Et c'est reparti !
Je suis en train de me préparer dans la salle de bain. Je me coiffe et vérifie si je suis présentable. Je suis stressé au possible. J'ai les mains moites et je me sens patraque. Je me sens pas terrible du tout. J'ai des sueurs froides rien qu'à l'idée de devoir aller au commissariat. J'ai aucune idée de comment ça va se passer et ça m'angoisse. Mon cœur arrête pas de battre à vive allure, je vais finir à l'hosto vous allez voir... Je me passe un peu d'eau sur le visage pour reprendre mes esprits.
- Du calme...
Ils vont juste nous poser des questions, il y aura rien de plus pour l'instant alors reste calme idiot. Je sors finalement de la salle de bain, habillé avec les fringues de Gabriel. J'avais pas prévu de rechanges, heureusement qu'il m'a passé des vêtements. J'ai son odeur, ça m'apaise un peu quand je me concentre dessus. J'adore cette odeur, elle m'avait manquée. L'écharpe qu'il m'a offerte commence à perdre son odeur... J'entre dans la chambre. Gabriel est assis sur le rebord de son lit, les coudes posés sur les jambes et la tête posée sur ses mains jointes. Je m'appuie dans l'encadrement de la porte et murmure :
- J'ai pas envie d'y aller...
Il tourne la tête vers moi. Je détourne un peu le regard. J'aimerais disparaître, au moins l'espace de quelques jours, comme ça j'aurais pas besoin d'aller me faire interroger...
- On a pas le choix. Plus tôt on y va, plus tôt ce sera terminé.
Pas tort. N'empêche que ça me stresse. J'ai peur de dire n'importe quoi ou de ne pas arriver à me rappeler de quelque chose. Surtout que c'est moi qui ai tout déclenché et du coup ça m'effraie assez.
- Ça me stresse...
- Il soupire. Sois pas idiot, viens par là.
Je m'avance timidement vers lui. J'ai l'impression que mon cœur va exploser alors qu'on est même pas parti de chez lui, je vais faire une attaque avant d'arriver au commissariat moi.. J'arrive devant lui. Il relève la tête et glisse ses mains au niveau de mes reins.
- T'as pas à stresser, tu dis la vérité et c'est bon, c'est fini.
- Oui mais... et si ça te retombait dessus ?
- Pense juste à dire la vérité, ok ? Si tu es franc ça se passera bien. Essaie pas de mentir pour me protéger. Réponds à toutes les questions sans jamais mentir. J'en ferais de même et ça se passera bien.
- Je veux pas que t'aies des problèmes...
J'ai tout fait pour éviter qu'il en ait donc j'aimerais éviter que ce soit maintenant qu'il soit dans la merde, surtout que c'est clairement pas le moment. Je pose mes mains sur ses épaules et le regarde avec crainte et peur.
- T'as peur à cause du fait que je l'ai frappé ?
- Je hoche positivement la tête.
- C'était de la légitime défense. Il a pointé une arme sur toi, on avait toutes les raisons du monde de réagir comme ça.
Il a raison. Mais est- ce que la police va le prendre de la même manière ? C'est vrai que le frapper était légitime mais peut- être pas à ce point, enfin... J'en sais rien en fait. Je tremble de partout. On dirait une feuille en pleine tempête. C'est ridicule. Gab semble le remarquer.
- Arrête de paniquer comme ça idiot...
- Arrête de me traiter d'idiot...
- Aujourd'hui autant dire la vérité.
Dit- il avec un petit sourire au coin des lèvres. Haaa mais il m'agace ! J'ai besoin de me sentir réconforté et rassuré aussi et c'est pas en me traitant d'idiot que ça va marcher. Du coup, sans réfléchir, je monte sur le lit et l'enjambe. Il semble étonné. Je le serre dans mes bras et force vers lui. Il tombe lentement en arrière et me garde contre lui.
- T'as pas mal au ventre ?
Je fais non de la tête. J'ai un peu mal en vrai mais ça va. Je supporte la douleur, c'est pas si horrible que ça. Et puis je retiens mon poids, je sais que sinon ça va me faire trop mal. Je reste blottis contre lui.
- T'es au courant que je suis toujours pas une maman panda ?
- M'en fous.
Il soupire et glisse sa main dans mes cheveux. Je suis dans une position bizarre, je le sais, mais je m'en fous. Et puis ni lui ni moi n'avons la tête à faire des remarques déplacées donc je sais bien qu'il ne dira rien là-dessus, il est encore trop dévasté. J'ai bien besoin d'un câlin là, ça réchauffe mon cœur.
- Écoute, paniquer va pas t'aider donc reste calme.
- Facile à dire.
- Et à faire. T'as aucune raison de te mettre dans tous tes états,crois moi.
- Mais..
- Y'a pas de mais. Donc arrête. On va y aller et on va dire tout ce qu'on sait, ce qu'on a vu et on va répondre à tout ce qu'ils veulent et après on pourra repartir, sans problème, ok ?
Je reste muet. J'espère qu'il a raison. Mais je sais pas pourquoi je suis en panique, comme si j'avais un mauvais pressentiment. C'est peut-être idiot mais c'est à l'intérieur de moi et j'ai du mal à me concentrer. J'ai surtout du mal à me détendre. C'est limite impossible en fait.
- Yoongi, tu me fais confiance ?
Je relève la tête et le regarde droit dans les yeux. Est-ce que je lui fais confiance ? Bien sûr que c'est le cas, comment je pourrais ne pas avoir confiance en lui ? Je hoche positivement la tête :
- Mmh...
Il pose ses mains sur mes joues et un petit sourire apaise mon cœur.
- Alors crois moi, tout ira bien.
Je pince mes lèvres entre elles. Je sais que je dois l'écouter et lui faire confiance. De toute façon, je vois pas ce qu'il pourrait nous arriver mais c'est plus fort que moi en fait.
- Halala t'en as pas marre de toujours paniquer pour un rien.
- C'est pas ''pour un rien''...
- Bien sûr que si, il va rien nous arriver. On est les ''victimes''dans l'histoire.
Il a pas tort, et le pire c'est que je le sais ! Je le fixe, le détaille. Son visage semble bien moins tendu que le mien. Il esquisse même un petit sourire qui me fait fondre. Le voir sourire m'avait tellement manqué. Il est si beau comme ça en plus. Je craque pour lui. Réellement, Je me transforme en loukoum face à lui. Il caresse ma joue.
- Donc détends toi.
Il a pas l'air si triste. A mon avis il est justement heureux qu'on puisse aller dire notre version des faits. Il veut réellement faire coffrer Ash' et qu'il paie pour ce qu'il a fait. Donc il est plutôt dans une certaine euphorie ; l'excitation d'enfin pouvoir se sentir délivré.
- Ça va Gab ?
- Mmh, t'inquiète pas pour moi. Je me sens pas mal.
Bon, c'est déjà ça alors. Je pense que j'ai raison sur ce que j'ai dit avant. Il est limite euphorique à l'idée d'y aller. Comment nos émotions peuvent contraster autant, hein ? J'arrive pas à comprendre comment c'est possible. Ce que je ressens est à l'extrême opposé de ses sentiments.
- T'es pressé ?
- On peut dire ça je pense...
Ok, je vois. Il est un peu bizarre quand même. Nos regards se confrontent. Il est tellement plus calme et tendre qu'hier. D'ailleurs, hier soir on a strictement rien fait. On a même pas mangé, ni lui ni moi n'avions faim. On est juste resté dans son lit à se câliner, dans le plus grand des silences la plupart du temps. Parfois, on discutait un peu mais ça durait pas longtemps. On avait juste besoin de la présence de l'autre, rien de plus.
Plus je le regarde,plus cette tentation est forte et puissante. J'en ai tellement envie... ça me domine presque. Du coup je cède. Je me penche vers lui et tente de déposer mes lèvres sur les siennes mais il glisse son indexe entre nos bouches et mes lèvres se retrouvent plaquées contre ce dernier. Je me sens horriblement gêné. Mes joues me brûlent. Il a un rictus :
- Qu'est-ce que tu crois faire ?
- Euh... T'embrasser...
- Irrécupérable ce gosse.
Bah quoi ? Embrasser son copain c'est normal, non ? Ho... D'un coup je reviens à la réalité. C'est vrai qu'on est pas ensemble. Du moins, c'est assez compliqué. J'avais oublié... Il retire son doigt, ce dernier glisse contre nos lèvres. Un long frisson remonte le long de ma colonne vertébrale.
- Qui te dit que je suis d'accord ?
C'est vrai... il en a certainement pas envie. Après tout, il doit pas avoir la tête à ça. Moi je veux juste le récupérer mais c'est pas réellement ce qui compte le plus à ses yeux en ce moment... ce que je peux comprendre dans le fond. Je tente quand même le tout pour le tout et pose mon indexe sur son torse, au niveau de son cœur et murmure, peu sûr de moi :
- Lui ?
Il a un rictus et lève les yeux en l'air comme si je l'exaspérais au plus haut point. Quoi ? Moi je veux un bisous... Oui, ça fait gamin mais ses baisers me manquent énormément. J'ai juste envie d'une énorme séance de papouilles, ça me ferait tellement de bien. Surtout avant d'y aller.
- Pire qu'un enfant ma parole.
- Je suis pas un gosse. Je fais clairement des choses que des gamins devraient pas faire..
- Ça dépend.
Je soupire et me redresse sur lui. J'ai la flemme de débattre pour être honnête. Je le détaille simplement. En partant de ses cheveux ébouriffés, dont la couleur naturelle commence à pointer le bout de son nez, jusqu'à ses sourcils, son nez, ses lèvres pulpeuses.
- On s'est toujours pas remis ensemble tu sais.
- Et t'attends quoi pour le faire ?
Oups... C'est sorti tout seul, sans même que je réfléchisse. C'est gênant. Je passe ma main dans ma nuque et m'éclaircis la voix. Ce que je me sens idiot. Raaa pour pas changer j'ai envie de dire. J'ai envie de disparaître en fait. Je plaque mes mains sur mon visage.
- T'es sûr que j'en ai envie au moins ?
Mon cœur me pique et semble battre si lourdement, comme une plainte qui résonne en moi. Ça me brûle. Je déglutis péniblement. Est-ce qu'il... en a envie ? Je sais plus trop en fait. Je hausse simplement les épaules. Rapidement, je sens ses mains se poser sur les miennes et faire retirer mes mains de mon visage tout rougi de honte et de stress.
- J'aimerais que oui en tout cas...
Il reste de marbre. Je me demande à quoi il pense. Je le fuis du regard, je n'ose même pas affronter son regard. Je me sens patraque.
- Qui sait.
Qui sait ? Je le regarde, étonné et ne peux empêcher un sourire de déformer joliment mon visage. Je le connais, je sais ce que veulent dire ses ''qui sait''. Il soupire et me pince la joue :
- J'ai en aucun cas dit que j'avais envie, retire ce sourire.
- Tu préfères que je pleure peut- être ? Faut savoir, tu me trouves moche quand je pleure pourtant.
- Et qui te dit que je te trouve beau quand tu souris ?
Je suis outré. J'ouvre grand la bouche et lui mets un coup dans le torse. Il est pas sympa !! Je descends de lui et vais m'asseoir loin de lui dans le lit.
- Ok...
C'est pas gentil ! Je sais bien que je suis pas un top model mais quand même ! Je suis pas un laideron ! Si ? Je veux même pas de réponse à ça. Pas la peine de répondre. Gab se met à rire. Lui, il rit ? Dans le fond ce rire me fait sourire. J'essaie de le masquer mais je suis sûr que c'est peine perdue : mes commissures se tirent toutes seules vers le haut.
- Viens par là le laideron.
- Hors de question !!! Et puis merde m'appelle pas comme ça, c'est méchant...
Il rit à nouveau et rampe jusque moi. Je détourne le regard et croise les bras sur mon torse pour montrer que je suis fâché. Enfin, ''fâché''... C'est un bien grand mot, disons que je fais semblant, c'est tout. Il s'allonge devant moi et rapidement je sens ses doigts de part et d'autre de ma bouche, il tire sur mes joues :
- Je préfère quand tu souris.
Ce qu'il vient de dire me surprend assez. Je baisse la tête et le regarde, étonné. Il ne me regarde plus, comme s'il était gêné. Ça m'étonnerait même pas... C'est qu'il en deviendrait presque niais ce pervers en fait. Je souris sans réellement m'en rendre compte et appuie également sur ses joues :
- Moi aussi, t'es beau quand tu souris. Ça te va bien mieux que d'être triste et de te morfondre dans ton coin...
- Si tu le dis.
C'est que j'ai raison. Je me retiens tout de même de le dire, sinon on a pas fini de débattre. Je glisse ma main dans ses cheveux. Nous nous regardons. Je me sens étonnamment tout gêné. Comment ça se fait ?
- Tu sais, t'es pas si moche quand tu souris. Fais voir à tonton Gabby.
Il me force à sourire. J'ai les yeux grands ouverts et me met à rire quand il cherche à me faire des chatouilles. Je me tords dans tous les sens et tombe à la renverse. Il me chatouille ce qui me fait rire assez fort.
- Ça fait pervers pédophile !
''Tonton Gabby'', c'est effrayant !! Gab sourit simplement et continue de me chatouiller. Je tente de lui taper sur les mains pour qu'il arrête. Il m'enjambe et me chatouille plus fort encore. On m'entend rire, par moment j'entends que le rire cristallin de Gabriel se mélanger au mien.
- Tu vois, t'es bien mieux comme ça.
Et il s'arrête enfin de me chatouiller. Je peux enfin reprendre mon souffle. Je me sens tellement détendu. Je souris et le regarde, les bras au-dessus de la tête vu qu'il me tient les mains à une main pour m'empêcher de me débattre.
- Ça va, t'es détendu ?
- Mmh... Merci Gab.
Il vient coller son front au mien et me détaille. Ses yeux jouent sur mon visage puis au bout d'un moment je remarque qu'il fixe mes lèvres. Je fais de même. J'ai envie de me jeter sur lui, de l'embrasser à pleine bouche et de lui prouver que je l'aime comme jamais j'ai pu aimer quelqu'un. Il s'humecte les lèvres. Mon cœur s'emballe et sans plus attendre je mets un léger a coup pour l'embrasser mais il recule et nos lèvres se frôlent à peine.
- Maieuh !
- J'ai pas le souvenir d'avoir dit oui.
- Tu dois avoir Alzheimer, tu m'as dit oui tout à l'heure.
- Et toi tu dois être mythomane surtout.
Je fais la moue et me résigne à essayer à nouveau. Il joue avec moi ce gros sadique. Je l'agrippe par le col de sa chemise et le tire vers moi. Il s'appuie de part et d'autre de mon visage avec ses mains.
- T'as envie qu'on se remette ensemble ?
Demande-t-il dans le plus grand des calmes. Mon cœur s'affole et je peine à penser. Je dois dire quoi ? J'examine son visage et tente d'y déceler une quelconque expression pour savoir à quoi il pourrait éventuellement penser. Je me pince les lèvres et me décide à répondre tout doucement :
- Et toi alors ?
Le silence règne. Ni lui ni moi n'osons répondre. Pourtant je suis sûr que la réponse paraît évidente. Ça se voit à notre façon de se comporter l'un vis- à- vis de l'autre. On veut pas être séparé, on a besoin de chacun pour avancer. C'est une évidence, ça se voit réellement. Il s'avance vers moi. Je suis tendu au possible. J'arrive même pas à bouger et même penser devient difficile. Ses lèvres taquinent les miennes.
- Je...
Son portable sonne, nous surprenant. Il sursaute et regarde autour de lui. Il se redresse et me détaille avant de murmurer :
- Eum... Désolé...
Je laisse passer un ''fait chier''. Il répond au tél. Je brûle de rage intérieurement. C'est qui l'abruti qui nous a dérangé merde ?! Tout avançait ! Tout était en train de s'arranger, il a tout détruit !!! Gab me regarde :
- Kangmin est là, va falloir qu'on y aille.
Non mais lui alors, je vais le buter je crois. Il est toujours là quand il faut pas ou l'inverse justement, il s'éclipse toujours quand on a besoin de lui hein. Je soupire et passe ma langue sur mes lèvres. Presque un baiser... A quelques secondes près. Je suis frustré !!!
- Ok on arrive.... Non c'est bon, on descend.... Mmh ok.... A toute'.
Puis Gab raccroche. Je suis tellement agacé ! On était si proche ! Gab glisse son portable dans sa poche. D'ailleurs, j'ai pas récupéré le mien. Avec un peu de chance les flics me le rendront... Gab sourit en me regardant. Il vient pincer ma joue :
- On verra ce soir.
Non et non !!! Mais merde !! Fais chier ! Haa j'ai envie de hurler ma rage de partout là ! De lui crier dans les oreilles même. Je veux pas qu'il parte comme ça, enfin qu'on parte comme ça. Surtout qu'on va passer toute la journée là- bas. Je le sais... Ça va prendre des heures et on va être séparé très longtemps. Il se retourne et commence à partir mais j'agrippe brusquement son poignet et le tire violemment à moi.
- Attends !
Je le tire si fort qu'il tombe sur moi en laissant passer un gémissements plaintif. Je plaque mes lèvres sur les siennes. Nos dents claquent, nous faisant geindre. Bonjour la délicatesse. Haaa je m'agace réellement... Gab soupire :
- Yoongi...
- Juste... un...
Il cède et reste contre moi à m'embrasser. C'est dur de se retenir d'embrasser la personne qu'on aime. C'est encore plus dur de devoir se tenir à distance de cette dernière vu que techniquement on est plus ensemble. Alors qu'on s'aime, c'est plutôt ridicule. Ça paraît évident qu'il faut qu'on se remette ensemble. Je meus doucement mes lèvres contre les siennes. Il fait de même et notre baiser reste chaste, calme et tendre. Mon cœur est tellement apaisé. Je sais pas si c'est une bonne chose mais ça me fait du bien donc c'est le principal. Notre baiser finit par arriver à son terme. Nous nous dévorons du regard.
- On devrait y aller maintenant.
- Gab...
- Idiot, allons- y.
Il me dérobe un bref baiser et se redresse doucement pour éviter de me faire mal. J'ai pas rêvé ?! Il m'a dérobé un baiser avant de se lever ? J'y crois pas. Je me redresse vivement et le rattrape par le poignet.
- A-Attends, ça voulait dire quoi ça ?
Il se retourne vers moi, se penche pour être à mon niveau et murmure :
- Qui sait.
Ce que je déteste quand il me répond ça ! Il sourit en coin et reprend sa route. C'est l'une des choses les plus frustrantes et agaçantes ! Je peste à son égard. Il se retourne à nouveau :
- Tu disais ?
- Rien...
J'ai la flemme de me battre avec lui. Ça fait bizarre de retrouver presque le vrai Gab aussi rapidement mais c'est pas pour me déplaire. A mon avis, il se voile un peu la face mais au moins ça parviendra certainement à lui rendre un vrai sourire franc assez rapidement.Grâce au fait que Ash' soit arrêté, Gab va bien mieux, y'a pas à dire.
- Allez, bouge ton cul, Kangmin attend.
Il est le premier à être en retard en temps normal, il se fiche de moi ou quoi ? Je ne cherche pas à comprendre et le suis. Je descends les escaliers et vais mettre mes chaussures puis enfile un blouson.
- Ça va prendre longtemps ?
- Certainement toute l'après- midi, on verra bien.
- Mmh. Pfff je recommence à stresser aha...
Je me fais de l'air. J'ai jamais été dans un commissariat, je me suis jamais fait interroger non plus. J'ai tellement peur de comment ça va se passer. Et puis j'ai pas envie de voir Ash', ça va me faire mal. Et si jamais Gab le voit je donne pas cher de sa peau. Il va le tuer sur place. Et là on sera dans la merde jusqu'au cou. Je sursaute en sentant la main de Gab se poser sur mon torse au niveau de mon cœur. Il attend un peu. Qu'est- ce qu'il fait ?
- Tu vas finir en hyper ventilation, calme toi un peu, on dirait que ton cœur fait un match de boxe.
J'ai un rictus et m'éclaircis la voix. C'est facile à dire, je contrôle pas les battements de mon cœur. J'ai pas assez de concentration pour tenter de ralentir ses battements. Je pose ma main sur la sienne.
- Sérieusement, du calme. Ça va bien se passer.
- Mmh... mais j'arrive pas à me calmer, je me sens pas terrible en plus.
Il semble étonné et pose doucement sa main sur mon front. Il fait quoi ?
- T'es malade ?
- J- Je crois pas...
- T'as pas l'air d'avoir de fièvre.
Je hausse les épaules. Déjà, c'est pas avec la main qu'on vérifie. On dirait qu'il a lu dans mes pensées puisqu'il retire sa main et dépose ses lèvres sur mon front. Je me tends et ne sais pas quoi faire. Ce contact m'électrise complètement.
- T'as pas intérêt à être malade, j'aime pas jouer à la maman panda...
- Je pense pas être malade.
- En tout cas t'as pas de fièvre.
Il se recule de moi et remet mes cheveux en place. Je le regarde faire.Mon cœur bat si fort. Je me sens tout patraque et stressé. J'ai la boule au ventre. Ça me fait mal et j'ai limite la nausée à cause de ça.
- Je suis patraque...
Gab pose sa main sur ma joue et pose doucement ses lèvres sur le bout de mon nez. Je l'enlace tendrement. Je me sens tellement bizarre.
- Ça va aller.
- Oh mais attends ! Je suis pas majeur... Il faut obligatoirement mon responsable légal pour m'interroger, ils ont prévenu ma mère ?!!
Je me recule, paniqué. Oh mon dieu, non pitié ! Sinon ma mère va me tuer, je le sais, c'est obligé je vais être dans la merde et pas qu'un peu.
- Je pense pas. On s'y rend de nous même et on est soupçonné de rien, concrètement c'est juste un interrogatoire dans le but de faire tomber l'autre connard,
- Mais même.. On peut pas être interrogé sans nos parents..
- Je pense que dans ce cas de figure ça devrait aller, on verra bien au pire.
- Si ma mère est au courant elle va nous tuer.
Gab grimace légèrement puis passe sa main sur mon ventre. Non mais sérieusement. Si jamais ma mère apprend tout ce qu'il s'est passé je sais qu'elle va m'étrangler, non, pire encore et je pourrais plus jamais sortir de chez moi. Cette connerie est pire encore que les histoires de drogues avec Gab.
- Oh mon dieu on va se faire décapiter...
- T'inquiète, ta mère en saura rien.
- Ma mère sait tout...
- Il a un rictus. T'arrêtes de paniquer pour rien un peu ?
- Je vais me faire séquestrer et je pourrais plus jamais sortir de chez moi...
Je regarde par terre, les yeux grands ouverts. Je suis foutu, y'a pas à dire. Dans quel pétrin je me suis fourré ? Parfois j'aimerais juste retourner à ma petite vie chiante d'avant. Moi qui voulais de l'action et bah, là j'en ai de l'action. Et pas qu'un peu. J'en ai certainement trop même.
- Si tu veux je te séquestre moi- même.
Je relève la tête vers lui. Lui qui me séquestre ?! Hors de question il se servirait de moi comme esclave sexuel, donc même pas en rêve ! Je soupire et lui mets un coup :
- C'est pas drôle...
Il colle son front au mien tout en tenant mon menton entre ses doigts. Son regard s'ancre dans le mien. Il a un regard si puissant ! C'est toujours stressant de le voir d'aussi près.
- T'es tendu comme jamais, arrête s'il te plaît. Ça sert à rien.
- J'y arrive pas, je me sens horriblement stressé...
- Il soupire. Et on est même pas en procès... C'est toi qui va pas tenir, pas moi.
Je me sens pris de court. Ho... Il a peut- être pas tort. J'arrête pas de demander à Gab depuis hier s'il va y arriver mais en fait... C'est moi qui doute, pas lui. C'est moi qui pense ne pas tenir. Je reflète ça sur Gab mais en réalité c'est moi qui ai pas le mental pour m'embarquer dans une affaire si sombre, sordide et effrayante.
- Je... suis trop faible pour supporter ça.
Les larmes me brûlent les yeux. Gab soupire et passe ses pouces sous mes yeux. Je renifle discrètement.
- Dis pas n'importe quoi. Tu t'es amusé à faire batman en mode super ninja hier, tu vas pas me faire croire qu'un procès te fait plus peur que ça quand même ?
- C'était pas pareil...
- Yoongi, t'es plus fort que tu le crois. Je sais que c'est pas un petit interrogatoire qui va te faire prendre tes jambes à ton cou.T'as fait bien pire avec ou à cause de moi.
C'est vrai. J'ai fait pire que de répondre à deux trois questions mais là, toute la pression de ces derniers temps me domine, c'est pour ça que j'ai peur.
- A moins que je me trompe et que tu sois un poltron refoulé en fait...
Moi, un poltron ?! Pas du tout !! C'est pas un interrogatoires à la con qui va me faire flipper !
- Ok j'y vais à ton truc là ! Mais je veux quelque chose en échange...
Il secoue la tête comme si je l'exaspérais. Il se recule de moi et attend simplement :
- Quoi ?
- Je te veux toi.
Disais-je avant de sortir rapidement de la maison. Ho mon dieu !!! Mais qu'est- ce que j'ai dit ?! Pourquoi j'ai dit ça ?! Mais j'aurais pas pu fermer ma gueule moi ?! Je me dépêche et remarque immédiatement la voiture de Léo. Je m'engouffre dedans, à l'arrière, à la vitesse de la lumière.
- S- Salut !!
Je suis presque essoufflé. Mon cœur bat le tocsin. Merde, si on se remet pas ensemble après ce que je viens de dire je crois que je vais péter un câble...
- Salut ! Et bah t'as l'air motivé pour y aller...
S'il savait. Je tente un bref sourire qui sonne plus comme une grimace qu'autre chose.
- Je... Pas trop mais on a pas vraiment le choix.
Il acquiesce en silence. Ce que j'aimerais ne pas y aller et ne pas me retrouver mêlé à toute cette histoire mais maintenant c'est trop tard, j'ai plus du tout le choix. Quand faut y aller, faut y aller.
- Il fout quoi Gab ?
- I-Il arrive, je crois... Certainement..
- Ok, ça allait hier soir ?
- Mmh, mieux que ce que je pensais. J'ai failli me faire trucider mais ça va.
Il a un rictus. Je savais que j'allais prendre cher mais c'était pas censé se passer comme ça ! Normalement je devais aller là- bas, prendre deux trois photos et revenir immédiatement, je les aurais montré à Gab et hop, voilà c'était terminé. Il aurait pas été content mais ça aurait été moins violemment. Après on serait allé au commissariat pour porter plainte etc... Haaa pourquoi rien ne se passe jamais comme prévu, hein ? Et me dites pas que c'est parce que sinon la vie serait ennuyante. La portière s'ouvre et Gab entre, il s'assied.
- Yo...
- Hey ! Ça va ?
- Mmh et toi ?
- Ça va, deux trois bleus, trois fois rien.
- T'aurais mérité plus pour l'avoir laissé y aller...
- Hey ! Je suis pas sa maman, il fait ce qu'il veut hein, il est assez grand et puis je pensais pas qu'il se foutrait dans la merde,c'est pas de ma faute s'il est empoté à ce point ton copain.
- Bah maintenant tu le sais.
- Hého je vous entends...
Ils ne réagissent pas plus que ça, comme s'ils s'en foutaient tous les deux. Je soupire et lève les yeux au ciel ? Par contre, j'ai pas rêvé ? Gab a pas nié quand Léo a dit''Ton copain''. Donc c'est plutôt positif, non ? Je me mets à sourire de façon béat, comme un idiot.
- On y va ?
- Mmh...
Léo démarre donc la voiture. Le silence pèse, comme hier quoi. En même temps, vu tout ce qu'il s'est passé, de quoi vous voulez parler, c'est normal que l'ambiance soit tendue. Je presse mes mains l'une contre l'autre, maltraite nerveusement ma lèvre et gigote ma jambe. Plus on approche du commissariat, plus je stresse. Du calme Yoongi. Je suis surpris de sentir une main sur les miennes. Je tourne la tête, Gab regarde au travers de la vitre et me serre la main. Il a du remarquer mon état. Je soupire, entrelace nos doigts et regarde également par la fenêtre. Ça va aller. On va coincer Ash'. J'en suis sûr.
************
- Bon, je vais te poser des questions, il faut que tu répondes honnêtement, si jamais tu ne sais pas, que tu ne t'en rappelles ou que tu as des doutes, n'hésites pas à le dire, compris ?
Je hoche la tête et maltraite mes doigts. Comment ça va se passer ? Ils vont poser quel genre de questions ? Ça me stresse quand même... Je regarde autour de moi. La salle a une fenêtre qui donne sur l'extérieur. J'avais peur de tomber sur une salle sombre, sans fenêtre, heureusement on est pas dans un film et surtout, c'est pas la CIA ou le FBI aha...
- Alors, d'où est- ce que tu connais Arthur Prinsit ?
- Qui donc ?
- Il se fait appeler Ash'
- Ah, eum oui je le connais...
- En fait c'est Léo qui m'a parlé de lui et Gabriel aussi...
- Ok, et pourquoi ?
Ça me stresse à un point ! J'ai peur de dire une bêtise. Je me rappelle les paroles de Gabriel : dis la vérité. Juste la vérité et tout ira bien. L'inspecteur note tout ce que je dis sur son ordinateur, mot pour mot. Il m'a expliqué au début que c'était obligatoire pour garder une trace.
- Euh en fait Gabriel m'avait pas parlé implicitement de lui, du moins, il l'avait pas nommé mais il m'a dit que le chef du gang dont il fait parti, du coup c'est lui : Ash'... Eum... il a fait tuer son frère. Et Léo m'a parlé de lui car il connaissait son nom,c'est tout.
- Tu connaissais le frère de Randon Gabriel : Randon Ethan ?
- Je fais non de la tête. Je connaissais pas encore Gabriel quand il est mort.
- Bien.
Il note ça. Je frotte mes mains moites. Je me sens un peu plus détendu. Au moins, c'est calme. Je m'attendais à quelque chose de plus stressant en fait.
- Et qu'est- ce que tu peux me dire de lui alors ? De son frère ?
- Eum, je sais qu'il faisait des études de médecines, qu'il était plus grand que Gabriel et qu'il avait des problèmes avec son père parce qu'il était homosexuel... Et je crois oui que c'est lui. Ash' a clairement failli me tuer moi, il a... pointé une arme droit sur... moi et je pense que oui il est clairement capable de tuer de sang froid ou de demander aux autres de le faire à sa place.
Je déglutis péniblement. Je soupire un grand coup. Se remémorer ça est très pénible, je vais pas mentir. Ça me brûle le cœur. L'inspecteur semble remarquer que je suis perturbé.
- Prends ton temps, on est pas pressé.
Je fais oui de la tête. Il tape tout sur ordinateur et vérifie une fiche par moment. Il me montre une photo.
- C'est bien Arthur, Ash, sur la photo ?
Je confirme d'un hochement de tête. Il le note. C'est stressant de savoir qu'il note tout mot pour mot.
- Quel est ton lien avec Gabriel ?
- Eum... Je... On est en couple.
Enfin, je crois. Je sais pas trop mais autant dire ça. C'est assez compliqué comme ça, je vais pas l'embrouiller encore plus.
- D'accord. Et Léo ?
- Je le connais à peine parce qu'il est le pote de Gabriel.
Il hoche la tête et tape ça. C'est particulier comme questions mais au moins c'est pas des trucs trop horribles pour l'instant, ça va.C'est supportable. Je regarde autour de moi, examine complètement la salle, elle est neutre, il y a tout de même une carte de la ville et de la région détaillée.
- Bien on va revenir sur ce qu'il s'est passé hier soir, d'accord ? Je te reposerai certainement des questions plus poussées tout à l'heure sur toute l'histoire du frère de ton copain, plus tard, et l'agression, ça te va ?
Je fais oui de la tête et il continue à me poser des questions. Il veut que je raconte tout dans les moindres détails. Que je n'omette aucun détail, du coup il me fait répéter plusieurs fois. Je déballe toute cette histoire et participe aux questions, je réponds à tout, sans mentir. Tout va bien se passer...
***********
Je suis dans la salle principale. Je viens de rejoindre Gabriel. Léo est interrogé par un autre inspecteur que le mien. Je m'assieds à côté de Gab. Je le regarde.
- Ça allait ?
- Je fais oui de la tête. Il m'a posé pas mal de questions.
- C'est normal, il veut vérifier toutes les pistes, je vais avoir le droit aux mêmes questions tu sais, ou plus ou moins.
Oui, je me doute. Ils veulent savoir la vérité et vérifier que tout tienne bien la route. Je masse mon ventre. Je me sens libéré. Avoir parlé de ça était assez dur et perturbant. J'ai craqué deux ou trois fois en reparlant de certaines choses pénibles mais ça va. J'ai réussi à aller jusqu'au bout des questions. Je serre la main de Gab sans lui demander ce qui semble le surprendre :
- L'inspecteur m'a dit que... je pouvais porter plainte pour tentative de viol, coup et blessures et tentative d'homicide volontaire sans préméditation.
Ça fait beaucoup juste pour moi. Et il manque Gab à passer. Il y aura encore des chefs d'accusation à ajouter. Il me regarde d'une façon si tendre et glisse une de ses mains dans mes cheveux.
- Tu veux qu'on aille jusqu'au tribunal ? Sois franc.
- Mmh.. Je vais y arriver.
Je tente un bref sourire. Son regard paraît si tendre, ça me réchauffe le cœur. Il frotte le dos de ma main avec son pouce. On dirait qu'il balaie toute la souffrance qui pèse en moi.
- Et en prime ou pourra rajouter : détention de stupéfiants, jeux d'argents illégaux, meurtre prémédité et certainement des viols aussi...
Ça va fait lourd. J'en ai des frissons. C'est effrayant ce se dire que ce mec est aussi horrible que ça. Il a fait des choses qui me dégoûtent au plus haut point.
- On va l'avoir, j'en suis sûr.
Je hoche la tête. Je pense que moi aussi. Je vois pas comment il pourrait passer entre les mailles du filet, là c'est complètement impossible. Il va forcément se faire coffrer et passer sa vie en prison. Il risque la peine de mort pour tout ce qu'il a fait. A mon avis il l'aura. Et honnêtement ? Je suis pas triste. Surtout qu'on exécute plus personne dans ce pays depuis longtemps malgré les condamnations de ''mise à mort'', on laisse les détenus périr en prison.
- Il a dit que ça serait bientôt à toi au fait.
- Mmh.. Tu m'attends là ?
- Tu veux que j'aille où de toute façon.?
- Oh avec toi on sait jamais hein.
J'ai un rictus. Je suis pas prêt de sortir et puis je me sens en sécurité dans un commissariat, je pense pas qu'il pourra m'arriver quelque chose. Au moins je suis sûr de pas avoir d'ennui ici. Et puis j'ai pas pu récupérer mon portable pour le moment donc je vais juste attendre ici.
- Yoongi ?
- Mmh ?
- T'as vraiment du courage et de la force pour arriver à tout supporter, moi y compris.
Sa phrase me surprend. Je le regarde, étonné. Il ne me regarde pas, il doit être gêné je pense. Ou plutôt, il se trouve ridicule à dire des trucs comme ça.
- Je mériterai au moins une médaille.
Il sourit légèrement. Ou peut- être deux. J'en reviens pas. J'ai réellement changé à cause de lui ou plutôt grâce à lui. J'ai fait des choses dont je ne me croyais pas capable. J'ai connu le pire comme le meilleur grâce à lui et même si j'ai eu des moments de dépression intense à cause de lui, pour rien au monde je voudrais que tout se termine. Je suis sûr qu'il nous manque encore pas mal de choses à expérimenter à deux. Je l'aime trop pour tout abandonner maintenant de toute façon. Je serre fort la pression sur mes doigts.Il me rend ma pression et on attend en silence.
**************
Cette journée était épuisante. C'était limite de la torture mentale. J'espère que les choses vont avancer. Ils nous ont dit qu'ils nous recontacterait en temps voulu et que pour le moment notre aide avait été précieuse. Je m'étale sur le lit de Gabriel et soupire un grand coup. Je suis lessivé... Ces derniers jours ont été une pure torture psychologique et physique aussi... Je regarde mon bras et caresse l'entaille que j'ai. Ça sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir. Je me redresse et vais chercher les mailles du collier que Gab m'a offert, je les ai posées sur son bureau. Je repars m'asseoir sur le lit et regarde si toutes les mailles sont là.
- C'est une catastrophe...
- De quoi ?
Je sursaute et relève brusquement la tête. C'est Gabriel, il m'a fait peur. Je baisse simplement la tête sans lui répondre. Il va comprendre tout seul de toute façon. J'y tenais tellement à ce collier... Je caresse la plaque et sens un flot de tristesse m'envahir. Gab s'assied face à moi et fait tout bouger :
- Attention !!
Je vérifie qu'aucune maille ne se soit fait la malle. Heureusement, non. Gab récupère la plaque et la caresse.
- On peut tenter de le réparer si tu veux.
- On va faire pire que bien, surtout toi... Tu vas m'en faire un bracelet.
- C'est mieux que rien non ?
- Je veux le collier que tu m'as offert...
Il ne fait aucune réflexion et examine l'état du collier enfin, ce qu'il en reste, c'est-à-dire : pas grand chose. Je hais Ash' pour l'avoir brisé devant mes yeux, c'est un gros sadique ce mec.
- On peut aller à la bijouterie pour voir s'ils peuvent le réparer...
- Mmh...
- Ou sinon t'inquiètes pas, je t'en offrirai un autre.
Je relève lentement la tête et croise son regard. Mon cœur semble exploser. J'ai bien entendu ? Ça veut dire qu'entre nous c'est pas terminé, non ? J'ai presque envie de pleurer. Il frôle mes doigts du bout des siens.
- J'aimais bien la plaque.
- On peut la garder, on la glissera sur un autre collier. On ira en acheter un ensemble si tu veux.
Je ne peux m'empêcher de sourire comme un idiot. J'arrive pas à croire que tout est en train de rentrer dans l'ordre, c'est juste improbable. Je peux pas y croire mais ce que je me sens heureux !
- Au fait, je peux savoir quand tu l'as récupéré ? T'étais pas censé l'avoir...
- Tu l'avais posée sur ton bureau du coup je l'ai récupérée.
- Il soupire. T'aurais pas dû l'avoir.
- Elle est à moi après tout.
- Tu l'as jetée.
- Je... Parce que j'étais blessé mais... je la voulais réellement. Ça me manquait de ne plus l'avoir autour du cou...
J'y amène justement ça main. J'ai l'impression d'être nu quand j'ai pas cette gourmette, c'est horrible. Ça me perturbe. En plus j'ai le toc de tout le temps la toucher et maintenant je touche dans le vide,j'aime pas ça. C'est comme si Gab et moi c'était de l'histoire ancienne.
- T'en fais toujours qu'à ta tête de toute façon..
Il claque sa langue contre son palais. Oui, je sais... Mais il m'aimerait pas autant si j'étais pas si téméraire aha... Enfin, je crois, je sais pas trop.
«- Allez, sois pas triste idiot, je t'en offrirai une autre. Plus jolie encore.
- Mais c'est elle que je voulais.
- Halala espèce de gosse va. Arrête tes caprices un peu.
J'y tenais... Après tout, lui il a encore le bracelet que je lui ai offert. J'y amène justement ma main. Je joue avec. Il ne fait aucune réflexion. C'est pas juste que lui ai toujours le sien et que moi je puisse pas avoir mon collier.
- Dis Gab...
- Mmh ?
- Pourquoi... T'as gardé ma gourmette et pourquoi tu la portais si tu voulais que je crois que c'était fini entre nous ?
Il semble pris de court. Il ramasse chaque maille de mon collier dans le plus grand des silences, je le regarde faire. Il les pose ensuite sur sa table de chevet avec la plaque. J'attends une réponse.
- Peut être parce que j'ai jamais voulu que ce soit fini. Ça peut être une bonne raison, non ?
Je souris tout seul. Oui, c'est clairement une bonne raison, qui me convient parfaitement. Allez, est- ce que je demande ? Est- ce que je tente le tout pour le tout ? Oui, non ? Je sais pas quoi faire. J'y vais ou pas ? Est- ce que je me lance ? Oh merde arrête de réfléchir !
- Gab... Tu me manques réellement.
Il semble surpris et pose son coude sur sa cuisse puis sa tête sur sa main. Il me regarde avec intensité et avoue :
- Toi aussi couillon...
- Pourquoi tu rajoutes toujours couillon ?! Ça ruine tout..
- C'est trop niais sinon, ça me fait vomir tant de niaiserie.
- Je ris. Mais bien sûr !
Je sais que dans le fond il est niais, il aime bien les trucs tout tendres. Il fait croire que non mais dans le fond il aime bien ça. Faut juste l'habituer un peu et avec moi je pense qu'il l'a l'habitude aha.
- Je... J'ai envie qu'on se remette ensemble.
C'est bon je l'ai dit !! Je l'ai dit ! J'ai eu le courage de le faire !! Mon cœur va sortir de sa cage thoracique et je frôle la crise cardiaque mais tout va pour le mieux. Mon dieu... Je me fais violemment de l'air.
- Je sais pas trop...
Je le regarde, étonné. Il tente de rester sérieux mais je vois ses lèvres qui se tirent toutes seules vers le haut et le trahissent. Du bonheur pur m'envahit à la vitesse de la lumière. Je me jette sur lui, il tombe à la renverse et geint :
- Hey mais t'es pas une plume !
Je ris simplement et me mords la lèvre inférieure, je me retiens réellement de l'embrasser à pleine bouche. Je tremble de partout.Un nouveau sentiment très particulier. Je tente de l'embrasser mais il m'en empêche.
- Attends...
- Q-Quoi ?
Je ne comprends pas. Qu'est- ce que j'ai encore fait de travers ? Je réfléchis mais ne vois pas. J'ai beau me tracasser l'esprit à vitesse grand V, impossible de trouver ce qui cloche. Il remet une mèche de cheveux qui me tombe dans les yeux :
- T'es sûr que tu veux encore de moi ? Je sais que j'ai été un pur connard et je pense que je le serais toujours, c'est dans ma nature. Je veux plus te faire de mal. Je sais que ça t'a détruit ce que j'ai fait...
Il attrape mon poignet et passe ses doigts sur la cicatrice encore prononcée. Je dévie le regard. C'est vrai que j'ai été plus bas que terre à cause de ce qu'il s'est passé. Mais je vais mieux et je suis sûr que ça ne se reproduira pas.
- Je vais mieux. Bien mieux maintenant que t'es là. Je sais que t'es pas un connard comme tu le dis. T'as beau avoir un côté froid et dur c'est pas pour autant que c'est un connard comme tu le dis. T'as fait des conneries, on en a tous fait... Les tiennes sont peut- être plus importantes que celles d'un autre mais je m'en fous. C'est toi que je veux dans ma vie. Pas un autre ou une autre. Juste... toi.
Je tente un petit sourire. J'essaie réellement de lui transmettre tout l'amour que je lui pote. Je veux qu'il voit que je l'aime comme pas possible. Il est mon tout, oh oui ce que c'est niais et cul cul mais qu'est- ce que c'est vrai aussi... Je peux apercevoir son regard changer. Il glisse sa main dans ma nuque. Je me laisse faire et attends. Je veux que ce soit lui qui m'embrasse, lui qui me prouve qu'il veut de moi, qu'il a besoin de moi.
- Gab, c'est toi...
Il frisonne, je le sens. Il sourit et taquine mes lèvres des siennes :
- Alors pour une nouvelle fois : Bienvenue dans la merde.
Murmure- t- il avant de m'embrasser délicatement. Je me tends de partout et presque immédiatement mes muscles se décontractent. Mon cœur explose d'extase, je me sens carrément euphorique. J'ai envie de rester contre lui des heures et des heures entières sans bouger d'un seul millimètre. Je m'agrippe à son haut et meus doucement mes croissants de chair. Il fait de même et notre baiser reste simple.Il ne devient pas provocateur ou endiablé. C'est juste un baiser empli d'amour, pas de fougue, juste de l'amour pur. Je me sens bien.Nos croissants de chair semblent avoir été fait uniquement pour s'emboîter avec ceux de l'autre. Je savoure ce baiser qui me ravive. Je murmure entre deux baisers :
- Je t'aime...
Il sourit, je le sens. Je sais que je vais devoir attendre pour qu'il me dise qu'il m'aime aussi. Il me l'a déjà dit mais c'est pas facile pour lui de montrer ses sentiments comme ça. Il me serre fortement dans ses bras et semble apprécier ce baiser autant que moi. J'avais jamais autant aimé embrasser quelqu'un.
- Je pense que...
Mais je le coupe en continuant à l'embrasser il attend donc un léger moment de répit pour murmurer :
- C'est plutôt réciproque.
Mon cœur implose. Je me sens nouveau. J'ai presque les larmes aux yeux. Je ne peux m'empêcher de sourire comme un idiot et de l'embrasser plus fort, plus longtemps, sans bouger. J'aurais jamais cru que je deviendrais aussi dépendant à quelqu'un. Je me recule finalement de lui, à bout de souffle. J'ai quand même besoin de respirer même si j'adore l'embrasser et sentir ses lèvres contre les miennes.
- Tu peux pas savoir à quel point je suis heureux.
- Le sois pas trop non plus, tu vas encore tomber de haut.
N'importe quoi. Je lève les yeux au ciel et me redresse sur lui. Je suis à califourchon. Autant avant ça me dérangeait, maintenant ça me fait plus rien, ça me gêne même plus. Enfin, je dis pas que je suis plus timide, je le suis toujours mais moins quand même. J'ai envie de hurler au monde entier à quel point je suis heureux.
- Au fait.
- Mmh ?
- On en parle de quand t'es venu chez moi ''bourré'' ?
Mon expression se décompose instantanément. Ho non pitié !! Hors de question qu'on parle de ça. Je déglutis péniblement et réponds :
- Y'a rien à dire aha...
Oh si et trop de choses justement. Je veux réellement éviter ce sujet de conversation brûlant. C'est horriblement gênant : J'ai fait des choses tellement... particulières. Haaa rien que d'y penser je rougis comme une tomate ! Je suis à nouveau embarrassé au possible. Putain Gab tu fais chier ! J'étais justement en train de dire que j'étais moins timide...
- Ho moi je crois que si.
Je fais vivement non de la tête et plaque mes mains contre mon visage. La honte ! Je pensais qu'il avait oublié ou qu'il voudrait plus jamais remettre ça sur le tapis. Je vais le tuer celui- là !!!
- T'étais vraiment pas bourré ?
- Ou-Oublie s'il te plaît...
- Alors ça, tu peux rêver.
- Pitié Gab..
- Je compte graver ça dans ma mémoire si ce n'est pas déjà fait d'ailleurs. Crois moi que jamais j'oublierai ça.
Il défait mes mains de devant mon visage. Je dévie violemment le regard. Finalement, je veux partir loin et ne plus revenir. Je suis déjà horriblement mal à l'aise. Mais merde ! Pourquoi il tient à parler de ça ?! C'est du passé... Et puis c'est gênant ! En tout cas pour moi...
- J'en reviens pas que tu joues au prude après. T'es clairement avenant en fait.
- Je... C'était juste pour ce soir là ! Je voulais ... enfin, c'était pour te faire perdre tes défenses, c'était pas moi ça... J'ai honte...
Horriblement honte. Je veux supprimer ce moment de ma mémoire. Même si c'était bon, je vais pas mentir, malgré la tristesse qui se dégageait de ce rapport et le fait qu'on ait pas fini, c'était agréable. Il m'agrippe par la hanche à une main et avec l'autre attrape mon menton entre ses doigts pour que je le regarde. Ce que je fais à contre cœur. Je peine à déglutir. Haaa mon bas ventre est tout patraque..
- T'as honte ? Je vois pas pourquoi. Ça aurait été vraiment sympa dans d'autres circonstances. J'aurais jamais cru te voir en haut de toi-même.
Il sourit en coin et murmure :
- Comme maintenant.
Haaa !! Je vais le tuer !! Je me débats et roule sur le côté pour le fuir. Comment il peut déjà parler de ça ?! Mais merde il est où le Gab tout triste ?! Il était bien celui- là aussi... Je tape violemment dans sa cuisse.
- Merde Gab ! Parle pas de ça !! Je suis horriblement mal à l'aise, je veux plus y penser.
- Et moi je veux justement t'y faire repenser.
- Espèce de sadique...
Pourquoi je me suis remis avec lui s'il vous plaît ? Rappelez le moi parce que là je me comprends pas. Je ferme fort les yeux et cache mon visage dans mes mains. Je veux disparaître. Gab ricane. Je vais le buter ! Il s'avance devant moi, je le sens. Il me fait retirer mes mains.
- T'as fait de ces choses. T'étais carrément dominateur en fait.C'est pas désagréable venant de toi, sérieusement.
Je me tends et déglutis bruyamment lui décrochant un rictus. Mais pitié... Tuez moi. Il caresse mon menton du bout des doigts.
- Je... C'était pas moi ça, ok ?! C'était juste pour te faire revenir.
- Je savais que t'étais carrément pervers et assuré quand tu voulais.
- Assuré ?! Tu te fous de moi ?! J'ai failli tomber dans le comas plusieurs fois !
- Il rit. Ah ouais ?Pourtant c'est toi qui m'a fait te toucher par là.
Murmure-t-il en désignant derrière lui. Je comprends immédiatement de quoi il parle quand il remue ses doigts entre nos visages. Je vais le défoncer !! Je tape dans son torse pour qu'il arrête, ce qui le fait encore plus rire.
- Et que je sache tu t'es pas fait prier pour aller en bas non plus. Et t'as carrément pris les devants au moment de le faire. Tu t'es pris tout seul j'ai rien eu à faire.
- Mais merde Gab ta gueule ! Arrête de suite !!!
J'aimerais tellement me faire aspirer par une faille spatio-temporelle. Je pleure en silence, pour de faux évidemment. J'ai rarement était aussi mal à l'aise. Non, en fait je pense que j'ai JAMAIS était si gêné. Mais pourquoi j'ai fait ça ? Putain tu fais chier Mat' toi avec tes idées à la con là !
- Ce toi là était différent. Donc maintenant viens plus faire ton prude parce que j'ai clairement vu que tu peux être très avenant là- dessus. T'as l'esprit plus que mal tourné en fait, pire que moi.
- Je vais te niquer Gaaaaab !!!
- Ho oui, manque plus que ça.
Il rit un peu et me dérobe un baiser. Il s'allonge sur le dos et joue avec mes doigts. Je reste choqué et le regarde sans savoir quoi faire. Il aimerait ? Mais merde ! C'est pas le moment de penser à ces choses ! Même si je suis sûr qu'il parle de cul uniquement pour masquer le fait qu'il soit encore un peu triste et blessé au fond de lui. Il me regarde sérieusement :
- Alors là, je demande à voir.
- Tu veux pas être triste à nouveau ? J'y crois pas que tu sois déjà pervers... Je préférais le Gabriel tout morose.
Pas vraiment mais bon. Au moins le fait qu'il parle de sexe me prouve qu'il va bien. Même trop j'ai envie de dire... Il va trop bien trop vite. Sans doute grâce au fait qu'on ait certainement pris au piège Ash' tout à l'heure... Je soupire :
- Le Gab d'avant me manque.
- Mais bien sûr. Arrête de mentir, c'est mal.
- Je mens pas...
- Autant que toi qui prétends être bourré.
Je tente de parler mais les mots sont confus. Ok, je ferais mieux de ne rien dire dessus. Il a pas tort. Je m'allonge à ses côtés et le regarde intensément :
- Je suis réellement gêné...
- Je vois pas pourquoi, j'aime ce toi.
- Pas moi, j'ai dit des trucs tellement embarrassants en plus...
Je plaque immédiatement mes mains sur mon visage. Ho oui et pas qu'un peu. La scène de la ''tour de Pise'' me revient en tête et me fait rire assez fort. J'explose de rire et n'arrive plus à me retenir. La pression retombe complètement. Finalement, ça va, c'est pas la mort même si c'est embarrassant. C'est que Gab quoi.
- Qu'est- ce qui te fait rire ?
- La tour de pise.
Disais-je en riant sans m'arrêter. Il rit aussi puis rapidement je me prends une pichenette. Je râle et le regarde intrigué :
- Elle est pas penchée ! Tu veux aller vérifier, peut- être ?
- C-Ca ira aha..
- Il a un rictus. N'empêche, tu m'as fait rire avec tes conneries...
- Tu peux pas savoir à quel point je suis gêné.
Il caresse ma joue et m'embrasse entre le nez et la bouche. Ho ! Ça faisait longtemps, très longtemps. Par contre je vais avoir du mal à ne plus y repenser surtout que le connaissant il va en rajouter une couche dès qu'il pourra et il va pas arrêter de me rappeler ce moment. Mais pourquoi j'ai dit que j'étais pas bourré moi ?
- Ça va, sois pas si embarrassé, tu t'es bien débrouillé même si c'était plutôt triste dans le fond.
Triste ? Complètement même. J'ai failli craquer plusieurs fois d'ailleurs. Enfin bon ! Il se recule de moi et me regarde intensément.
- Tu vas vite bien mieux pervers va.
- Je suis heureux. Pour une fois depuis longtemps, très longtemps, je suis réellement heureux.
Il sourit franchement. Un beau sourire si rare. Cette vue m'illumine, comme si ça pansait toutes mes blessures instantanément. J'aime le voir comme ça, ce qu'il est beau. Je souris à mon tour et demande :
- Vraiment ?
- Oh oui. Je sens qu'on va gagner le procès qui se prépare. Ça va mettre du temps mais on le gagnera Il se mord la lèvre. Je te déteste pour être allé là- bas mais dans le fond je t'en suis vraiment reconnaissant.
Je glisse mes mains dans son dos et l'attire à moi. Ça me touche et me rassure ; Je sais qu'il m'en veut encore un peu, mais la joie qu'il ressent compense largement et lui fait oublier qu'il m'en veut. Ça me rassure réellement.
- Par contre Gab... on reparle plus jamais de cette soirée, ok ?
- Il sourit en coin. Je t'en reparlerai jusqu'à ce que tu refasses la même.
Et bah je suis pas dans la merde alors. Je sais pas si j'aurais le courage de le faire alors que je serais pleinement conscient des choses. La dernière fois aussi mais lui le savait pas et ça m'a clairement aidé à ne pas être coincé.
- Je suis dans la merde alors...
- Pourquoi ? Tes supers-pouvoirs ne fonctionnent plus ?
Je ne comprends pas du tout de quoi il parle et fronce les sourcils. Mais qu'est- ce qu'il raconte ? Il a perdu la boule ? Je me disais bien aussi que c'était trop beau qu'il soit si content si vite. Voyant que je ne comprends pas il rajoute :
- Tu peux plus changer les choses en pierre ?
- Putain mais Gab !!! Je te déteste ! Arrête !
- Alors là, hors de question.
Et il rit. Je le frappe, il se laisse faire et roule sur le dos, il se débat un peu mais sans plus. Mais merde ! C'est quoi ce mec ? Il fait tout l'inverse de ce que je lui demande, en plus il est ultra sadique et pervers, ça m'aide pas du tout ça !
- Je sais que tu me kiffes, mens pas.
- Je te hais ouais.
Je fais mine de bouder. Il sourit à nouveau. Ça fait tellement de bien de le voir sourire comme ça, j'ai cru que je ne le reverrai plus jamais, ça m'a fait peur. Il me chatouille un peu. Je gigote comme un vers :
- A-Arrête, j'aime pas ça !
- Mais qu'est-ce que t'aimes de toute façon, hein ? Ah oui je sais : Moi.
- Toi aussi de toute façon. T'es dingue de moi, je le sais.
Je l'attire à moi en le tenant par le col, il semble surpris. Héhé, tu veux jouer ? On va jouer. Il a un rictus et me repousse en arrière en appuyant sa main sur mon front :
- Et ta connerie aussi.
Je me jette sur lui et l'enlace de toutes mes forces. Il geint un peu :
- 'Tain espèce de pot de colle !
- Et encore, t'as rien vu. Maintenant que j'ai failli te perdre je vais plus te lâcher.
- Je suis pas dans la merde alors...
Je suis sûr que ça lui fait plaisir de toute façon. Je suis fou de lui, c'est pas croyable. Il caresse tendrement mon dos, je caresse ses cheveux et m'amuse à entortiller mes doigts dans ses mèches.
- Ta couleur se barre un peu.
- Mmh... J'irai la refaire. Ou j'en ferai une autre, faut voir.
- Faut que je me coupe les cheveux aussi de toute façon.
Il joue avec mes cheveux et acquiesce en silence. Ça fait trop longtemps que je suis pas allé chez le coiffeur, c'est plus possible là. Ça va, c'est pas extrêmement long mais quand même. Je fais attention à ne pas trop m'appuyer sur mon ventre. Je me mords la lèvre et demande timidement :
- Tu pourras me remettre de la pommade ?
- Que si tu joues au docteur en t'occupant de ça.
Dit- il en désignant sa main bandée. J'acquiesce, tout sourire. Évidemment que je vais m'occuper de lui. Waaa je me sens tellement bien. J'avais si mal au cœur, tout ça s'est envolé. J'espère que c'est bel et bien le début d'un nouveau départ.
- Tu voudras aller la chercher quand ta nouvelle gourmette ?
- Quand tu voudras.
- Hey Yoongi.
- Mmh ?
- Ça marquera un nouveau départ.
Je le regarde avec des yeux ronds comme des soucoupes. Il semble étonné et rit un peu en me faisant refermer la bouche :
- T'as vu un fantôme passer ou quoi ?
- J-J'étais justement en train de me dire la même !!
Ce qui le fait rire. Il ébouriffe les cheveux :
- Je lis en toi comme dans un livre ouvert de toute façon.
- C'est effrayant...
Il hausse les épaules. J'espère pas que c'est vrai parce que j'ai quand même des choses à cacher dans mon esprit. J'ai pas envie qu'il sache tout ce qu'il s'y passe. Heureusement qu'il est pas télépathe parce que je serais dans une sacrée galère. Il soupire longuement :
- Halala qu'est- ce que je ferais sans toi ?
- Mmh... Bonne question. Et moi alors ?
- Toi c'est vite vu : tu ferais rien.
- Mais bien sûr. T'en ferais pas plus de toute façon.
Il sourit et commence à m'embêter. Je me défends et lui envoie un oreiller à la tronche pour l'empêcher de venir me chatouiller. Finalement, ça part en bataille de polochon dans le rire, sans les larmes, sauf peut- être des larmes de bonheur de ma part. Je sais qu'on va s'en sortir même si ça va être long.
***************
Je n'ai absolument plus rien à vous raconter, c'est terrible .-. Parlez-moi de vous dans ce cas ? Ou posez moi des questions ! Faisons une sorte de FAQ !
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