'ai hâte de le voir en fait, pour voir comment il est.

- Du coup.. on pourrait se voir ? J'ai pas trop envie que l'appel dure trop longtemps, j'ai peur qu'il se réveille.
- Mmh ok pas de soucis. Vers quelle heure ?
- Comme tu veux.

- Ok eum, quinze heures, c'est bon ?
- Ça me va. Où ça ? Attends je t'envoie ça par message ça sera plus simple, ok ?

- Mmh... Merci beaucoup.
- Y'a pas de quoi. Je compte non plus le laisser tout ruiner.

Je le remercie à nouveau et raccroche. J'attends son message impatiemment, je triture mes doigts et me sens tout patraque. Je pensais pas que je serais dans cet état. Mon cœur bat si fort, et je meurs de chaud au passage. Génial... Le fameux message arrive :
« Rendez-vous à 15h00 devant le parc [....], tu connais ? »

Je réfléchis un bref instant :
« Oui, j'y suis déjà allé. Merci. »

Il a vraiment l'air gentil, surtout qu'à la base je l'ai clairement dérangé. J'espère que ça ira et qu'il pourra m'aider. J'ai clairement besoin de lui. C'est une question de vie ou de mort,réellement.
« Y'a pas de quoi. À tout'e ! »

Je ne réponds pas plus. Je regarde l'heure. Il est même pas quatorze heures. Bon au moins le lieu de rendez-vous est pas loin, il me faudra certainement un petit quart d'heure à pieds. Je m'étire et m'allonge dans son lit. Comment je vais faire ça ? Et si jamais j'y arrive ça va bien se passer ? Je sais pas trop comment je vais pouvoir faire.

- Hey... Yoongi. »

Je me réveille rapidement, presque en sursaut en sentant une main sur ma joue. Gab est là, étonné, assis à côté de moi sur le lit. Mon souffle est totalement perturbé,

- Je t'ai fait peur ? »

Je fais faiblement oui de la tête et soupire pour me calmer. Je venais tout juste de m'endormir, je m'y attendais réellement pas. Mon petit cœur a du mal à se remettre.

- C'est quelle heure ?
- J'ai toujours pas une gueule avec des aiguilles et des nombres hein...

Il soupire et regarde sur son portable. Durant le moment où il regarde mon cœur s'affole. Il va remarquer les messages ? L'appel ? Ou bien encore qu'il est pas à sa place ? Je me redresse péniblement.

- Quatorze heures vingt six, pourquoi ?

Ouf je suis pas en retard au moins. Je souris faiblement et passe ma main dans ma nuque :

- Non non comme ça aha... J'étais un peu perdu.

Il ne fait pas de remarque. Pourquoi il m'a réveillé ? Je le regarde intrigué. Il arrange mes cheveux en bataille et me dévisage gentiment :

- Qu'est-ce qu'il y a ?
-Rien.
- Pourquoi tu m'as réveillé alors ?

- Va savoir.

Il s'ennuyait peut-être ? Je frisonne et frotte mes bras pour me réchauffer. J'étais bien dans son lit moi... Je m'étire. Il s'étire aussi et baille. J'arrange vite fait une de ses mèches rebelles qui cache jalousement son front.

- Tu t'ennuyais ?

-
Et ta connerie aussi ?

Mouais mouais. Il regarde ailleurs et dit de façon détachée :

- Simplement... tu passes la nuit chez moi ce soir ou tu rentres ?
- Oh euh... pourquoi ? Tu veux un peu d'air ?
-
Tu peux rester si tu veux, prononce-t-il en haussant les épaules.

Je souris faiblement. Lui par contre regarde dans le vide, on dirait qu'il est à moitié mort je supporte pas de le voir comme ça, j'ai envie de pleurer. Il a une expression si lasse, délaissé, triste et prisonnière de ses tourments qui le hantent. Je frôle sa joue.

- J'ai bien envie de rester mais ma mère m'a demandé de rentrer vite fait elle a besoin d'aide, je reviens ce soir, ok ?
- Comme tu veux, au pire reste chez toi, ça te fera certainement du bien de rester loin de moi.

Mais quel abruti ! Bien sûr que non, combien de fois je vais le dire J'ai besoin d'être près de lui pour me sentir bien, dès que je suis pas avec lui je suis tout déprimé surtout ces derniers temps. Je caresse ma cicatrice sans réellement m'en rendre compte :

- Arrête de toucher ça va devenir un toc...

Et j'arrête. Il regarde ma cicatrice et y passe ses doigts de façon si dépité que mon cœur vrille un bref instant.

- Je veux pas rester loin de toi, Gab...
- Pot de colle.

Je lui tire la langue. Il regarde cette dernière sans la toucher, étonnant. Je garde donc la langue tirée, pendue... Je suis surpris. Il sourit et y dépose un baiser.

- Ça va pas ?!

Je me recule choqué. Il se retient de rire et ébouriffe mes cheveux :

- Bah t'attendais quoi toi aussi ?
- Que t'y...

Je me retiens de dire la suite, il va faire une remarque bizarre... J'allais dire : '' Que t'y mettes ton doigt'' ce qu'il fait habituellement. Non mais merde il m'a embrassé la langue ce dingue ! Il est taré c'est pas possible autrement !

- Je commande à manger, hors de question que je fasse le repas. Je vais faire brûler ''accidentellement''la baraque sinon.
-
Je rétorque : Tu sais, se suicider par immolation c'est pas le plus paisible et agréable...
- Et se tailler les veines pour un hémophobe c'est agréable ?

Je suis pris de court et hausse simplement les épaules :

- Ok c'était stupide je l'avoue...
- Au moins t'en as conscience.
- C'était aussi stupide que ton overdose.

- Ok un point partout.

Je souris fortement. Je compte pas lâcher l'affaire. Il me fiche une pichenette. POURQUOI ?! Je geins de frustration :

- Pourquoi ?!
- Arrête de me regarder comme ça.
- Pourquoi merde ?! J'ai le droit de te regarder quand même !

- Nan... Je veux des trucs pas biens...
- Hein ?

Je bug à nouveau. Mon cerveau plante complètement et tourne continuellement dans le vide.

- T'embrasser... Tordu que t'es.
- Même pas !

Je soupire et le repousse au niveau du torse. Il est là sans être là, c'est horrible. Il me regarde mais son regard ne reflète rien, que du vide. Un vide intense et palpable. J'ai l'impression de parler à un corps vide, un corps sans âme. Sans une entité peu importe laquelle. Juste un pantin dénué de vie. On dirait un mort vivant, c'est horrible ...

- Et puis merde c'est moi le tordu, tu m'as embrassé la langue !
- Tu veux que je la croque peut-être ?

Je balbutie des choses incompréhensibles suite à mon choc indescriptible. Je suis en couple enfin... presque ou pas, ou bref c'est bizarre. Je suis avec un mec réellement chelou. Je sais pas trop comment je fais pour le supporter.

- Excuse moi y'a des interférences, je comprends pas ta langue.
- Je vais te niquer, tu comprends ça ?
- Tsss t'oserais pas, même si je te le demandais.

Je reste figé et surpris. Je n'ose pas réponse et suis muet. Je sais pas trop. Il se relève et et soupire fortement.

- Tu dois partir quand ?
- Euh je... Bientôt, je dois y être pour quinze heures...
- Ok.

- J'y vais tout seul hein, pas la peine que tu me raccompagnes.

Il hausse les épaules, enfourne ses mains dans ses poches et sort de sa chambre avant de me balancer une veste en cuir sur les jambes. Je la serre entre mes doigts.

- Je...

- Fais pas très froid, prends pas.
- O-Ok merci...

Je souris et la serre contre moi. Elle sent fort, bon en même temps c'est du cuir, ça se voit clairement que c'est pas du faux. Je souris un peu plus. Il est bizarre. Un vrai bipolaire ma parole, c'est dur de continuer. C'est pour ça que je vais essayer de tout changer, si possible ce soir. Peut-être que ce soir tout sera enfin fini. Et on prendra un nouveau début. Je l'espère. On en a besoin. Gabriel en a besoin pour s'en remettre et se reconstruire. Sans ça on fonce droit dans un mur. Je vais y arriver.

- Promis...

****************


C'est bientôt quinze heures, je suis au rendez-vous donné par Léo. J'espère que vais arriver à le reconnaître parce qu'il y a pas mal de monde. Je regarde autour de moi sans m'arrêter. Je triture nerveusement mes doigts. Bon et bien... Le pire c'est que j'ai pas pensé à prendre son numéro... Idiot que je suis !

Au bout de quelques minutes on me tapote sur l'épaule. Je me retourne brusquement et me rend compte qu'il s'agit de Léo. Je reste figé,à le dévisager gentiment, j'avais pas eu le temps la dernière fois. Il est grand, très grand, comme Gabriel on dirait. Ses cheveux sont très jolis, j'aime beaucoup : ils sont châtains aux reflets bordeaux. Ses yeux sont impressionnants, il a des lentilles non ? Elles sont gris marrons glacés. Il a l'air excentrique mais j'aime bien son look. Je reste ébahit devant lui. Il a un rictus.

- Tu me mates ou tu hésites à me sauter à la gorge ?

Je ris, mal à l'aise. On va pas dire que je le mate mais ça y ressemble.

- Je... eum j'aime ton look.

Dis-je simplement. Il a un baggy large un un sweat marron ample. Il a également un bonnet de la même couleur. C'est sympa. La dernière fois il avait un look un peu plus excentrique que ça.

- Merci.

Il sourit et me tend amicalement la main. Je m'empresse de la lui serrer malgré mon embarras plus qu'évident. Ses mains ont également touché mon amant.. Ça fait bizarre... N'y pense pas idiot !

- Tu veux qu'on aille chez moi ? Ça sera plus pratique pour parler de ce dont on doit parler. J'habite à côté.
- Oh eum, je veux pas m'imposer hein !
- Pas de soucis je te dis.

Il sourit et m'invite à le suivre, ce que je fais.

- Ça fait bizarre...
- De quoi ?
- De te parler. Je me suis toujours imaginé te tuer,
riais-je nerveusement. Honnêtement ?J'hésite entre te frapper ou te remercier.
- C'est normal. Mais moi j'ai rien fait à ton copain hein ! Je l'ai jamais embrassé non plus, donc no stress et évite de me buter steup', je suis jeune ?

Il rit. Je le regarde et souris un peu. Il s'humecte les lèvres et je peux apercevoir un piercing à sa langue. Ho c'est bizarre !

- Ça fait pas mal ?
- De quoi ?

Il ne semble pas comprendre. Je tire simplement la langue. Il semble étonné et a un petit sourire !

- Mon piercing ?
- Mmh...

Je hoche la tête. Je sais pas pourquoi j'ai demandé ça. Peut-être pour détendre un peu l'atmosphère le temps d'aller jusqu'à chez lui. Les gens qui ont des piercings m'ont toujours fasciné, j'ai peur de ça. En fait, j'ai peur de me faire percer, j'ai pas le courage d'affronter la douleur aussi petite soit elle aha... Il me sourit :

- Franchement ça va, les tatouages font plus mal je trouve.
- T'as un tatouage ?
- Dans le bas du dos, sur les cotes et autour des tétons.

Ok, je vois. Ça aussi ça m'impressionne, j'aime les tatouages mais j'ai peur de la douleur. Oui, je suis un trouillard sur beaucoup de point, m'en fous.

- Pourquoi tu t'es fait percer la langue, ça se voit pas énormément en soit.

Il arque un sourcil en m regardant et me demande sérieusement ?

- Tu veux la vérité ou un petit mensonge bien brodé pour pas heurter ta sensibilité ?
- Euh... La vérité je suppose.
- Pour plus de sensation lors de...

Il appuie sa langue contre la joue. Je comprends automatiquement qu'il parle de fellations, je dévie le regard, ayant un peu plus chaud. Tous les potes de Gab sont des tarés du cul ou quoi ?

- Euh ok je vois...

Je suis toujours trop curieux. Faut vraiment que j'apprenne à retenir les questions qui me traversent la tête. Un jour je vais réellement me retrouver dans une situation bizarre. Je m'éclaircis la voix ce qui le fait rire. Je finis par dire tout naturellement :

- Du coup je suppose que t'es gay ?w
- Bingo Monsieur Holmes.

Je souris nerveusement. Je suis trop gêné ! Donc il aime les mecs. Je me mordille la lèvre inférieure. J'en reviens pas. Un mec si canon est gay et est le pote à mon copain ? Je devrais me faire du soucis non ?

- Je devrais être encore plus inquiet que tu sois un pote à Namjoon alors aha...
- Pourquoi ça ?
- T'es plutôt mignon, non carrément mignon en fait, du coup...

- C'est peut-être le cas mais c'est pas moi qu'il aime tu sais aha.

Il me sourit comme pour me rassurer. Au fait, je rêve ou je lui ai clairement dit que je le trouvais mignon ? Ok, du calme, ne tombe pas dans les pommes Yoongi, fais juste comme si de rien était. C'est normal et puis ça l'a pas choqué après tout. Du calme. Je soupire. Je glisse mes mains dans la veste en cuir et sens mon cœur battre de plus en plus fort. Haaa pourquoi je suis si gêné ?!

- Gab t'a vraiment tout raconté ?
- Le fait qu'il veuille buter des mecs englobe ''tout raconter'' ?
- Je suppose.

- Donc ouais il m'a tout raconté...

Il hoche positivement la tête. On continue à marcher. A mon avis il voulait s'assurer de s'il pouvait me parler de tout histoire de pas trahir son pote. Holala je sais réellement pas quoi dire.

- Tu sais, je t'en ai beaucoup voulu, à Gab aussi... J'ai vraiment cru que vous deux...
- Étiez amant ? Nan pas moyen, il est beau gosse hein mais non, il est trop fleur bleu pour moi.

Il fait semblant de vomir et rit un peu.

- Fleur bleue ? Lui ? Mon dieu la bonne blague !
- Disons qu'il l'était.

Dit-il en souriant. Était ? Je vois, avant tout ce qui lui est arrivé. J'arrive absolument pas à imaginer Gabriel fleur bleu, c'est même complètement improbable. Pfff je ris rien que d'y penser. J'en perds même haleine. Impossible !

- On dirait pas, hein ?
- J'arrive même pas à l'imaginer.

Il sourit un peu plus et remet son bonnet en place. Gabriel quelqu'un de fleur bleue ? J'aimerais bien le voir comme ça, tout mignon et attention au possible. Même si j'ai déjà pu apercevoir son côté tout adorable. Et ça m'a plu à un point indescriptible.

- Ça fait longtemps que tu le connais ?
- Pas tant que ça, trois-quatre ans quelque chose comme ça.

Je fais oui de la tête. Ok, donc il l'a vraiment connu avant qu'il perde son frère. Je vois. J'aurais bien aimé le connaître avant aussi,quoique je suis pas sûr. Et puis j'ai bien remarqué que petit à petit sa carapace tombe et il redevient celui qu'il était. Enfin, c'est l'impression que j'ai. Il pointe une maison :

- On est arrivé.

- Oh ok, c'est sympa.
- C'est petit mais ça fait l'affaire.

- Tu vis tout seul ?
- Mmh.

Ok, je vois, il a l'air plus âge que moi. Ça doit être pour ça. Il entre et retire ses chaussures ainsi que sa veste, je fais de même et garde la veste en cuir de Gab contre mon torse. Il se tourne vers moi et propose :

- Tu veux boire ou grignoter un truc ?
- Non non c'est bon, merci.

Il sourit et me fait signe de m'asseoir dans le salon, je le suis et m'assieds dans le canapé, lui s'assied dans le fauteuil. Il allume la télé. Je regarde autour de moi et admire sa maison. C'est petit, simple et agréable. J'aime bien. Je triture mes doigts puis serre mes genoux entre mes doigts. Je sais pas quoi dire. Il croise les jambes et me regarde intensément :

- Alors, qu'est-ce qui t'amène à moi ?

La nécessité, le besoin et la détresse. Je me retiens de dire ça et finis par répondre calmement :

- Gab a vraiment besoin d'aide.
-
Je sais,mais je peux pas lui courir h24, il a beau être mon pote il est renfermé et pour l'aider c'est compliqué, soupire-t-il.
-Je le sais aussi mais je peux pas le laisser...

Je peux comprendre qu'il ait pas envie de bouffer sa propre vie pour celle d'un autre mais moi je suis capable de le faire, je suis clairement capable de ruiner une partie de ma vie pour sauver celle de celui que j'aime. Je le regarde avec détresse :

- Il va vraiment mal, il est dépité on dirait un mort vivant ! Sérieusement j'ai l'impression de côtoyer un cadavre...

Son expression semble désolée et attristé. Il s'étire et glisse ses mains dans sa nuque en fixant le plafond.

- Je sais qu'il sombre et qu'il arrive pas à se relever tout seul... Mais tu peux le comprendre, non ?
- Mmh... je comprends ce qu'il ressent mais on peut pas le laisser buter une bande de gars quand même !
- Je suis bien d'accord avec toi, c'est pas faute de lui avoir dit.Mais je peux pas le forcer ou le séquestrer.

- Moi non plus mais on peut l'aider, j'en suis sûr ! Je peux faire quelque chose mais j'ai besoin que tu répondes à quelques questions.

Il semble intrigué mais acquiesce. Il s'humecte à nouveau les lèvres,je suis obnubilé par son piercing bleu électrique et noir. Bref, n'y pense pas ! Je tente de garder l'esprit clair et réfléchis à comment arranger les choses, comment faire, comment tout retourner et tout faire changer.

- Dis moi, tu sais qui sont les meurtriers de son frère ? Ce ''gang'', tu les connais ?
- Vite fait.
- Comment il s'appelle ?

- Le gang ?
- Gold's As'. C'est bidon m'enfin bon, si ça leur plait.

- Huh ? Ok... Tu saurais pas où ils se trouvent par hasard ?

Il fronce les sourcils et ne semble pas immédiatement décidé à me répondre. Il hésite puis finalement il est sur la défensive, je le vois. Je regarde ailleurs et attends sa réponse. Qu'est-ce qu'il attend comme ça ?

- Pourquoi tu veux savoir ça ?
- Comme ça...
- Écoute y'a pas ''naïf'' écrit sur mon front, ok ? J'ai peut-être l'air idiot et dans mon monde mais je suis pas con pour autant. T'as tout intérêt à me dire la vérité.

- Non contrairement à ce que tu crois, raté, je vais pas rappliquer là-bas pour tous les buter et faire comme si de rien était. Arriver comme un fleur et dire à Gab que tout est fini. Non je suis pas aussi idiot que lui.
- Alors pourquoi tu veux savoir ça ?

- Pour rien, dis moi.
- T'as pas réellement d'intérêt à me mentir, si tu le fais je compte pas te répondre en fait. Je suis pas si con que ça, je compte foutre personne dans la merde et être responsable d'aucune connerie en prime.

Je soupire. Il est tenace le bougre ! Raaa il est bien digne d'être le pote de Gabriel, deux casses couilles quand ils s'y mettent. Je tente de rester calme. Au pire en quoi ça le regarde, je compte pas aller les buter Je suis pas stupide moi donc bon... ouais mais je vais rien obtenir à mentir, il a raison,je ferais bien de dire la vérité...

- Tu sais, je veux bien t'aider, mais à la seule condition que tu me dises ce que tu comptes faire.

Je soutiens difficilement son regard. Je sais pas exactement ce que je veux faire en fait. Je soupire discrètement et attrape ma tête dans mes mains. Je me décide à lui répondre :

- Je veux simplement prendre des photos : de leur trafic, de victimes, de peu importe, de ce que je trouveras qui pourra les inculper et les faire tomber de façon légale.... Je veux pas non plus ruiner ma vie en tuant quelqu'un... C'est pas dans mes projets.

Il semble satisfait et sourit un peu. J'ai un peu peur mais je sais que ça serait simple à faire, deux trois photos compromettantes après je vais voir la police, une procédure sera lancée et hop, fini. Gab ira enfin mieux et on pourra se relever dans cet enfer.

- Ils squattent vers une usine abandonnée dans le quartier de [...].

Je suis étonné qu'il me réponde et le regarde avec de grands yeux. Il a un rictus.

- C'est quoi cette tête de poisson ?

Je serre mes mains entre elles et masque ma gêne avec un petit rire.

- Tu comptes y aller tout seul ?
- Mmh... ça devrait pas être compliqué, je resterais loin et au pire je ferais comme si je m'étais perdu, ça devrait aller. Tant que Gab est pas au courant, ça va.
- C'est sûr qu'il va te tuer sinon.

Je sais. Gabriel supporte pas qu'on fasse les choses dans son dos surtout pour l'aider. Mais je pense clairement qu'il vaut mieux ça plutôt que je le laisse sombrer toujours plus profond jusqu'à ce qu'il fasse le grand plongeons et qu'il parte les buter un à un.

- Si t'as besoin d'aide, hésite pas.
- Merci. T'en sais un peu plus que ça ?

Il réfléchit pendant un bon moment. Je l'observe le plus discrètement possible. Si visage est très harmonieux et plutôt agréable à regarder. Il retire son bonnet et ébouriffe ses cheveux. Sa voix me sort de ma rêverie :

- Ils sont pas énormément, ça doit être un gang de cinq six personnes à la base. Après, y'a tous les petits toutous qui sont rarement là, ils traînent dans les rues pour distribuer leur came ou entraîner de nouveau client dans le délire chelou. Y'a un grand bosse, le plus connards de tous quoi. C'est lui le pire, disons qu'il est très clairement responsable de plusieurs crimes : Vol, cambriolage, viol, meurtre... Bref, ça vole pas très haut. Eum... y'a que lui qui a un flingue d'après ce que je sais. Les autres savent à peine se battre, c'est tous d'ancien toxico ou ils le sont encore pour certains.

Je reste stupéfait et prends note dans ma tête, j'écris tout ça à l'encre noir quelque part dans mon cerveau. Ça me servira forcément. Ça m'étonne qu'il en sache autant. D'ailleurs, comment ça se fait ? Je doute que Gab en ait clairement parlé ? Pourquoi il me l'aurait pas dit sinon ?

- Comment tu sais tout ça ?
- De façon pas très légale...
- On m'a déjà dit ça.

Il a un rictus et fixe ses ongles. Il m'avoue tout simplement :

- J'étais avec Gabriel.
- Vous... Avez fait quoi ?
- Frapper, rien de grave. Enfin, faut voir...

Il sourit en coin et hausse les épaules.

- De toute façon c'est pas comme si ils l'avaient pas mérité.

Il se relève et part du salon. Je tourne la tête et le suis du regard. Il se dirige vers la cuisine et sert deux verres d'eau. Je le regarde faire. La violence ne résout pas tout, mais bon là au moins ils auront eut gains de cause on va dire. On discute encore :

- Pourquoi tu l'as aidé ? T'aurais mieux fait de rien faire....
- Je lui devais quelque chose et puis avec ou sans moi il aurait tout de même cherché, autant que ça soit avec moi pour que j'ai un œil sur lui, non ?

Pas tort j'ai envie de dire. Il revient dans le salon et me passe un verre d'eau. Je le gratifie d'un sourire et bois. A la base j'avais pas soif mais ça fait du bien, je vais pas mentir.

- Au fait, désolé de t'avoir dérangé tout à l'heure...
- Pas de soucis.

Il sourit et boit à son tour. Je fixe mes mains autour du verre. J'ai un peu peur, ça me stresse.

- Dit, cette fameuse usine, elle se situe bien à côté de [....]
- Exact, tout près de là.


**************


Le vent s'est levé, il fait plutôt froid là, je frémis et continue d'avancer, prudemment, en faisant très attention à ne pas me faire repérer. Je garde mon portable en main. Je stresse, une boule de tension monte en moi et se forme progressivement. J'arrive à l'usine. Je regarde l'heure : 16h39. On est resté longtemps à parler avec Léo, il était très sympa, j'ai apprécie de passer du temps avec lui. Je serre mes poings et avance à pas de loups.

- Mais qu'est-ce que je fous moi ?

Je me le demande vraiment. Ce que je ferais pas pour toi Gab sérieusement... J'aperçois du monde à l'usine désaffectée. Je me cache derrière un baril de je ne sais quoi et reste dos contre ce dernier. Mon cœur bat plus fort, toujours plus fort. Je tente de calmer mon souffle troublé et me fais de l'air.

- Putain...

J'espère que je vais pas me mettre dans la merde. Normalement, ça devrait aller, je fais pas de bruit et je suis assez loin. Je me mets sur mes genoux et me penche un peu pour voir les gens. Deux mecs discutent de je ne sais quoi, je suis bien trop loin pour entendre. Je me penche à nouveau et les toise intensément. Je prends quelque photos. Y'a rien de très probant, il faut plus, au moins je sais pas moi, de la drogue ou un truc du style... Je me penche pour mieux voir mais trébuche et le baril se renverse. Mon cœur s'affole et je m'empresse de me cacher derrière une petite palissade en bois. Je tremble de tous mes membres. Je suis flippé comme jamais. Ça devrait aller. Au pire, j'ai une bonne excuse pour être là, j'ai tout préparé. Même si je me fait repérer tout ira...

- Du calme...

Je tapote sur mon torse pour calmer mes esprits. Je me penche à nouveau. Les mecs sont toujours là et semblent un peu plus aux aguets. Mon portable sonne. Je panique instantanément, mon portable tombe et je mets du temps à raccrocher. Mais putain ! Tout les éléments sont contre moi ou quoi ?! Je plaque mon portable contre mon torse et regarde qui m'a appelé : Gabriel ! Je souffle un grand coup. Tout va bien aller. Je me remets à genoux et rampe plus loin, pour pouvoir voir l'entrée. Je devrais voir plus de preuves et voir des choses plus intéressantes. Je rampe discrètement jusqu'à un autre baril.

- 'Tain on dirait Rambo quoi...

Je peux limite aller à l'armée sans soucis maintenant. Je peux même être ninja, ça passe. Je me mords la lèvre et me décale pour apercevoir ce qu'il se passe à l'entrée. J'aperçois des mecs jouer aux cartes en rond, bouteilles d'alcool, bouffe, et autres... Je m'empresse de faire des photos, peut-être qu'il y a des trucs compromettants que je remarquerais sur les photos. Puis d'un coup je vois quelque chose qui m'intéresse bien plus. Du liquide, beaucoup d'argent dans une valise, ils jouent de l'argent Je prends à la vitesse de la lumière de nombreuses photos. Je les tiens. Manque plus que de la drogue et c'est parfait.

Sauf qu'une voix rauque et mesquine me sort de ma satisfaction :

- T'as besoin d'aide peut-être ?

Je me tourne et vois un grand mec baraqué, l'air très clairement agacé et méchant. Il se penche vers moi. Mon cœur s'affole, oh la merde. Je bégaie et prends peur immédiatement.

- Il branle quoi ici le merdeux ?


*************************

Vu que ce chapitre parle de tatouage et de piercing, je voulais dire que je me suis faite tatouer quand je suis allée en Corée pour la dernière fois. Je me suis faite faire une fleur dans l'oreille et une autre sur la tranche de l'oreille. Ca faisait pas si mal que ça, sauf pour les retouches où j'ai vraiment dégusté. Je trouve mon tatouage absolument magnifique ;-------; C'est discret, raffiné et d'une élégance ;-; J'ai prévu de m'en faire d'autres ! Probablement au poignet (encore des fleurs) et à la cheville aussi, peut-être au niveau de la clavicule, et à l'autre oreille également. Par contre, j'attendrai de retourner en Corée car je ne trouve aucun tatoueur qui me satisfasse en France, ils sont pas assez raffinés.


Maintenant on passe à ma petite review, j'ai lu ce One shot hier donc il est bien frais dans ma tête.

Titre : Witch and cat
Nombre de tomes : 1 tome (O.S)
Ma note : 3/10

Je vous propose le résumé de nautiljon :
À première vue, il n'est qu'un simple livreur mais la nuit, il devient trafiquant pour la pègre. Un jour, il finit par se retrouver avec son voisin Juichi Uno, qui l'intéresse depuis quelques temps, autour d'un nabe. Ils passent la nuit ensemble après avoir bu, et le lendemain, Juichi finit par prendre ses distances. Alors que Sudô craint qu'il n'ait remarqué ses intentions, il surprend Juichi faire face à des hommes sans scrupules dans la rue et s'empresse d'attraper sa main pour s'enfuir. Sudô, grièvement blessé sous les coups ennemis, est sauvé de justesse par un pacte fait avec Juichi qui n'est autre qu'un descendant d'une famille de sorciers.
Pour échapper à ses poursuivants, Sudô retourne chez lui pour fuir avec son argent. Mais c'est sans compter sur ses ennemis qui l'y attendent de pied ferme...

Critique :
J'ai commandé ce manga en me disant que pour une fois je pourrais lire un BL qui évolue dans un monde un peu sombre et fantastique et que ça permettrait de lire une bonne histoire originale. Bon, vous avez vu à ma note que j'ai été très déçue.

C'est un O.S assez gros mais malheureusement le rythme de l'histoire ne permet pas de s'attacher aux personnages (à part peut-être Sudô). Toute l'intrigue de l'histoire se concentre autour du sexe et c'est réellement dommage. Tout est prétexte à ce qu'il y ait du sexe partout, tout le temps et à cause de ça je trouve qu'on perd en profondeur dans l'histoire et dans la connexion entre les personnages.
Surtout que les scènes de sexe ne sont pas émotionnelles, elles sont avant-tout très peu réaliste (non, un anus ne mouille pas, pitié auteur de BL ancrez-le vous dans le crane), très obscènes (du liquide partout tout le temps à tout va, pourquoi ? On sait pas), brusques (pas de lubrifiant, pas de capote, mais bon en même temps son anus mouille donc pourquoi besoin de lubrifiant.... euheum...).

Je pense qu'on aurait pu avoir le droit à une histoire intéressant car l'univers en tant que tel était intriguant. Le problème est que ça n'est pas un univers possible à développer en un seul tome. Et de surcroit, tout le lien entre les deux personnages qui est basé sur du sexe à cause d'un pacte aurait dû être retiré.

J'aurais préféré une bonne histoire bien ficelée avec une seule scène de sexe bien torride seulement à la fin plutôt que pleins de scènes partout dans le tome qui n'apportent rien font ralentir la profondeur de l'histoire. En réalité, il n'y a pas réellement de profondeur mais il y a avait un thème plus sombre pas assez exploité malheureusement.

C'est un One shot avec de l'action, des scènes de combats violentes et bien écrites, on y voit du sang et l'histoire et c'est ce qui m'a attiré au début. Au final l'histoire n'est pas très profonde mais si vous cherchez une histoire avec beaucoup de lemons, un peu sanglante et qui se lit rapidement, allez-y.

Ce qui m'avait également attirée c'est la couverture et les dessins qui, pour le coup, sont vraiment bons !


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