First step
-Ça va être l'heure du départ. Allez, tous dans le bus !!
J'attends calmement contrairement aux autres élèvent qui se bousculent pour avoir les meilleures places. Je monte quand c'est à mon tour et immédiatement, la chaleur picote ma peau fraîche. Je m'assieds côté fenêtre et attends de voir qui viendra se mettre à côté de moi. Apriori ce sera Mathéo, je ne vois pas qui d'autre viendrait. En effet, mon meilleur ami s'approche de moi et s'assied à mes côtés,tout sourire. Je guette la porte du bus, je cherche malgré moi Gabriel. Lorsque je le vois entrer dans le bus je me tends. Mes yeux doublent de volume et alors je l'observe du coin de l'œil. Je neveux pas qu'il remarque que je le détaille de la sorte...
-T'es grave à le bouffer du regard comme ça !
-Arrête ! Je le regarde même pas...
-Mais bien sur.
Mathéo rit. Si même lui il remarque que je regarde si attentivement Gabriel, ce dernier a du le voir également. Quel idiot je suis !Ce beau blond délavé arrive à notre niveau et attend. Qu'est-ce que Gabriel fait ? Il dévie son regard sur mon pote et le toise intensément. Cette ambiance met mal à l'aise. Simon qui est derrière lui lui met quelques petits coups pour le faire bouger mais ce Gabriel rechigne. Il traîne des pieds semblant ne pas vouloir aller plus loin dans les rangs. Alors qu'il est sur le point de partir je me sens déçu. J'aurais voulu qu'il me dise au moins un petit bonjour. Ça ne lui aurait rien coûté et ça m'aurait fait plaisir.
-Franchement je fais ça parce c'est toi !!
Je n'ai pas le temps de répondre que Mathéo qui vient de prononcer ces paroles se lève. Je le regarde sans comprendre. Je le questionne du regard, il lève simplement les yeux au ciel et ne prend pas la peine d'apporter des réponses à mes questions évidentes.
-Je fais ça mais si jamais je vois que ça dérape je rapplique directement, ok ? Si ça va pas tu m'envoies un SOS direct, ok ?!
Je fronce simplement les sourcils, n'ayant aucune idée de ce qu'il raconte. Je suis totalement perdu. Mon meilleur ami rattrape Gabriel,il s'éclaircit la voix pour attirer son attention ce qui semble fonctionner. Mais qu'est-ce qu'il trafique ?! Gabriel se retourne vers Mathéo et le détaille de haut en bas. Il semble attendre que ce dernier parle.
-Vas-y c'est bon, je te laisse ma place.
Gabriel a un rictus et lui dit quelque chose que je ne parviens pas à entendre. Je me sens frustré ! Moi qui suis profondément curieux, ça me dérange de ne pas savoir ce qu'il lui a dit. Le connaissant parfaitement, je sais très bien qu'il n'a pas dit''merci'' vu que ce mot semble lui être inconnu. Mat s'assied alors à côté de Simon. Je comprends mieux pourquoi il a cédé sa place maintenant. Gabriel, quant à lui, vient dans ma direction. Plus il s'approche, plus je me sens rougir. Je ne parviens pas à retirer mes yeux de sa personne si charmante et charismatique. Il s'assied sur le siège libre et retire son manteau. Qu'est-ce que je suis censé faire ?! Je me sens perdu.
-Salut. bégayais-je timidement.
-Salut.
Au moins il m'a répondu. Il dégage une aura tellement intense, ça m'impressionne. N'arrivant pas à le regarder, je rougis et regarde à travers la fenêtre. Je suis tellement intimidé. On va rester onze heures comme ça ? Soit on va finir par se tuer soit on vas se terrer dans un mutisme et ça va nous rendre fou.
Un des profs prend la parole :
-Nous avons en tout onze heures de bus. On ne va tarder à partir,vous aurez une petite pause pour le petit-déjeuner aux environ de huit heures et on reprendra le trajet. Vers midi on s'arrêtera pour le repas et ensuite plus de pause jusqu'à qu'à la station.N'oubliez rien et essayez de vous reposer un petit peu, il est encore tôt.
J'ai envie de dire : ''Tu croyais quoi ?''. Bien sûr qu'on va tous pioncer ! Je suis mort de fatigue, je vais clairement me reposer. Même si j'ai un peu honte de dormir à côté de Gabriel. Alors qu'il s'installe un peu mieux dans son siège, sa cuisse touche la mienne, j'ai une bouffée de chaleur et me colle complètement à la fenêtre. Rien qu'un tout petit contact avec lui m'électrise complètement. Je respire le plus doucement possible,j'en coupe presque mon souffle. Je dois lui parler ? On doit se dire quoi ? On parle, on dort ? Ça me stresse de ne pas savoir quoi faire ! Je serre de plus en plus mes mains entre elles. Je tente malgré tout d'ouvrir la conversation malgré ma timidité :
-Ça va ?
-Ouais. Et toi ?
-Plutôt ouais.
Il me regarde dans les yeux me faisant rougir. Je suis vraiment content qu'il m'ait répondu. Je regarde la ville illuminée à travers la fenêtre. Au risque de paraître ridicule ou totalement niais mais je rêve vraiment d'aller me balader la nuit avec une personne chère à mes yeux, la personne dont je suis amoureux. Je trouve l'ambiance tellement belle.
-T'as passé un bon week-end ? Questionnais-je.
-J'aurais pu, si un petit puceau allumeur qui est venu chez moi bourré m'avait donné des nouvelles après être parti à peine dessaoulé.
J'ouvre grand les yeux et me retourne vers lui. Il soupire quand il croise mon regard. Il parle de moi ? En même temps je suppose qu'il y a pas beaucoup de personnes qui viennent chez lui saoul. Il s'inquiétait pour moi ? Je me retiens de sourire.
-T'étais inquiet pour moi ?
Il s'éclaircit la voix et tourne la tête de l'autre côté comme s'il ne voulait pas l'avouer. Il souffle et murmure :
-Évidemment idiot. T'aurais pu penser à laisser un message...
-Désolé, j'y ai pas pensé.
C'est totalement faux, j'ai pensé à lui et à lui envoyer un message tout le week-end. Mais pour être parfaitement honnête je trouvais ça idiot.
-T'aurais dû.
-Je sais mais honnêtement j'ai pensé que tu t'en foutrais.
Il paraît un peu étonné. Autant lui dire une partie de la vérité.Je ne voulais pas lui envoyer : ''Je suis bien rentré blablabla blablabla...'', si c'était pour qu'il me réponde un truc du style ''Oui et ?'' ou ''En quoi ça me regarde ?'', je ne voyais pas l'intérêt. Donc j'ai préféré cogiter des heures entières et essayer de me souvenir tout ce qu'il s'était passé entre nous. Je n'ai réussi à me souvenir que d'une petite partie. Je suis sincèrement frustré de ne pas tout savoir.
-Que je m'en foutrais ? Reprend-t-il.Je hoche la tête et Gabriel reprend : Mais oui, t'as raison...
-Voilà, je le savais.
-Tu connais les mots ''Naïf'' et ''ironie'' ?
Oh...Je comprends mieux, il se moquait de moi. Je me sens alors bête.
-Je suis pas naïf...
-Si. Et tu cherches même pas à essayer de comprendre ce que je peux ressentir donc tu dis des conneries stupides.
-Toi tu ressens des choses ? T'as un cœur, excellente nouvelle.
Il fronce les sourcils et me regarde très froidement. J'aurais peut-être pu éviter de dire ça... En plus je le même pense pas !J'ai juste dit ça histoire de rigoler. Gabriel pince fortement ma joue.
-Aïe !! Ça va je déconnais, arrête !
-Tu vas voir si moi je déconne...
-C'est bon !! J'ai dit ça sur le coup pour rire ! Arrête,ça me fait mal.
Je grimace et attrape son poignet pour le faire me lâcher. Il pince plus fort, je gigote et lui mets un petit coup dans le ventre. Il a un rictus et arrête. Il est chiant parfois ! Il me fout une tape sur le front. Qu'est-ce que ça me gonfle quand il fait ça. Je râle alors :
-T'es chiant... Au fait, je suis pas un ''petit puceau allumeur''chuchotais-je.
-Mais bien sur.
-Je suis sérieux ! Et puis il y a du monde, dis pas ça.
-Aux dernières nouvelles ''puceau'' tu l'es. De toute façon t'es grillé, ça se voit. ''Petit'', je vais rien dire dessus, t'as compris tout seul. Et ''allumeur'' après le fait que t'aies clairement voulu. Il murmure contre mon oreille : t'amuser avec moi et que m'aies chauffé, essaie même pas de me faire croire que c'est pas le cas.
Ma bouche s'ouvre. Le choc s'empare de moi. Mais comment il peut dire ça comme ça ?! Je vais l'assassiner et le brûler on va voir c'est qui l'allumeur... Je sens que mes joues s'empourprent rapidement, une bouffée de chaleur prend possession de mon corps. Je reste figé complètement choqué sans savoir quoi dire. Il rit et pose son indexe sous mon menton, il me fait fermer la bouche.
-Ferme ta bouche idiot. Ça me donne des envies qui te plairaient pas.
-Je vais te tuer !!
Je tape dans son torse et me retourne violemment. Il me tape sur le système !! Il me touche un peu la jambe avec la sienne, je m'enfonce dans mon siège et me colle contre la fenêtre. On est à peine parti et j'ai déjà des envies de meurtres... Je parle doucement :
-Gros pervers. Tu penses qu'à ça ! Je comprends pas pourquoi...
-Parce que c'est bon, surtout avec un gamin qui se débrouille pas mal avec ses mains quand il veut.
-Ta gueule merde !
-Parle bien.
-Non !! T'es qu'un gros pervers qui pense qu'au sexe et qui veut juste coucher...
-Même pas.T'aurais fini dans mon lit depuis longtemps sinon. Tu verras quand t'y goûteras, toi aussi t'en redemanderas.
-Dans tes rêves !
-C'est ce qu'on verra.
Heureusement qu'on parle doucement, j'espère que personne ne nous a entendu sinon je saute du bus... Je reste collé à la vitre et regarde le paysage.C'est beau, il fait encore nuit.
Je souris légèrement, en réalité je suis content qu'il ait dit que je me débrouillais avec mes mains. C'est la première fois de ma vie que je touche quelqu'un d'autre que moi donc je n'ai pas trop de confiance sur ça.
-Je vais pas te manger, t'es pas obligé de rester scotché à la vitre.
-On sait jamais avec toi, tu pourrais me faire des trucs bizarres.
-Tu veux tester ? Sa voix enjôleuse me fait frissonner.
-Non !!
On est dans un bus avec plein de monde !! Personne fait des cochonneries dans un bus bondé et dans un bus tout court !
-Espèce de malade ! Ça va pas ou quoi ?On est dans un bus là...
-Et ?
-Et t'es cinglé.
-Continue à me parler comme ça et tu vas voir ce que je vais te faire.
-Ah ouais et quoi ?
-Des choses perverses et dans ce bus.
-Il y a des gens.
-Si tu savais comme je m'en fous.
-Sérieusement ?
-Complètement.
-Même que les gens te voient nu ?
-Justement, ça m'est profondément égal.
-Et moi alors ?! Je veux pas qu'on me voit à poils ! Malade va !
-J'avais oublié que tu étais prude, tant pis alors.
-T'es malade ma parole.
-Je suis quoi ?
Je ris tout seul, il est désespérant. Avec lui j'arrive jamais à savoir s'il est réellement sérieux ou non en ce qui concerne le sexe. Je reprends :
-Très bizarre.
-Et toi alors ?
-Moins que toi.
-Mais bien sûr.
Je ne lui réponds plus et me décolle de la vitre. Je me mets bien dans mon siège et regarde intensément celui face à moi. Je me sens fatigué, je baille et masse doucement ma nuque toute raidie. Je me demande comment ça va se passer entre nous durant ce trajet.
-Dis, tu vas rester là pour tout le trajet ?
-Pourquoi, je te gonfle déjà ?
-Non ! C'est juste que je me demandais si tu voulais bien rester justement.
-Pourquoi pas.
-Vraiment ?!
-Libre à toi, si tu veux que je me casse je me casse, sinon je reste.
Je n'ai vraiment pas envie qu'il s'en aille. Bien au contraire !Même si je râle contre lui dans le fond, je l'apprécie réellement.Plus je passe de temps avec lui, plus je suis heureux. C'est bête,je le sais mais c'est plus fort que moi.
-Merci.
-Tu dis trop ''merci''.
-Et toi pas assez. Comme ça, ça compense.
-Si tu le dis.
Je ne comprends toujours pas pourquoi ce mot est si dur à dire pour lui.''Je t'aime'' je peux comprendre, ça, c'est difficile mais''merci'', c'est naturel de le dire.
J'ai envie de dormir mais avec lui, je ne sais pas trop si c'est prudent... Je reste immobile, yeux fermés durant de longues secondes. J'ai envie de poser ma tête sur son épaule. Oui, il va très probablement m'envoyer péter mais j'ai envie de tester. J'aime me sentir proche de lui. Et même quand on s'engueule on moins on interagit ensemble.
Je laisse doucement tomber ma tête sur le côté, elle se pose contre son épaule. Je respire plus vite mais doucement et mon cœur s'emballe. Il appuie sur ma tête et me fait reculer. Dans le fond je le savais, j'étais sûr qu'il allait me repousser. Je me sens un peu déçu.
Finalement,il m'attire à lui et me positionne un peu mieux contre son torse. Je rêve ?! Mon dos est délicatement collé contre son corps tandis que je suis habilement calé contre lui. Je me mets à rougir violemment. Gabriel pose l'une de ses mains sur mon ventre et l'autre sur ma cuisse. Techniquement, je suis dans ses bras. J'ai chaud et je stresse !
-Je sais que tu dors pas, fais pas comme si c'était le cas.
Comment il le sait ?! Il caresse doucement mon ventre et me serre un peu plus contre lui. J'ai l'impression d'avoir vécu ça. Comme si on était allongé tous les deux et qu'il me prenait dans ses bras, avec moi totalement contre son corps. C'est réellement arrivé ou je déconne ? Peut-être vendredi soir pendant que j'étais bourré ?
-Pourquoi tu fais comme si c'était le cas, hein ? C'est pas la peine que tu fasses semblant. Tu peux ouvrir tes yeux.
S'il le sait pourquoi il me prend contre lui comme ça ? Ça n'est pas du tout dans ses habitudes ! Face à mon mutisme, Gabriel ajoute :
-Tu peux arrêter de prétendre, je te laisserai quand même. Je reste silencieux. Réponds moi.
Je ne bouge pas. J'ai peur, c'est bête je le sais mais je n'arrive pas à le contrôler. Je garde les yeux verrouillés mais me décide malgré tout à parler :
-Si tu le sais pourquoi tu me laisses contre toi ?
Il me serre plus fort et s'éclaircit la voix sauf qu'au lieu de parler,il reste muet. Il continue à caresser doucement mon ventre avec son pouce. Je le trouve différent. Il n'est pas comme avant... En temps normal, il m'aurait envoyé bouler comme une grosse bouse. Ma curiosité me pousse à le questionner :
-Pourquoi tu fais ça ?
-Parce que j'en ai envie.
-Sérieusement ou tu dis ça juste pour m'embêter ?
-Quelle question stupide... J'en ai envie c'est tout, cherche pas plus loin.
J'ouvre grand coup les yeux et suis complètement choqué. Il lui prend quoi ? Est-ce qu'il est comme ça à cause de ce week-end ?J'ai fait un truc bizarre j'en suis sur... Depuis, il est différent avec moi, je le sens. Son autre main qui est sur ma cuisse bouge légèrement, je me tends mais ne réagis pas plus que ça. Je ne sais pas quoi dire ou faire. Il remet rapidement mes cheveux en place avant de reprendre ses douces caresse sur mon ventre.
-Qu'est-ce qu'il te prend ?
-Je le veux simplement, sois pas chiant. Pourquoi il te faut toujours une raison à tout ? J'en ai simplement envie, tu comptes te plaindre ?
-Non au contraire. Simplement je comprends pas... Avant t'aurais pas fait ça. Alors pourquoi maintenant ?
-Arrête avec tes questions ou je te pousse de moi.
Je me tais et réfléchis en silence. Je tente de me remémorer ce qui aurait pu le rendre comme ça.
-J'ai fait quelque chose qui te fait être comme ça ?
-Peut-être bien. Va savoir.
Pourquoi il ne peut pas me répondre clairement ? Il installe toujours une certaine vague de doutes et c'est très déstabilisant,j'aimerais comprendre les choses de manière concrète. Mon cœur bat à tout rompre. Je me sens tellement gêné et impressionné !
-Pourquoi tu veux pas me répondre ?
-Tu te souviens toujours pas de ce qu'il s'est passé ?
-Pas de tout, seulement une petite partie et du coup je comprends pas ton comportement.
-C'est dommage.
-Pourquoi t'as changé ?
-Changé ? Reprend-t-il sans comprendre.
-T'es bizarre, avant t'aurais jamais fait ça.
-Sans doute.
-Alors pourquoi maintenant ?
-Je le voulais et tu m'as fait réfléchir.
-Hein ?
-Je dirais pas plus, tente de te souvenir par toi-même. Si t'y arrives pas, c'est que c'est pas si important pour toi et que ce que t'as dit tu l'as dit uniquement sur le coup parce que t'étais bourré.
Je pige que dalle... Mais qu'est-ce que j'ai pu lui dire pour qu'il soit comme ça ? .Tout serait tellement plus simple s'il me disait ce qu'il s'est passé entre nous. Ça nous permettrait probablement d'avancer et moi j'arrêtais de me prendre la tête comme ça.
-Dis, je peux te poser une question ? Est-ce qu'on a dormi ensemble vendredi ?
-Bonne question. Pourquoi ? T'as l'impression que oui ?
-Je sais pas...
-Oui, on a passé la nuit ensemble.
Je crois qu'en fait tous mes flash étaient bel et bien réels ! Ce qui dans le fond est loin de totalement m'arranger ! Certaines choses me rendent honteux... Mais quel idiot... Pourquoi je suis alléchez lui complètement bourré ?
-Et si jamais j'arrivais pas à me souvenir de ce que j'ai dit et fait ?
-Dans ce cas tant-pis.
En gros là il m'a dit : ''Soit tu te rappelles ce qu'il s'est passé soit tu m'oublies.'' J'amène timidement ma main tremblante vers la sienne et la pose dessus en me tendant. Je ne veux pas le perdre...
-Si t'as autant peur de mes réactions, ne fais rien.
-Je n'ai pas peur...
-Alors pourquoi tu trembles ?
-J'ai frais...
En réalité j'ai froid, oui, mais c'est surtout que je me sens timide.Cependant, hors de question que je l'avoue ! J'ai juste tellement peur qu'il me trouve bête, niais, ridicule et chiant aussi. J'appréhende tout ce qu'il se passe entre nous mais c'est parce que je ne le connais pas encore trop bien et que je veux être à la hauteur. Je serre sa main pour ne pas qu'il croie que je mens.Il passe son autre main sous mon haut, il la pose au niveau de ma hanche. Il fait quoi là ?! Mon cœur s'emballe.
-Qu'est-ce que tu fais ?
-Du calme.
-Non, retire ta main.
-T'as la peau fraîche.
Il passe ses doigts le long de ma hanche. Il est sérieux, il a fait ça juste pour voir si j'ai vraiment froid ? Évidemment ! Je viens de lui dire ! Je rougis beaucoup et mon bas-ventre se tord. Je murmure :
-Et toi t'as la main chaude.
-Tu devrais mettre ton manteau si t'as froid.
-Non il est gros et je vais avoir trop chaud après.
Si je mets mon manteau et qu'en plus je suis dans ses bras je vais fondre. Gabriel soupire et tire légèrement mon manteau vers moi. Il me le pose sur les jambes et le ventre. Je me demande si c'est sa vraie personnalité, attentionné et délicat. Il me fait complètement craquer en réalité...
-Merci.
-Tu devrais prendre soin de toi.
-Tu le fais pour moi donc c'est bon.
C'est sorti tout seul ! J'ai trop honte. Je ferme fort les yeux et serre mon manteau entre mes doigts. Pourquoi j'ai dit cette chose si niaise ?!
-Tu fais exprès de ne pas prendre soin de toi uniquement pour que je m'occupe de toi ?
-Non...
-Il rit. Ok, je vois.
J'ai chaud aux niveaux de mes joues. Il caresse mon ventre avec son pouce et ne bouge pas plus. Je me sens tellement bien et à l'aise même si je me suis un peu ridiculisé juste avant. J'ai l'impression qu'on est ensemble quand on est comme ça. Si seulement ça pouvait être le cas... Je suis sûr qu'il est une très bonne personne quand il est en couple, il me le montre ou du moins il m'offre quelques visions. Ça se voit, il s'ouvre petit à petit à moi.
-T'as moins froid ?
-Oui, merci.
-Tu devrais dormir. T'as l'air épuisé.
-Ça se voit tant que ça ?
-Oui...
-C'est de ta faute encore une fois...
-Ma faute ?
-Ouais, tu hantes mes pensées et j'arrive pas à dormir.
Il rit et caresse doucement l'une de mes joues. Je me sens tout bizarre.J'ai l'impression de fondre sous son toucher. Mon cœur pétille de bonheur.
-Je hante tes pensées ? Tu devrais arrêter d'être aussi dépendant.
-Comme si je choisissais.
Il me pince le nez pour m'embêter. J'ai l'impression qu'on est dans notre petit monde, qu'on est seul et pourtant ça n'est pas le cas.J'oublie un peu tout quand je suis comme ça avec lui. Il est rassurant, gentil et attentif. Rien que pour ça je le veux pour moi.Oui, je suis égoïste mais je suis amoureux et dans le fond ça me fait peur. J'ai peur de le perdre.
-Gabriel...
-Quoi ?
-S'il te plaît, ne joue pas avec moi.
-Pourquoi tu dis ça tout d'un coup ?
-« Tu sais ce que je ressens donc ne me fais plus tourner en bourrique. » Est-ce que vendredi je t'ai dit un truc comme ça ?
-Qui sait. Allez dors, tu vas être crevé sinon.
Je n'ai pas la force de me battre avec lui... Il caresse tendrement mon cou et s'appuie sur son coude contre l'accoudoir. Je suis contre son corps et la sensation que je ressens me plaît assez. Je sais que je ne vais pas tarder à dormir, je le sens.
-Dors, je te réveillerai s'il faut.
Je me laisse alors somnoler et sombre petit à petit dans un sommeil qui n'attend que moi. Je me sens tellement apaisé.
*****
Je me réveille, pour une fois, je me sens parfaitement bien. J'ai même un doux sourire plaqué sur le visage. Je comprends rapidement pourquoi quand je me rends compte que je suis contre Gabriel. Je tourne doucement la tête et l'observe longuement. Ce dernier dort,il est tellement beau ! Je meurs d'envie de l'embrasser. Il est vraiment splendide, je sens que je perds mes moyens face à lui...
Je papillonne des yeux et m'approche de son visage. SI je lui dérobe un petit baiser il ne s'en rendra même pas compte après tout. Je pose alors timidement mes croissants de chair contre les siens. Je me fais envahir par une intense chaleur. Je me sens tellement à l'aise qu'un gémissement d'aise franchit la barrière de mes lèvres. La honte !Pourquoi j'ai gémi ? Heureusement qu'il dort et qu'il ne l'a pas remarqué... Je le détaille pour vérifier qu'il soit toujours endormi. Son souffle est toujours aussi régulier et il a les lèvres un peu luisantes. Ça par contre c'est gênant, très très gênant même, c'est un peu de ma salive. J'amène ma main à ses lèvres et les essuie furtivement.
Je me décide à me rendormir, ayant peur de tous ces sentiments complexes que je ressens.
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